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de la déclaration d'indépendance , c'eft-à dire, j
jfifqu'en 1775 , le bilan de commerce avoit été au
défavantage- de la. p r o v in c e & il. .ne.faut pi l*en
bl'àmer, ni l'en plaindre.. De quelqiiç, manière
qu'on s'y prenne , , c’eft une; néçeilitq que les
noüveaux états .contractent. des engàgërpens 5 Sc
celuirqui nous occupe doit relier endetté tout le
temps que le progrès de Tes défrichemens exigera
des avances plus* ccnfidérables que leur produit.
D ’autres colonies , qui jouiflent de quelques bran- ,
ches de commerce prefqli’cxclufives , telles que
le r iz , le tabac, l'indigo, pourront acquérir alle
z rapidement des richeiTes,. Là Penfylvanié 3 qui
fonde fa forçupe fur la culture & fur la multiplication
des. troupeaux , ne dqit arriver que lentement
à la profpérité : raais.'cétçe profpé-
jité aura des fondemens plus sûrs & plus durables.
“ La manière irrégulière dont s'y formoient les
plantations ayoit retardé le!s progrès de la colonie.
La famille Penh , propriétaire de toutes les
terres, en àccordoit indifféremment par-tout &
autant qu'on eademandoit,. pourvuqu'onlui payât
1 12 liv. 10 fols par chaque cehtâine d’acres', &
qu'on s’engageât â. une redevance annuelle de 22
fols 6 den. Ainfi la province manquoit de çet ,
enfembje qui eil nécelfaire en toutes chofes , &
fes habitans épars étoient la vi&ime du moindre
ennemi qui ne craignoit pas de les attaquer».
ec Les habitations étoient défrichées de différentes
manières dans la colonie. Souvent un chaf-
feur àlloit fe fixer au'mijieü ou tout auprès d'un
bois. Ses plus'proches ÿqifins l'aidoiént à couper'
des arbres, & à les entaifér les uns fur les autres}
^’étoit une mai ton. Aux environs , il cultfvoit fans
feçours un jardin & Un champ fuffifans pour fa
fifqfiftançe & pour celle de fa famille ».
«îQuelques années après les premiers travaux ,
arrivoient de la métropole des hommes plus actifs
que riches, i Ils „dédommageoient le chaffeur
de fes peines j, ils 'achetoient 'des, terres du propriétaire
de la province ; ils bâtifibient des demeures
plus commodes, & étèndoient les défrichemens.
».'
« Enfin, des allemands que le goût ou la perfé-
çution avo|ent pouffes dans le Nouveau-Monde,
mettaient la. dernière main à ces établiffemens
encore imparfaits.. Les premier^ & les féconds
planteursalloiënt porter ailleurs lélir induftrie, avec
des moyens dé culture plus confiderablés qu'ils
îi'en avoient d'àbojrd»/,’ . ; ^ ' u“-
et Philadelphie, ou la ville des Frères , étoit
fe trouve encore le çéntrè du commerce.
Cette ville célçbre eft fitüéç à cent vingt milles
de la mer, fept milles gu-dêffus du confluent de
la Delav/are Si du SçhuyHcilD. Penh qui la déf-
tinoit\à devenir ' la métropole d’.uri grand./em^
p ire , vouloit qu’elle occupât un mille de large|
fur deux milles, de long, entreJes deux rivières.
§a population p V pu é'ncpre remplir un fi grand
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efpace. Jttfqu’içi l'on n'a bâti que fur les bordt
de la Dalàware, mais fans renoncer aux idées
du légiflateur , mais fans s'écarter du plan qu'il
avoit tracé. ,C.es précautions font fagës. Philadelphie
doit dévenir la cité, la pfus cQhfid,era|bl,e de
l^Amériqueparce qu'il, qft impqfllbîe que cette
province he.,faffe pas très-grands progrès.,"^ que
les productions, ne' pourront jamais gagner les
mers que par le port de fa capitale».
« Les rues de Philadelphie, toutes tirées au cordeau
, ont depuis d ou an te jufqu’à cent piéds
de largeur. Des deux côtés régnent .des trottoirs défendus
par des poteaux placés dé diftance en
diftance».'
« Lés maifons , dont chacune a fon jardin & fori
verger, font conftruités de brique, & ont communément
trois' étages. Plus, décorées aujourd’hui
qu'autrefois , elles doivent leur principal
ornement à des marbres de différentes couleurs,
qui fe trouvent à un mille de la ville. On en fait
des tables, des cheminées ou d'autres meubles,
qui font devenus l'objet d'un commerce, allez
confidérable avec la plus grande partie de l’Amérique
».
Le voyageur américain a donné l'état fuivant
des marchandifes exportées de la Grande - Bretagne
pour Philadelphie, feul port de mer de U
Penfylvanïe.
Vers l’année 1765 ou 1768.
F e r , acier, cuivre, étain, plomb & ferblanc
travaillés , mercerie & coutellerie de Birmingham
& Sheffield ; cordages, toile à voile , bonneterie *
chapeaux, molleton de Colchefter} quincaillerie,
étoffes, flanelles, ouvrages de Manehelterj gands,
toile d'Angleterre & étrangère } foierie, galons
d'or & d’argent, bijouterie, Couleurs, agrès ,
fellerie, menuiferie, poterie., meules à aîguifer,
filets pour la pêche , femencès , viande fumée ,
fromage , bière forte , pipes , tabac., vins', li-*
queurs & drogues médicinales. Tous ces articles ,
, au prix moyen de t&is années , coûtent 6n>oo®
livy fterling.
Marchandifes exportées de Philadelphie pour
la Grande-Bretagne & autres marchés £
350.000 barils de farine & bifeuits à
20 fchel................................*.............. *350,00®
100.000 quarters de froment à 10 f. • s î60,0c®'
Fèves, pois , avoine, - bled d’inde 3c
autres grains ....................... v 1 i j 00®
B oe u f, porc fumé, jambons & gibier,
r ....................................................... , » *, 45,00®
20.000 1. cire à 1 feh.............................. i*0®®
Peaux de bêtes fauves & autres.. . . . . 50,0c®
j Gros bétail & chevaux......... io»oo®
Semence de lin 15,000 mefurfs à 40 f» ! . / . . . , 1', : ’l .............................. $0,000
iPlançh.èS', mâts , poutres , folives & bçis
de çh^rpente .............. 35,qo®
P E N'
25 navires conftruits pour vente a 700
E ■ m . . . . _____1 H i7>5ôo
C uiv re, .métal &Tfet ep b ar te .. . . . . îM ° ° '
Le tout au prix moyen de trois .ans . . . 7° S> S00;
« Philildeiphié eft accéiïible : à tous lès befoins
deThiimanité , à toutes les! rèffources déTiriduf-
trie. Ses qu?is, dont la ..principal à deux cents
pieds de large, offrent- une fuite de magafins
commodes, & de formes ingémeufement pratiquées"
pour la conftruéUon.. Les. nayirés de cinq
cents ; tonneaux y abordent fans difficulté , hors
les ,temps de glace. On y chargé lés maïchan-..
difes qui font arrivées par la Delav/are,' par le
SçhuylkilW par des chemins plus beaux que ceux
de la plupart des contrées de l'Europe. La police
a déjà fait plus de progrès dans cette partie
du Nouveau-Monde, que che^ les vieux peuples
de l’ ancien ??• . / - ; _
Plufieurs des! remarques que nous venons dé
faire fur la Penfylvanie font applicables aü moment
aftuel. Ceux des, le&eurs qui voudront fe
former une idée dé l’etat de cette province
depuis la révolution , doivent lire Je Cultivateur
américain. Ils feront étonnés de l'indultne, de
la véritable richeffe, & du bonheur de fes habi-
tans. Si elle parvient à réformer les vices de fa
conftittition} fi les. fémences d’anarchie qu ori y
trouve peuvent.difparoitre > fi les moeurs dôuces
& patriarchalès de ’ fes citoyens, fi les'refpec-
tables.principes, auxquels elle doit fes progrès,
peuvent triompher des dêfordrés, & de 1 indifférence
qu’a dû arnener la révolution, fà prof'
périté & fon abondance ne tarderont pas à nous
étonner, & on la verra briller au milieu de toutes
ces'républiques du Nouveau-Monde, qui offrent
à l’Europe & à l'Ancien-Monde, un fi beau fped-
tacle. ; ■ • .... , ;
Noiis avons dit à l’ article Etats.- Unis^qu aucune
deS nouvelles républiques ‘américaines n’a
pu s'occuper encore du dénombrement exaéi de
fes citoyens } & nous y avons expliqué comment
fe firent les évaluations préfentéës au congrès en
1775 & 1785 ; à cette dernière; époqué , on y
cqmptoit environ 3 <0' mille habitâhs blancs, ôyi
npîrS j. mais fi avant la^révôliitiort- , cétte ^rd^
v'jrice recevoit tous les ans dans fon féin: quatre
ou cinq mille'nouveaux colons, ^infi que L'ODfétvè
3e Cultivateur américain \ il eft ' aifé ‘de voir que
le" nombre de ces n<5fiyèaux " cbidiiS
plus confidérable. aujourd’h u i, que la ‘ Penjilva-
n/e forme une'république indéperidarite.
m S E' G T'iï-o'-’jï . ' V^.nicî .-h
Remarques dur, la -,.conduite de, .la-,fanJylvafa'.y ^ae-
.. pu.is le, commencement fa [a< révolution’. 4
‘ » Ün^voya^èùr l’g ôbféV/é^: la fiiiitHlé-dë Penh
P E N j.8jeut
d’abord la vaine idée d’établir une efpèce
utopie j de gouvernement parfait, 8e enfuite de
tirer le plus.grand parti de fon immenfe pro-
: ririété', ëh'attirant des étrangers de tous cotes.
I ll en- efl réfulté qüe le peuple de la Penjÿhatue,
;n’ a aucune identité'; qu’il eft n>ele->& confus»
& plus attaché à la liberté individuelle qu a la.lt-
j b'erté publique , plus enclin a 1 anarchie qu a a
démocratie ,
« Il ne faut donc pas s etonner ü la iagetle des
confeils n'a pas toujours répondu aux avantages .
que .la nature prodigùoit. L’état de Penfyivan:e
n’eft pas à beaucoup près le mieux gouverne de
ceux'qui forment la confédération. Lxpofe plus
qu’aucun autre aux convulfions du crédit & aux
manoeuvres dé l’ agiotage , l’in Habilite des nchel-
fes publiques s’ett fait 'fentir dans- la legiflation:
même. On a voulu fixer la valeur du papier ,
mais les denrées ont augmenté de prix, amelure-
que l’ argent perdoit du lien : alors on a rctolu de
fixer aufli le prix de/ées denrées,r& on a ete près
1 diaméner là faminéV Une iplus' récente meprnfe. de;
la part du gouvernement ,' c-'eft la^.oi qui déten-
dolt l’exportât ion dés- grains, f objet qu on avoit
•en, vue éfoit', d’un- e ô të ji d'apprqvifioiiner 1 armée
à meilleur marché ;• '& dé l’autre:,. d:empe-
cher la contrebande entré la Penfyavanie^ & la
ville d eN ew -y o r ck e il en a réfulté la,ruine des
fermiers & céltè'de l’ état, qui ne pouvoit plus
recouvrer les impofitions Cette lot: a été re-.
Nous avons parlé à l’article Et a t s -Un is ., des.
t-roubiéYquiieri lyS-j - déterminèrent le.congres. a
quitter Philadelphie ; & des totcs. de la puifiance
exécutrice’ en cette 'occafion : nous'n ajouterons
rien de plus. . , ' _ , ,
Durant la guerre &c depuis la paix , la Penjyl-
vahie eft une des provinces qui a montre le plus
dé zélé pour'payer tes taxes publiques 8e amener
lés nouveaux réglemens, dont 'b expérience .a fait
fentir la néceffité. K o y 'i aufli'l’ article Eï a t s -
^Dalïemblé'e générale A t Penfylvanie.pîSî en.
178? un; à 'à e , qui ordonné de lever, un impôt
de cinq pour cent fur toutes les marchari-
difes importées dans cet éta t, 8e une taxe fur la
propriété-réelle 8e perfonnelle pour l’acquit-des
déttèsdes-Etats-Unis; -Se fi leur,perception eptouve
auccire des dbftacles». pielVmoms ia faute de i ad-
ihinifttatron qtiefdes-circonftances. .... _
-' L a Pénfylvanie aiea avec le Cormeflicut des
difpufés -'fut des tereems que réclamoienfles, deux
ftats';’ mais une cour, nommée par le congrès,
lés a adjugés a la Penfylvanie', on ne peut la
blâmer-fur ce point. . ,
" Eli attehdaOT qu’on ait fixé'd’ une manière invariable
la- ïèglé .d’après laquelle..von . établira le
I contingent dlàftdiletfes provinces , la Penfylvanre
ï pà‘yë- H é ‘;piâft«s y; d’après la proportion q«h>ri
il fuie jpôUf fine «oiStribution de - tdoo piaftres,. .5e