
4, » tions effe&uées ou très-prochaines. Total de la
» dette effedtive dans l’Inde , 8 millions fterl. ».
« En prenant, ajouta M. Dundas , le terme moyen
» des comptes des années 1781 , 82 & 8 3 , les
•» revenus annuels du Bengale font de y millions
» fterlings. Mais Us années 178 4 , 8 y & 86 ,
*>. dont nous n’avôns pas encor*e les états, ont
j» été un peu plus foibteS j au rapport du lord
Cornwallis : ainfi je ne porte ce revenu annuel
» du Bengale qu’à 4 millions fterl. =»*
M. Dundas détailla enfuite les dépenfes générales
& particulières du Bengale, de l’armée,
de la marine , des frais de perception , de l’ éta-
bliffement c iv il, &c. &c. d’où il refaite que la
recette excédoit la dépenfe de i8y lacks de rouT
p ie s , ou d’ un million huit cents cinquante milles
livres fterlings (1 ). Bombay & Madrafs exigent
une remife annuelle qu’on peut évaluer à 3 y lacks 5
ce qui réduit le revenu libre à 1 yo la ck ,
& i t ....................... ...... . . . . i,yooOjOOO 1. ft.
M , Dundas évaluant enfuite la dette de la compagnie
en Angleterre , la porte à 8 millions fterl. ,
y compris fon fonds capital. Il eftime les produits
de fes ventes de 178 7, 1788 & 1789 , fur lef-
quels, en déduifant 2,102,100 Jiv. fterl. pourie
fret y droits de douane , & c . il doit relier pour
ces trois ans le montant de y,4y 1,900 liv. fterl.
Et réfumant ces différents tableaux , il
eftime- les bénéfices annuels & nets de la compagnie
aux fommes fuivântes :
Commerce des Indes................ 1,712,0001. ft.
Dit de la Chine......... ................. 1,800,000
Surplus dans le revenu du Bengale.,
iy o la cks, fo i t . ......... ; i,yoo,opo
T o t a l ................. ................. 5^12,000
« C e commerce, quoiqu’avantageux, ajoutait
M . Dundas, peut le devenir bien davantage. Le
iurplus de 1 jo lacks de roupies que l’on aura dans
le o en g a le , procurera un commerce immenfe fur
!es lieux. La compagnie ne fera plus obligée de
Taire fortir de l’Angleterre , tous les ans , la
fomrne de 300,000 liv. fterl, pour ce commerce.
-Cet avantage eft inappréciable , & perfonne n’a-
voit auparavant le droit de s’y attendre ».
Il dit de plus « que la compagnie pouvoit s’ouvrir
une nouvelle fource de revenu , en améliorant
le commerce de la côte, c’eft-à-dire-, en
exportant des marchandifes de l’Angleterre dans
les parties occidentales de l’Inde. Le lord Corn-
Wallis paroifloit douter que cette branche de commerce
pût devenir d’une importance affez grande
pour la nation, pour mériter d’ être entamée.
Quant à lu i, il étoit d’autant plus convaincu des
avantages qù’elle procuteroit, que M.. S co tt, négociant
refpe&abie,' qui avoit amaffé une très-
grande fortune , en commerçant fur la côte occidentale
de l’Inde , lui avoit affuré que la première
année on pouvoit faire un profit de 300
mille livres fterlings 5 la fécondé de yoo,ooo, &
la troifième de 700,000 j & pour prouver que
ce projet n’ étoit point chimérique , il avoit voulu
s’engager à payer la fomme de yoo,ooo liv. fterl.
à la compagnie * fi elle vouloit lui accorder le
monopole de ce commerce. La compagnie avoit
refufé d’accéder à cette offre , & en cela elle
avoit agi fagement. Il étoit poflible qu’ elle réalisât
par là 700,0001. ft. de plus annuellement ,
fans compter les profits qu’ elle pourroit faire fur
les.cotons, & c . qu’ elle importeroit. La côte occidentale
de l’Inde deviendrait alors une mine
précieufe pour la compagnie : M. Dundas laiffa
même entrevoir qu’on avoit ligné des inftruc-
tions pour mettre une partie de ce projet eh exécution.
M. Dundas expofa diverfes réductions fur les
dépenfes qui avoient été arrêtées , & il conclut
que le revenu net du Bengale s’ élèverait à deux
crores , ou deux millions fterlings. On penfe
bien que l’oppofition contefta ces Calculs j mais
elle eft fi inexa&e & fi peu véridique : entraînée par
l’efprit de parti, elle dit hardiment un fi grand nombre
de faufietés & de fottifes, que, fans croire tout-
à-fait à l’expofé de M. Dundas , nous ne pouvons
la prendre pour garant.
Au re lie , tout ce qui regarde les revenus
territoriaux du Bengale, eft encore bien incertain.
Les revenus de la compagnie des Indes font
dit-on , de y à 6 millions fterlings , & cette évaluation
mérite quelques remarques : oh a affuré en
Angleterre que Je revenu territorial du Bengale
n’a pas encore rendu un million : ce million ,
dit un écrivain fe triple par le commerce, il
eft vrai } & comme c’eft le Bengale qui eft la
fource des avantages que retire la compagnie de
fes échanges, on le regarde avec raifon comme
la fource des richeffes de la compagnie : le riz
&. les falines du Bengale fourniffent un revenu
qui augmente tous les jours : la côte de Coromandel
eft nourrie par les vaiffeaux que ce gouvernement
expédie ; l*ifle de Sumatra eft danà
le même, cas, & prend en échange, de fes poivres
, cafés , & c . non-feulement du r iz , mais des
toiles bleues que la compagnie tire du Coromandel
pour les riz qu’elle y envoie La plus grande
(1) Nous fuivons ici l’eftimation de M. Dundas , qui évalue le lack de roupies à 10,000 liv. fterl. Il vaut
fou vent davantage , fuivant le change de la roupie. Cent lacks font un crore, ou un million fteiling»
partie du poivre de Sumatra va & refte à la Chine
, & fert à payer prefque tous les thés, por-
celaines & foies crues que rapportent les vaiffeaux
anglois. Il eft probable , de t:ette maniéré, qu y
compris les pillages particuliers, les revenus du
Bengale & les profits qu’ils occafionnent aux com-
merçans, approchent de cinq millions fterlings >
mais c’ eft le produit du commerce, & non celui
des poffeffions territoriales : nous rapportons ces
critiques fans les adopter.
S e c t i o n I I I e.
Details far Vétablijftment deMadrafs.'
LYtabliffement de Madrafs comprend plufieuts
établi fïemens formés par les anglois fur la cote
de Coromandel : il comprend aufii les pay s , tels,
que le Tanjaour & la partie de la nababie d Ar-
cate , o ù , fans avoir d’ établiffemens proprement
dits , ils ont des troupes & de 1 influence.
Les détails dans lefquels nous allons entrer ,
ne peuvent être d’ tine exa&itude rigoureufe. Les
révolutions continuelles de ces gouvememens de
l’Inde fe fuccèdent dyun jour à l autre: : les fommes
qu’y dépetifent ou qu’en tirent les anglois ,
varient ,également, d’après des conventions ou des
traités dont la mobilité eft perpétuelle. _ ;
Dans Un ouvrage delà nature de celui-ci, on
ne peut demander que des: principes fixes & invariables
j quant aux faits , & fur-tout aux états
de finances, toujours fi fufpedts, nous croyons
devoir les préfenter te k que nous les recueillons ;
c’ eft aux- adminiftrateurs & aux politiques a calculer
l’ erreur plus ou moins grande qui y trouve
ît eft bon même de dés rapporter différemment,
félon les diverfes époques, & félon les informations
plus ou moins fûres de ceux qui les püi
i B Ë examine les établiffemens des anglois fur
la côte de Coromandel, Divicote fe prefente le
premier. C e fut le colonel Lawrence qui s en empara
en 1749. Des confédérations-politiques déterminèrent
une redevance de 45 à y0,090 liv. Voyt\ ’auffi
l'article T anjaour. .
le rajah de Tanjaour a ceder ce qu on
lui avoit pris, & à y ajouter un territoire de trois
milles de circonférence. La place pafia en 17W.
fous la domination françoi.fe 5 mais pour rentrer
bientôt après, fans fortifications, fous le.joug
des premiers conquérans. Ils fe flattoient d en faire
un polie important. C ’ étoit une opinion allez ge-
néralemant reçue que le Colram , qui baigne les
murs , pouvoit être mis en état de recevoir de
grands vaiffeaux. La côte de Coramandel n aurait
plus été fans port ; & la puiflance en poffeflion de la
feule rade qui s’y feroit 1-euie l-auc 4111 a y trouvée ’, -a-u--r-o-i-t eu , un
puiffant moyen de guerre & de commerce dont
auroient été privées les nations rivales. Il faut que
des obltacles imprévus aient rendu le projet impraticable
, puifqne ce polie fut abandonné &
Les anglois achetèrent en 1686 Goudelour,
avec un territoire de huit milles le long de la
côte , & de quatre milles dans l'interieur des
terres. Cette acquilition , qu'ils avoient obtenue
d'un prince indien pour la fomme de 741,500 ^ . ,
leur fut allurée par les mogols, qui s'emparèrent
du Carnate peu de temps après. Failant bientôt
réflexion que là place qu'ils avoient trouvée
toute établie, étoit à plus d'un mille de la mer,
& qu’on pouvoit lui couper les fecours qui lui
feroient deftinés, ils bâtirent à une portée de
canon la fotterefle de Saint - David , à 1 entree
d’une rivière & fur le bord de l'Océan indien.
Il s'éleva dans la fuite trois aidées, qui avec la
ville & la fortereffe ’forment une population da
foixante mille âmes. Nous ignorons fi le nombre
des aidées a augmenté depuis.’ Leur occupation
eft de teindre en b leu, ou de peindre les toiles
qui viennent de l'interieur des terres , & de fabriquer
pour quinze cents mille francs des plus
beaux baftns de 1 univers. Lé- ravage que les Iran*
çôis portèrent en 1758 dans cet etabliflement ,
& la ■ deftruétion de fes^ fortifications, ne lui^ firent
qu'un mal paflager. Son activité paroit meme
augmentée t quoiqu on naît pas. rebâti Saint-
Da vid , & qu'dn fe foit'contenté de mettre Goudelour
^en état fie faire une médiocre réfillance.
Un revenu de 144,000 liv. couvre , il n y a pas
long temps , tous les frais que pouvoit occafion-
ner cette colonie. Mazulipatam préfente des utilités
d'un autre genre.
Cette v ille, fituée a 1 embouchure du Knlna,
fert de port aux provinces qui formoient autrefois
le royaume de Golconde , & a d autres contrées
avec qui elle entretient un commerce facile
i par de très-beaux chemins.& par la rivière. C ’étoit
anciennement, le marché le plus aélif, le. plus
peuplé, lé plus riche de l'Indoftan. Les grands
établiffemens que formèrent fucceflîvement les
européens fur la côte de Coromandel, lui firent
beaucoup perdre de fon importance. Il parut pof-
fible aux françois de lui rédonner quelque chofa
de fon premier éclat, & ils s’en rendirent les maîtres
em’ 17-50. N e u f ans après, elle paffa de leurs
mains dans celles de l'Angleterre, qui en eft encore
en poffeflion.
Ces derniers fouverains n’ont pas réuffi & ne
réuniront jamais à rendre Mazulipatam ce qu'il
étoit très-anciennement j mais leurs efforts n ont
pas été tout.à fait perdus. Comme les plantes qui
fervent à la teinture des toiles, font plus abondantes
& de meilleure qualité fur fon territoire
que par-tout ailleurs, on eft parvenu à reffufei-
ter quelques manufactures & a en etendre d autres.
Cependant cette acquilition fera toujours
moins utile aux anglois par les marchandifes qu'ils
y achèteront, que par celles qu'ils y pourront
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