
2 i s m a n m a n
iieure de là maifon de Mansfeld s'étant éteintes,
ces memes feigneurs fuzerains firent comprendre
dans le fequeftre les . deux cinquièmes que ces deux
branches avoient poffédés. Le fequeftre , établi
par l'éleéteur de Brandebourg , fut levé en 1716 5
mais celui de I'éle&euï de Saxe fùbfifte encore.
Titres & privilèges. Les princes de Mansfeld
prennent les titres de prince du Saint-Empire
romain , de |Mansfeld & de Fondi, feigneurs de
Heldrungen , de Séebourg & deSchraplau & des
feigneuriesde Dob rzifch, de Neuhaus &d'Arnftein.
Il paroît que les princes de Mansfeld n'ont
pas actuellement yoix & féance aux diètes de;
l'Empire > mais ce qu'il y a de sûr, on les y
appelloit autrefois , & ils y ont envoyé des députés,
comme Je. prouve leur fignature , au recès
de la dière-tenue à Ratjsbonne en 1654. Pans
la matricule de l'Ei^pire , le comté de- Mansfeld eft
taxé par mois.romain.à dixcavaliers montés, & 4J
fântaffins , ou à $06 florins j.les princes de Mansfeld
payent-de nos jours 120 florins , I'éleétoràt de
Saxej jy , & le duchéde Magdebourg 4 j . Le même
éleéloratde Saxe paye;pour l'entretien delà cham-
Par rapport à Mansfeld , , i 2y rixdales ,
40 Kr. & le duché de Magdebourg 83 rixdales,
01 kr. Les princes de Mansfeld ont voix &
feànoe .aux alfemblées circulaires de la Ldaute-
Saxe. Voyei l'article S a x e & l’article A l l e m
a g n e .
* duché d^Italfe, réuni aujour-
d h u i àu Milanois.
Il eft environné des duchés de Milan & de
Modeae, de l ’état eccléfiaftique,& des états de.
république de Venife. Il a 14 mille communs
d Allemagne de long , & .10 de large.
Les rivières &. les canaux qui l'arrofent, rendent
fon foi fertile en bled & en fruits. Il produit un
peu de vin.
1 i fir* ’ ^'ou^s ^e Gonzague triompha des
-Duonacorfî, qui s'étoient rendus maîtres de Man-
toue- s'en fit capitaine. II étoit d origine-aile-
" n^ndc. I l prit enfuite le titre de vicaire de I'Em-
pife; Àiffyntaue , & il paroît qu'il en obtint là;
penntflion de 1 empereur Louis de Bavière} mais
; P3,Pe . ne voulut pas le reeonnoître. Sa pof-r
terité lui. fuccéda dans le gouvernement de Man-
Z0J*er3: & ^ans le-vicariat de l'Empire. Jean François
obpn:,en: .t 4*2,. de l'empereur Sjgifmond ,. b titre
>'& Frédéric I I , déclaré duc en 1 $■ 30,
Ç^arles-Quint, acquit par un mariage. Je
M o™ rat » qui -enfuite fut pareillement- érigé:
en. duché-. Louis Confrère acquit1 par fa femme les
duchés de Nevecs & de Rhetel en France,, &
MP... ^es defeendans nommé Charles-, à l'ex-
ttfidlron de la-branche principale des ducs en.
ï d e v i n t ; d u c ,d;e; Mantouz & de Moniferrat j
a< i -rel^r7e' toutefois, de 7 j ‘ domaines de ce dernier
duché , qui furent donnés au duc de Savoie.
A la mort . de. Charles I I , roi d’Efpâgne., Phi-
li^pe, due d'Anjou, étant monté:fur Je trôn e ,.
b duc de Mantoue reçut- 6o,oco piftoles d5o f , &
la promeffe d'une folde de 36,000 é.cus par mois,
qui dévoient fervir à l'entretien d'une garnifoa
françoife de 4000 hommes > mais il sbngagea à
recevoir les troupes françoifes dans fa réfidence.
La France lui promit en outre qu'elle interpofe-
roit fa méditation pour lui faire rendre lesbiens
que la maifon.de Gonzàgue pofledoit autrefois en
Italie, & qu'elle tâcheroit de la dédommager des
pertes que lui. cauferoit la guerre. Cette-alliance
avec 13 France fut la eau Ce de fa difgracej car
elle fut mifeauban.de l'Empire : l'empereur donna
en 1703 au duc de Savoie cette partie du Mont-
ferrat , dont le duc de Mantoue avoit été invefU
pour lui j ;& en 1707 les troupes impériales s'em-
• parèrent du. duché de. Mantoue. Le duc, Char-
; les IV- mourut en 17.08 $ il étoit encore au ban de
; l'Empire. Depuis cette époque la maifon d'Au-
! triche eft en poiTeflion de.ee duché , qui eft ad-
miniftré par le . gouverneiir-igénéral du Milanès.
L'empereur vient.de changer la forme d'admi-
niftration du duché de Mantoue. Voici le diplôme.
i ° . A compter du commencement de l'année
1785 , le duché de Mantoue fera incorporé entièrement
aux provinces Milanoibs 5 .ces pays ne
feront qu’un feul éta t, & porteront le -nom de
Lombardie Autrichienne. Les impofitions feront
établbs fur un pied égal, & verféesdans une caiffô
•commune & générale.
2°. Les terres du duché de Mantoue, étant de
moindre valeur que celles du Milanois, les propriétaires
des biens-fonds de ce duché feront
impofés un quart de moins1 que ceux du Milanois.
3° . Fa province de Mantoue aura un eommif-
faire & un fyndic particuliers au comité général
de Milan.
4°. Il n'y aura qu'un feul bureau- de recette
pour les impofitions.
5e. Le gouvernement veillera à ce;que. les employés
pour les. impofitions rempliffent b u t devoir
avec exaélitude.
6°. Les appointernens des employés pour les
impofitions,.feront tirés de la coiffe générale des
impofitions du pays.
70. La taxe des maifons à la campagne cef-
fera,. & elle fera remplacée paT une autre impo-
fition:
.8° . Il en fera de même de'la taxe fur l'in-
duftrie.
ç f . Le gouvernement fera enforte- que les
lieux & communes féparés jufqu'apféfent du Milanois
y foient incorporés.
: i;o". Le gouvernement fera la même opération
fur plufieurs petites provinces ou diftri&s du
pays , *afin d’établir par-tout les mêmes principes
d’égalité.' . ' ~ . ■
ifïoyer ’■ l’article M i l a n o i s .
M A N U F A C TU R E S : ce mot n'a. pàs; befoin
de définition. Nous pourrions placer dans cet
atticb des détails que nous inférerons ailleurs:
nous nous bornerons à parler ici de l'effet des
progrès de la foc iété, fur le prix réel des ma-
ttufaftures} & nous traiterons enfuite de l'importance
que le fyftême mercantile a donné aux
manufactures , & nous examinerons fi cette importance
eft fondée.
L'effet naturel des progrès d'une fociété, eft
de diminuer graduellement le prix réel de pref-
que toutes les manufactures. Celui de la main-
d'oeuvre diminue peut-être dans toutes, fans exception.
De meilleures machines, une plus grande
adreffe, & une' «Uvifion & diftribution plus convenable
du travail, font l’effet naturel des progrès
de la fociété : il faut alors beaucoup moins
de travail pour exécuter chaque morceau particulier
de l’ouvrage j & quoique l’accroiftement du
prixj des falaires foit une fuite de l’état ftoriffant
d’une nation, la grande diminution de la quantité
néceflaire auparavant, fera plus que compenfer
ce qu’ils coûteront de plus.
Dans quelques manufactures , l’augmentation du
prix réel des matières brutes excédera tous les
avantages que les progrès de l’ induftrie ont apportés
dans l ’exécution du travail. Dans la charpenterie
, 'Ta menuiferie & l’efpece la plus grof-
iière des ouvragés du tourneur, l’extenfion de
l’agriculture accroît le prix des matières “dans une
proportion fupérieure à tous les avantages qu’on
peut tirer des meilleures machines, de la plus
grande, adrefle , & de -la divifion & diftribution-
les plus convenables du travail.
Mais , dans tous les cas ou le prix réel . des
matières brutes n’aùgmente pas ou augmente peu,
celui des marchandées manufacturées baiffe considérablement.'
Il n’y a point de manufactures ’ dû. cette dimi-
mition de prix ait été auffi remarquable, durant
le cours de notre fîècle & du précédent-, que
celles qui emploient-les métaux grofîiers. On au-
roit aujourd'hui en Angleterre pour vingt fchel.
un meilleur mouvement de montre qu'on ne l'au-
rok eu pour vingt livres fterlings vers le milieu
du dernier fîècle. Tous les ouvrages de coutellerie
& de fèrrurerie', toutes les marchandifes
connues fous le nom de quincailleries de Bïr-
nünghàm & de Sàeff}eld\3 ont éprouvé durant 1e
même période une grande réduction de prix*.
Quoique moindre que celle, des ouvrages d'horlogerie
, elle n'a pas laiffé d'étonner les autres,
ouvriers de l'Europe , q u i, dans plufieuts orca-
fions, avouent qu'ils ne pourroient rien faire
d-aufli bon pour le double ou même le triplé du
prix. De toutes les manufactures , celles qui emploient
des métaux grofiîers , font peut-être celles
où la divifion du travail peut être pouffée
plus loin , & où les machines employées* font
plus fufceptibles de variétés dans les moyens qui
les perfectionnent.
Les manufactures de draps n’ont pas éprouvé
une réduction fi fenfible durant le même intervalle.
On allure au contraire que , depuis trente-cinq à
40 ans, le prix du drap fuperfin eft monté en Angleterre
.en proportion de fa qualité ce qui vient, dit-
on , de ce que le prix des laines d'Efpagne eft
fort renchéri. On ajoute que celui des draps
' d’Yorck - Shire, entièrement fabriqués avec de
la laine anglôife, n’a pas peu baifte dans le cours
de no.tre fiècle en proportion de fa qualité :
mais la qualité eft une chofe fi cbnteftée , qu’on
doit peu compter fur toutes les obfervations de
ce genre. Dans les manufactures de draps, Ta
divifion du travail eft à - peu - près la même
qu’elle étoit il y a cent ans, & les machines
qu’on y emploie ne font pas fort différentes.
Quelques améliorations fur ces deux points peuvent
cependant avoir occafîonné une réduction
du'prix.
La réduction paraîtra beaucoup plus fenfible
& plus inconteftable, fi nous comparons le prix
de cette manufacture , tel qu’ il eft de nos jours
*en Angleterre, avec ce qu’il étoit vers la fin du
quinzième fiècle, où le travail étoit probab'le-r
ment beaucoup moins fubdivifé, ik où les ma?
chines employées étoient beaucoup plus imparfaites.
En 1487 , c’eft-à-dire, la quatrième année du
règne d’Henri Y I I , il fut ftatqé que « quiconque
** vendroit en détail une verge dé la plus fine
« écarlate grainée , croifëe, ou d’autre drap croifé
” de la plus belle fabrication au-delà de feize
39 fcheliugs , paieroit une amende de 40 fehe-
*» lings pour chaque verge qu’il auroit auffi ven-
» duo 33. Ainfi on regardoit alors 16 fchelings,
: qui en ferorent environ vingt - quatre d’aujour-
s d'hui, comme un prix raifonnabb pour une verge
j du drap le plus fin ; & comme cette loi étoit fomp-
; tuaire, il eft probable que ces fortes de draps fe
vendoient un peu plus cher. Une' gui née eft le
: plus haut' prix qu'ils coûtent à préfent- En fup-
pofant donc la même qualité dans ces anciens
draps & dans les modernes, qui. vraifemblable-
'menrfont'fort fupérieurs aux anciens, le prix des
draps fins ’ rre laifferoit pas de paroître bien diminué
depuis la fin dû ■ quinzième1 fiècle : mais
leur prix réel eft encore plus réduit. Six fcheÜrrgs
•& huit.pences furent réputés alors', long tems
ap rè s ,'le prix commun d'un quartier de bled-
froment. Ainfi' feize fchelings étoient. le prix de
deux quartiers on de plus'dètrois boiffeâux. En évaluant
aujourd'hui un quartier de froment à vingt-
huit fchêlings, le prix réel d'une verge de fin
drap doit avoir été pour le moins égal alors à
trois livres fix fchelings & fîx pences , monnoie
d’Angleterre. Il failoit que l'homme qui enache-
to it ,, Tenoùçât à la difpofition d'une' quantité de
fnbfiftançes & de travail égale-’ à ce que cetteTomme
en proCuieroit à préfent..
Quoique la- réduétion dans le prix des manufactures
gjiofilières ait été confidérable , elle l’a
été moins que dans les autres.
F f 2