
& de la chambre : 2°. le maréchal qui eft élu
dans la langue d’Auvergne, a le commandement
des troupes, & il peut à Ton gré difpofer des
prifonniers de guerre : 30. l'amiral, appejlé proprement
le générai des galères : on le choifit dans
toutes les langues. Aucun chevalier ne s'avife
de garder cette dignité plus de trois ou quatre
ans j à caufe des grandes dépenfes qu'elle exige,
elles, excèdent 100,000 francs : 'on parvient par
elle aux commanderies.&-prieurésles plus riches:
40. le grand confervateur fe tire de la langue ar-
ragonoife, & fes fonctions font de ligner les billets
de la folde: 5°. le grand chancelier élu dans
la langue caftillane ; il a la furintendance des affaires
de la chancellerie : 6 °. le grand baillif qui
ell chojfî dans la nation allemande , & qui a
l'infpeétion fur les fortereffes de Civita-Vecchia
& de Tille de Gozo : 7°* le turcopelier qui étoit
autrefois élu dans la nation angloife, prélidoit
à la cavalerie & aux gardes. C 'e ft à préfent le
fénéchal qui en remplit les fondions.
Viennent enfuite les prieurés, parmi lefquels le
grand prieuré d? Allemagne tient la première place.
C e grand prieur fur déclaré prince de l'Empire
en 1 ^46 par Charles-Quint, qui lui donna voix
& féance à la diète générale de l’Empire fur le
banc des abbés-princes. Il réfide à Heitersheim
en Brifgau, voye% l'article H e it e r s h e im . Il eft
obligé d'envoyer tous les ans une certaine fomme
à titre de fubfide contre les turcs, & une autre
au grand-maître de Maltke, dont il e f t , pour
ainfi dire, le vicaire.
Suivent enfin les chevaliers, qui font tous nobles
& obligés de prouver un certain nombre de
quartiers. Cette claffe porte le nom de chevaliers
de juftice , pour les diftinguer des chevaliers de
grâce, qui ne peuvent pas faire les preuves re-
quifes ; mais qui, d'apres leur mérite perfonnel,
font déclarés chevaliers & peuvent avoir des
commanderies. Les ftatuts défendent d'admettre
dans Tordre aucun enfant illégitime , ( fi ce n'eft
ceux des grands feigneurs ) , ni aucun fujet au-
deffous de dix-huit ans ; mais le pape, eft le maître
d^ccorder à cet égard des difpenfes , &
d'ailleurs le grand-maître a le droit de faire des
exceptions à cette règle en faveur de fix per-
fonnes.
La principale .loi de Tordre , qui portoit que
chaque chevalier devoit fe trouver à trois expéditions
au moins contre les turcs , ne s’ohferve
plus exactement. La religion proteftante a aufli
adopté la charge de grand - maître de Tordre de
Saint-Jean , connue en Allemagne fous le nom
dé herre-Tt- M eiftenhum.
La petite ifle de Conjino, appellée anciennement
Rephcefiia , & qui dépend de Mal’che , eft
fituée entre Maltke & Gozo. Elle a cinq mille
pas de circonférence, & elle eft fertile. Le fort-
qu'elle contient, domine le détroit qui fépate
cette ille de celle de Malthe & fait face au fore
Roffo.
L’iftede G o z o , anciennement Gaulos3 elbvoifine
de la précédente : elle a douze milles d'Italie de
long fur fix de large & trente de circonférence»
Elle eft très-fertile 8c contient 3000 habitans.
Elle rapporte annuellement 2j,ooo é cu s , & a l e
titre de marquifat. On y trouve de bons ports »
& trois forts fervent à fa défenfe. L'un d'eux eft
au milieu de Tille ; les deux autres font fur la
côte , & s'appellent, l'un forte di Garfa, & Tau*
tre le Forno. On y voit d'ailleurs une citadellè
plus moderne, compofée de fix battions, & qu'on
nomme la forterejfe de Chambray.
M A N , ille de la mer du nord, appartenant à
l'Angleterre. Elle eft fi peu importante que nous
renvoyons au dictionnaire de Géographie.
M A N S F E LD , comté d'Allemagne au cercle
de la Haute-Saxe : il touche aux bailliages de
Sàngerhaufen, de Sittichenbach & de Querfurt,
de la Saxe électorale > au bailliage d'AIlftett, de
la principauté d'Eifenach, à l'évêché de Merfe-
bourg , au duché de Magdebourg, aux principautés
d’Anhalt & de Halberftadt, & enfin aii
comté de Stolberg. Sa plus- grande longueur eft
de fept mille, & fa largeur n'en excède pas quatre.
Le pays ell très-fertile, quoique montueux.
On tiroit autrefois chaque année 18 à 2©,000
quintaux de cuivre , qui rendôient dix à douze
onces d'argent par quintal > mais les mines donnent
aujourd'hui à peine. 1 yoo quintaux de cuivre.
Population. Le comté de Mansfeld renfermé
fept villes, en ne comptant la vieille & la nouvelle
ville d'Eifleben que pour une feule. On y
profeffe la religion luthérienne , dont Albert V I I ,
•comte de Mansfeld, favorifa l'établiffement. Le
nombre des paroiffes fe monte à 5 8 , & les prédicateurs
de la campagne font divifés en huit
doyennés , non comprifes les paroiffes du bailliage
d'Armftein; elles font féparées du comté
pour la jurildiCHon eccléfiaftique, & elles dépendent
du confiftoire de Leipfic. Le furintenaant
général a l'infpeétion des huit doyennés , 8c des
paroiffes qui en relevent ; il fait en même-temps
les fondions de premièj prédicateur de la ville
d'Eifleben.
Précis de l'hifoire politique de ce cômté. Le plus
ancien comte de Mansfeld que Ton connoiffe, fut
Riddag , Marggrave deMifnie ; il fonda le couvent
de Gerbftedt, & mourut en 985. Charles,^ comte
de Mansfeld, fon fils, eut pour fuccefleur Sige-
froi fon fils aîné ; Bruno fon fécond fils , fut évêque
de Minden; & Adolphe, feigneur de Sauderf-
leben fon troifième fils, fut le premier comte de
Schaumbourg. Sigefroi eut des defeendans, 8c
entr'autres le comte H oie r , qui fe rendit célèbre
, & mourut à la bataille donnée près de
Welphesholz en 111 y. Un comte du même nom>
fonda un couvent à Mansfeld en 1158. Bourcard ,
le dernier comte de cette race, mourut en 1230 ,
après avoir partagé ce comté entre Bourcard de
Querfurt 8c Hermann d'Ofterfeld, Bourggrave
de Navenbourg, fes deux gendres. Les fuccef-
feurs de celui-ci vendirent en 1264 leur part à
ceux de Bourcard , chef des comtes de Mansfeld,
qui parurent enfuite. Bourcard II fut le premier
comte de Mansfeld, de la branche de Querfurt.
Bourcard III fon fils aîné, garda ce comté lors
du partage, 8c abandonna la feigneurie de Querfurt
à fes frères j il ajouta la feigneurie de Séebourg,
qu'il acheta en 1187 , à celle de Bornftedt, que
Hermann I I , petit-fils d 'U lr ic I , avoit détériorée.
Bourcard I V , fon fils, acquit la propriété du j
bailliage de Hederfleben , qu'il joignit pareillement
au comté dont il s'agit ; 8c fon fils Gérard II
acheta , durant fa régence, le château & le bailliage
de Schraplau , 8c le village d'Alberftedt.
I l eut pour fucceffeur Bafso IV , fon fils , père
de Günther II , qui aliéna Atzgerode ; mais
Henri d'Hohenftein lui engagea, en 1401 » le
château de Morungen , 8c il finit par le lui vendre
en 1408. Wollrath II , fon frère , recula les
limites de ce cômté, en y ajoutant Hetrftedt &
Wippra qu'il avoit acquis. Günther II eut pour
fils Gebhard V , qui acquitta les dettes pour
lefquelles le château d'Arnftein étoit hypothéqué.
Il eut pour fucceffeur fon fils Gebhard V I ,
qui aggrandit ce même comté , en y réuniffant lëR.
feigneuries de Friedbourg & de Heldrungen, &
qui mourut fans poftérité. Günther II 8c Wollrath
II eurent un frère nommé Albert V I , dont
le fils Günther III hérita de ce comté , & y ajouta
la feigneurie d’Arten. Il mourut en 1475» Jaif-
fant deux fils, qui fondèrent deux branches principales,
8c prirent dés noms d’après le partage
qui avoit été fait du château de Mansfeld ; celle
d'Albert V fut nommée la branche antérieure,
8c celle d’Erneft I , la branche poftérieure.
- Albert V laiffa un fils , Erneft I I , qui eut
X i enfans de deux mariages. Quelques-uns fondèrent
des branches collatérales. Philippe II fut
la fouche de Ici branche de Bornftedt ; Jean-
George I le fut de celle d'Eifleben , qui s'éteignit
en 17 10 , par la mort de Jean George III ; Pierre
Erneft fonda celle de Friedebourg ou de Nieder-
land, qui finit avec fes enfans fJean Albert celle
d'Arnftein, que fes enfans terminèrent également î
J ean Hoïer II fut l'auteur de celle d'Artern,
qui ne s’étendit point non plus au-delà de fes
propres enfans } & enfin Jean Erneft I fut la
fouche de celle de Heldrungen , qui s'éteignit
pareillement à la mort de fes enfans. Quant à
celle de Bornftedt, Philippe II eut pour fils
Bruno I I , & celui-ci Bruno III , qui perpétuèrent
cette branche. Il faut dire un mot de François-
Maximilien & Henri-François I , fils de ce dernier
Bruno. Le fécond obtint en 1690 , de Charles
I I , roi d'Efpagjne, la principauté de Fondi,
fituée dans le royaume de Naples, & il fut décoré
U même année du titre de prince d'Empire , qu'il
(Eicon» polit. & diplomatique. Tom. I I I ,
prit publiquement en 171* , après qu’il lui eut été
confirmé en 1696 & 17Ô9. Il mourut, ne laif-
fant que deux filles. Il eut pour fucçeffeur Charles
- François - Adam Antoine, fils de François-'
Maximilien, qui parvint en 1716 à faire lever
lé féqueftre mis fur la partie du comté de Mans-
feld, fituée fous la fupériorité territoriale d e .
Magdebourg. Le prince Henri François II fon
fils, lui fuccéda.
Gebhart VII & Albert V I I I , fils d'Erneft I ,
’ fouche de la branche ultérieure de Mansfeld ,
formèrent deux autres branches ; favoir, la moyenne
& l’ultérieure. Chriftophe I I , fils du premier,
fixa fa demeure à Schraplair, & c'eft pour cett e
raifon que la branche moyenne fut appellée celle
de Schraplau j mais elle ne s’étendit point au-
delà de fes enfans. Jean I , fils d'Albert V I I I ,
Frédéric-Chriftophe fon petit-fils, & Chriftian-
Frédéric fon arrière petit-fils, perpétuèrent la
branche ultérieure jufiqu'à Tannée 1666, époque
à laquelle elle s'éteignit.
Le comté de MansfeU eft en partie fief de
Magdebourg, & en partie de la Saxe éle&orale.
Les'éleéteurs de Saxe n'ont invefti les comtes
jufqu'à 1573 , que des domaines qu'ils avoient ac- '
quis à titré d'achat, c'eft-à-dire, de Heldrungen,
Arnftein , Morungen , Leinungen & leurs
dépendances. Les mines relevoient de l'empereur,
ainfi que le prouvent les lettres d'inveftitures des
années I 2 i y , 1323 , 1364, 1416 8c 14445 mais
Erneft , électeur, 8c Albert, duc d eS ax e , per-
fuadèrent aux comtes de Mansfeld, en 148 4,
de les recevoir d’eux en fief; l'empereut Frédéric
III y confentit Tannée fuivante. L'éleéfeur
Augufte fit un échange en 1573 , avec lé grand
chapitre de Halberftadt, & il entra en poffeflîon
des parties de fiefs que les comtes de Mansfeld
tenoient de cet évêché f il donna au chapitre,
en dédommagement, la feigneurie de Lora , ainfi
que les villes d'Elrich & de Bleicherode ; les autres
parties relevoient de l'archevêché de Magdebourg,
& Téleétetfr de Saxe en obtint quelques-unes par
le traité d'échange conclu à Eifleben en 1579.
Les fiefs qui relèvent de Téleélorat dont on vient
de parler, forment depuis cette époque lés trois
cinquièmes du comté, & ceux qui relèvent du duché
de Magdebourg, compofent les deux derniers
cinquièmes fournis à la fupériorité territoriale des
feigneurs fuzerains. Les comtes de Mansfeld, de
la branche principale antérieure, confentirent en
1 $70, que ces mêmes feigneurs féqüeftraffent les
bailliages & les biens qui fe trouvoient dans leur
mouvance , pour acquitter les dettes dont ils pou-
voient être chargés ; chacun de ces princes établit
un féqueftre particulier. Les bailliages & les
biens féqueftrés de cette manière, compofoient
les trois cinquièmes de tout le comté ; les trois
quarts dépendoient de la fupériorité territoriale
i de T électoral de Saxe, & un quart de celle de
| Magdebourg > mais les branches moyenne 8c uké