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chargé de payer 125 rixdales, 12 8c deux tiers de
kr. pour l'entretien de «la chambre, & l'autre
»70 rixdales 49 & demie kr. •
L'une & l'autre de ces deux princes font en
droit, félon le traité de paix de Weliphaiie, de
prendre le titre & les armes de toute la Poméranie
en général, mais non point de la principauté
de Rngôn ; ce droit eft réfervé au feul roi
de Suède ;’ celui - ci eft qualifié dans les diètes
de duo de Poméranie & de prince de Rugen, mais
il ne prend ni le titre ni les armes de la Poméranie.
Le roi de Prude prend la qualité de duc
de Stettin, de Poméranie, des caffubes & des
venedes, ainli que nous l'avons dit ailleurs. Les
anciens'ducs de Poméranie furent graïuis veneurs
dû faint empire romain , en vertu de la principauté
de Rugen, fituée du côté du détroit ;
d’autres princes furent revêtus de la même dignité
de grand veneur, mais dans des diftriéts
limités de l'Empire.
Le roi de Suède établit un gouverneur général
dans la partie qui lui appartient dans la
Poméranie antérieure ; & c ’eft à Stralfund qu'eft
fixée fa réfi-Jence; c'eft auffi Je liège d'une régence
royate d'une autre tribunal, devant lequel
font portées les affames qui intéreffent l'état
militaire.-Il fe trouve L Greifiowaide une cour
royale de juftice & un cofififtoire provincial, &
le tribunal fuptême, auquel font portés tous les
appels des jugements qui fe rendent dans la Poméranie
fibédoife , fiége à Wifmar.
La régente royale prnâienne de la Poméranie
antérieure §c de l'ultérieurê, eft établie à vieux
Stettin , où fe trouvent suffi le tréfor de la guerre
8c du domaine, la cour de juftice dé la Poméranie
antérieure, te confeil criminel de l'échevinage
de Poméranie 3 qui y eft joint, & enfin le
cenfiftoire T dont Finfpection n'eil confiée qu'au
prêlident de la régence. La Poméranie ultérieure
relève d'âne autre cour royale de juftice & d'un
autre confiftoire, établis a Coeflin , mais le premier
de ces tribunaux n’ eft regardé- que comme
un collège fobordonné à la régence de Stettin ,
dans les affaires qui intérefferxt foit le public,
fait la province entière.
Diviÿon de la Promet anie.
La divrfion en Poméranie antérieure & ultérieure,
n'a point toujours été la meme. Orï ap-
pellôit' dans îe douzième fiée le Poméranie antérieure,
le pays qui fe trouvé entre la Warfiow
dans le d'üché actuel de Mecktenbourg tte la Per-
faiite ; & on nommoit Poméranie ultérieure celui
qu'environnent la Perfante, la Brache & la Vif-
tufe. La Poméranie antérieure ne s'étendoit point
de la Reckenkïs à l'O d er, au 27e. ficelé; car
lorfqu'il s'agit de-céder cette province à là couronne
de Suède, d'après le traité de paix de Weft-
phalie, on envifageà lés villes de Stettin 3e de
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, G arx , fituées au couchant de l'O d e r , comme faiünt partie de la Poméranie ultérieure. On
nomme aujourd hui Poménarie antérieure, Je pays
fi tué entre la Reckewitz & l'Oder , & Poméranie
ultérieure, celui qui fe trouve entre l’Oder & la
Pomérelie , enforte que l'Oder doit être regardée
comme la limite de ces deux provinces. Les
cartes géographiques font encore célèclueufes fur
ces points, puisqu'elles comprenent dans la Poméranie
antérieure , la partie du duché de Stettin,
qui eft fituée entre l'Oder & l'Ihna. Le duché de
Poméranie renferme donc* à proprement parler ,
le pays fitué entre l'Ihna & la Lebe , lequel eft
au'âi divifé en antérieur & ultérieur; celui fitué
entre l'Ihna & la YVippen, qui contient le duché
de Caffubie , & ne forme plus une province
particulière , a pris cette même dénomination ;
enfin elle s'eft étendue auffi fur la principauté de
Cammin , dont les limites font incertaines, &
de la quelle on eftime que le pays qui le trouve
entre la Wipper & la L ebe, & par conféquent
le duché de Vandalie, font partie.
Sol 9 productions.
Le fol eft fablonneux dans quelques cantens ;
mais il eft gras & de bonne qualité 5 dans la
majeure partie de ce duché ; & les habitans ex^
portent une quantité cotifidérable de bleds de
toute-efpèce.
Navigation 3 commerce & manufaSture.
La navigation &r le commerce de cette province
rirent des avantages infinis de la mer Baltique
> mais il eft très-dangéreux d'en Cuivre les
bords du côté de la Poméranie 3 fur-tout vers
l’embouchure de l'Oder; elle offre deux ports,
celui de Sv/ine & celui de Colberg , où il faut
entrer avec précaution: un grand nombre de bâteaux
font naufrage chaque année fur les côtes
de la Poméranie, Le droit de varech, établi autrefois
fur cette côte , fut aboli par Bogiflas X ;
il fut pareillement aboli dans fa Poméranie prüf-
lien ne en 1743 j enforte que tous les effets
naufragés font rendus à leurs propriétaires qui
payent une Certaine fomme pour les frais. La mer
Baltique rejette de côté & d'autre de l'ambre
jaune de fon fein fur le rivage de la Poméranie ultérieure
, mais en moindre quantité cependant
qu’elle fie le fait en Pruffe.
Plufieurs villes & notamment celles de Stettin,
de Stargard, de Colberg, de Collin, contiennent
des manufiiélures & des fabriques de plufieurs
efpèces. Il y a fur les terres de MaffoW , près de
Rummelsboùrg une manufaéiufe de futaine, 8c
on fait une quantité confidérable de toile dans le
diftriél de Rtigénwalde, où le lin croît en abondance.
Les villes fitiiées' le long des fleuves navigables
& Ve*s le rivage de la met Baltique t entretiennent
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trétjennent.un commerce très-étendu, mais principalement
celles de Stettin & de Stralfunde ; on
peut 'juger de celui de la première de ces deux
villes par l’énumération des marchandifes, qui
y ont été fabriquées en 17 56 , & dont l’ exportation
fe fit la même année - en Hollande, en
Angleterre, en France, ea Efpagne, en.Danem
a r k , dans laWorwege, la Suède, laRuflie, la
Pruffe , les villes de Dantzick, de[Mecklenbourg,
Lsbeck 8c Hambourg : Lavoir, 10,089 livres
d’ amidon, (cet amidon, n’avoit point été fabriqué
dans le p a y s ) , ,72,200 livres d’antimoi- :
ne.,’ 1171 quintaux d’arfénic, io6'quintaux de
fer blanc, 106 pièces d’étamines, 251 pièces de
flanelle, 107 tonnes de calamine, 6,649 caiiTes
de verres, pour la valeur de 17,098 rixdates de
verres d’Hollande , plufieurs efpèces de bois, faveur,
3$,186. toifes de. bois de chauffage, pour
la valeur de 1 50,906 .rixdales de bois de conftruc-
fion , 1401 fchocks, mefure du pays, de pots
de gâyac, 2^98 fchocks de bois dit klappnçjz,
30 mâts.,’ j , 179 planches;, pour la valeur de
8,916. rixdales de. bois propre à la conftruêripn
des bateaux, pour celle de 22,.y2.6 rixdales ,dç
mercerie , ’, 24 caiffes de marchandifes de un.,
436,96ô‘1briques, 639 quintaux de laiton, 147
tonnes de'potaffe, 408 quintaux de garance ,253
tonnes de favon , 1830 quintaux de faux, y,8i2
quintaux de tahac, 3,448 pièces de draps, 775
quintaux de laine de Pologne; l’exportation de
ces articles occupa 1671 bâtimens, & 97 autres
fortirent de ce port chargés de left.
Population & remarques générales.
Tout le duché de Pomérapie contient 68 villes ,
divifées en immédiates & en médiates ; ie s premières
dépendent du fiège de juftice fupérieur
de la province; elles élifent elles-mêmes leurs
magiftràts., & ceux des trois villes qui ont 1e
droit de prçféance aux états , où ils ont
coutume d’être convoqués. Les .villes médiate«
font du reffort des bailliages ; royaux , ou. des
feigneuriaux 5 elles prêtent ferment' de fidélité à
leurs, feigneurs, ,& patrons ; e lle. fie.pourvoient
en fécondé inftance au fiège de juftice du bailliage
ou du cliâteàu. Les prépofés de ces villes
font à la nomination des feigneurs, & doivent
être confirmés par la régence provinciale. Les
deniers que les villes immédiates font tenues de
payer à leur fouverain pour le droit, de jurif-
diôlion, font nommés Ohrbor ou Orbeede ; plufieurs
villes médiates n’en étôient pas affranchies
autrefois : elles étoient obligées d'acquitter le
même droit aux feigneurs qui habitoient les châteaux,
témoin la ville de Rummelsbourg qui/1e
paya à la famille de MafTow , fous 1e nom de
Vécu du gentilhomme.
Le nombre des morts s’eft monté , dans les
derniers temps , à 12,000 perfennes par ,an lorf-
dSco'n. polit. & diplomatique Tèm. Î1T%
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qu’il n’y a point eu d’épidémie ; d’où I on peut
conclure que toute la Poméranie contient environ
460,000 âmes. Cette province eft fur-tout peuplée
d’ allemands &. de yenèdes d’origine. Il Pa~
ro ît , par un diplôme du duc Bogiflas I , que des
moines allemands du couvent de Colbat£ amenèrent,
dès 1e douzième fiècle, des laboureurs de
leur nation dans cette .province ; 8c par d’autres titres
de 1240, que des nobles s’y établirent. A peu
près à;cette époque-,- .les-couvens y attirèrent u*
grand;mômbre d’allemands ; les ducs firent conf-
.truire des villes & des villages qu’ ils leur aban™
donnèrent pour s’y établir ; ils y ajoutèrent même
de grands privilèges qui excitèrent la jaloufie.
La majeure partie de ces émigrans venoit des
pays de Brunfvyick ; ils n’y furent d’ abord que
tolérés., mais ils détruifirent peu à peu les anciens
habitans, eu teu.r: refufant tout droit de
bourgeoise dans leurs nouvelles villes 8c tout accès,
dans leurs corps de métiers , & en s etabui-
fant de force danscelies des venèdes ; ce qui ne contribua
pas peu à l’entière oppreftion des venèdes ,
fut 1e violent tribut auquel ils furent impofés ; 8c
à, peine l’ idiome allemand eut - il été adpptc
par la cour, que celui , des venèdes tomba en
-défuetude. On trouve encore des cafTubièns mêlés
avec les allemands dans le. cercle de Stolpe
& dans lés feigneuries de Lavenboiirg 8c de Bu-
tow ; leur langage à-peu-près avec le bon langage
polonois 1e rapport qu’à 1e mauvais allemand
avec le bon : voilà pourquoi les caffubiens comprennent
aifément les fermons qu’on leur fait dans
l’idiome épuré de la Pologne. Le roi de. Pruffe
a augmenté la populationn ; de la Poméranie pruU
fienne,, comme il a augmenté celle de fies autres
états (vo y e z ,l’article P r u s s e .) ; car depuis 1746
on y a élevé ^9 nouveaux villages & nouvelles
cenfies. Frédéric II y a' placé 876 familles étrangères,
8c il en a iraiftplanté 280 anciennes dans
d’autres villages qu’ il a fait aggrandir.
• ; Noblejfe.
La noblgfle eft nombreufe en Poméranie, &
elle y eft ..en grande confidération depuis urt
temps, affiez confidérable. Les fujets^ des feigneurs
font leurs,fetfs , tenus à des corvées perfonr.elles
& à des,corvées de chariots ; & en cas d’éva-
fion , ils doivent leur être rendus , s’ils pe-uvent
être découverts ; fi on ne les refaifit point, le
feigneur difpofe en faveur. d’u.n. autre de la cour,,
ou de la métairie du fu g it if ,. & il lui fournit les
chevaux, les vaches , tes porcs , les mouten • 8c
\ les bleds dont il peut avoir befoin pour fon eta-
. bjjfï'ement 8c pour fa fubfiftance ; s’il en eft en-
fuite mécontent, il peut 1e chaffer avec fa femme
& fes enfans. Les laboureuis établis à Rugen
à Barth & te long du ToÜenfée , ceux qui font
domiciliés1 auprès de Pyritz 8c de Rugcnwaîd , &
la. ^plupart de .ceux, qui-dépendent- des villes font
O o o o