
4 2 0 N E G
Les nègres font bornes, parce que l’efclavage
brife tous les refforts de lame. Ils.font méchant;
comment feroient-ils bons ? Ils font fourbes; oui
les a rendu diflimules ? Ils reconnoiflent la fuoé-
nonte de notre efprit, parce que nous avons perpétue
leur ignorance ; la juftiçe de notre empire '
parce que .Bous avons abufë de! leur foibleffe!
Dans 1 tmpoflibilite de maintenir notre fupériorité
p w la force, on s eft rejette fut la rufe ■
Mais ces nègres é.toient nés efclaves. ~
A qui fera-t-on croire qu'un homme peut être
la propriété d un fouverain , un fils, la propriété
l‘ j P'Cn-’ l!ne.&mme- s .p r o p r ié t é d'un mari
un domefrique la propriété d'un, maître ; un nègre,
la propriété d'un colon?'
le s r f d a v é f k S° UVernement qui vend
D'où vient à l'état ce droit ? Le magiftrat
quelqu abfqlu quil fo it . eft-il propriétaire des
fujets fournis a fon empire | A-t-il d'autre autorité
que celle qu il tient du citoyen? Et jamais
un peuple a-t-il pu donner le privilège de dif-
pofer de fa liberté ? UI1
i Maiçl'efclavea voulu fe vendre. S'il appartient
a lui meme, il a le droit de difpofer de lui. ST
eft le maître de fa v ie , pourquoi ne le feroit
il pas de fa liberté ? C 'e ft'à lui à fe bien appré
cier. C e f t a lu i a lripuler ce qu'il croit valoir.
Celui dont il aura reçu le prix convenu, l'aura
légitimement acquis.
L'homme n'a pas le droit de fe vendre, parce mm m m Pt * i i ce maître - J e , violent, dépravé pourrait exige?
de lui. Il appartient a fon premier maître, Dieu
dont il n eft jamais affranchi. Celui qui fe vend ’
tait.avec fon- acquereur un pacfte illufoire : eaî
il perd la valeur de lui-même. Au moment qu'il
la touche , lui & fon argent rentrent dans la bof-
feffion de celui qui l'achète. Que poffède celui
ou, a renonce a toute poffeffion ? Que peut avoir
a foi celui qui s eft fournis à ne rien avoir ? Pas
meme^de la vertu, pas même de l'honnêteté
pas meme une volonté. Celui qui seÜ réduit I
Ja condition d une afrne meurtrière, eft un fou
& non pas un efclave. L'homme peut vendre fa
vie , comme le foldat ; mais il n’en peut consentir
labus comme 1 efclave; & c’ eft la différence de
ces deux états.
Mais ces efclaves avoient été pris à la guerre
ce ians nous on les aüroit égorgés. J
Sans vous y auroit-il eu des combats ï Les dif-
fenfions de ces peuples ne font'- elles pas votre
ouvrage ? N e leur porter. - vous pas /es arm“
meurtrières ? Ne leur infpirez-vous pas l'aveugle
defir den fane ufage ? Vos vaiffeaux abandonné?
ront-ils ces déplorables plages, avant que -h m i
ferabk race qui les occupe ait difparu du glob™ »
Et que-ne laiffez-vous le vainqueur abufer comme fÔiU’çOPS c é f a « f W i P ^ j
N E G
I Mais c etoient des criminels dignes de mort ou
es plus grands fupplices 3 & condamnés dans
leur propre pays à l'efclavage.
il J ç i o n c : les bourreaux des peuples de
Afrique. D,ailleurs qui les avoit, jugés? Ignorez
- vous qu'on doit faire peu de cas des arrêts
d un état defpotique?
Mais ils font plus heureux en Amérique qu’ils
tie 1 etoient en Afrique.
Pourquoi donc ces efclaves foupirent - ils fans
I ej-iaPre/ eHr Patr*e * Pourquoi reprennent - ils
! j^rJiberte^ des qu'ils lé peuvent ? Pourquoi pré-
lerent-ils des déferts & la fociété des bêtes fé-
roces a un état qui vous paraît fi doux ? Pourquoi
le defefpoir les porte-t-il à fe défaire ou à
vous eropoifonner ? Pourquoi les femmes fe font-
e es i iouvent avorter, afin que leurs enfans ne
partagent pas leur deftinée ? Lorfque vous nous
pariez de la félicité de vos efclaves , vous vous
mentez a vous - même , ou vous nous trompe?..
V" elt le comble de l’extravagance de vouloir tranf-
bar?161' Cn Un a^ C ^’humanité une fi étrange bar-
■ » K argument qu’on ait employé pour
justifier 1 efclavage , a été de dire que c’étoit le
eui moyen qu’on eût pu trouver pour conduira
les negres a la béatitude éternelle par lé grand
bientan du baptême. Et tous les hommes fenfés-
pourront y répondre. Sans doute j il faudroit pour
erre juftes brifer les chaînes de tant dé viérimes
de notre cupidité, duflîons- nous renoncer à un
n?“ ï ï e iCe qui n‘a que Einjuftice pour bafe , &
que le luxe pour objet; .
Mais non , il n’ eft pas néceffaire de faire MRSm
crihee de produirions que l’habitude nous a rendu
u cneres. Vous pourriez les tirer de l’Afrique
B B B iji -/jÉS P1“ 5 importantes y croiffent naturel-
lemem , & il feroit facile d’ y naturalifer les au-
Imir's , ? f PCUt dout“ <l“ 4es Peuples qui vendent
n a ftL ' W B a i« 4^>r4 quelques B B Ü m a
paflageres, ne fe determinaffent à cultiver leurs
î™ eSjǰUr i ° “ ,r ^bituellement de tous les. avan-'
tages d une Société vertueufe & bien ordonnée ?
ri ne ferait pas même peut-être impoffible d’ob-
î f j r,ces Produftions de vos colonies , fans lesd
S la v e s . Ces denrées pourraient être
i les par des mains libres, & dès - lors' consommées
fans remords.
* -ce but> regard fi -générale-'
^imenque, il ne faudroit pas, fer
lrl f i e i ees d,“nhomme éclairé, faire tomber
deS maIheureux qui font nés dans la fer-
j | Pu, °IU1 Y ont vieilli. Ces hommes ftupi-
auro*ent pas été préparés à un chan-
gemqit d état, feraient incapables de fe conduire
eux-memes. Leur viene feroit qu’une indolence
| » 1 V V lffu de crimes. Le grand bien?
| | S M p S t doit etre refervé pour leur pof-
Jufnn^ i m.eme.>avec quelques modificîrtions- 9, leur vingtième année, ces enfans appar-
N E G
tiendront au maître dont l'attelier leur aura fervi
de. berceau, afin qu'il puiffe être payé des frais
qu'il aura été obligé de faire pour leur confer-
vation. Les cinq années fuivantes, ils feront
obligés de le fervir encore , mais pour un falaire
fixé par la'loi. Après ce terme , ils feront’ indé-
pendans r pourvu que leur conduite n'ait pas mérité
de reproches graves. S'ils s'étoient rendus
coupables d'un délit de quelque importance a le
magiftrat le s . condamnerons aux travaux publics
pour un temps plus ou vffloins confidérable. On
dpnneroitaux nouveaux citoyens une cabane avec
un terrein fuffifant pour créer un petit jardin, &
ce feroit le fife qui feroit la dépenfe de cet établif-?
fement. Aucun réglement ne priyeroit .ces hommes
devenus libres, de la faculté d’étendre la propriété
qui leur auroit été gratuitement accordée1
Mettre ces entraves injurieufes à leur activité, à
leur intelligence, feroit vouloir perdre le fruit
d'une inftitution louable.
C et arrangeaient produirait, félon les 'app.a-.
rencesif les Meilleurs effets. La population des
noirs'actuellement arrêtée par Je regret de ne
donner le jour qu'à des êtres voués à l'infortuné
& à l’ infamie , feroit des progrès rapides. Elle recevront
les foins les'plus tendres dé ces mêmes
mères qui trouvent fouvent des délices inexprî- ,
mâbles à l’étouffer ou- à la voir périr.-Ces hommes
accoutumés à l'occupation dans l'attente
d'une liberté aflurée, & qui n'auront pas une
poffeffion affez Vafte pour'leur fubfiftance, vendront
leurs fueürs à qui voudra ou pourra les
payer. Leurs journées . feront plus chères que
celles’ des efclaves', mais elles feront suffi plus
fruétueufes. Une plus grande maffe de travail donnera
une plus grande abondance de productions 1
aux ederiiés, que leurs richeffes mettront en 1
état de,demander plus de marchandifes à-la* métropole?
' ; ........... f
, Craindroit-on que la facilité de fubfifter, fans
agir :y fur un fol naturellement fertile, de fe paffer
de vêtemens fous’ un ciel brûlant, plongeât les
hommes dans l’oifiveté ? Pourquoi donc les habi-
tans de l’Europe ne fe bornent ils pas aux travaux
de première néceffité ? Pourquoi s'é.puifent-
ils dans des-occupations laborieuses, ..qui, ne Satisfont
que:des fantaifies paffagpres? Il eft-parmi
nous mille profeffions.plus pénibles les lunes que
les autres 3 qui font l'ouvrage de nos inftitutions.
Les loix ont fait éclore fur la terre un effairn de
befoins faCtices, qui n'auroient jamais exilté fans
elles. En diftribuànt toutes les propriétés au gré
ae leur .caprice, elles ont affujetti une infinité
d'hommes.à la volonté- impérieufe de leurs fem-
blables, au point dé les faire chanter & danfer
pour vivre. Vous avez parmi/.yous des êtres faits
comme vous , qui ont confenti à s'enterrer fous
des montagnes, pour vous fournir des métaux,
du cuivre qui vous empoifonne peut-être : p o u r - ,
N E K 42 i'
quoi voulez - Vous que des nègres Loient moins
dupes, moins fous que des européens ?
, Nous ne difonsr rien de la poflibîlité .de cuîti-
I yer -nos colonies d'Amérique par. les blancs. Les
I obfervations publiées; fur . cette matière ont été
conteftées ; mais elles méritent, le plus, ferieux
examen : il faudra bien qu'un jour la Géorgie &
la Caroline méridionale affranchiffent, leurs efclaves
, & alors peut-être on n’aura plus rien à.
répondre à ceux. qui. citeront la culture de ces
deux provinces où la chaleur approche de la chaleur
,des Antilles.
• Vpy't.l'artiele Guinée & l'article. Etats-
U nis , où nous l’efçlavage des naèvgorenss. fait plulieurs remarques fur
N E IP P E R G , comtes fouverains d’Allemagne :
ils font iffus d'une ancienne famille noble , mais
nouvellement élevée an rang de comtes ; ils ont
été reçus en 1766 dans une affemblée dp comtes
& barons, de la Suabe, tenue à -Ulm, fur le banc
des comtes & barons de ce cercle. Ils ont affigné
au cerclé certains biens-fonds fi tués à Bebenhau-
fen , 8r qui n’avoient été fujets, ni à l’Empire ,
ni au cercle. Ils fe font engagés à payer une contribution
fiinple de l à florins j & ils ont ajouté
à cette promefle une femme de Sooo florins, in
ftpplemcntum fundi ulcerioris realis. Voyez l'article
S oA be ( cercle de ).
N E R Ë SH E IM , abbaye princière d'Allemagne,
nu cercle de Suabe.
. C ’ eft une abbaye d hojnmes de l’ordre de faint
Benoît ; elle eft limée fur le mont Saint - Ulric
dans la prévôté impériale de'Neresheim, à.côté
, de la ville de même nom:,, qui appartient aux
comtes 4‘GEttingen-WaUevftèin. Elle fut fondée
en 109 y par Hartmann I I I , comte de Dillingen
& de Kybourg, dont la poftérité s’éteignit en
1286 : elle pafla alors fous la fupériorité territoriale
de la maifon d’OEttingen, qui l‘a cohfervé,
ainfi que le droit de proteâion & de vidamie ?
malgré la bulle d'exemption que le pape a accord
dée à l'abbaye. C e ne fut qu'en 1763 que les
comtes d'(Ettingen-Wallerftein conclurent avec
elle une convention,, par laquelle , renonçant à
toute, autorité fur l’abbaye', ils lui cédèrent en
toute propriété' & indépendance un dillriêt particulier
avec haute, moyenne & baffe jurifdiiftion,
ainfi que le droit de chafîe , &c. L ’abbaye s'engagea,
de fon cô té , à céder différentes terres &
revenus aux comtes, à leur payer 40,000 florins,
& à leur donner quittance de 42,000 autres flor.
qui lui étoient dus . du. chef de leur père. Les
agnats des comtes d’GEttingen-Wallerftein pro-
teftèrent formellement contre ce traité, fur-tout
le çtince d'OEttingen-Spielberg, qui , en qualité
d aine de la maifon & d'adminiftrateur des fiefs
&,des droits régaliens, porta fes plaintes au con-
feil aulique de l’Empire , & demanda que ce