
vmce , qui prit pour la première fois le nom de haut-
Paiatinat 3 afin de la dillinguer du Valatïnat électoral
ou du ba^Palatinat, & défigner mieux les
terres de Bavière, qui feroient partie du Palatinat
meme. Les châteaux, villes & bailliages luivans
au ha ut-P aiatinat3 fa voir : Soulzbach, Rofenberg,
Ne idllein, Herrenllein, Hoenftein , Hipoltftein,
Lichteneck , Turndorf- Dürrendorf, Frauken-
berg , Auerbach, Hersbruck, Lauffen, Welden,
1 lech , Efchenbach , Pegnitz , Haufleck, Wer-
denftein , Kirfchau , Neuftadt, Steurenftein &
j ^cbtenlleinx enfemble les châteaux de Pleyftein ,
<je Reichenftein, de Reicheneck, de Haufeck,
de Strahlenfels, deSpies & de Ruprechtfiexn-, fiefs
de Bohème3 furent acquis en 1354 par l'empereur
Charles J V , qui les paya trente-deux mille marcs
a argent au palatin Robert l'aîné , & à fon coufin
Robert Je cadet. L'empereur incorpora toutes ces
terres en 1 $ f y au royaume de Bohème, ainfi que
la petite ville de Bernau, que lui vendirent les
moines de Waldfachen, & il en défendit l'aliénation
fous quelque prétexte que ce fût. Ayant acheté
1375 P°ur 200,000 ducats de Hongrie,
de fon gendre O tton , duc de Bavière , & fils
de 1 empereur Louis I V , la Marche de Brandebourg
, tranfmife par fa médiation , après la mort
de Jean I V , fon dernier éleéleur , à la maifon de
Bavière, & ne pouvant acquitter que la moitié
du prix d'achat, il engagea à ce duc en garantie
du relie une partie des terres dont nous venons
de parler , & il l'en inveftit fous la réferve du droit
de retrait perpétuel. Robert II & III éleéieurs &
palatins, firent une invafion en Bohème, fous le
régné de l'empereur Wenceflas j ils ramenèrent à
leur jurifdi&ion les terres du haut-Palatinat, qui
lui etoient incorporées ci-devant, ainfi que Bernau
& Rothenberg, & ils en firent le partage
avec les ducs de Bavière , qui avoiënt favorifé
leur entreprife. La portion palatine comprenant
Tenesberg, Hoeenfels , Soulzbach , Rofenberg ,
Hersbruck , Auerbach, Turndorf, Efchenbach ,
Hollenberg , Hertepftein , Rothenberg , Hirf-
chau & Bernau , fut donnée au palatin Jean 3 fécond
fils de Robert I I I , dont le fils , Otton Je
cadet, fit en 1465 avec Georges , roi de Bohème,
une tranfaélion en vertu de laquelle les terres enle-,
vées à ce royaume furent confirmées en fiefs, à
lui & à fes fuccelfeurs féodaux. Etant mort en 1499
fans héritiers , fon coufin Philippe , électeur palatin
, s'empara de ces fiefs de Bohème, dont l'héritage
fut transféré aux électeurs Louis & Frédéric
I I , fes fils & à fon neveu Otton Henri. Lorf-
qu'en iyy9 ils échurent avec l'éle&orat palatin
à la branche de Simmern , l'éieéleur Frédéric III
s'en mit en poffeffion , & il en reçut la même
année l'inveftiture pour lui & fes héritiers des
mains de l’empereur Ferdinand I , de manière qu'ils
parvinrent jufqu'à l'éieéleur palatin Frédéric V.
Mais celui-ci s'étant fait couronner roi de Bohème
, Ferdinand II envahit fes fiefs » qu'il déclara
forfaits. II vendit en 16 28, comme relevant de
l'empire, au nouvel électeur , Maximilien de
Bavière, à la branche Guillelmine & à leurs
fuccelfeurs féodaux y d'après le contenu de U
lettre d'achat, la principauté du haut Palatinat
en Bavière, dont la pofi’eflion lui échut avec U
jurifdiétion territoriale , la prééminence & tous
autres droits régaliens. Les fiefs de Bohème au
contraire fitués dans le haut -Palatinat ne furent
donnés en fiefs par le même empereur au même
électeur & à fes héritiers féodaux qu'en 1631. Ee
duché du haut - Palatinat confifie donc en fiefs
d'Empire & en fiefs de Bohème. Il faut rapporter
aux premièrs ce qui a été ftipulé par l’article 4
§• 9 du Traité de Wellphalie, favoir : qu'après
l'entière extinélion de la ligne Guillelmine ou de la
branche de Bavière, la ligne palatine fera non-feulement
mife en polfelfion du haut-Palatinat g mais
aufli décorée de la dignité électorale , affeétée
jufqu'ici à la maifon de Bavière , & qu'elle en
recevra l’inveftiture fimultanée. Il paroît qu'on a
exécuté cet article à la mort du dernier électeur
de Bavière. Lorfque l'éleCteur de Bavière fut mis
au ban de l’Empire en 1706 , l'empereur donna le
haut-Palatinat en fief à l'éleCteur palatin, qui ne
le garda que jufqu’ à la paix de Bade. On n'appelle
point de voix pour ce duché , ni dans le collège
des princes , ni dans le cercle de Bavière. 11 forme
les diftriCts de Soulzbach & de Vilseck , bailliage
relevant de Bamberg , le duché méridional &
feptentrional.
Depuis que l’éleCteur palatin pofsède le haut-
Paiatinat & la Bavière, on a fait un grand changement
dans le gouvernement du Paiatinat-fupé-
rieur. La régence de cette partie des états électoraux
a été entièrement fupprimée.
Les articles Ba v i è r e , B e r g , J u l ie r s qui dépendent
aujourd’hui de la maifon éleCtorale-pala-
tine font intimement liés à celu i-c i} & nous
avons parlé à l'article P a y s - Ba s , du projet d'échange
de la Bavière , qu'à formé la cour de
Vienne contre les Pays-Bas
P A P E , Voyei l'article E g l is e ( état de 1' ).
Le Dictionnaire de Jurifprudence a fait un long
article fur le mot p a p e . Voyej aufli cet article.
PAPIER M O N N O IE , papier qui tient lieu
de l'or &t de l’argent monnoyé.
La fubftitution du papier à l'or & à l’argent
monnoyé , remplace un inftrument de commerce
fort difpendieux , par un autre qui coûte bien
moins , & qui eft quelquefois tout aulfi bon. La
circulation fe fait par une nouvelle roue qu'on
entretient à beaucoup moins de frais que l'ancienne.
Mais, comme on ne voit pas tout de fuite comment
fe fait cette opération , & comment elle tend
à .augmenter le revenu en gros , ou le revenu net de
la fociété, il ne fera peut-être pas inutile de l'expliquer.
Il y a différentes fortes de papieT-monnoie3
mais les billets des banques & des banquiers , en
font Pefpêce la-plus connue & celle qui paroît la
mieux adaptée à cet ufage.
Lorfque les habitans d'un pays ont une allez
grande confiance dans la fortune, la probité & la
prudence d'un banquier particulier, pour croire
qu'il eft toujours en état de payer à la première ré-
quifition ces fortes de billets quand on les lui pré'
fente, ces billets ont le cours de l'or & dé
l'argent monnoyé.
Un banquier particulier prête pour cent mille
livres ft. de billets. Comme ces billets fervent aux
mêmes ufages que l'argent, fes débiteurs lui payent
le même intérêt que s’il leur avoit prêté cette fom-
me en argent} cet intérêt eft un bénéfice pour lui.
Quoiqu’il lui revienne continuellement quelques-
uns de ces billets à payer, il y en a une partie qui
continue de circuler des mois & des années de
fuite , & tandis qu'il a en général pour cent mille
livres de billets dans la circulation , il ne lui faut
fouvent que vingt mille livres en argent pour acquitter
tous ceux dont on lui demande le payement.
Vingt mille livres font donc alors le fervice de cent
mille. Ces billets opéreront les mêmes échanges,
la même circulation , la même diftribution de marchandifes
de confommation , qui fe feroit avec cent
mille livres d'argent monnoyé. Quatre-vingt mille
livres d'or & d’argent font donc épargnés, & fi la
même opération fe fait en même-tems par plufieurs"
banques & banquiers , toute la circulation pourra
fe faire avec la cinquième partie de l'or & de l’argent
qu'il auroit fallu fans ce moyen.
Suppofons, par exemple, que tout l'argent èn
circulation dans un pays , foit d'un million llerling 3
& que cette fomme fuffife pour faire circuler le produit
annuel de fes terres & de fon travail. Suppo-
foris encore que quelque tems après, divers banques
& banquiers délivrent des billets payables au
porteur, jufqu'à la concurrence d’un million , &
tiennent dans leurs caifles deux cents mille livres
pour faire face au courant, il reliera dans la circulation
huit cents mille livres en or & en argent, &
un million de billets de banque, ou dix huit cents
mille livres , tant en papier qu'en argent. Mais le
produit annuel des terres & du travail du pays, cir-
culoit & fe diftribuoit aux confommàteurs avec un
feul million , avant ces opérations de banque }
comme elles ne peuvent augmenter tout de fuite ce
produit annuel, un million Luffira également après
pour le faire circuler. Le canal de la circulation ,
s'il m'ell permis d’ufer de cette expreflion , fera lé ,
meme qü auparavant. Tout ce qu'on y verfera, au- ;
delà de cette fomme , ne pourra y tenir & en for^ j
tira. L’on y a verfé dix-huit cents mille livres 3 il en j
fortira donc huit cents mille qui font l'excédant de ]
ce qui peut être employé dans la circulation du
pays } mais quoique cette fomme ne puifiTe être
employée au-dedans, elle eft trop importante pour
la laiffer oifive. On l'enverra doue au dehors pour
y chercher un utile emploi qu’elle ne peut trouver
aansl intérieur du pays. C e n’eft pas le papier qu'on
enverra, parce qu’on ne le recevroit point en payement
loin des banques qui le délivrent. & loin dun
pays où le payement eft exigible par la loi. Les huit
cents mille livres qui fortiront, feront donc en or
& en argent, & le canal de la circulation demeurera
rempli d’un million en papier , au lieu d’un
million en .métal qui le rempliffoit auparavant.
Cette fomme ne paffera pas pour rien chez les
, étrangers, les propriétaires'récbang.eront pour des
I marchandifes étrangères . afin de fournir à la confommation
de quelqu’autre pays étranger, ou du
leur.
Si avec cette fomme ils achètent des marchandifes
dans un pays étranger pour fournir à la confommation'd’
un autre , ou s’ils la placent dans ce
que nous appelions le commerce de tranfport, le
profit qu’ils y feront fera une addition au revenu
net de leur propre pays. Il fera Comme un nouveau
fonds créé pour faire un nouveau commerce . les
affaires domeftiques fe faifant pour lors en papier.
S’ils en achètent de quoi fournir à la confommation
de leur propre pays, ils peuvent acheter . ou
des marchand.ires propres à la confommation des
gens qui ne font rien & qui né produifent rien .
des vins étrangers, par exemple, des foies étrangères
, & c . ou des marchandifes qui faffent un nouveau
fonds de matières, d'outils & de vivres, pour
faire fubfifter & employer un plus grand nombre de
êens induftrieux quifeproduifent, avec un bénéfice
, la valeur de ce qu'ils confomment annuellement.
Le premier emploi. pour les gens qui ne produifent
rien , favorifé la prodigalité , augmente la dé-
penfe de la confommation fans augmenter la pro-
duélion , ou fans établir aucun fonds permanent1
pour fupporter cette dépenfe, & il e ft , à tous'
égards, préjudiciable à la fociété.
Le fécond favorifé l'induftrie , & , quoiqu’il
augmente la confommation de la fociété, il procure
un fonds permanent pour la fupporter, ceux’
qui confomment rèproduifent, avec un béne'fiee- ,
toute la valeur de leur confommation annuelle ; le
revenu en gros de la fociété, le produit annuel
de fes terres & de fon travail, s’accroît de toute
la valeur qüe le travail dé ces ouvriers ajoute aux
matières fur lefquelles ils s'exercent, & fon revenu
net augmente de ce qui relie de cette valeur, après
ep avoir déduit ce qui eft néceffaire pour l’entre-
tién des outils & des inftrumens de leurs métiers.
II èft non-feulement probable , mais prefque’
certain, que la plus grande partie de l'or & de l'ar-î
gent qui fort ainfi par des opérations de banque, &
dont on. achète des marchandifes étrangères pour
la confommation du dedans, fera placée en achats
de la fécondé efpèce, ou pour les gens utiles.
On vient de voir que , lorfque le papier tient
la place de l’or & de l'argent monnoyé, la quantité
de matières, d’outils & de fubfiftances . peut être
augmentée de toute la valeur de l'or & de l'argent
qu’ on avoit coutume de mettié à les acheter. L ’o