fer oient, moitié au comte régnant > moitié aux
autres frères 8c à leurs defcendans mâles par portions
égales. A l'époque de fa mort arrivée en
1613 il avoit quatre fils qui .lignèrent en i6ié>
un pa&e , par lequel les frères'parageaux ne de'
voient point être fournis à la maifon régnante
mais cenfés comtes immédiats de l'Empire. Le
troisième de ces frères , nommé Hermann 3 mourut
en 1620, 8c fon domaine fut partagé entre
fes deux aînés , par une convention de 1621 qui
affura au cadet, des rentes annuelles en dédommagement
de fa portion : ces trois frères font
les chefs de trois branches principales , divifées
enfuite en plufieurs rameaux. i° . L'aîné Simon V I I .
fonda celle de Detmold 3 Jufte Hermann, fon
fils cadet, fut chef de la ligne collatérale de
Bifterfeld, qui fe foudivifa en Bifterfeld propre
8c Wittenfeld , dans lès perfonnes de Frédéric-
Charles-Augüfte 8c Ferdinand-Louis, fils de Rodolphe
Ferdinand : 20. le comte Otton fonda la
ligne paragère de Brak, qui s'éteignit en 1709 à
la mort de Louis-Ferdinand , dont la fucceflion
compofée des bailliages de Brak , Blomberg ,
Schieder , Bahrendorf ou Barrentropp & des dépendances
, fit naître un long procès entre la
maifon de Detmold 3 & 3 °. la branche de Schaum-
bourg - Lippe , fondée par le comte Philippe ,
qui avoit en apanage les bailliages de Lipperode
& Alverdiflen-j avec quelques autres rentes 8c
revenus, auxquels il joignit par acquêt la moitié du
comté de Schaumbourg : Philippe laiffa deux fils 3
Frédéric-Chriftian qui lui fuccéda à L régence, & ,
Philippe-Ernefte, d'oii eft venue la ligne colla- ,
térale d'Alverdiflen. En 17 3 4 , il intervint un
arrêt de l'empereur, q u i, en adjugeant la moitié
de cette fucceflion à la maifon régnante de
Schaumbourg - Lippe ayec la moitié* des fruits j
perç-us depuis fon ouverture, fembloit devoir
terminer le procès : mais l'accommodement entier
n'eut lieu qu'en 1748 entre les parties principales 5
la branche d'Alverdifîen s'étant mife fur les rangs,
plaide encore à cet égard contre celle de Detmold.
Le paéte de confraternité de 1616. donne^
d'ailleurs aux comtes apanages le titre de feigneurs
héréditaires : ils prennent ordinairement celui de
feigneurs territoriaux 3 & le teftament de Simon VI,
outre les prérogatives dont on vient de parler,
réferve au comte régnant la collation des fiefs 8c
leur dévolution , le droit de fucceflion, l'hommage
des villes, l'adminiftration de la juftice criminelle
, le droit de paroître aux diètes de l’Empire
8c du cercle, la convocation de la nobleffe
& les fervices à en recevoir ; mais il laifîe à chacun
des cadets le pouvoir de fe faire prêter ferment
de fidélité chacun pour fe$ fujets, habitans
des bourgs , fermes & villages qui compofent fon
apanage. On demande encore aujourd'hui fi ce
teftament établit les apanages ou non 3 car quelques
favans publiciftes ont foutenu que, dans les
branches fondées par les fils de Simon V I , le
droit de primogénhure à l’égard des aînés, & pat
confisquent celui d'apanage vis-à-vis des puînés ne
fauroient avoir lieu. La branche de Schaumbourg-
< Lippe adopte cette maxime, 8c prétend que .ce
qu'on appelle apanage , doit plutôt porter le nom
de parage 3 8c elle en compte fept dans le comté
en général.
Remarques fur la contefiation qui .vient de s'élever
entre le landgrave dé Hejfe-Cajfel & la comtejfe
douairïere de la Lippe-Schaumbourg, au fujet-du
comté de Schaumbourg.
Le comte de La/ÿy?e-Schaumbourg étant mort
le 13 février de cette année 1787 , le landgrave
de Heffe-Caffel a pris poffeflîon , à main armée ,
du comté de Schaumbourg , & la comtefle douairière
a fait des réclamations, i
Le comté de Schaumbourg fut poffédé, dès; le
dixième fiècle , par des comtes q u i , étant devenus
très-puiffans.par des alliances, furent élevés
en 1619 à la dignité de prince. Le duché de
Holftein leur appartenoit. Adolphe , comte
de Schaumbourg., fi connu dans l'hiftoire de
Henri le Lion, duc de Saxe, étoit en même-
temps comte de Holftein, de Stormarie 8c de
Wagrie. La maifon de Holftein-Schaumbourg fe
partagea en plufieurs lignes, dont chacune poF
fédoit une portion de l'ancien patrimoine. Enfin
le comte Otton II céda 3 dans une convention
conclue en i é y o , le duché de Schlefwig. & le
comté de Holftein à Chriftian I , roi de Danem
ark. Après cette tranfa&ion, il neréftaplusà
cette maifon que le comté de Schaumbourg, dont
les poffeffeurs furent par la fuite élevés à la dignité
de prince. Cette ancienne maifon des comtes de
Schaumbourg s'éteignit en 1640. par la mort
d'Otton V I 3 ie dernier mâle. La mère de cet
Otton étoit Elifabeth ^ fille du comte Simon
de la Lippe 8c foeur du comte Philippe. A l'ex-
tinélion de là maifon régnante de Schaumbourg ,
fes poffeflions furent partagées de la manière fui-
vante : i° . le duc de Brunfwick - Lunejbqurg
s'appropria,, en vertu d'un paéte , trois bailliages
qui compofent aujourd'hui le quartier de L.ave-
nau, dans la principauté de Calenberg : 1!0 ' le
landgrave de Heffe - Caffel p r it, en vertu d’un
autre pa&e , 8c en qualité de fuzérain de plufiçurs
fiefs, une partie du comté de Schaumbourg j Lavoir,
5-villes , 1 bourg 8c 89 villages 5 dans fa part
étoit l'ancien château de Schaumbourg 8c la ville
de Rinteln : 30. le comte Philippe de la Lippe ,
oncle maternel du dernier comte de Schaumbourg,
obtint fous la fuzérain été de Heffe-Caffel le refte
du comté de Schaumbourg, confiftant en 4 bailliages,
2 villes, 2 bourgs 8c 78 villages. C e partage
fut confirmé en 1648 par le traité.d'e Weft-
phalie* >— C'eft de cette manière qu'une partie du
comté de Schaumbourg , dans laquelle fontfitués
le bailliage 8c la ville de Buckebourg échut à une
branche de l'ancienne maifon des comtes de la
■ Lippe. Depuis cette acquifition, cette branche,
pour fe dïftinguer de celle de la Lÿ^e-Detmold,
a pris , tantôt le -titre de1 comte ^de Schaumbourg',
tantôt de Buckebourg, tantôt de la Lippe-
Schaumbourg ,• 8c tantôt àè la Lippe Buckebourg.
On vient devoir que la maifon de la Lippe n’a plus
que deux branches principales 3 celle de la
Lippe-i)tx.mo\à poffèdedans le cercle de Weft-
phalie, la majeure partie-du comté de la Lippe 3
celle de Sch aum b ou rg -L^ , ou de Az Lippe-Buc-
kebourg fe foudivifoiten F aînée 8c celle d’Alvérdif-
fen. La branche aînée s’éteignit avec Guillaume-Frédéric
Ernefte, feld-maréchal. général des armées
du roi de Portugal, qui mourut fans enfans. La
branche d’Alverdifîen , dont étoit le comte de la
Lippe-Schzumbomg , mort le 13 février de cette
année, lui fuccéda dans les ipoffefîîons de la
de la branche aînée. — La partie du comté de
Schaumbourg , appartenante à la famille de
la Lippe - Schaumbourg , comprend 4 bailliages
3 favoir, ceux de Stadthagen, de Buckebourg,
d'Arensbourg 8c d'Hagenbourg 3 deux villes, favoir
; Stradthagen 8c Buckebourg 3 deux bourgs,
favoir 5 Hagenbourg 8c Stèinhude, la fortereffe
de Wilhelmftein , fur le lac de Steinhude , 8c
■ 78 villages. — Dans la cônteftation, entre le landgrave
de Hefle-Cafîel & la maifon de la Lippe-
Schaumbourg, il s'agifîoit de favoir fi , à l’ex-
tinàÉon de la branche ainée de la Lippe-Sehaum-
bourg, celle d'Alverdiflen pouvoir fuccéder aux
droits 8c poffefliqns de l'ainée , fous la fuzeraineté
de Heffe-Caffeh Le landgrave de Heffe conteftoit
à cette branche la capacité de . fuccéder, parce
que le comteFrédéric-Ernefte d'Alverdiflen n'avoit
époufé qu'une demoifelle noble q u i, en 1751 ,
fut créée par l'empereur comtefle de Friefennaur
len. -—Le confeil aulique de Vienne avoit donné ,
dans les années 1753 8c 17 ^4 , des arrêts favorables
au comte d'Alverdifîen contre le landgrave
de Hefîe , 8c cette cour fouveraine avoit jugé en
17 ƒ6 , que la lettre d'inveftiture que le landgrave
feroit-expédier au comte d'Alverdifîen j feroit conforme
aux inveftitures préce'dentes , fauf cependant
les droits 8c réclamations que le landgrave
prétendoit avoir, relativement à la defcendabce
du comte.
Le confeil aulique vient de prononcer contre le
landgrave de Heffe-Caffel ; 8c l'empereur ayant
donné des ordres fur l'exécution du jugement, le_
landgrave , d'après l'avis du roi de Pruffe, a retiré
fes troupes', 8c les habitans de Schaumbourg
font relevés du ferment qu’ils lui avoient prêté.
Le titre des feigneurs de cette maifon eft :
comtes ÇfJ feigneurs de la Lippe.
Séance a la dicte. Les comtes de la Lippe ont
voix & féance au collège des comtes de la Weftphalie,
à la diète de l’Empire 8c aux affem-
blées du cercle , ou ils fiègent immédiatement
après le roi de Danemarck, comme comte de
Delmenhorft. La matricule les taxe à quatre cavaliers
8c huit fantaflîns, ou à 120 florins par mois 5
8c à 67 écus 56 8c demi kr. par tçrme pour l’entretien
de la chambre impériale.
Tribunaux. Les tribunaux de ce comté font une
régence ou chancellerie , une juftice aulique ordinaire
, compofée d'un juge ( a la nomination
duquel les comtes parageaux ont une voix ) 8c en
fon abfence , de fon lieutenant 5 de deux aflefîeurs,
( fur le choix defquels le comte régnant prévient
aufli fes cadets, pour favoir s’ ils n'ont rien à dire
contre eux , ) 8c de quelques . fecrètaires 3 une
juftice aulique générale, à laquelle le comte régnant
nomme deux confeillers , chacune des branches
cadettes j un 5 la noblefle un député 3 les villes
un autre : les comtes parageaux y préfident
alternativement avec leur chef. C'eft à fa juftice
aulique 8c non à la chancellerie , que les habitans
des bailliages 8c autres fujets des parages portent
leurs appellations en vertu dé la convention de
161*6 3 8c lé comte régnant n'a pas même le droit,
en fût-il requis par les demandeursV de lés citer
directement à-cette juftice, en déclinant la jurif-
diéiion des feigneurs parageaux, a laquelle les demandeurs
doivent toujours être renvoyés, quoique
leurs propres fujets jouiflent du droit de décliner.
Le comte régnant nomme au confiftoire
ordinaire deux éommiflaires, l’ iin féculier, l'autre
eccléfiaftique, qui eft toujours le furinten-
dant de la cour., Le confiftoire général eft formé
de la même façon que la juftice aulique générale,
fi ce n'eft que les villes y envoient .deux députés
au Èeu d'un. Il connoît d e s . affaires
de mariage , des moeurs des eccléfiàftiques , de
leurs prévarications , 8cc. Le refte des affaires cléricales
fe termine au confiftoire ordinaire. En
matières criminelles , les feigneurs parageaux inf-
truifent les procès dans leurs bailliages 3 mais les
comtes régnans concourent à la nomination des
juges. Enfin ces branches cadettes ont dans leurs
partages haute 8c baffe jurifdiétion , 8c le comte
régnant n'y exerce que la fupériorité territoriale.
Encore les lignes de Philippe 8c d’Otton Toutien-
nent-elles qu'elles ont drèft- d'ordonner privati-
vement; chez elles de tout ce qui ne fait point
partie de l'adminiftration commune 3 comme de
la police du pays;, de là jliftice aulique, des affaires
confiftoriales, 8cc. Elles s'attribuent fur-tout
le pouvoir d’armer ( jus àrmorum j 3 & elles ont
toujours leurs propres troupes dans leurs domaines
: une contribution particulière fur les fujets
fournit à l'entretien' dé ces troupes. Là- ligne de
Detmold prétend feule repréfenter la maifon régnante
3 elle dit qu'elle n'envifage que comme branches
apanagées ces mêmes branches cadettes qui, à
.leur tou r , ne regardent leur chef que comme le
premier entre des égaux, le co-leigneur leur plé