
finrérieur vonoient en caravanes fe pourvoir 4e
fel fur cette côte. Ils y accoure«*.aujourd'hui de
plus loin & en plus grand nombre que jamais ,
& ^ emportent avec cette denrée d'abiolue nécef-
« t é , beaucoup de lainages, beaucoup d'autres
ouvrages de l’induftrie européenne. C e mouvement
qui a procuré aux douanes une augmentation
confidéràble, croîtra néceflàirement , à moins
<îu il ne (bit arrêté par quelqu'une de -ces révolutions
qui changent fi fouvent & fi cruellement
la (ace de cette riche partie du globe-.
Durant les négociations du traité de paix de
178$ , on demandoit à l'Angleterre de céder Ne-'
gapatnam à la Hollande : elle n'a pas voulu y
confentir. Cette p la c e , par fa po fit ion avanta-
geufe , coupe toute communication entre les hol-
landois & les indiens , & • met les employés de
la compagnie à portée d’épier toutes les négociations
& les mefures qui pourroient être contraires
aux intérêts de la Grande-Bretagne. Negapatnam
fait d'ailleurs un commerce intérieur très - riche
fur les deux rivières qui baignent Tes murs, &
cette, place commande le pays de Tanjaour , ainfî
que les poffeflions du nabab d’Arcate, qui doivent
être fur veillées de près 3 tant que l'Angleterre
voudra avoir des poffeftions territoriales dans
l'Inde.
La Grande-Bretagne poiféde de plus fur la côte
de Coromandel les provinces de Condavir 3 de
Moutafanagar d’Elour, de Ragimendri & de
Chicakol, qui s’étendent fix cents milles fur la
mer , Sc qui s'enfoncent depuis trente jufqu’à
quatre- vingt dix milles dans, les terres. Les français
qui fe les étoient fait céder durant leur courte
profpérité, les perdirent à l'époque de leurs imprudences
& de leurs malheurs. Elles redevinrent,
mais pour peu de temps, une portion de
lafoubabie du Décan , dont on les avoit comme
arrachées. En 1766, il fallut les céder aux an-
glois , dont l'infatiable ambition étoit foutenue
par des intrigues adroitement conduites & par
des forces redoutables. On refpe&a les colonies
que les nations rivales avoient formées dans ce
grand efpace : mais Wizagapatam & les autres
comptoirs du peuple dominateur reçurent une activité
nouvelle., :& on en augmenta le nombre.
Le pays fortit un peu de l’état d’anarchie ou
une foule de petits tyrans le tenoient plongé. Il
donnoit, il n'y 'a pas |long-temps, 9,000,000 de
livres de revenu, dont on ne rendôit que deux
millions 25,000 liv- au prince indien qui en a été
dépouillé. Ses exportations avoient pris beaucoup
d’accroiflemens.
La malfe du travail y augmente à mefure. que I
les zémindars, qui n'étoient originairement que
des fermiers , font dépouillés de l'autorité abfo-
lue qu’ils avoient ufurpée durant les troubles de
leur patrie ; à mefure qu'on les réduit à J’im- I
poflibilité de fe faire mutuellement la guerre ; à
mefure .que les diftriéls fournis à leur jurifdiélion J
fouirent moins dé leurs vexations. Les profpé-?
rites feraient plus rapides 8c plus éclatantes, fi
le gouvernement anglois vouloir prcferver des
inondations du Krifna & du Guadaveri un territoire
immenfe qu'ils couvrent fix Jtnois de l’aiv*
nee, fi ces eaux croient fagement diftribuées pour
larrofement des campagnes, fi ces deux fteuvei
etoient joints par un canal de navigation. Les
anciens indiens eurent l’idée de ces travaux. Peut-
etre même'fürent-ils commencés. Les gens éclairés
les jugent au moins peu dispendieux 8c très-pra*'
ticables.
Mais combien feroit vain 1'efpoir de cette amélioration
! On aie craindra pas. d’être accttfé d'in«
jufticeen foupçonnant que la compagnie s’occupe
bien davantage de l ’acquifition de l'Grixa ; province
qui s'étend fur les bords de la mer, depuis
fes poiïeffions de Golconde jufqu'aux rives
du Gange , qui lui font également foumifes.
Avant 1736 , cette contrée faifoit partie 4u
Bengale. A cette époque , les marattes s'en emparèrent,
& ils en font encore les maîtres. Ils ref-
pe&èrent les comptoirs européens , & s'établirent
dans l'intérieur des terres. C ’eft Naagapour qui
eft leur capitale. Quarante mille chevaux corii-
pofent leurs forces militaires. Leurs peuples s'occupent
fpécialement à filer du coton qu'ils vont
vendre fur la côte.^ Un fi grand démembrement!
du riche empire qu'ils ont conquis dans cette par*
tie du globe 3 déplaît aux anglois, & leur ambition
eft de l'y rejoindre.
Quoi qu'il eh Toit, les rnarchandifes achetées
ou fabriquées dans les établififemens formés par
cette nation entre le cap Comorin & le Gange
furent réunis à Madràfs., Mais on fçait que la
cote d Orixa a été réunie dernièrement à l'éta-
blifïement du Bêqgale.
Madrafs fut bâti, il y a plus d'un fiècle, par
Guillaume Laaghorne , dans le pays d'Arcàtç &
fur le bord de la mer. Comme il la plaça dans un 1
terre'in fablonneux , tout-à-fait aride & entièrement
privé d’ èau potable, qu’il faut aller puifer à plus
d un mille, on chercha les raifons qui pouvoient
l'avoir déterminé â ce mauvais choix. Ses amis
prétendirent qu’il avoit efpéré, ce qui eft en effet
arrivé, d’attirer à lui tout le commerce de
Saint-T homéî Seules ennemis l'acculèrent de
n avoir pas voulu s'éloigner d’une maitrefle qu’il
avoit dans cette colonie portugaife.
Madrafs eft divife en ville blanche & en ville
noire. La première , plus connue en Europe fous
le nom de fort Saint- George , n’eft habitée que
par les anglois. Elle n’eut pendant long-temps
que peu & de mau-vaifes fortifications mais on
y a ajouté depuis peu des ouvrages considérables.
La ville noire , autrefois entièrement ouverte,
a été après 1767 entourée d’une bonne
muraille & d’un large foffé rempli d’eau. Cette
précaution & la ruina de Pondichéri y ont réuni
çrois cents mille hommes , juifs , arméniens ,
maures où indiens. ,
A un mille de ce grand établiflement eft Che-
pauk, ojL la cour du nabab d’Arcace a été fixée
depuis 1769s;
Le territoire de Madrafs .n’étoit rien ancien-
nemeat. Il s’étend aétuelle.mentcjnquanre milles
à l’oueft:, cinquante nùile?:a<u -nord ., 8c cinquante
nailtes au fud. On voit fur ce vafte efpace, des
manutaéltues confidérabtes qui augmentent chaque
jou r , des cultures a (Ter variées qui deviennent
de jour-en joutjplus florifiàntes. Ces travaux
occupent cent mille âmes.
C e s concevions, furent le prix du plan que les
anglois .avoient formé de donner le Carna.te à
Mehmec-AliTKan, des combats qu'ils avaient li-
W s paùr le maintenir dans le pofte ptî ils fa-
voient élevé, du bonheur qu’ils avoieut eu de
détruire la puilfance. françoilè , toujours difpofée
à renverCer leur ouvrage.
L’heureux nabab ne tarda pas à recueillir le
feu’tti de f i reconuoiffance. Pom*. leur intérêt &
pour le lien , fes proreéletirs entre prirent de je -
euler les bornes de fon autorité & de fes états.
Avant que le gouvernement mogol eut dégénété
en ansrehie, . plufieurs princes indiens, pJuiîeurs
princes maures dévoient faire pafler leurs tributs
au Çar.nate , quï;lui-même de voit les verfer dans
le m 'C r de l’empire. Depuis que tous les refldrts
s’étoient relâchés , cette double .obligation n’é-
toic plus remplie. .Les anglais affermirent l’indépendance
du pays qu’ ils regardaient comme leur
appanage : mais, ils voulurent que les provinces
qui lui avoient été fubordounées, rentraient dans
leurs premiers .liçusj. Les plus foibles obéirent.
D'autres plus; puiffantes ofèrent réûfter. Elles furent
affervies.
Ces moyens réunis ont formé à Mehmet-Ali-
Kan une domination trèséténmie 8e un .revenu
qu’on évaluoit les années dernières à 31,5x50,000 L
jl ne cédoit de cette fomme que 9,000.,000 liv.
aux anglois , chargés de la défenfe d.e fes for^-
tereffes & de -fes états 5 de forte qu’ il lui reftoit
22,500,0001. pour fes dép,en fes petfonnelles 8e pour
fon gouvernement civil. Mais la dernière invaftoti
d’Ayder-Aly a pu diminuer le retenu 8e augmenter
la redevance aux anglois,
Après .là paix de 1763, la compagnie angloife
avoit fur la côte ,de Coromandel des poffefiions
précieufes , dix-huit mille cipayes bien-difeiplinés
& trois mille cinq cents hommes de-troupes
blanches. Elle difpofoit Hhrement de toutes les
forces du Catnate. La feule nation européenne
qui auroit pu lui donner de l’ombrage , étoit
écrafée. La jouifiance paifible de tant d’avantages
lui paroiffoit affurée, lorfqii’en 17-67 elle fe
vit attaquée par Hyder-Ali-Kan , foldat de fortune
, qui, après avoir appris de nous l'art mir
litaire , avoit fait de grandes conquêtes, . & s'étoit
rendu maître du MaifTour, Cet aventurier hardi
St s t t if, 3 la th e de la mtilkiâre armée qu'eus
jamais commandée un général indien, entra fièrement
dans les contrées que la valeur JbritAttni*
que étpit chargée de défendre.. La guerre fe
tourna en rufes, comme le vouloit ce génie ar*
tjficieuxr. L expérignoe lui ayant appris à .redouter
rtefa.nre;rie & l’arplleriç deftinées aie combattre *
il fé refufa le plus qu'il lui fut poflible à des
allions irégulières, & fe contenta de roder autour
de ion ennemi a de te harceler, d’enlever fes
fourrageurs , .de lui couper les vivres, tandis que
fa; cavalerie ravageoit les campagnes, piUoit les
provinces, portoit ta défolation jufqu’aux portes
de Madwf?, Ces calamités fi sent defirer aux an*
gjois un accommodement > & ils néufGrent à l’ob*
tenir après deux ans d’une guerre deftruâive 8z
peu honorable. Nous en avons parlé à l’artiele
A&.c a .tb..
Depuis .cette époque , la compagnie a eu pour
principe d’empêcher qu’Hyder - Aly - ICan , les
marat.es .& te foub.a du Dé can, les trois principales
puiiïances de la -péninfiite , ne fiffent des
conquêtes ou ne formalfent entr'elles une union
étroite. Elle n’a pu empêcher Ayder-Aly d’augmenter
fes poffeffions pendant la dernière guerre 5
mais Ayder-Aly eft mort,. & elle réufiira peut-
être mieux à •contenir Tippo-^aïb, fon fils &r
fon fucceffeiir. Tant que cette politique lui réuf*
fira , elle confervera là .prépondérance fur la côte
de Coromandel.
Foyei tes articles A r c a t e , T a n ja o u r ,
Ma j s so u r , Bo m b a y ,.Bbngale , In d o s t a n ,
P o n d ich é r y , &c. 8cc.
MADUR E , petit royaume ou petite contrée de
l’Inde, qui dé pend oit jadis.de la nababie d’Arcate.
Voyait l’ article A r c a t e 8ç l’article M a j s s o u r .
M AGDE fiO URG , duché de l’ Allemagne, appartenant
au roi de P.rufîe, mais dans lequel U
maifan de Hefie-Hombourg pofsède deux bailliages..
C e duché eft entoubé de la marche de
Brandebourg, des.principautés de Lunebourg, de
Wolfenbfittel, de Halberftadt & ' d’Anfialc, du
comté de Mansfeld, .& del’étedorat de Saxe. Le$
cerclés de la:Saale & de Luckenvalde, font bornés
par -les pays circulaires de la haute Saxe, & entièrement
réparés des autres cercles de ce duché.
Sol. La plus grande partie du territoire forme
une plaine. Le diftrixft Holzkreis, qifon nomme
aufti Boexde , & le eerçle do la Saale font extrêmement
fertiles en grains , & l ’on y élève une
grande quantité de beftiauje. Tous les autres font
fabloneux ou marécageux, & chargés de bois.
Population, En 1703 , on trouva dans ce duché
19 villes, 6 bourgs, & 431 villages | non compris
les lieux fitués -dans le comte de Mansfeld ;
d’ après le dénombrement de 176 5 , il contient
238,000 habitans , 110,000 demeurant dans les
villes. ' •
En 17,85 , on y comptoit 863 ville-s, bourgs
& villages, 45,145 feux, & une population de