
elgen-erben. Un gentilhomme ,pb(ir. y être admis,
doit pbfféder un bien de campagne , kave^aat $
auquel' eft attaché le droit de féance & de fu f-
frage. Le nombre de ces domaines n eft que de’
dix-huit : ainlî il n’y a que dix-huit nobles qui
puiffent aflifter aux affemblées. La fécondé
claffe fournit trente - fix membres , qui chaque
année font élus par les bourgades ayant droit de
fuffrage. Les alferr.blées ordinaires des états font
appelïées diètes * Undtage ; elles fe tiennent annuellement
à Affen au mois de mars. La préiî-
dence eft réfervée au grand baillif de la contrée,
qui eft à la nomination du ftathouder héréditaire.
. Drenthe fut jadis un comté dépendant de l’em-
pire d’Allemagne. Otton I , Henti. II & Conrad
I I , tous trois empereurs , donnèrent aux évê
ques d’Ùtrecht lé droit de chaffe dans ce comté.
Henri III ^ leur fucceffeur, -accorda le 24 mai
1Ô46 à Tévêque Bernoid dès lettres de donation
du comté même , pour en jouir lui & fes fuccef-
feurs à perpétuité, après la mort du duc Goce-
lin qui en avoit l’ufufruit. Les évêques exercèrent
dès-lors leur domination fur la contrée de Drenthe,
& l'étendirent particulièrement fur Grohingue ,
qui en faifoit partie. Charles, duc de Gueldre,
s’en empara en 1 y22 , & fut contraint de l’abandonner
en 1 y36 au profit de l’empereur Charles
Quint. Philippe I I , fon fils & fonfucceffeur
à la couronne d’Efpagne, ne put la retenir fous
fa domination ; elle fecoua le jo u g , & s’érigea
en état libre & indépendant. C ’eft .fans doute à
caufe de fon peu d’étendue qu elle n*a pu être
admife à la confédération dés fept provinces , ni
même obtenir voix & féance dans l’affemblée des
Etats-Généraux : mais elle eft fous la protection
des Provinces - Unies 3 & elle ne paie qu’un florin
lorfque ces mêmes provinces en paient cent. C ’eft
mal-à-propos que des géographes ont envifagé
cette contrée comme faifant partie de la province
d’Over-Iffel.
Outre l’affemblée des états , il y a dans le
pays de Drenthe un confeil exécutif, compofé
du grand baillif ou droffard provincial, & de
quatre députés des états, pris en nombre égal
dans chacune des deux claffes. C e corps , qui a
d’ailleurs un confeiller noble, un roturier & deux
autres employés d’un moindre grade , s’àffemble
huit..fois par année pour exécuter les réfoluriôns
prifes par les états. La cour fouveraine de juftice :
y porte le nom d’EJlhul : elle eft compofée d’un i
afTeffeur & de vingt-quatre conféillers, appellés j
ctttn qui font préudés par le même grand
baillif.
On y compte tro;s claffes eccléfiaftiques , celle
d’Emmen , celle de Meppel & celle de Rolde.
Elles font çotnpofées de quarante prédicateurs ;
chacune en députe ùn certain nombre avec quelques
anciens, au fynode qui fe tient annuellement
à Aflen dans le mois de novembre. Ce
fyfiode n*a rien de commun avec ceux des fept ■ provinces. - J:
Pays des Etats-Généraux , appellés GeneralitoetS- Lande.
On défig-ne fous le terme de pays des Etats-
Généraux la partie des Pays-Bas que les fept
provinces ont conquife avec leurs troupes &
leurs forces réunies, & dont plufieurs traités
leur affurent la, poffeflion. On a imaginé cette
dénomination 3 parce qu’elles appartiennent en
commun aux Provinces-Unies ou aux Etats.-Gé-
néraux , Generalitoet. La nobleffe & Jes villes de
ces pays , celle du Brabant fur tout , ont fait
autrefois des efforts pour devenir membres de
l’ union , & avoir en cette qualité droit de fuf-
frage. dans l’affemblée des Etats-Généraux : elles
fe font bornées en fui te à demander au moins les
prérogatives dont jouit la contrée de Drenthe ;
mais l’une & l’ aiitre de ces pétitions ont été re-
jettées , parce que leur pays a été fubjugué par
la voie des armes.. Au refte, la nobleffe & les
; villes ont les droits & les, immunités qu’elles
a voient fous leurs anciens maîtres. Le ftathouder
héréditaire eft auffi gouverneur, général de ces
pays. Il n’y en a point d’autres dans les contrées
particulières; les Etats - Généraux refufent d’en
nommer fans doute par principe d’économie; &
s’il s’en trouve dans les fortereffes, ou villes fortifiées,,
leur pouvoir fe réduit au fervice militaire.
Les Etats-Généraux- & le confeil d’état députent
annuellement quelques membres de leur corps
pour terminer, dans ces pays conquis, les affaires les
plus importantes ou en faire le rapport. Les affaires
contentieufes font du reffort de diverfes* cours
de juftice : i° . de celle de Brabant, dont la ju-
rifdi&ion s’étend fur le pays lïtué par-d elà la
Meufe3 & dont le fiège eft à la Haye : 20. du
confeil de la Flandre , qui s’ affemble à Middel-
bourg : 30. de la cour du quartier fupérieur de
Gueldre, qui tient fes féances à Venlo. La religion
dominante dans ces pays conquis eft la réformée
; mais comme les catholiques y font en
grand nombre, & furpaffent même celui des premiers,
il leur eft permis d’exercer librement leur
culte : feulement on leur a défendu les procédions
& les autres cérémonies folemnelles.
Les pays conquis dont il s’agit i c i , font :
ï° . Une partie du Brabant , qui. comprend le
quartier de Bois-le-Duc , & une portion de celui
d’Anvers. Elle touche vers le nord aux provinces de
Gueldre & de Hollànde ; au duché de Clèves
& au quartier fupérieur de Gueldre vers le le vant
; à l’évêché de Liège & au Brabant autrichien
vers le midi, 3c à la Flandre hollandoife
& à la province de Zéelande vers 1e couchant.
Le confeil du Brabant fut établi en . 1 y S6 , 8e
confirmé par les Etats-Généraux en 1 y91 - Il eft
compofé d’un président, de huit confeillers, &
p r o
de quelques autres officiers d’un caractère inférieur.
Son pouvoir eft illimité dans les affaires
qui concernent les veuves, les orphelins, &c.
Il accorde des lettres - patentes , d’oétroi & de
. rémiffion. C ’ eft à lui que les fujets rendent foi
& hommage en matières féodales , fur lefquelles
il prononce fouverainement. l i a le pouvoir auffi
d’émanciper, de légitimer, de naturalifer 8c de
révoquer des fidcicommis $cc.
Les Etats - Généraux poffédent dans le duché
de Brabant :
_ 1°. Tout le quartier de Bois-le-Duc, les quartiers
d’Ofterwik ,• de Kempenland, de Poéllarid,
& celui de Maafland.
La contrée ou la baronie de Kuik avec la ville
de Grave, lîtüée fur la Meufe : elle produit en
abondance des grains de toute efpèce, Je froment
feul excepté. Le Voifînage du fleuve offre
de très-beaux pâturages ; mais on y trouve des
cantons tourbeux 8c des landes. Prefque tous les
habitans de cette baronie profeffent la religion
catholique romaine : elle jouiflbit anciennement
du titre de comté. Le premier feigneur qui le
prit, fut Guillaume de Kuik mort en 1034. Herman
II la pofledoit lorfque l’empereur Lothairé
le priva 8c toute Ci poftérité du titre de comte,
& lui fubftitua celui de baron ; mais fes fuccef-
feurs continuèrent à le, prendre durant un grand
nombre d’années. C e diftriét étoit jadis un fief
immédiat de l ’Empire ; Jean I I I , l’ un de fes
poffeffeurs, -fut obligé' de le recevoir en fief du
duc de Brabant dans le quatorzième fiècle. Sa
lignée s’éteignit à la mort de Jean V , arrivée en
1394. Cette baronie échut fans doute à Jeanne
fa foe u r , puifque celle - ci la tranfmit par tef-
tament à Guillaume, duc de Juliers 8c de Gueldre
fon neveu y qui eut Renaud fon frère pour
fucceffeur. Après-la mort de celui-ci, elle paffa
à Arnaud d’Egmond, à! titre d’hérédité ,. qui la
vendit en 1472 à Charles-le-Téméraire , duc de
Bourgogne , lequel la fit paflfer dans la maifon
d’Autriche, par le mariage que Marie fa fille con-
traéla avec Maximilien. Philippe I I , roi d'Efpa-
gne en invertit en iy y ÿ Guillaume, prince d’O-
range : tranfmife poftérieurement à Guillaume III,
joi de la Grande-Bretagne, elle parvint à la maifon
du ftathouder héréditaire, qui lapoffède en-
core. Que la fouveraineté appartienne aux Etats-
Genéraux, ou que le confeil de Brabafit repréfente
la fuzéraineté , le ftathouder y jouit d’avantages
tres-confidérables , 8c il en tire annuellement
un revenu de près de 80,000 florins.
La portion du Brabant que poffédent lesPro-
fttzces- Unies, comprend auffi. la-fëigneurie de Ra-
ftein j qui eft arrofée par la Meufe. Elle eut
i!S if8 ^gheurs particuliers de la maifon de
ralkenbourg : le dernier, nommé Renaud la prit
en fief de Wenceflas, duc de Brabant. Renaud
mourut fans.poftérité ; mais fon teftament de 1396
wutuua heritiers de cette terre Simon 6c Jean de
P RO 711
| Salms, fes neveux l’un 8c l’autre , & fils de Phi-
Ilippine fa foeur. Jean, devenu l ’année fuivantë
pnfonnier d’Adolphe , comte de Clèves, fâcrifia
fa feigneurie pour recouvrer la liberté. Adolphe
la donna à un de fes frères cadets, dont la lignée
«’éteignit en 1709 : elle échut de nouveau
à Jean-Guillaume , duc de Clèves & de Juliers t
celui-ci ne laiffa point d’en fa ns. Sa fucceflîon
donna lieu à une guerre, durant laquelle les Etats-
Généraux fe 'mirent en poffeflion de la ville 8c du
château- de Ravenftein. Cette feigneurie échut en
1624 ai) duc Palatin-Neubourg , en vertu d’une
convention faite ayec l’éleéteur de Brandebourg $
qui en, 1671 céda toutes fes prétentions à Philippe
Guillaume , comte palatin, pour une fomme
de yo^eeo rixdalers ; il fe réfërva toutefois fon
droit de fucceflîon, en cas que la branche palatine
de Neubourg vînt-à s’éteindrê, comme auffi la
faculté d’en porter le titre 8c les armes. L’ ex-
tinétion de cette branche eut lieu par la fuite ;
mais la feigneurie de Ravenftein tomba en partage
à la maifon électorale palatine-, qui règne
aujourd’hui. Quoiqu’on foutienne qu’elle eft un
fief de l’Empire', elle relève des Etats-Généraux
qui fe-font réfervés le droit de pouvoir établir
garnifon dans la ville en temps de guerre. C ’eft
à quoi fe réduit tout leur pouvoir fur cette feigneurie
, ou ils ne perçoivent pas le moindre revenu.,
Celui que touche annuellement l’éleéteur
palatin ,eft eftirné de 40 à 50,000 rixdales.
! Le comté de Megen 3 auquel les cartes donnent
la qualification de royaume de Megen, elt
fitué fur la Meufe entre le dillriâ de Maafland
& la feigneurie de Ravenftein ; il ne fait point
partie des terres appartenantes aux Etats-Géne'-
raux. Il a un feigneur particulier, qui en efl in-
vefti par la cour féodale du Brabant, établie à
Bruxelles. Il appartenoit autrefois à la maifon de
Brimeri, & c eu une des poflefîions de la maifon
princière tic C r o y ..
Une p artie du quartier d’ envers.-
■ On y trouve la baronie de Breda, dont le loi
eft entremêlé de bonnes terres labourables, de
pâturages, de bruyères & de- marais. La principale
rivière qui la parcourt, eft la Merk ou Mark j.
elle y^arrive de la mairie de Bois-le-Duc Se du
duché de Hoogftraaten. Elle y reçoit différentes
rivières ; puis ayant pris le nom de Dintel, elle
va fe perdre dans le Volkerak , a peu de diltànce
du village de Dinteloort. Cette baronie faifoit
partie anciennement du comté de Stryen : elle en
fut féparée vers l’année n o o , époque où le duc
de Brabant s’étoit emparé de force de la majeure
partie. Elle n'a pas aujourd'hui l'étendue quelle
avoit alors : le margraviat de Bergen-op-zoom >
l ’ancien comté & duché aeftuel de Hoogftraaten ,
& les villes de Gertruidenberg & de Zevenber.
gen en furent des dépendances. Voici les diverfes