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29. ec" Qu’une chsfte couche Toit Tadoueiffe-
ment de L'amertume dé 'Çf vie ».
30. « Qu’il demande à Dieu des enfans ver-
tuéux, ou point ».
3 1 . « Q u e \ dans lés' provinces de nouvelle conquête
, il métré1 des personnes qui aient les mains
pures, & ‘qifi'Toiènt de facile'accès ».
32. « Enfin x qu’ en toutes fes adtipns il fe conduire
de télfe forte qu’il Toit avoué ’de Dieu 3 èn
donnant à trnit le monde des marques certaines
de fa prud’hommie & de fa bonne confcience ».
J^eyei lés articles D ém o c r a t ie & A iu s t o c r a - r
t ié , A bsolu , G o u v e r n em en t , &c.-
f M G N N O I B , toute efpèce fabriquée d’un
m]étal quelconque. NouV: renvoyons^d’abord le
leéteur au dictionnaire des finances* où l’ontrqüve
lin long article fur cette matière. Nous ènvifa-
gerons icr les mcinftoiés fous un autre rapport ;
& au lieu de revenir fur les principes du régime
flfcal touchant les monnoies 3 fioüs nous bornerons
à quelques* principes' d’écqnomie politique ,
& au développement des faits qui leur fervent
de bafe> & noùs examinerons enfuite fila nation
aiigloife, qui paroît fi éclàttée fur ces matières,
a raîfon de fabriquer fes monnoies aux frais du
gouvernement.
Dans les premiers temps où la divifion du
travail s’eft introduire^ les échanges ont dû rencontrer
bien de t'embarras 85 .de? la difficulté’,
y n homme, je fuppofe , avoit plus d’une certaine
marchandife. qu’il ne Jui en falloit pour
fon ufage, un autre en avoir moins. Le premier
déflroit de vendre cet excédent, & . le fécond
de l’acheter; Mais fi celui-ci n’avoit rien .dont
L'autre eûtbefoirt, l'échange ne.pouvoit fe faire
entr’ eux. SLle boucher, qui avoir plus de, viândfe
qu’ il n’en pouvoit çonfomrher, étoit déjà .fuffi-
fammént pourvu.de pain & de bietre, le.boulanger
& le braffeur * qui' vduloiént avoir de la
viande, n’en pouvoieôt acheter de lu i, parce
qu’ il n’avoit pas befoin des chofes qu’ils pou^
voient lui donner en retour; Ils ne pOU.voient donc
fe rendre fervjce les uns aux autres. Pour obvier
à cet. ihconvéffênt, il a fallu que dans
toutes les périodes qui ont fuivi l’ établiffement
de la divifion du travail, chaque particulier prudent
ménageât fes. affaires de manière à être
toujours nanti de quelque marchandife qu’il ef-
timoit convenir à tant de mondes & telle que
vraifemblablement peu de gens la refuferoient
en échange du produit de leur travail.
Il eft probable qu’on a fo'rigé fucceflîvement
à divérfeS déftréés ou tnarchandifes.propres à cet
ufage.,.. & qu’on les y a employé. On dît que
dans les temps âgreftes dé la f o c i é t é l e bétail
ctQ.it T’înfôùmènr' ordï'n'diré • du commerce ; &
quoiqu'il ait dit' êfre fort incommodé, nous ne
biffons pas de voir le$ cfrcffès évaluées-dan$
M O M j
cèê anciens temps par lé nombre des pièces de
bétail qu’on donnoit en échange. L ’armure de '
Diomède , à ce que dit Homère, né coûtbif-
que neuf boeufs , tandis que celle de Glaucu^-
en coûtèit cent. On rapporte qu’ en Abyffinie ,
le fel eft le moyen comiûun des échanges ; qü’en
certains endroits de la côte de l’Inde, c ’eft une
,efpècè dé; coquillages ; que c’ eft une forte de
jpoiffori faté à-Terre-Neuve, lé tabac en V ir - :
iginie, le fuçre dans quelques unes de nos colonies
dès Indes occidentales, dès peaux ou du
cuir tanné dans quelques autres pays : & on
allure qu’ aujourd’hui même, il y a encore un
village en Ecofle où il n’eft pas rare qu’ un ouvrier
porte des clous en place d’argent chez le
( boulanger ou dans un-cabaret à bierre.
Mais il femble. que par-tout les hommes fe
font décidés à là fin à donner pour cet ufage
la préférence aux métaux. Non-feulement prf
-peut les garder^.avec auffi peu- de déchet que
toute .autre chofe, n’y ayant 'prefqùe rien qui
aépériffe moiqsV maïs'àn petit les divifer fàns
' perte , en autant de parties qu’on v eu t, & cèS1
parties peuvent êtçë . ajfé.rhent réunies de riôu--
veau par la. fonte, qualité' que n’ont pas le*
autres marchàridifes, & qui lés rend plus pro^'
près à être le.s inftrumens du commerce & dèJ
la circulation. S i, par exemple, celui qui vôu-
loit achétér du T e l , n’â'voit que du bétail à
donner en échange, il falloit qu’ il en achetât
tout-a-la-fois pour la valeur d’ un boeuf oii d’uri
mouton. Rarement pouvoit-il en acheter moins L
pârce" qu’il né pouvoit divifer fafis perte ce qu’ il
avoit à donner en- retour. Il étoit obligé', par
la même raifon,. d ’en acheter le double ou le
triplé, c’eft-à-dire, la valeur dé deux ou trois
boeu fs , ou- de deux, qu trois- moutons, Si ail
contraire, au lieu de moutons Ou de boeufs> il
avôit eu des métaux à donner pour du Tel, i{
lui auroit été facile de proportionner la quantité
de métal, à la quantité précife de fel dont il
avoit befoin.
Divers métaux ont été employés à cet effet
par différentes nations. Le fer étoit l'agent ordL
naire du commerce parmi les anciens fpartiates^
le cuivre parmi les anciens romains, & l'or &
l’argent parmi les nations riches .& commerçantes^
'
II- femble qu’onginairement les échanges aient
.été faits avec ces métaux en barres non travaillées,
fans empreinte &. Tans coin. Pline rapporte,
d’après Timams, auteur ancien , que jufqif à
Servius' Tulliu s, lès romains se: frappèrent.point
de monnoie, mais qu’ils fe Tervirent de barres
de cuivre fans empreinte , pour acheter tout ce
dont ils avaient befo-in. Ges morceaux de cuivré
fai foie nt donc alors la fonction de monnoie.
L ’ufa£e des. métaux, dans cet état d’imper-
feétion /étéït'fùjet ' à deux-grands inconvérwéns,
^’embarras
M O N .
l ’ômbarras de Tes pefer, & celui d’en faire l*ef-M
fai. Il n’eft pas fort aifé de pefer des métaux
précieux, où une petite différence dans le poids
en fait une grande dans la valeur ; car il faut
des poids très-exa&s & des balances très-juftés.
La pefée de l’or en particulier eft une opération
allez délicate. La même précifîon n*cft fans doute
pas néceflaire à i egard des métaux plus grofliers,
où une erreur légère eft de peu de conféquence.
Mais nous trouverions fort incommode, que
chaque fois qu’un pauvre homme a befoin d’acheter
une chofe qui vaut un fo l , il fût obligé
de pefer ce fol. L’opération de l’ eflai eft encore
p^us difficile & plus, ennuyeufe , & à moins de
fondre fo.igneufement au creufet une partie du
métal avec les diffdvahs convenables, ôn ne
peut en porter qu'un jugement très incertain- C e pendant
avant qu’on battît momoie, à moins
d’èn venir à c.ettè'épreuve faftidieufe & difficile,
on etoit toujours expofé aux fraudes & aux tromperies
les plus gro/lières, & au lieu d’une livre
d argent ou de cuivre p u r , on pouvoit recevoir
pour fa marchandife u ie compofîtion qui renfer-
moit les matières les plus viles, & qui, à l’extérieur
, reffembloit à ces métaux. Pour prévenir
de tels abus, faciliter les échanges & encourager
par-là toutes les efpèces d’ induftrie, on a
jugé dans tous les pays policés à un certain
point, qu’il étoit néceflaire d’imprimer une mai>
que publique fur certaines quantités de ces métaux
qui fervoient communément pour, les achats.
De-là l’origine de l’ argent monnoyé, & des ces
Ctabliflemens qu’on appelle monnoies.
Il paroît que le premier ufage de ces marques
publiques, imprimées fur les métaux qui
avoienc cours , a é té , dans plufieurs pays, de
conftater ce qui étoit le plus important & le
plus difficile à connoître, la qualité, ou la pureté
du métal, & qu’elles reflembloiènt à la
marque rterling qu’on met à préfent en Angle:
terre à la vaiffelle & aux lingots d’argent, ou à
celle que^ les efpagnols mettent quelquefois aux
lingots d’o r , & qui n’ étant imprimée que d’un
côté de la pièce , fans en couvrir toute la fur-
fa c e , déclare le titre & non le poids du métal.
Abraham pèfe à Ephrom quatre cents ficles
d’argent qu’ il étoit convenu de lui payer pour
le champ de Machpelah. Ainfi , quoiqu’ils fuf-
fent la monnoie courante du marchand, on les
recevoir au poids & non par compte, comme
on reçoit à préfent les lingots d’or & d’argent.
On dit que les revenus des anciens rois faxons
en Angleterre, étoient payés non en argent,'
mais en nature, c’eft-à-dire, en vivres & en
provifions de toute efpèce. Guillaume le Conquérant
«ptâblit la coutume de les recevoir en argent ;
mais cet argent fut reçu long temps au poids, non
’“ ’par c om p t e à l’échiquier.
L ’ incommodité & la difficulté de pefer exactement
ces métaux, donna lieu à l’ inftitution des
(Eicon, polit, & diplomatique. Tom. III,
MON 369
coins dont l'empreinte couvrant les deux fùrfa-
ces, & quelquefois aufli les bords de la pièce,
étoit fuppofee certifier le titre & lé poids du
métal. On reçut donc, comme aujourd'hui, les
pièces par compte , &. on fut dcharrafle du foin
de les pefer.
La dénomination des. pièces de monnoie femble
avoir exprimé originairement le; poids ou la quantité
du métal qu'elles, conteno'.ent. Au temps de
Servius Tullius, qui ie premier battit monnoie à
Rome, l ’as romain contenoit une livre romaine
de bon cuivre. Elle éto:t divilée , comme notre '
livre de Troies, en douze onces, donc chacune
contenoit réellement une. once de bon cuivre. Là
livre iierling angloile, contenoit, au temps d E- •
douard I , une livre d’argent poids de la tour,
8t d'un titre connu. La livre de la cour paroît
avoir eu qiieique chofe de plus/que la livre
romaine^ & quelque chofe de moins que la ■
livre de Troies. On ne fe fervrt point de cette
dernière à la monnoie d’Angleterre jufqu'à la
dix-huitième année du règne d'Henri VIII. La
livre de France contenoit, au temps de Charle- ’
magne, une livre d'argent poids de Troie s , &
:d'un titre connu, l a loue de Troies. en Cham- 1
pagne, étoit alors fréquentée par . toutes les nations
de 1 Europe, &. les. poids & les mefures
d'un marché fi fatneux étoient généralement con- :
nus & eftimés. La livre monétaire d'Ecofife con- '
renoit ,-depuis le temps d‘Alexandre I jufqu'à
celui de Robert Bruce,, Une livre d'argent-des
mêmes poids & titres; que la livre ilerling an-
gloife. Les deniers angîois , François & écoflois
contenoient tous originairement un denier de
poids en argent, cell-a-dire, la vingtième partie
d’une once ,. 8e la deux cent quarantième d'une
livre. Le feheling femble avoir été aufli dans fon
origine la dénomination d'un poids. témoin l'an -:
tien ftatut. d'Henri .111 x. Lotfque le froment eft i
dou{c jckelings , la mtjure de huit boijfeaux, ce
quion vendra toi meilleur pain pour un liard péfera
onqe Jchelings & quatre deniers. . Cependant la
proportion entre le feheling & te denier d'un
côté ou la livre de l'autre, ne paroît pas avoit
été fi confiante 8e fi uniforme au'enrre le denier
8e la livre. En France, durant la première race,
le fol ou feheling' françois paroît avoir contenu
tantôt^ cinq, douze, vingt, tantôt quarante, 8e
jufqu'à|quarante-huit deniers. Il y eue un temps
oè il n'an contenoit que cinq parmi les-anciens
Taxons ,î 8e il nefi^ pas hors de vraifemblance
qu il ait autant varie parmi eux que parmi les
anciens francs leurs voifjns. Depuis Charlemagne
en France, 8e depuis Guillaume le Conquérant
en Angleterre, la proportion entre la livre, le
feheling 8e le denier, femble avoir été toujours
la meme jufqu'à préfent, quoique la valeur de
chacun ait été fort différente. Car je crois que
dans tous les pays du monde , la cupidité 8e l’in-
juftice des princes 8c des états f uverains, abu