
annoncent que le hautpéix tîfü.'çh^nge-’a^mente
néçeiîairément ce -qii'iïs a-ppielfcfrt IjfMàpîie dé“ ’
favorable ;dù commerce, o-uqu'il oècâlrensre l'exportation
d'uné plus grande1 quantité d'or 6c d argent.
i l eft vrai que ce haut prix Ferait extrême-
nient défavantageux aû-x négocia-ns qui auraient
de l'argent à payer dans les pays étrangers j ils
paieraient d'autant plus cher les lettres de change
que leur donneraient leurs banquiers pour ces.
pays-là. Mais' quoique le rifqoe y prévenant-de la
prohibition , publie occafi-onher quelque dépenfé
extraordinaire à ces banquiers, il •hé; s'enfuit pas
qn'il faiïe fortir plus «îFargent du pays. Cètte dé-
pëtvfé feroit employée dans le pays même à en
faire fortir Ta-rgent en fraude ; mais il en forti- ,
rcic rarement un écu au-delà de la-fomme précife
à payer. Ajoutez que le haut prix-dtt change d if
pùferoit naturellement ïès négociàns a tâcher dé;
taire en-forte que ce qu'ils’ exporteraient balançât
le mieux poflibîé-ce qti'ils. importetoient ,
puifqtnl feroit de leur intérêt-de ne payer ce haut
change que fdr la pins petite femme poffible :
ainfir le-haut "prix du changé tendrait peut - être
non pas à augmenter, mais à diminuer ce qla'ils
appellorent-là balance défa-vorabfe dti commerce-,
çonFéquemmërît Fe xporta ticm de Tor & de l'argent.
Le d-thier argument que nous venoiré .d'ànafyfer ,
p ifo k très-jpffë an premier ooup-cFeéiî ; & fi l'on
vbu!bit montrer qu'en traitant les q-u élite ns de
^économie politique d*urte maniéré vague & gé-
n;<rafc , on fié trompe irrfâilTiblrment, on pourrait
ajouter cette preuve à tant cPatitrés.
Tout folbfos que font ces argemens, ils n'ont
pas" laide de perfuader ceux auxquels on lés adref-
foir, Ils étaient faits par des marchands, aux par-
femeus Vatix ceh fè fts^ s princes y à h. noBlene ,
& au.if propriétaires d éter res dà,ns les provinces;
c^elbà-aire, pat dès gens qu’ôn fuppofoit bien
foftrairs du çomrfrërce, à- de,s gens qui féntoienc
le- r ignorance fur ces matières. Que le-pays s'enrichit
par ife commerce étranger l'expérience lé
démontrait à la rrabiëffe &■ aux propriétaires des
campagnes., aufli - bien qu'aux négocions ; mais
comment ou-de cueMe manière s'opère cet ac-
CroHIèrttent dé ricrrefTes , nul dfonrr'eux ri'auroiti
pu le dire. Iresné’gocrans fàvoient bien de-queUe
fnanièré ils s'enrichii^bfent eux - mêmes. C-étoic
four affaire:, mais dé quelle manière s'enrichit un
pays , c'étoit une antre affaire étrangère pour eux.
Jamais ils ne s'avifèrent dé prendre- ce fujet en
confédération, que lorfqu'iîs earêfitl3 à demander
quelque changement d’ans lés- lbix relatives - atr
commercé ètranget. Alors il falîut bieft’ dire quelque
cftofe dts bons effets de, ce:cotTimërce~, &
des obftacks que. ces loir appoi'toièntà ces effets.
Oh difoit aux juges qpi dévoient praiVcrhCct , qtré
le commerce étranger verfoit de- Fargenr dans fe
pays, mais que les lobe en queftfon s'opppfôtenr
I ce qu'H en verfât. autant qu'il1 aurait Bit laris
ç f t - ç s ris feçrnrçnr bien- iniViruiesi- Ge^raifon*
prod uHirent F eft et déliré. La prahibftîon d'ex-
pbiter For & l'argent iut reftremte , en 'France
8c en Angleterre , à la monnofe dé cés pays fef-
pe^iifsï L'exportation dés mon noies étrangères ,
& de For 8c de F argent en lingots , fut déclarée
lfbré. En Hollande 8c en quelques autres endroits,
la liberté s'étendit jufqu'è la- mon note du pays.
L'attention du gouvernement fe porta en fuite à
veiller fur la balance du commerce,- qu'il croyait
être la feule caïifc capable d’occa-fionner de l'augmentation
ou-de la diminution dans la quantité
de cefs métaux. D'un foin fuperfla , cî!l!e fe jetta
dans u-n a-utre foin beaucoup plus compliqué ,
beaucoup plus embarraflant, & tout auffi inutile.
Le titre du livre de Muti , le tréjbr de l'Angleterre
dans le commerce étranger 3 devint une maxime
fondamentale de l’économie politique , non-feulement
en Angleterre, mais chez toutes les nations?
commerçan'tes. Le commerce intérieur, qui eft'
le plus-important de. cous, qui avec un capital
égal rapporte le plus de revenu, & donne le plùs
d'emploi.aux gens du pays, ne fut-plus regardé
que comme fubhdia-ire relativement au commerce
etranger. Fl ne fait, difeit-on, ni entrer , ni fortir
de l'argent. I l ne-peut donc rendre le pays ni
plus riche, ni plus pauvre, qu’autant que faprof-
péri-te, ou fa décadence peuvent influer fur i'étac
du commerce étranger.
Un pays-qui n’a point de mines , eft fans-doute
obligé de tirer feni ot & foip argent des pays
étrangers, comme celui qui n'a point de Vignes
eft obligé d'én tirer fcsvms. Hile par oit cependant
pas néceftaire que l’attention du gouvernement
iè tourne plutôt vers un dé cès objets que
vers Fautre. Si un Pays a de quoi acheter du v in,
il-rï*én,: manquera plas ; & fi un pays à de quoi
I acheter dé For & de F argent-, ces métaux; ne iiiv
{ mdhqiiërahe jamais. Il faut les acheter un- cèrcainr
. p rix , ni plus- nî moins que toute autre marChsn-
| dife ; & comme1 ils font le prix de toutes lés- au*-
j très marchand!fes, dé meme toutes les autres
: marclrandifes en lbnt le prix. Dans les pays où l’on
| manque <fe v in , en-Angleterre, par exemple, la na-
| tion- eft perfuadéé que fa1 liberté cîu commerce lut
f fournira toujotrrs, fans que fe gouvernement s'eti
I mêle eft aucune façoh ,• fe vin qu'il lui1 faut;
Les ângîbrs peuvent cofnpter de même quelle
four procurera'tout VarSt Fargent qu'ils- feront
dans le cas d'acheter ou d'eraploy'èr.
L a quantité de chaque marenan-drfé que Fin-
! dtiftriéhumaine peut acheter ou produire, fe rè*
i gfé^natureilemeut, du h y chaque pays, fur la- dé1-
j mandé effective, 6i!H far là d'emaUde qu'en font
I ceux quiJ foht difpofés à" payer tout- l'intérêt, If
i fàl’âire- 8t profits qui1' doivent1 être pstyéês pouf
i qUeFa1 m ir chaud (e'foi é préparée'6c1 ni ife- en état
| de vente. NLàis:dé''tdïrtesrrc-s marehaildifeS-yil i f y
j « r a-point^Uffe régie* pltvs: aiférUént & pius exac'4
i tement fur cette demande efFeéfive , que For- Si
1 Fàrgent 9 parce qu'à* ràifon de la petiteffe de lm<
volume
volume & de leur valeur, il n*y en a point ^qui
fe tranfportent plus aifément d'un endroit à Fau-
t r e , des endroits où iis fout bon marché, dans
ceux où ils font chers} des endroits où il y^ en
a trop , dans ceux où il n’y en a pas affez. S'il y
avoit, par exemple , en Angleterre une demande
effe&ive pour une nouvelle quantité d 'o r , un
paquebot pourrait y en apporter de Lisbonne ou
de tout autre endroit cinquante tonneaux, dont
on frapperait plus de cinq millions de guinées 5
mais s'il y avoit une demande effective de grains
pour la même valeur, en l’évaluant à cinq gui-
.nées le tonneau , il faudrait un million de tonneaux
d’embarquement, ou mille vaiflfeaux de
mille tonneaux chacun , & la marine d’Angleterre
n'y fuffiroit pas.
Lorfque la quantité d’or & d'argenr importée
dans un pays , excède la demande effe&ive , i
toute la vigilance du gouvernement ne fauroit en
arrêter d’exportation. Malgré les loix fanguinaîres
de l'Efpagne & du Portugal, l'or & l’argent n'y
font pas reliés. L'importation continuelle du Pérou
& du Brefil excède la demande effeélive de
ces deux royaumes, & y baiffe le prix de ces
métaux au-delfous du prix où ils font dans les
pays voifins. Si , au contraire , la quantité qu'il
y en a dans un pays fe trouve tellement au-def-
fous de la demande effective , que leur prix y
devienne plus haut que dans les pays voifins, le
gouvernement n'a pas befoin de fe mêler de leur
importation ; s'il falloit l'empêcher, il ne le pourrait
pas. Dès que les fpartiates eurent de quoi
en acheter, ces métaux rompirent toutes les barrières
que les loix de Lycurgue avoient mifes à
leur entrée dans Lacédémone. Avant le bill de
M . P itt, les loix rigoureufes des douanes an-
gloifes n'étoient pas capables d'empêcher l'importation
des thés des compagnies de^ Indes orien
taies de Hollande & de Gottembourg , parce
qu'ils étoient un peu meilleur marché que ceux
de la compagnie angloife. Cependant une livre
de thé efl cent fois plus volumineufe que feize
fehelings, qui font communément le plus haut
prix qu'on la p aye, & le volume en ell deux
ipille fois plus grand que celle de la même fomme <
en or , différences qui marquent au jufte celles
qu'il y a dans la difficulté de les paifer en
fraude.
Si le prix de ces métaux n'éprouve pas les vi-
eiffitudes- continuelles de la plupart des autres
marehandifes dont le volume ne permet pas de changer
la fituation , quand il arrive que le .marché en
eft dégarni ou furchargé , 1a facilité du tranfport
de For & de l’argent, des endroits où il y en a
trop, dans ceux où il n’y en a pas affe z , en eft
une caufe partielle. Il eft vrai que le prix* de ces
métaux n'eft pas exempt de toute variation j
mais les changemens auxquels il eft înjet font lents,
graduels & uniformes. On fuppofe par exemp
le , qu'ils font CQnûamment déchus de leurva-
($£çQri> pvlif. diplomatique* Xom. ÏLl.
leur en Europe, pendant le cours de ce fiècie &
du précédent, à caufe des importation? continuelles
qui s'en font des.pofleffions efpagnoles de
l'Amérique, Mais cette diminution a été graduelle
; & pour qu'il arrive dans le prix de For 5c
de l'argent un changement foudain , qui faffe
monter tout-d'un-eoup fenfibiement & notable-:
ment le prix monétaire de toutes les autres mar-
chandifes, il ne faut pas une moindre révolution
dans le commerce , que celle qui fut occafionnee
par la découverte de l’Amérique.
Au refte, fi For & l'argent viennent a manquer
dans un pays qui a de quoi en acheter , oa
a plus d'expédiens pour y fuppléer, que pour
fuppléer au défaut de prefque toutes les autres
marehandifes. Si les matières manquent aux ma*
nufa&ures , l'induftrie s'arrête j fi les vivres man-
. quent, il faut que le peuple meure de faim. Mais
fi l'argent manque, les échanges peuvent prendre
fa place avec beaucoup d'inçonvéniens, i\
eft vrai j mais ce^ inconvéniens feroient moin*
dres, fi on achetoit & vendoit fur crédit, & fi
les marchands compenfoient une fois le mois ,
ou une fois l’an, leurs dettes & leurs créances
refpediives. Dans les pays ftifcep.tibles d'un pa-
pier-monnoie , un papier-monnoie bien réglé tiendrait
la place de For & de l'argent fans inconvénient,
& même avec un grand avantage. Ainfi,
à tous égards, l'attention du gouvernement n'êft
jamais plus inutile qu'à veiller fur la conferva-
tion ou l’augmentation de la quantité du numéraire.
Il n'y a toutefois rien dont on fe plaigne plus
que de la difette d'argent. L'argent, comme le
v in, doit être rare chez ceux qui n'ont ni valeur
pour en acheter, ni crédit pour en emprunter.
Ceux qui ont l'un ou l'autre, manqueront rarement
de l ’argent ou du vin dont ils auront befoin.
Ces plaintes ne font cependant pas toujours
particulières aux diffipateurs qui vivent fans prévoyance.
Elles font quelquefois générales dans
toute une ville de commerce & dans lesxampa-
gnes qui l’avoifinent- Il faut les attribuer à ce
que les hommes ne favent pas borner leur commerce.
Des gens économes, dont les projets onç
été difproportionnés à leurs capitaux, ne doivent
pas'êti-e plus en état d'acheter de l’argent, ni
avoir plus de crédit pour emprunter, que ceux
dont la dépenfe a été difproportionnée à leur re venu.
Leurs fonds fe dlftipetit avant que leurs
projets puiffent être réahfés , & leur crédit
vanouit avec leurs fond?. Ils courent par - tout
pour emprunter de l'argent,, 8c on leur dit toujours
qu on ne peut leur en prêter. Ces fortes de
plaintes générales fur la difette d'argent ne prouvent
pas même toujours qu'il circule moins de
pièces d'or 8c d'argent dans le. pays qu'à l'ordinaire
: elles prouvent finalement qu'il y a des
gens chez lesquels on n'en trouve point, perce
qu'ils n'ont rien i donner çn échange. Quand les
K k k