
lieues de longueur, & il y en a déjà plus d'an
cinquième d'achevé.
L'aiffemblée légiflative du Maryland ordonna
‘en octobre 1780 , 1 ceux des citoyens qui dévoient
à des créanciers ànglois , de verfer au-tré-
for de la république les fommes qu'ils voudraient
Tpayer. ‘On fit le iftêttfeTequéilre dans la Virginie
: nous en avons expliqué les raifons à l'article
E t a t s -U n i s , & nous avons prouvé qu'il n’é-
**oit p'As injufte : -le tréfor de ces deux républiques
ne s'ell pas encore défaifi de ces fequeftres,
parce que l'Angleterre n'a pas encore exécuté
traité, en livrant tous les polies., '8c qu'elle
refufe de payer de juftes dédomtaiagemens qu'on
lui devriande. Lorfque M. Adams, miniftre des
Etats-Unis en Angleterre, a réclamé, le i o février
1786, les poftes que garde la Grande-Bre-
•tagne fur le territoire cédé aux nouvelles répu-
'bliques , milord Carmarthen a voulu juftifier
•officiellement cette rétention par une énumératio
n des griefs des négocians & des fujets britanniques
contre les états d'Amérique.'Nous avons
éprouvé 'ailleurs que cette réponfe n’ éft pas de
Donne foi } que le cabinet de Saint- James n'a;
'pas mis de loyauté dans la dernière négociation fur;
cet objet ; qu'il a pour maxime d'exiger telle-
chofe , en difant enfuite qu'il verra ce qu'il doit!
faire j qu'il elt difficile de fe foumettre à tant!
de fierté -, & que dans les réftitutions & les cef-;
fions de la politique , il eft raifçnnable d'imiter!
'deux particuliers qui fe défient l'ufn'de Vautre 3
& demandent une ceffion fimultanée.
S e c t i o n c i n q u i e m e.
Quelques détails fur le commerce & Vétat aftuel
du Maryland.
La lifte préfentée au congrès en i77f,portoit
la population du Maryland à 250 mille habitans,
& celle de 1783 la réduifoit à 22(7,900 : mais ,
dans ' ces évaluations, cinq efclaves ne furent
comptés que pour trois hommes libres , & il faut
ajouter aux deux liftes l'excédant ique donnera
cette proportion : nous avons expliqué à l'article
E t a t s -U n is combien ces évaluations, fur lel-
-quelies le congrès a peu compté, étoient inexact
e s } comment elles fe firent, & comment ceux
qui les préfentèrent, étoient intéréffés à diminuer
le nombre des habitans. Foyè%¥ art. E t a t s -
U n is .
Nous, avons remarqué avec douleur que dans
îe Maryland & la Caroline feptentrionale, peu
de personnes font difpofées à affranchir les nègres.
Les citoyens du Maryland montreront plus
de générofité , nous oferôns le croire s’ils diminuent
leurs cultures du tabac : ils auront alors
moins befoin du travail des noirs : la cupidité ne
lewavetiglera pas, grils remontreront plus dignes
de là liberté, en 'facilitant l'émancipation de leurs efclaves.
D'après la règle fuivie jufqu'à préftnt pour la
fixation des contingens des diverfes provinces,
règle qu’on veut changer avec raifort, ( voyez
T article E t a t s - U n i s ) le Maryland efttax é à
94 pour une contribution de mille piallres.
11 eft impoffible de donner un état fixe du
commerce adluel du Maryldnd; cette province,
ainfi que les autres, n'eïl pas encore remife des
déprédations de la guerre : elle manque de numéraire
: fes liaifonsavec l'Angleterre font encore
interrompues. Elle ne petit encore‘ faire ufage /de
fes refîburces, & nous ne pouvons donner ici
que les détails publiés par te Voyageur américain 1
on fait que le miniftère britannique envoya des
émiflaires dans les différentes colonies peu avant
la révolte} & comme cet état comprend la Virginie
& le Maryland, nous le renvoyons à l'article
V i r g i n i e . Voye1 l'article E t a t s -U n is & les
articles particuliers des douze autres provinces.
MASSA 85 C A R R A R A , petites principautés
d’ Italie : elles appartiennent au‘duc de Modene ,
& elles pafferont après fa mort à l'archiduc Ferdinand
, gouverneur du Milanéz, qui aépoufé la
fille de ce duc.
Elles ont fouvent changé de maîtres. Sans remonter
aux époques anciennes, il fuffira de dire-
qu'elles ont été quelque tems fous la dorfunation
des génois ; qu'elles appartinrent enfuite plüfieurs
fiècles à la maifon Màlafpina.En 1520, elles paf*
fèrent à titre de fucceffion à Laurent , comte de
Florentillo, d'une famille génoife, florrimée Cibo.
En 15(38 Alberic , poffeffeur de ces deux feigneu-
ries, fut déclaré prince de M a jfa & marquis de
Carrara par l’empereur Maximilien II. En 1664,
l'empereur Léopold créa le prince Alberic C ibo
I I , dac de M a jfa & prince dé Carrara. Marie-
Therefe - Françoife , fille 8c héritière du dernier
duc de la maifon de C ib o , époufa en 1741 Hercule
Raynald, prince héréditaire de Modene ,
qui poflede à préfent ces pays : ce font desfiefs
de l'Empire, & ils font fitués fur la mer de
G ênes , entre les états de Tofcàne , de Gênes Sc
de Lucques. Ils produifent beaucoup de limons *
d'oranges & d'olives, 8c le beau marbre blanc
connu fous le n om à t marbre de Carrarer
; M A S S A C H U S E T T , l'un des Etats-Unis de
l'Amérique, dont la pofition eft affez connue.
On lui donne fouvent , & mal-à-propôs , le
nomdé N ou v e lle Angleterre : laNouvelle Angleterre
comprenoit, à l'époque delà révolution, quatre
provinces différentes 5 la colonie de la baye de M a f-
fa ch u fett y le nouvel H am p sh ir e , Connecticut &
Rhode-IJland : oes quatre provinces forment aujourd'hui
quatre états différens qui naont pas
adopté la même conflitution. V o y e ç les articles
C o n n e c t ic u t , Nouvel - H a m p s h ir e &
R h o d e - I s l a Nd .
Le d ijlr ift du M a in e , qui fe trouve féparé par
fe nouvel Hampshire dû-territoire a flù el de l’é ta t '
de Majfachufett 3 proprement d it,commence auffi à
demander à former un état indépendant ; 8e nous-
avons dit à l'article E t a t s -U n i s , que des: cir-
conftances locales détermineront tôt ou tard le
congrès à accueillir fes prétentions : il eft en;
effet beaucoup plus étendu , quoique moins
fertile & moins peuplé que le territoire de Maf-
.fachufett proprement dit.
L'artide Et a t s - U nis contient un précis
de Fhiftoire politique des Etats-Unis , jufqu'à
l'époque de la révolution ; des remarques générales
fur les conftitutions des treize Etats - Unis
des remarques fur l'aéte de confédération , fur
le congrès 8c fur les nouveaux pouvoirs qu’il
eft à propos de lui confier} un état de la dette 8c
des finances des Etats-Unis } des remarques fur
l'état où fe trouvent aujourd'hui les nouvelles
républiques Américaines fur les abus qu'elles
doivent éviter dans la rédaélion de leurs codes.
Nous y traitons de l'aflociation des- Cincinnati,
& des dangers de cette inftitution, de la population
, de la marine, des nouveaux états qui fe
formeront dans le territoire de l’oueft, & qui demandent
déjà à être admis à la confédération américaine
} des traités qu'ont formé les Américains,
arec quelques puiffanccs de l'Europe, & enfin
des obfervations politiques , 8c des détails fur
les fauvages, qui font dans le voifinage ou dans
l'enceinte des Etats - Unis : nous nous bornerons
à faire ic i, i° . un précis de Fhiftoire politique de
cette colonie : 20. nous donnerons la conflitution
4e la république adluelle de Majfachufet : 30. nous
ferons des remarques fur cette conftitution:4°. nous
parlerons de l'adminillrition de la Nouvelle-Angleterre
, avant la révolution } de fa culture, de
fon commerce & de fes reffources } 8c le leéleur
pourra, d'après ces détails, juger des progrès que
fera cet état : 50. nous ajouterons d'autres remarques
fur les contributions, la population & l'admb .
niftration actuelles de la république de Majfachufet.
S e c t i o n p r e m i è r e .
Précis de Vhijtoire politique de l'état de Majfachufett.
«* La Nouvelle-Angleterre s’eft fignalée, comme
l'ancienne, par des fureurs fanglantes. La fille
fe reffentit de l'efprit de vertige qui tourmen-
toit la mere. Elle dut fa- naiflance à des temps
orageux , & les convulfions les plus horribles
affligèrent fon enfance. Découverte au commencement
du fiècle dernier, fous le nom de Virginie
feptentrionale , elle ne reçut des européens
qu'en 1608. Cette première peuplade, foible 8c
mal dirigée , fe perdit dans fes fondemens. On y
vie enfuite arriver par intervalles quelques avantu-
riers qui, plantant des cabanes durant l'été , pour
faire un commerce d^échange avec les fauvages,
difparoiflfoienc comme ceux-ci le. refte de l'année.
Le fanatifme qui avoit dépeuplé l’Amérique au
midi, devoir la. repeupler art;nor.d. Les presbytériens
anglois. que la perfécution avoit raffemblés
en Hollande ce port univerfel de la paix 8c de
la liberté , 1 allés de n'être rien dans le monde ,
après avoir été martyrs dans leur patrie , réfo-
lurent d’aller fonder une. églife pour leur feéte
dans un nouvel hémifphere. Iis achetèrent donc,
en iô i i t les, droits de la compagnie angloife de
la Virginie feptentrionale : car ils . n'étoient pas
affez pauvres pour attendre leur profpérité de leur
patience.& de leurs vertus«.
cc^Le 6 feptembre 162.1 , ils s'embarquèrent à
Plimouth , au nombre de cent vingt perfonnes ,
fous les drapeaux de l'enthoufiafme qui, fondé
fur l'erreur ou. fur la vérité , fait toujours de •
. grandes chofes. Elles arrivèrent au commencement
d'un hiver qui fut très-rigoureux. Le pays*
entièrement couvert de b ois , n’offroit aucune ref-
fource à des hommés épuifés par la fatigue, du
’ voyage qu'ils venoient de faire. Il en périt près
de la moitié de froid, de feorbut 81 de mifere.
Le refte fe fotitint par cette vigueur de carac-;
tere que la perfécution relfgieufe excitoit dans des
viélimes échappées au glaive fpiritqel de l'epifcopat.
Mais ce courage commenç.oit à s'affoiblix,
lorfque là vifîte de foixante guerriers fauvages ,
qui vinrent au printems avec un chef à leur tête ,
ranima toutes les efpérances. La liberté s'applaudit
d'avoir rapproché des extrémités du monde
ces deux peuplades fi différentes. Elles fe- lièrent
par despromeuesfolemnellesdefervice & d'amitié.
Les anciens habitans cédèrent aux nouveaux, à.
perpétuité , toutes les terres voifines de l'éta-
bliffement que ceux-ci venoient de former fous
le nom de Nouvclle-Plimouth. Un fauvage, qui
favoit un peu la langue angloife, relia chez les
européens , pour leur enfeigner la culture du
maïs, & la manière de pêcher fur la côte qu'ils
habitoient ».
«Cette humanité mit les premiers colons en état
d'attendre des compagnons, des animaux domef-
tiquesj des graines, tous les fecours qui dévoient
leur venir d'Europe. Ces moyens d’établififemenc
arrivèrent d'abord lentement, puifqu'au commencement
de 1629, on ne comptoit encore que
trois cents perfonnes : maïs la perfécution contre
les puritains , hâta leur accroiffement en Amérique.
L'année fuivante, il en arriva un fl grand
nombre, que ce fut une néceffité de les difper-
fer. Les-peuplades qu’ils établirent, formèrent
ta province de Majfachufett. Bientôt fortirent dç
fon fein les colonies du Nouvel-Hampshire, de
Conneélicut 8c de Rhode-Ifland, qui furent autant
d’états féparés , 8c qui obtinrent chacune une
charte particulière de la cour de Londres».
cc Le fang des martyrs fu t, dans tous les lieux
8c dans tous les temps, une femenee de profé-
lytifme. On n'avoit vu d’abord palier en Amérique
que quelques eccléfiaftiques privés 4e leurs
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