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n'ell pas néceflaire d'en établir de nouvelles :
celles dans lefquelles ils entreront, feront au moins
de leur choix , 8e ils pourront en fortir quand
ils voudront.
C 'e il au milieu de leurs familles, c’eft auprès
des lieux où une longue réiidence, des fervices
non interrompus leur ont fait des amis ; c'eil
encore dans les grandes villes où des reflources
de tout genre fe préfentent à la vieilleflè qui les
réclame prefque toutes ; c'ell-là que les prêtres 3
dès l'entrée de leur carrière, fe propofent d'aller
un jour terminer leur vie.
Qu'il me foit permis de me fervir ici des lumières
d'un prélat aufli dillingué par fa bonté
franche que par fes grands talens, & qui a réuni
toutes les qualités de fon coeur 8e de fon efprit
dans les aéles du fynode, tenu à Touloufe au
mois de novembre 178a , ouvrage qu'on feroit
tenté de prendre pour l'un des plus beaux mo-
* numens de l'antiquité ecdélïaflique. Je vais prendre
le diocèfe .de Paris pour objet auquel peuvent
fe rapporter nos réfultars. Cette manière de
procéder par application à un fujet déterminé
m'a paru la plus lïmple.
Le gouvernement de l'églife de Paris peut venir
efficacement au fecours des vieux eccléfialli-
quesdu diocèfe, foit en leur accordant des pensons,
foit en leur deflinant des prébendes dans
des chapitres.
Le feul clergé régulier 8e féculier de la ville
de Paris, fans y comprendre Celui des paroifles
qui n'a point de revenus fixes , & ne vit que des
facremenscju'il adminiilre & des méfiés qu'il d i t ,
jouit de près de vingt millions de rente. Joignez-
y les biens du clergé répandu dans'les campagnes"
& dans les petites villes du diocèfe. Pourquoi
n’afiocietoit-on pas fur cette énorme mafie une
impofition au profit des vieux eccléfiaftiques ,
comme on impofe un droit pour les féminaires
qui n'en ont pas befoin ?
Depuis plufieurs années , nous avons vu tomber
un grand nombre de maifons religieufes, qui
font abandonnées ou vont l'être. Pourquoi n'af-
feéleroit - on pas les biens de ces maifons aux
prêtres invalides ? pourquoi ne pratiqueroit-on pas
la voie des unions, comme elle a été employée
pour l’évêché, pour un grand nombre de féminaires
, 8c d'autres érabliflemens moins importans
que celui que nous propofons ?
Ces fonds ferviroient à faire des penfions. Le
tableau des prêtres dont on a befoin dans le diocèfe
, étant arrêté , on peut compter qu'il n’y
auroit que le feizième de ce nombre, fufceptible
de les recevoir ; car on pourrait fixer, comme
à Tou loufe , le temps de vingt-cinq ans de fer-
vice pour les curés, 8c celui de trente-cinq pour
les vicaires 8c autres prêtres travaillai 'dans le
miniftère. C e terme du travail conduit au'moins
ù 1 âge de foixante ans , epoque où commence
ordinairement la vieilleffe. Ajoutez au nombre
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des prêtres qui feront parvenus a cet Sge , celui
des prêtres infirmes & Jes prêtres qui auront befoin
des penfions, formeront au plus le feizième
de ceux qui travaillent dans le diocèfe.
II paroïtroit fage de déterminer qu'à moii>s
d infirmités extraordinaires , ces penfions ne pourront
excéder douze cents livres} & qu'elles fe-
roient meme moindres, fi ceux qui feront dans
le cas de les obtenir pofiedoier-t un bénéfice1,
s ils s étoient réfervé une penfïon , ou s'ils
jouiflbient de quelqu'autre revenu > les penfions
devant être proportionnées ^aux befoins , & n'étant
pas jufte que ceux qui peuvent s'en pafler ,
abforbent des reflources , au défaut defquelles
d'autres pourroient manquer du nécelfaire.
Ces penfions émérites feroient arrêtées dans
un bureau préfidé par M. l'archevêque 3 & com-
pofé de quatre curés de Paris & d'un curé de
chacun des doyennés du diocèfe.
Le fécond moyen de fubvenir aux befoins des
anciens eccléfiaft.ques feroit de leur affeéter des
prébendes. Il feroit le plus utile , le plus fim-
ple & le plus honorable pour tout le clergé de
ce diocefe, & contribuercut à alléger le poids des
penfions.
On compte d'abord dans Paris neuf chapitres ,
fans y comprendre celui de la cathédrale. Quel
inconvénient y auroit-il à defliner le quart de
ces prébendes aux anciens eccléfiaftiques du diocèfe
? Cette réferve feroit-elle plus onéreufe &
moins jufle.quel'expe&ative des grades, du droit
de feptennaire & des induites ? Le roi-, l'archevêque
ou le chapitre de la métropole, confèrent
ces bénéfices. C'efl fûrement deviner le fecret
■ de leurs coeurs que de leur préfenter le moyen
de faire un très-grand bien devenu indifpen fable.
Quelles heureufes efpérances ne doit pas nous
faire concevoir ici le zèle avec lequel différens
collateurs du diocèfe de Touloufe fe font em-
prefles de facrifier au bien général le droit de
collation !
On parle, depuis plufieurs années, du projet
de reunir en un feul corps les différens chapitres
annexés aux paroifles de Paris. Outre l'économie,
& par conféquent l'augmentation de revenus
que cette réunion produiroit, il y auroit des rai-
fons très-fortes pour accélérer cette diftra&ion
des chapitres d'avec les paroifles qui , en génér
a l, ne peuvent qu’en être troublées. L'intérêt
des paroifles eft fi preflant fur cet objets qu'elles
ne font pas difpofées à réclamer les revenus de
ces chapitres, qui cependant n’ont été établis que
pour leur fervice , & qui , par la pente naturelle
des établiflemens vers leur détérioration, ont fini
par s'ifeter 3 & ont réduit tout leur devoir à la
récitation de l'office qui ne s'accorde pas même
avec les heures commodes au peuple } mais fi un
projet auflî-bien conçu s'exécute 3 ne pourroit-
on pas profiter de ce nouvel arrangement en faveur
de la vieilleffe des minillres du Seigneur ?
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Et croit-on qu'un grand chapitre 3 compofc d’an- (
ciens curés & d'anciens vicaires 3 ne contribue-
roit pas à l'ornement de cette ville, à donner
de nouvelles facilités pour le miniflère de la pénitence
auquel les chapitres aéluels font fi étrangers
?
Le diocèfe de Paris contient, hors de la capitale,
fept collégiales répandues dans chacun
des fept doyennés du diocèfe ; ils font encore à la
nomination du roi , & fur - tout de l’archevêque.
Quels avantages ils offriroiene aux anciens ecclé-
fiaftiques, f i , en totalité ou en partie, ils leur
fenvoient de retraite 1
La manière la plus fimple & la plus propre à
lèrvir de point d’appui au clergé ouvrier, ièroit
de lui'affeéler ces bénéfices de la même manière
qij Useront acceffibles à l'expeélative des grades,
c ell-à-dire, que le plus ancien curé auroit le droit
de requérir, & de l’emporter fur tous fesconcur-
rens -, o u , fi l'on aime mieux, & cette difpoû-
tion fembleroit conferver davantage les droits des
collateurs fur les intentions bienfaifantes defquels
on a tant de raifons de fe repoler, ils s’oblige-
roient. à choifir parmi les curés qui auroient au
moins douze ans de fervice dans le diocèfe, ou
parmi les autres eccléfiaftiques qui exerceroierit
lè faint minillere depuis au moins vingt ans.
Il^eft inutile d’obferver ici qu'on devroit fin-
guliérement adoucir, en faveur de ces vieuxpréf
e t , l'exercice fi monotone, & même, quoi
qu'on en dife, fi gênant de la vie canoniale ;
q u e , par exemple, il ne faudroit les affujettir
qu’ à un office par jour , dont même ils pourvoient
facilement fe difpenfer ; qu'il fuffiroit peut-
êtoe de les obliger à l'office public des dimanches
& fetes ; qu'il feroit convenable de leur permettre
des vacances alfez longues, 8cc.
*?, . fSe d“ diocèfe, l'attachement aux fonétions
pénibles du miniftère ainfi fe diffiperoient les
craintes pénibles 8e humiliantes, qui enveloppent
les eccléfiaftiques dès leur entrée dans cette carrière
: ainfi on épargnerait à la religion la douleur
de voir fes anciens minillres, affoiblis par
* & la douleur, fans afyle & fans reffource.
A in fi, les. diocéfains commenceraient à repren-
dre leur pente vers l’état eccléfiaftique qu'ils parodient
abandonner , 8c qui rebute tant de c itoyens
honnêtes par falfreule perfpeélive de
manquer un jour , je ne dis pas de récompenfe,
mais de pam : ainfi on diminuerait peut-être cette
révoltante & dangereufe émigration des prêtres
de tous les dioceles dans celui de Paris , concours
ravorue^ par lesdeux derniers archevêques,
amene a leur fu!te une multitude d'ec-
clclialtiques d’outre Loire qui effraient, par leur
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empreffement à tout envahir , les paifibles habi-
tans des bords de la Seine.
( Cet article efi de M. nés B o is de R ochefort ,
idocteur de la maifon & fociété de Sorbonne , vicaire
général de la Rochelle , curé de S. André-
desr Arcs, idc. )
P R E T T IG E U , une dés contrées de la république
des grifons : elle comprend les hocgerichts
K.loller, Cartels. 8c Schiers. C 'e il une vallée de
huit lieues de longueur fur quatre de largeur ;
«lie ell très-peuplée : on croit que c’étoit le
liège des rucantii. Les habitans font de la religion
réformée, & très-jaloux de leur liberté. Le
terrein ell fertile , fur-tout en pâturages. Cette
feigneurie a changé fouvent de maître. La maifon
d’Autriche a renoncé à tous fes droits en
1469 : Ferdinand III a confirmé cette ceffion.
Voye[ l’article Grisons.
PR IM O G ÉN ITU R E ( droit de ). Voye^_ l’article
Décadence des états.
| PR ISO N N IER DE GUERRE. Voyej Ie
diélionnaire de l’Art militaire.
PRIVILEGE EXCLUSIF. On appelle ainfi
le droit que le prince accorde à une compagnie
ou à Un particulier, de faire un certain commerce
, ou de fabriquer & de débiter une certaine
forte de marchandifes à l'exclufion de tout
nuire. Un fage gouvernement doit-il accorder des
privilèges exclusifs ?
Cette intéreffante queftion demande beaucoup
de détails. On fe trouve obligé d'examiner avec
attention quel ell l’ordre le plus évidemment
avatageux à la chofc publique, & on fent combien
il ell néceflaire d'établir les principes de certe
étude qui doit occuper les hommes éclairés 8c
bienfaifans, chargés de la glorieufe 8c pénible
fonétion de travailler au plus grand bonheur pof-
fible de leurs femblables ?
On peut réduire à un très-petit nombre les
principes qu’on doit regarder comme immuables
entre les hommes réunis, par le defir 8c l’efpé-
rance d'augmenter leur bonheur 8c leur fureté.
Peut-être fe convaincrait-on, par l’obfervation 8c
la méditation, que les maximes les plus avanta-
geufes aux fociétés fe réduifent au trois principes
fuivans , ou qu’ils en découlent : i ° . les droits
de la propriété doivent être inviolables , excepté
dans le cas unique où l’intérêt de tous exige le
facrifice des intérêts particuliers: les privilèges
exclujifs, fur-tout en fait de culture 8c de
commerce , ne peuvent prefque jamais appartenir
à aucun particulier , à aucun corps , parce qu'ils
attaquent les droits conilitutifs de la fociété 8c