
L e bailliage d’Alfeuz ci-devant partagé entre
la maifon de Grumbach 5c celle des Deux-Ponts.,
qui l'acheta tout entier au commencement de
17 5 6 , 5c le donna enfuite , à l'exception du village
de Hoehftetten, à la maifon de Najfau-W cil-
bourg 9 en échange du bailliage de Hombourg.
Les terres de Naffau-5<zûr^r«c*- Ufingue.
Elles font la plupart contiguës : Bufching dit
que les revenus annuels font de 120 ou 130 mille
florins >. leurs habitaris fuivent en grande partie
la confefiîon d'Augsbourg , les autres la religion
réformée 5 les diftri&s qui les compofent 5 font :
|| Le comté de Nd^aa-Ufingue, dit aufiî le
bailliage d'Ufingue, où Ton trouve plufieiîrs forges
& fonderies de fer.
2. La feigneurie ou grand bailliage d'Idftein.
La branche des princes de NaJfau-ldRcin s'éteignit
en 1721 à la mort de George-Augufte : cette
feigneurie échut avec les autres terres de Saar-
brück-Ufingue, dont il fera parlé tout à-l'heure,au
comte Louis de Saarbriick 5c à Frédéric ,
qui les réunit toutes en 1723 > 5c en jouit juf-
qu'en 172S : il mourut cette année , & elles paf-
fèrent avec la feigneurie & comté d'Ottweiler &
dé Saarbriick à Charles $c Guillaume - Henri ,
prince de NaJfau-\J fmguc3 qui , en 1736 3 convinrent
d'un partage : le premier obtint la feir
gneurie d'Idftein avec toutes les autres terres
de Naflau-Ufingue , fituées fur la rive droite du
Rhin.
3. Le bailliage de Wehen,
4. Le bailliage de Bourg-Sçhwalbach.
5. Le bailliage de Kirchberg ou Kirberg, en
CQmmim ayec la maifon de Najfau-Dietz.
6 . Le grand bailliage de W l s b a d l î tu é fur le
R h in , & fertile en vins.
. 7. Kettenback & Hauflen, petits villages 3 dont
les barons de Gahlen font co-feigneurs.
8. La moitié du territoire des deux feigneurs ,
pofledé en commun par les princes de Najfau-
Ufingue. & de JfaJfau-'Wcilbourg.
9. Le territoire des trois feigneurs 3 dont la
moitié appartient aux maifons de Najfau Ufingue
& Weilbourg3‘l'autre à celle de Najfau-Orange,
ge dont le chef-lieu eft le franc bourg de Najfau.
ip f Le territoire des quatre feigneurs , dont les
maifons de NaJfau-\J Çmguc & de Najfau- Weilbourg
ont un quart 3 celle de Najfau-Orange un
autre quart. & dont la moitié eft réunie au bas-
comté de Katzenelnbogen.
ix . Le grand bailliage de Lahr ou Lohr 3 lîtué
dans l'Orteriau 5c formé de la feigneurie de même
nom : fon propriétaire Henri de Geroldfeck mou
rüt fans poftérité mâle vers l'an 1426 3 & il la
Jailfa à fa fille Adélaïde , qui la tranfmit à Jean ,
comte de Mcers & de Saarwerden , d'où elle
palfa par Catherine 3 fille & héritière du dernier
4g cette maifon , à Jean-Louis ^ comte de Najfauf
malgré les prétentions de Gangolf Sc Gonthier
de la fécondé branche de Geroldfeck. Il en ré-
fulta un procès j dès 1532, qui ne fut terminé
qu'en 1625 par accommodement : il fut ftipule
alors que Louis de Najfau garderoit la feigneurie
pour lui & fes.fucçefleurs 3 à la charge de payer
un capital de 24,000 florins au margrave de Bade
& Hochberg, 5c un autre de 100,000 florins ,
outre quelques compenfations à Jacques Ernefte
de Hohengeroldfeck & de Soulz > il laifià pour
fureté de l'engagement la moitié de la feigneurie
en hypothèque. Mais la créance ayant pafîe à
Frédéric V , margrave de Bade & Hochberg , à
titre de bénéficier teftamentaire de fon époufe,
dernière héritière de Geroldfeck , 5c les intérêts
ne fe payant pas dès 16 54, ce prince obtint de
l'empereur, en 16 59, que cette feigneurie lui
ferait cédée pour en jouir jufqu'à l'extinction des
arrérages} 5c fa maifon en garda effectivement
la pofleflïon jufqu'en 1726, que celle de Najfau
la racheta , quoique Bade en prenne encore le
titre. Elle échut en partage au comte Jean de
NaJfau-JJlingue, 5c en 1736 elle rentra dans la
portion du prince de Ntf^a-Saarbrück-Ufifligue.
Les terres de N affau-Saarèrück-Saarèruck.
Elles renferment i° . le comté de Saarbruck,
lîtué dans la W eftrie, 5c qui eft borné au midi
5c au couchant par la Lorraine } à l'orient, par
le grand bailliage de Deux-Ponts & les feigneu-
ries de Bliefcaftel, d'Ilingen & d'Ottweiler ; au
nord, par la jurifdiCtion de Lebach, le bailliage
de Schavenbourg en Lorraine & d'autres petits
territoires* Il eft arrofé par la Saar , & traverfé
par le grand chemin d'Allemagne en France, &
fa pofition eft ainfi très-favorable au Commerce.
La communion luthérienne y fut reçue par tout
fur la fin du feizième fiècle , & elle y eft de-»
meurée dominante jufqu'à ce jour, quoique le
. catholïcifme fe foit rétabli en plufîeurs endroits,
lors de la réunion françoife. Il avoit autrefois fes
comtes particuliers. qui s'éteignirent en 1380: il
pafla alors à Jean de Najfau , mari de Jeannette ,
héritière de Saarbriick; & en 1722 & 1728 ,
époque où finirent les branches de Najfaw-Szax-
brück & de Na^a-Ottweiler, il échut à celle de
NaJfauX)lingue : le prince Guillaume-Henri en fut
mis en pofleflïon par le partage de 1735. C 'eft
un franc - aleu de l'Empire , dont la maifon de
Najfau ne porte en fief que le droit de péage.
On y trouve la feigneurie d'Ottweiler, bornée.-
au nord par les bailliages de S. Wendel, l'éleétorat
de Trêves 5c le bailliage de Schavenbourg en Lorraine
> à l’oueft par le bailliage de Schavenbourg
& le comté de Saarbriick.; au fud-ouèft par la,
feigneurie de Bliefcaftel, 5c à l'eft par le territoire
de Deux-Ponts.
Le luthéranifme s’ y introduifît fur la fin "du
feizième fiècle, 5c il y eft encore la religion do-*
minante 9
minante, quoique les François y aient rétabli le
culte catholique pendant la guerre de réunion.
Elle eft depuis un. [temps immémorial unie au
comté de Saarbriick, avec lequel elle pafla en 138a
aux comtes de Najfau, & dont elle a depuis
toujours fuivi le fort. C'eft aujourd'hui un franc-
aleu de l'Empire > le droit de péage, feulement eft
fief;
Le comté de Saarwerden , fîtué dans la W e ftrie
, eft borne' au nord 5c à, l'ouêft par la Lorraine
; au fud par les feigneuries de Feneftranges
Sc de la Petite-pierre} à l'eft par celles de Bitche
& de Diemeringen. Son fol eft entremêlé de belles
forêts , 5c de quelques vignoble^; il eft fertile
d'ailleurs en grains, 5c eft traverfé dans fon milieu
par la Saar. Il avoit autrefois fes comtes particuliers
qui s'éteignirent en 15-27 : il pafla alors
par mariage à Jean-Louis, comte de Najfau-Szzr-
brück. Peu de temps après, l'évêque de Metz
s'avifa d'en inveftir fon eoufin, |e duc de Lorraine
, q u i, d'après cette inveftiture, intenta un
procès à la maifon de Najfau pardevant la chambre
impériale :,la chambre impériale décida en
1629 que cette maifon céderoit au duc de Lorraine
les villes de Bockenheim & d'Alt Saarwerden
comme fiefs de l'églife de Metz , & qu'elle
confetveroit tous les villages à titre de terres
franches 5c allodiales. Mais la Lorraine s'empara
bientôt du comté entier & de la prévôté de Her-
bitzheim, qu'elle coqferva jufqu'en 16^9 : à cette
époque , un accommodement ménagé par la diète
déclara que le tou t, excepté les villes dont on
vient de parler , feroient rendues à la maifon de
Najfau, dont la portion aéluelle dans ce comté
rapporte annuellement 27,000 florins , fi l'on ‘en
croit Bufching. Le partage fait en 174,5 en aflîgna
un tiers à la branche de Weilbourg, dont nous
avons déjà donné la description , & les deux autres
à celle de Saarbriick.
* La prévôté de Herbitzheim , fituée fur les deux
rives de la Saar, au-deflous du comté de Saarwerden
, eft compofée d'un certain nombre de
villages , dont les revenus appartenoient jadis ,
partie aux religieufes de l'ancien couvent de Herbitzheim
, partie aux comtes de Najfau-Szarbmck
en qualité de vidâmes de ce couvent. Mais ceux-ci
réunirent le tout au feizième Jïècle , & la branche
de Saarbriick en poflede les deux tiers.
Le bailliage de Hombourg, fîtué dans les Vof-
ges > entre la feigneurie de Bliecaftel & les terres
de Deux - Ponts 5c du Palatinat. La maifon de
J^4^2tt-Saarbriick-Saarbrück en poflede cinq neuvièmes
; le refte appartient à l'éle&éur palatin ,~
en vertu d'un échange conclu en 1756 avec la
maifon de Weilbourg.
L a communauté de Woelftein ou Welftein in-
divife entre les maifons de Najfau-Saüibïiick &
Najfuu-W ci\bour;.g.
Le bailliage de Ingenheim.
QLcon. folie, 6* diplomatique Tom, IJI»
L ’économat de Rofenthal, fitué dans la ici ~
gneurie de Kirchheim, & dont les revenus font
évalués à ' 3000 florins.
Au moment où nous écrivons cet article , on
annonce que les maifons de Najfau, des branches
de Walram & d'Otton ont fait un nouveau paéte
de famille, qui termine les différends qui avoient
fubfiflé jufqu'à préfent entr’ elles. C e p a â e , confirmé
dic-on par l'empereur, a réglé en même-
tems l'ordre de fuccelfion.
On prétend que les comtés de Weilbourg ,
d’Ufingen & de Saarbriick font érigés en principautés
, & que les trois princes fouverains de
ces comtés feront introduits au collège dès princes
à la diète de l'Empire. On allure au fil que le droit
d'ainefie iera rétabli dans là maifon de Najfau-
Orange , dont les revenus annuels, dans fes états
d'Allemagne*fout,dit-on j4QOjOO®florins; mais il
ne nous eft pas poflible de vérifier cette nouvelle.
N A V A R R E , royaume d’Europe fitué entre la
France & l’Éfpagne.
.. C e royaume fe divife en haute & baffe - Navarre.
La première appartient à l'Efpagne, &
la fécondé à la, France ; & toutes les deux en-
femble fe divifent en plufieurs diftriâs ou bail-
liages , qu on appelle en Efpagne merindades. La
haute - Navarre en comprend cinq , qui ont pour
leurs capitales Pampelune, Ertella , Tudele ,
Olete & Sanguerfa. La baffe Navarre ne contient
qu'un de ces baillages, & a pour feule ville faint
Jean-pied-de-port.
La haute-Navarre a au nord une partie des provinces
de Guipufcoa & d'Alava , les Pyrénées ,
le'Béarn & le pays de Labour, autrement dit le
pays des bafques ; à l'orient une partie du royaume
d’Arragon ,,les Pyrénées, & les vallées qui
fe jettent au-dedans de l'Efpagne par Roncevaux ,
par le val de Salazar & par celui de Romal ,
jufqu'à Yfara. Ses rivières principales font l'Ebre’
l'Arragon, l'A lg a , l ’Elba ; & fes principales
vallées font cel1es de Roncevaux , Salazar, Ron-
c a l, Thefcoa & Bartau. C e royaume avoit autrefois
une étendue bien plus grande -, il ne
comprend guère aujourd'hui que 28 lieues de
long , 25 de large, & quinze à vingt mille familles.
L'air y eft plus doux & plus tempéré que
dans les provinces de l'Efpagne voifines; le fol
eft hériffé de montagnes, & abonde en mines
de fer.
La Navarre a eu le fort de tous ces petits états
dont eft formé aujourd'hui Je. royaume d’Efpagne;
elle a eu divers maîtres, & a été , dans ces der-
niets^ fiècles , tantôt fous 4a domination des ma-
hotrietans , & tantôt fous celle des chrétiens. I-am-
pelune, qui en eft la capitale , fe fournit à dom
Pelage,prefque immédiatement après l'invafion des
farrafins en Efpagne. Le$ farrafins la conquit^ç E e e