
Siegen furent les premiers qui fe qualifièrent de
princes dans la ligne d'Otton.
L e titre des princes de h ligne aînée de Wal-
Tam eft : N . N . princes de Najfau 3 comtes de
Saarbrück & de Saarwerden , feigneurs deLahr,
,Wisbaden & Idftein.
La ligne Ottoniene ou la ligne cadette n’exifte
plus qu'en la perfonne de Guillaume V , prince
d'Orange , ftathouder - général des Provinces-
Unies des Pays-Bas. Ses titres, comme prince de
Najfau s font : prince de Najfau , comte de Kat-
zenelnbqgen, de Vianen & de D ie tz , feigneur
de Beilftein.
Les repréfentans de la branche de Walram n'ont
pas encore féance au collège des princes ; mais
ils appartiennent au banc des comtes de Wette-
ravie , dont cependant ils fe font féparés. Leurs
ays font compris dans le cercle du haut-Rhin,
es princes de la ligne Ottoniene furent admis
au collège des princes .en 1659 , & obtinrent
, deux fuffrages, lefquels font exerqés aujourd'hui
par le ftathouder , dont les états, à l'exception
de Beilftein , font partie du cercle de W e ft ’
phalie. C e prince n'a que deux voix aux affem-
blées du cercle.
Nous allons parler d’abord des états de la
branche Ottoniene appartenants au cercle de.
Weftphalie, & dont le produit annuel e f t , félon
Bufching , de 3 50, qôo florins.
Du comté de Dietç.
C e comté eft fitué au bord de la Loehn, & la
bonté de fon terroir le faifoit appeller autrefois
le comté d*or. Il avoit jadis fes comtes particuliers
: le premier qu'on connoiffe , fut Em-
breko , qui a vécu au onzième fiècle. Leur race
s'éteignit en 1388 , en la perfonne du comte Gérard
V , dont la fille aînée , Jutta , fe maria
à Adolphe 3 comte de Najfau - Dillenbourg ,
& lui tranfmit le comté de Dietz. Mais
Adolphe étant mort en 1420 fans laiffer de fils ,
fa fille uniques, nommée Jutta , fut mariée
à Godefroi V I , feigneur d'Epftein , & ce dernier
réclama le comté de Dietz , dont s'étoit
déjà emparé Engelbert, frère du dernier poftef-
feur. Les parties tranfîgèrent la même année ; ils
partagèrent le comté en deux portions égales ,
oc ils en jouirent en commun. Ces deux propriétaires
l'offrirent enfuite en fief â l’archeveché
de Trêves. C ’étoit auparavant un fief immédiat
de l’Empire. Godefroi d’Epftein vendit en 145-3
la moitié de fa portion au comte Philippe de
Katzenelnbogen 3 & ne conferva que le quart
de tout le comté, lequel quart pafîa au mari de
fa fille Agnès, le comte Everard d’Epftein-Koe-
nigftein ; celui-ci le vendit à fon tour, en 1530 ,
uu comte Guillaume de Najfau-Dillenbourg ; mais
ç® contrat ne fut point confenti par l ’archevêché
fj? Trêves. La difpute <^ui s'étoit élevée par rapport
à Katzenelnbogen , entre les maîfons de
Heffe & de Najfau 3 ayant été terminée par une
tranfattion en 13 5 7 ,. celle de Najfau obtint le
quart du comté de Dietz , qui, du comte d’Epftein,
avoit paffé à celui de Katzenelnbogen. Mais,
quoique de cette manière le comte Guillaume de
Najfaun fe trouvât poflfefTeur légitime des trois
quarts du comté de D ie tz , & que la difeuflion
avec l'archevêché de Trêves ne regardât qu’un
quart de ce comté, c'eft-à-dire, celui qu’avoit
poffédé Everard, comte d’Epftein - Koenigfftein j
par une tranfaéiion de 1564, il fut convenu que
des douze grandes paroiifes qui compofent tout
le comté , le comte Guillaume ne conferveroit
que Dietz , Flacht, Hanftetten, Danborn, Dern,
Kennerode & Rotzenhayn , ce qui fait à peine la
moitié du comté j & l’archevêché obtint les pa-
roiffesde Salz* Menth, Hundshaugen , Neuterf-
haufen & Lindenholzhaufen , outre les deux villages
de Dietkirchen & de Craich. La partie de
Najfau relève du même archevêché. Cette partie
eft taxée dans la répartition de Lorraine de 165-4 y
pour les contributions de l’Empire, à 63 fept
quinziémes de florins ; elle paye pour l'entretien
de la chambre impériale 41 îixdales 79 & demi
kreutzers.
Les landgraves de Heffe prennent le titre de
comtes de Dietz 5 cependant on difpute encore
fur cette queftion : en poffèdent-ils une partie ?
& Ems, Reichenbejg j Nahftede , Hoenftein &
d'autres endroits en dépendent-ils i
Ce comté eft compôfé de fix bailliages.
II. De Najfau-Siegen.
Cette partie des états de la mai fon de Najfau
eft fituée dans le Wefterwald j elle a trois milles
de longueur fur un de largeur. Le terrain y eft
très-montueux & couvert de forêts 5 mais on y
trouvé cependant de bonnes terres labourables ,
& fur-tout dé bons pâturages. ' Il eft rempli de
fonderies de fe r , ou, l'on coule des fourneaux &:
d'autres ouvrages': on prépare beaucoup d'acier
à Freudenberg.
Cette partie renferme une ville, deux bourgs
& jufqu'à 150 villages. En 16 24, les réformés
étoient en poffeffion , non-feulement de l’exercice
delà religion réformée, mais auflî de toutes
les églifes , écoles & revenus eccléfiaftiques 3
mais le comte Julien le jeune ayant embraffé la
communion, catholique en 162,6, il chercha à
introduire le même culte dant tout le pays. Cette
innovation cependant n'eut pas fon entier effet.
La mai fon de Najfau a pour Hadamar'& Siegen
un fuffrage dans le collège des princes, ainfi
qu'aux affembléçs du cercle de Weftphalie : elle
eft placée dans celles - ci après l’abbaye d’Hcr-
ford..Suivant la répartition ae Lorraine de 1.654,
Najfau-Siegen eft taxé à 77 & demi florins. Sa
contribution pour l ’entretien de la chambre iiçi?
péri ale eft de yo rixdales 6 & demi kr. par terme.
Le revenu annuel de ce pays eft eftimé à cent
mille rixdales.
Il renferme fepr bailliages.
I I I . Najfau - Dillenbourg.
C e pays eft fitué dans le Wefterwald, & il
touche au précédent ; fa longueur eft de quatre
milles , & fa largeur de trois. On y trouve beaucoup
de forges & de martinets : fon fol offre des
mines de cuivre, du plomb, quelque peu d'argent
, du vitriol , des forêts d'un grand produit.
Les habitans tirent leur principale reffburce de
leur commerce en fer ; car les terres labourables
ne fuffifent point à leur fubfiftance.
i ^ renferme cinq villes & deux bourgs ; les
habitans profeffent la religion réformée.
N ajfa ^ - D : 11 e n b o u r g a un fuffrage dans le collège
des princes j ainfi qu'aux affembfées du cercle de
Weftphalie. Sa taxe pour' les contributions de
1 Empire e ft, fuivant la répartition de Lorraine
faite en 1634 , de 102 florins pour chaque mois
romain, & de yo rixdales 6 & demi kr, par terme •
pour 1 entretien de la chambre impériale.
Les revenus domaniaux ont été efûmes en 173 5
a 13 o,ooo florins ; cependant ils mônroienr en
1731 & 1732 à i6 i ,s o o florins.
IV . Najfau ■ Adhamar.
Cette partie des états de la maifon de Najfau
eft également fituée dans le Wefterward ; fa longueur
& fa largeur font d'environ deux milles.
Elle ne renferme que le bailliage de Hadamar.
Des pojfejjions de la m il fon princier e de Nafîau dans
- le cercle du haut-Rhin.
Les deux branches de la ligne ainée de W a lram
n'onr point encore obtenu voix & féance au
eonfeil des princes, quoiqu'elles aient follicité ce
privilège avec inftance,, dès les années 1633 a
7}_> 74 > 1707 j 13 , y 3 & yq , & qu'elles,
loient feparees du collège des comtes de l'Empire
en, Wetteravie. Elles ont cinq voix de prin-
ces aux diètes du cercle du- haut-Rhin ; favoir ,
trois pour’Weilbourg, Ufïngue & Idftein , qui
font données par le prince régnant de Nàjfau-
Saarbtuck Ufingue^ & deux pour Saarbrück &
Ottweiier 3 exercees par le prince régnant de
• Nu/àu-Saarbmck-Saarbiück. Quant aux contributions
de l'Empire & du cercle 3 la maifon de
mjfau-Weilbourg paye 24 florins 40 kr. par mois
romain; celle de IVa/ua-Saarbrück-Ufingue 20 flor.
33 & demi kr. pour Idftein ; ce qui forme un total
de 103 florins 13 & demi k r ., & celle de
ffcÿâu-SSarbmck-Saarbrück 34 florins 33 & demi
kr. pour Saarbrück j &ciy florins 33 & demi kr.
pour Ottweiier , en tout 61 florins 6 deux tiers
kreutfers.
Les domaines de Naflau - Weilbourg.
Ils_ne font ni contigus, ni également bons.
Bufching dit qu'ils ne rapportent pas au-delà de
yoco écus d'empire. Ils comprennent i° . le comté
de ^a/aa-Weilbourg, atrolé par la Loe h n , &
qui renferme une mine d'argent & de cuivre :
on y trouve des mines de f e r , de très-belles forêts
: il eft divifé en plufieurs bailliages ; favoir ; ■
1. Le bailliage de Weilbourg.
2. Le bailliage de Weilmünfter.
3. Le bailliage de Loehnberg.
4. Le bailliage de Mehrenberg.
y. Le bailliage de Kleeberg, poffédé en commun
par les maifons de' Heffe-Darmlhdt & de
NaJfau-'W eilbourg.
6. Lé bailliage de Huttenberg, apporté en dot
au comte Jean I par fa première femme , & ci-
devant commun aux mêmes maifons que le précédent
; mais elles le partagèrent dès 1703 : celle
de h/ùjÿôa-Weilbourg eut pour fa part les villages
de Lutzelinden, Hoernsheim, Hochelum, Nie-
der-Kleen, Domhoizhaufen, Gros-Rechtenbach^,
Dudenhofen avec ceux de Vollenkirchen ScKlein-
ICechtenbach, qui n'en faifoient point partie.
7. Le bailliage de Gleiberg échut à Jean I de
la même manière que le précédent.
Le comte de -Naffuc-WeUbourg poffède d’autres
domaines : nous n’ indiquerons ici qu'une partie
des terres des deux, des trois 8i des quatre feigneurs,
dont nous donnerons le détailèn parlant des
états de NaJfau-XJfingue.
Et la feigneurie de Kirchheîm & Stauff, fituée
le long de la haute montagne de Donnersberg .
plantée de chênes,, de hêtres & de châtaigniers ,
entre les bailliages palatins d'AIzey & de Lau-
tern, & les comtés de-Linange & de Falkenftein.
L e comte Philippe I l'obtint en dot de fa première
femme Anne , fille unique de.Crafton ,
comte de Hohenlohe, dont la mère Adélaïde-
l'avoit hérité de Henri I I , comte de Sponhejm
de la branche Henricienne- de Kirchheim fon
mari ; le père de Henri I I , Philippe , comte de
Sponheim , furnommé de Bolanden , l'avoit ac-
quife du chef de fa mère & ,d e fon époufe. Elle
eft composée de deux bailliages*
Le tiers du comté de Saarwerden & de la
mairie de Herbitzheim .( il en fera parlé plus au
long ci-après ) ; il échut au prince de Naffau-
Weilbourg, lors du partage de ces terres en 1743.
Il y a des fources falées très-abondantes ; mais
le prince Charles-Augufte eft convenu de ne les
point exploiter, moyennant une certaine fortune
annuelle que la France lui paye, & une quantité
de fel fixée qu’ elle lui fournit des falines voi-
f i ne s& qu’il cède enfuite à fes fujets à un prix
convenu.