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lui fuffit ; il lui faut encore de iquot donner?. Un
guaranis ne pouvoit erre le bienfaiteur ra de.fa
femme, ni de fes enfins; ni de: fes parens-, ni de
fes amis, ni de fes cofnpatriores; & 'aucun de
ceux-ci ne pouvoit être le lien. Son coeur ne
fentoif aucun bèfôin.Srl éroiffans vice*,.il étoit
auffi fins vertu: 11-n-’aimoit point v i l n'étott point
aimé. Un guaranisfpaffiôraië auroit: été le plus
malheureux ; & ' l'homme fans -paffion n’exifte ,
ni dans le fond d’un 'bois | ni «tans. Ta fociete ,
ni dans une cellule. Je ne conhois que l'amour,
oui s'irrite & s'accroît .par-la.gêne, qui pût .y ;
gagner. Mais icroira-t-on qu'il ne reliât rien aux
guaranis- du fentiment de leur liberté fauvage •
Mais négligetotout:ce qui précédé; 8e:ne pefez.
que Ie- peu dé lignes que je vais ajouter. Le guaranis
n'eut jamais que des 'idées: très - confufes
dé ce qu'il devoit aux foins-dej fes légillateurs,
& il en avoir vivementcontinuellement fend
le defpotifme. 11 fe perfuada fans peine , au moment
de leur expiilfion , qu'il feroit affranchi1, &
qu'il n'en feroit pas moins Jieureux. Toutei autorité
eft plus ou -moins odieufe , 8e c eil la raifon
pour laquelle -tous les’ maîtres , fans exception,
ne font que: des ingrats ». ;
1 Lorfqu'en 1768 des.toil&ons du Paraguay forti-
tent-des mains-des jéfuites., elles étoient arrivées
à un point de civihfation, le plus grand peut1 être .
où l'on puifle conduire les natipns nouvelles, & .
certainement fort fupérieur à tout ce qui exiftoit ;
dans le relie du- nouvel hémiiphère. On y obfer-
voit lesloix. Il y régnait une: police exaéle. Les
moeurs y:étoient pures, Uhèheare.ufe fraternité;
y umffoit les coeurs. Tous les arts de heçefhjte rj' -
letoient perfeétionnés, & l'en en connoiffait quelques
uns d'agréables, L'abondance y étoit tioi-
verfetle, & rien ne manquoitr dans les dépôts -
-publics. Le nombre des bêtes, à cornes s'y éle-
voit à fept cents foixante-neuf mille trois cents
cinquante - triais ; -celui des mulets ou des chevaux
, à quatre-vingt-quatorze mille neuf cents':
quatre-vingt-trois ; celui des moutons, à deux '
cents vingt-un mille cinq cents trente-fept_,
fans compter quelques - autres animaux domefli-
qües, -
Les pouvoirs, concentres jufqu alors- dans les
.mêmes jnains-, furent partagé- Un ch e f, auquel (
on dpnna trois lieuteqans, fut. chargé de gouverner
la contrée. On confia ce qui etoit du reffort
de la religionjà des moines de S. Dominique, de
S, François, 8c de la Merci, _ . , ,
C 'e il le feul changement qui ait été fait iuf-
qu'ici aux difpofitions anciennes. La cour de Madrid
a voulu examiner , fans doute , fi l’ordre
établi devoit être maintenu ou réformé. On cherche
à lui perfuader de retirer les guaranis d'une
région peu falubre fk trop peu fertile, pour en
eupler les bords inhabité^. de,Rio-Plata, depuis
uenos-Aires jqfqu'à l'Affomption. Si c.ë plan eil
adopté, & que les peuples tefufçnt de quitter
les-tombeaux de: leurs, pères, : ils feront réduits à
fe difperfer : s’ils fe prêtent aux vues de l'Ef-
pagne, ils ce fieront de former une nation-, Quoi
qu'il arrive , -le plus bel édifice qui ait été élevé
dans le nouveau-Monde, fera renverfé.
P A R L EM EN T . Voye\ le diélionnaire de
Jùrifprudence.
P a r l e m e n t . d'Angleterre. Voyei l’article A ü -
til-ÎLi 1:K R E.
P a r m e . Duché de. Parme ,& Plaifance ou-états
de l'Infant de Parme.,
Ces états, qui comprennent .environ 90 mille
géographiques quartés , furent cédés avec tous
les droits 8c diilriéts qui en dépendent, lors
dé la paix d'Àix-larChapelle 001748 , à Finfant
d’Efpagne, Dom Philippe, par la maifon d'Autriche
8e le Roi de Sardaigne-;:,8c il fut réglé dans
ce traité que ces états lui .ferviroient d'établiffe-
m.ent, 8c-pafferoient à fes.defcendans,mâles légitimes
; que fi l'infant mouroit fans f ils , ;ou que
lui-même pu quelqu'un déjfès deféendatis montât
fut ,1e - trône .d'Efpagqe , ces états .retou:-
neroient fous la domination ;de,,ceux q u i, juf.
■ qu'alors en avaient été maîtres-; c'eft-à-dire de
la maifon d'Autriche 8c du Roi de Sardaigne. C e
Roi'; en 1745, avoit obtenu de la maifon d'Autriche,
la partie du.yduché de Plaifance „qui ell
fitué fur le bord oecidqntal -de la Nura , ainfi'que
•nous l'avons remarqué à, l'article M il a n e z , , ,
■ Les duchés de Parme ■ & de .Plaifance.,B'ont
ramais été féparés. Du côté du nord - oueft „ ils
touchent, au Milanez ; vers le midi ils touchent
à a'état de Gênes; 8ç vers l'orient ■ à ceux de
Modene. Leur longueur de l’orient à l'occident
eft de 14 milles cpmmups d'Allemagne ; 8c leur
largeur du midi au nord de 11 milles.
Sol.
Le fol eft d’une fertilité extraordinaire, furtout
en oliviers, en greffes patates , en pommes-de
terre 8c en châtaignes. Les pâturages 8c les. bef-
tiaux y font excellens, principalement dans-les
-environs "de Plaifance ; parce que les prairies peuvent
y être .inondées à la faveur de quelques ruif-
feaux qui entraînent avec - eux une terre, graffe.
Mais le bon fromage, connu fous le nomdePat-
" mefan, ne fe fait plus dans ce pays, mais à Lodi,
dans le Milanez,, 8c daps les environs de Turin ,
de Bologne 8c dans quelques autres cantons. Il y
a.àSalfo des finîmes .fort importantes.
, Régime cccléftafiique.
Depuis 1784 le prin.ce a fait des Réformes im-
- portantes, dans Içs affaires ecçlpfiafliques. Il a dé-
I fendu fous des peines graves d'établir eu fynda-
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tions pieüfes des legs- qui paffent la vingtième
partie des poffeffions du tellateur, où qui excèdent
la valeur de 300 ééus de Parme. On a enjoint
à ceux qui veulent faire-des, voeux pour
1 * monaftique, de .renoncer à toute efpece d e .
droit de fucceifioh. Par Une ordonnance du 13
Janvier 1 7 6 / , tous les biens, ‘qui -<leS trains, des
laïcs avôient paffé en celles des1 eccléfi'altiques,
ont été fournis aux mêmes împôfitioHs qu ils,
, paÿoient lorfqu'ils étoient encore poffédes par dès
‘ laïcs. Dans’ la même année on établit un tribunal,
chargé de jùgeî les conteilations qui pour-
roiènt s’élever' ,à l'occaiion de ces deux ordonnances':
& on régla en même-tems, quèlesim-
pdfitionS mifes fur des biens ’, qui des laïcs avoient
paffé aux eccléfiaftïqùès , fié payeraient- depuis
l ’année 1561. En 1768,, les jéfuites furent chaffés'
de deux duchés ; en-1769’, lè'tribunal de l'inqui-:
fition fut aboli; 8c le foin de veiller en chef à.
la Confervâtion de la - f o i , confié aux eveques , ■
auxquels on promit l'affillance du bras feculier
dans les cas ou elle feroit néceffaire.
- Précis de L\hifiohe politique.
, Les villes dp Parme & dé Plaifance -ont été
. quelque tems foumifes à l'Empire romain ; mais
-à l'exemple des-autres, villes d'Italie, elles cherchèrent
à fe mettre en liberté; 8c fe prêtant aux
circonilances, elles,: embrafsèrent le parti de l’empereur
ou celui des papes. Plufîenrs familles s'én
, difputerent la fioüveraineté ; 8c enfin les ducs de;
Milan en relièrent maîtres. Au commencement;
du feizième iié çle, elles- furent pour un moment
fous la domnation françqife. Mais les François
ayant été-en iy a i chaués dé route l'Italie, les;
papes réunirent ces deux-villes à l'état ecclé-
fiaftique, Paul I I I , en 1 {45 dnveilit fon fils naturel
- Pierre—Aloïfe, Fgrnefe. des duchés dé ; Parme.
& de Plaifance, à titre de fiefs de l’égîife ; 8c
par là l'ancienne maifon de Farnefe, originaire
de la Tofcane , ! fut' élevée-à la dignité de prfnce.
'.Le duc Odoard engagea en 162.2. le duché.dé
Caftro 8c le comté de Ronciglione au mont-:
de-piété de Rome. Ses fucceffeurs ne dégagèrent-
point l’hypothèque';' 8c f é pape voulant que les
fiefs fuffent libérés de deùrs dettes, il les paya ,
8c en .prit poffeffion ; &' depuis cette époque il
appartient au'faint--fiège..: Le duc François maria
la fille de fon frère Odoard à Philippe V , ^ roi
d’Efpagne; de-là viennent lès prétentions de l’Ef-
pagne fur ces duchés. ïl s’eft élevé dans ce fiécle
diverfes eonteftations au fujet de leur poffeffion.
La quadruple alliance régla, en 17 17 , qu’ au défaut
des ducs de Tofcane 8c de Parme , ces pays
feroient donnés à Dom, Carlos, infant d'Efpagne;
8c qu’ à l’avenir, ces mêmes duchés pafferoient
pour, fiefs mafcuîips de l'Empire. Il eft vrai.que
non - feulement le pape , tuais le duc de Parme
voulurent que ces états fe regatdaffent comme
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fiefs du faint Srège. Le duc prétendît que rempe-
reur ni Tempire ne pouvoient y exercer les droits
du domaine direct, tant que la maifon deFarnefe
auroit des defeeridans mâles j mais en 1723,
la lettre dMnveftiture éventuelle qui fut expédie'e
par l'empereur en faveur de Dom Carlos j &
après la Imort d'Antoine /dernier duc de la maifon
de F'atnefe , arrivée en 1731 , comme il n'y avoit
point d'héritiers mâles, l'infant prit polTefiion des
duchés. Cependant les cliofes changèrent de -façe
peu de tems après ; car dans les préliminaires de
1735 , il fut arrêté, que Dom Carlps monteront
fur le trône des deux Siciles;. & que la ïouve-
raineté des duchés de Parme. & de Plaifance
pafleroit à l'empereur. ,La maifon d'Autriche en
refta e-n poffeflion jufqu'â l'année 1748. : à cette
époque, comme nous l'avons dit ci - deifus , ils
furent cédés à l'infant Dom Philippe par la paix
d'Aix-la-Chapelle ; & ce prince eut pour fuccef-
1 feur en 1765 Ferdinand premier,, fon fils unique,
aujourd'hui régnant. Le pape Clément X I I I , dans
un fcref donné, en, 1,760 \ appella, ces pays fort
. duché } mais on fait ,de quelle manière la maifon
de Bourbon répondit .à. ce bref^, .,
■ m Les1 parties principales de cet état font :
1. Le duché 'dé Parme,.
1, Le duché de Plaifance.
3. Le V a l , d iT a ro , autrement l’état de Landi.
Il eft fur les confins de l ’état de G ênes} dans
l’Appennin.
4. L'état de.Pallavicin y au bord du Pô.
Le duché de Guaftalle appartient auffi à l'infant
de Panne.
Les ducs d,e Guaftalle tiroierit leur origine de la
maifon de Mantoue. François I I 3 marquis de Man-
..toue, donna la yille de Guaftalle & fon diftriét à fon
fils cadet Ferdinand, dont le .neveu Ferdinand I I ,
fut le preftiicr qui prit le nom de prince de
Guaftalle. Ferdinand III mourut en 16 7 8 ,'fans
héritiers mâles ; il IaiftTa deux filles 3 dont l'aînée ,
Anne-Ifabelle 3 époufa Charles IV , duc de Man-
toue j & la plus jeune, 'Marie - Viétoire , Vincent
Gonzague, neveu de Ferdinand II. Celui-
ci fit fes efforts pour fuccéder à Ferdinand III
dans le duché de Guaftalle j il en obtint i'invef-
titurè de l'empereur ; il s'en mit en poffeffion en
1692 : il mourut en *703. Son fils aîné & fuc-
ceffeur 3 Antoine - Ferdinand y obtint en 1708
pour héritage les principautés de Sabionetta 8c'
de Bozzolo. Son frere Jofeph-Marie lui fuccéda y
& mourut en 1746. A cette époque,, Marie-
Therefe* reine de Fîongrïe 8c de Bohême, s'empara
de ce dpché , & le céda en 1748 â l'infant
Dom Philippe. Le duché de Guaftalle a environ
trois mille communs d'Allemagne en longueur 9 ! fur un demi ci* largeur*