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de ce genre doivent demeurer dans l'etat où elles
fe trouvoient au premier Janvier Les paroiffes
font ou catholiques, ou proteftantes, ou
mi partie. Le petit nombre de réformés communie
dans les états prufliens des environs. Les juifs
ne font point tolérés.
Fabriques.
L ’occupation la plus étendue & là plus utile
des habitans , confille à filer & à faire une gtofle
toile i appellée Loewent, que les hollandois , les _
anglois & les efpagnols enlèvent pour la Guinee
& l'Amérique, & dont le produit annuel excede
un million de rixdalers. On trouve i Ofaabrück
des fabriques d'ùn certain drap, appelle IVand :
on fabrique du’ gros-drap a Bramfche. Le pays
n’ offre pas d’autres manufactures.
Précis de L'hiftoire politique , & remarques fur cet
état.
Ofnabriick $ft le premier & le plus ancien eve-
ché de Weftphalie 3 il fut fonde par Charlemagne.
Les opinions varient fur l’annee de fa
fondation 3 car on nomme les années 7 7 2 , 74 i
M 7è 1 77 | 80 , 8 1 , 82 , 88 & meme 803^. Le
traité & Ofnabriick en 1648 déclare : que cet eveche
doit être poffédé alternativement par un catholique
& par un proteftant , & que le chapitre peut
toujours çhoifir le premier, foit parmi fes membres
3 foit parmi des étrangers 3 mais que le dernier
doit être élu parmi les princes de la maiion
de Brunfwick-Lunebourg, & nommément parmi
le$ defçendants du duc George * & apres leur
entière extinction , parmi ceux du due Augulte.
Sous l’adminiftration d’un évêque provenant, les
cenfures eccléfiaitiques 3 l’ adminiftration des la-
cremens, fuivant les rites de l ’églife romaine , &
toutes les chofes qui appartiennent a 1 ordinaire ,
font réfervées à l’archevêque de Cologne comme
métropolitain 3 mais fon pouvoir ne s é£|||§ .P°Lnt
fur les proteftans. Tous les autres droits tle la lu-
périorité territoriale , au civil & au criminel>3
doivent, conformément à une capitulation perpétuelle
dont la rédaction eft ordonnée . paner
fans reftriftion à l’évêque proteftant 3 & 1 eveque
catholique ne doit fe mêler en aucune maniéré
des affaires relatives au fervice divin des prqtel-
tans. La çjpitiilatiôn, fut rédigée a Nuremberg
en 16çQ. Le chapitre ayant élu en '1764 Frédéric ,
fils mineur de George III roi de la grande-Bretagne
, il s’ éleva deux queftions :îa première re-
' gardoit l’adminiftration de l’e v e ch e / le chapitre
difoit qu’elle lui apparteqpic-de droit, Ô? le roi
la réclama comme père & tuteur naturel 3 il s agit-
foitenfuite de favoir ..qui donnerait lé plein pouvoir
à l'envoyé d‘ OfnahiifkJ la diete'de 1 Empire,
La fécondé queftion fut de favoir fi , durant la
minorité. le ftiffrage A'Ofrlairück feroit confideie
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comme catholique ou comme proteftant. On convint
en 1766, que l’exercice de ce fuffrage demeurerait
fufpendu, jufqu’ à ce que ce point fut hxe.
L'évêque eft état de l’Empire, & fiege a la
diète entre les évêques de Munfter~.& de Liege.
Sa taxe matriculaire, pour l'entretien de l armes
de' l'Empire, eft de 6 cavaliers & de 36 rantat-
fins, ou de n é florins par mois, & pour 1 entretien
de la chambre impériale, de Si ecus d Empire
14 & demi kr. par quartier . O/'“ “™ " *
le quatrième rang parmi les états de W eitpnalie.
Le chapitre cathédral elt compofe de ^25 c“ 1a‘‘
noines , parmi lefquels trois font proteftans : le
quatrième canonicat réclamé par les^luthenens elt
encore en litige.
Adminijlration, Tribunaux.
On trouve à Ofnabrück f ia le confeil privé , qui
adminillre les revenus de l’évêque, & qui a 1 inf-
peétion fur le pays. 20. La chancellerie provinciale
de juftice, laquelle eft compofee de deux
confeillers catholiques & de deux proteftans ,
dont l’un fait en même-tems les fonctions de directeur
; & d’un fecretaire de chacune des deux religions
î on appelle des jugemens de cette chancel
lerie aux tribunaux fuprêmes de l’Empire. 3 0. L of-
ficialité a dans les affaires civiles une jurifdiétion
concurrente avec la chancellerie de juftice-, &
elle connoîc des affaires eccléfiaftiques catholiques
concurrement avec les archidoyens 3 dont les Jugemens
font portés , par appel 3 par devant 1 o f ficial.
Les affaires féodales & criminelles, ainfî
que celles qui concernent les foires & la chaffe
n’appartiennent point à l’official. 4°. Le confif-
toire proteftant, compofé d’un préfident feculier,
de deux confeillers eccléfiaftiques, dont l’un eft
communément prédicateur en delà & 1 autre en
deçà à1 Ofnabrück 3 & d’ un fecretaire, 50. Le
magiftrat de la ville/.dont nous parlerons plus
L ’évêché eft divîfé en bailliages, dont chacun
a un juge noble, un receveur . lequel perçoit le
revenu appartenant à la menfe épifcopale , un juge
ordinaire, un greffier & un fifcal. A
Tous les officiers & employés doivent prêter
ferment de fidélité au feigneur territodal & au
chapitre cathédral. Après la mort de 1 eveque Iç
chapitre fe met en poffeffion de tout, & remplit ,
conjointement avec le magiftrat d’Ofnabrück, toutes
les plates de receveurs. Prefqüe tous les emp
lo y é s , excepté les juges ; perdent leurs places,
par la mort de l’évêque, jufqu a ce que le chapitre
juge à propos de les rétablir. Le nouvel
évêque eft encore le maître de faire des çhan-
gemens à cet égard.
Revenus.
Les trois états1 accordent annuellement a •! e*
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\|que , de la~caiffe dé l’ évêché -, un don gratuit,
lequel a été depuis 17 !<? au moins de 60,000’
écus d’Empire 5 il n’a jamais excédé 145,000.
écus. La recette dans laquelle on puife cette
fomme, dit Bufching, eft actuellement de 130,000
écus 5 mais on l’augmente fouvent, & le produit
n e t, déduClion faite du quart, va au-delà. Gn
lève d’ailleurs annuellement deux jufqu’ à trois
taxes extraordinaires fur. les chéminées 3 chaque
taxe produit 14 jufqu’ à 15,000 écus. La menfe
épifcopale rapporte, année commune , environ
-4° , 000 écus.,Les revenus du chapitre font de 90
à 100,000 écus. L ’évêché n’entretient point de
foldats.
OST-FRISE ou FR ISE -O R IEN T A LE , pays
de l’Europe, appartenant au roi de Pruffe.
L'Oft-Frife > ainfi nommée rélativcment à la Frife
occidentale , eft bornée , vers, le notd , en partie
par l’océan feptentrional & en partie par ce qu’on
appelle le pays de Harlingen 3 vers l’ orient,, par
la feigneurie de Jever & le comté d’Oldenbourg ;
vers le fu d , par l’évêché du Munfterj vers le
couchant, par la province de Groningue & l’o-
ceatT feptentrional. Cette principauté , prife dans
fa plus grande étendue du fud au nord, a lîx à
fept milles d’ Oft-Frife , lefquels valent à peu près
neuf milles & demie d’Allemagne , & du levant
au couchant environ 9 milles d’Allemagne.
Précis de l’hfloire politique.
Dans le moyen âge YOfi-Frife étoit divifé en
plufieurs petites feigneuries. Les adminiftrateurs de
ces feigneurs , appellés h&uptlinge , ( chefs, capitaines
, ) les tranfmirent à leurs héritiers mâles
& femelles. Les capitaines de Grethfyhl, fur-
nommé Cyrkfena ou Sirkfena, le firent furtout
remarquer } c’ eft d’ eux qü’ eft ilfu Edzard , qui
en 143b fut reconnu par la plus grande partie
de YOJî-Frife pour fon feigneur territorial. Edfard
eut pour fuccefTeur fon frère Ulric I , qui fut
élevé à la dignité-de comte, d’Empire avec toute
fa poftérité, par l’empereur Frédéric IIÎ en M54.
L ’ empereur Ferdinand III accorda en 1654 au
comte Enno Louis ou Enno IV le titré de prince
de l’Empire : ce titre fut accordé ^uffi à fon
frère & fucceffeur, George Chriftian & à fës.
defeendahs. La ligne des princes d’ QJl.-Frife f é -
teignit en 17 4 4 , *da mort de Charles Edzard,
& le roi de Pruffe, Frédéric I I , fe mit en pof-J
feffion de cette principauté, en vertu d’une ex-
peétative accordée à la maifon de Brandebourg
en 1694 par l’empereur Léopold, ^-a maifon de
Brunfwick-Lunebo.urg protelta contre cette prife.
de poffeffion , & la dénonça au confeil aulique
impérial j elle fe fonda fur un paéte de famille
conclff entre elle & le prince Chriftian Everard
en 1691. Les françoîs & leurs alliés dévaftèrent
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ce pays en 1757 & 1758 y levèrent de fortes
contributions en 1761.
Le prince d'Qft-Frife fut admis au collège des
princes en 1667 : il liège entre les princes d'A-
vefperg & Furitemberg, & aux aliemblées du
cercle de Weftphalie , fa place eft entré Naffau-
Dillenbourg & Meurs. Au relie , YOft-l'rife n’ell
encore qu’un fimple comté, & n’a pas encore
pu être érigée en comté princier, ni en principauté.
Elle paye par chaque mois romain lîx hommes
à cheval & trente fàntaffins ou 192 florins,
& la contribution pour l’entretien de la chambre
impériale elt de 160 écus d’empir^86 & demi kr,
par terme.
Sol.
Le terrein eft par-tout bas & uni : des digues
le défendent contre les flots de la mer. Ces di-
' gués , y compris celles qui bordent l’Ems jufqu’à
L e e r , ont 16 milles d’ OJl-Frife de longueur : on
ne compte point les petites digues qui fe trouvent
dans la partie fupérieure de l’Ems , & contre
lefquelles la mer n’ a que peu de Forces. On trouve
fur les côtes une terre extrêmement fertile.5 mais
elle a plus dé prairies & de pâturages que de cantons
labourés. L ’entretien du bétail y eft confi-
dérable 3 on nourrit des bêtes à cornes, des chevaux
& beaucoup de moutons, qui font d’une
grandeur particulière. Au printemps, une vache
y fournit de vingt à vingt-quatre pots de lait par
jour, & il arrivé fouvent qu’une des brebis porte
quatre agneaux. On fait auffi du beurre & du
fromage très-gras. Le centre de^ YOJl-Frife eft fa-
blonneux & marécageux.
États.
Cette province a des états compofés de la no-
bleffe , des villes & des payfans. Ces états ont
fait fuccèffivement avec la maifon régnante, depuis
le comte Edzard I I , diverfes tranfaétions,
lefquelles, jointes aux ordonnances impériales ,
fervent de bafe &- dé loix pour l’adminiltration
du pays. UOft-Frife jouit encore de beaucoup de
privilèges. Les états confentent aux impôts &
les lèvent ; ils adminiftrent les droits d’accifes qui
ont été fixés en 1750.
' Religion.
Les réformés compofent après les luthériens le
plus grand nombre des habitans. Les catholiques
ont, l’exercice privé de leur religion à Embden ,
à L e er, à Goëdens & à Lutzbourg5 les raenno-
nites à Embden, a L e er, à Norden & à Goë-
dén.So & il y a des frères moraves dans la ville de
Norden. On y trouve auffi des juifs.
Les habitans de YOfi - Frife s’adonnent beaucoup
au commerce & à la navigation. Ils exportent
dé grands chevaux ( dont la plupart vont à