
jo ans, on a vécu lés trois quarts de fa v ie ,
puifqu’on n’a plus que i '6 à 17 ans à efpérer. Mais
ces vérités phyfîques fi mortifiantes en elles-mêmes
, dit M. de BufFon, peuvent fe compenfer
par des confîdérations m o ra le su n homme doit
regarder comme nuiles les quinze premières années
de Fa vie $ tout ce qui lui eft arrivé, tout ce
qui s’eft pnffé^dans ce long intervalle de temps,
eft effacé de Fa mémoire , ou du moins a fi peu
de rapport avec les objets '& 'les choFes qui l’ont
occupé depuis, qu’il ne s’y intéreffe en aucune
façon : ce n’eft pas le même fouvènir d’ idées, ni
même la même vie; nous ne commençons à vivre
moralement que quand nous commençons à 'o r donner
nos penfées, à les tourner vers un certain
avenir, à prendre une certaine confiftance , un
état-relatif à ce que nous devons être dans la Fuite.
En confidéraht la durée de la vie Fous ce point-
de vue , qui eft le plus réel', nous trouverons
dans la table qu’ à l’âge de z j ans on rFa vécu que
le,quart de Fà vie ; qu’ à l’âge dé 38 ans on n’a
vécu que la moicié , & que ce n’eft qu’ à l’âge de
56 ans q.u’on. a véc tries trois quarts de Fa vie.
M. deParcteux ,■ dans fonEjfaijùrles probabilités
de la vie humaine } & dans Le. Fupplémenr qu’il a
publié quelques années après, a donné des tables
pareilles. Mais Fes tables & celles de meilleurs
Kerfoboom , Hallëy , Grausit, SimpFon ne Fuffi-
Fent pas pour réFoudre 4a queilion , parce qu’on
n’a point encore eu de dénombrement bien complet
, 6c , tête par tê te , des habitons d’ une province
ou d’une ville , ni de regtftres où l’âge des
morts foit marqué avec exactitude. C e travail
Feroit digne de [attention & d u zèle des curés
jntelligeos qui ont la facilité êfe le loifir nécef-
Faires pour de Femblables opérations. C e Font les
Feuls qui ne foient point FuFpeCts aux peuples en
fai faut un dénombrement ; tout autre calculateur
[’inquiète, & on le trompe. Cependant ces tables
de mortalité Feraient bien utiles à la fociété.,
pour juger des progrès de i’efpèee humaine, des
influences du climat, des Fai'Fons , des alimens ',
enfin de tout ce qui elt favorable ou nuifible à
l ’humanité. „
On a reconnu en Angleterre, par des obFer-
vations exactes, que de cent perFonnes nées le
meme jour ou la même Femaine , il en meurt
trente-fix jufq.u’ à l’âge' de fix ans , & qu’ ainfi il
en refie Feulement 64 à cette époque.
Des 64 jufqu’ à 16 ans, il en meurt 2 4 , & il
n’en reîle que 40.
Des 4.0 jufqu’ à 26 ans, il en meurt 1 4 , & il n’ en
reite que 16:
Des 16 juFqu’ à 3 6 ans, il en meurt 10, J&||’ n’en
relie que 16.
Des 16 jufqu’ à 4 6 , il en meurt 6 , & il n’en
relie que dix.
Des dix jiïFqu’à / jé ans, il en meurt 4 , & il
n’ en reîle que
Des 6 jufqifà 66 ans, il en en meurt 3 , & S
n’en reîle que 3.
Des 3 jufqu’à 76 ans , il en meurt 1 , & il
n’en relie qu’un.
Et cette Feule perfonne ne paffe guère 80 ou
cent ans. Vcye^ l’article P o p u l a t i o n .
M U LH A U S E N , ville impériale d’Allemagne,
au cercle de baflê-Saxe : elle ell fituée dans lu
Thtrringe & arroFée par la rivrère d’ Unfirut.
On ignore l’époque de Fa Fondation : on ne là
connoît, non plus que Fan territoire , que depuis
l ’onzième fiècle. Henri le lion, duc de Saxe & de
Bavière, la réduifit en cendres en 1180. Conrad
, empereur d’Allemagne , lui accorda des privilèges
en 12J1 , & lui promit de ne jamais l’aliéner.
L’empereur 'Guillaume lui donna de pa^
reilles affuranc« s en i 2 j j , & cependant l’empereur
Rodolphe l’engagea en 1278 à Albert, margrave
de Mifnie, quoique la ville foutienne dé
Ion côté, que cette aliénation n’ait jamais eu-Fon
entière exécution. Quoi qu’il en Foit, cette ville
fut mife a u^ b an en 1334 parle tribunal provincial
d e là ihuringej des-incendies la dévoilèrent
eh 1422 & 1487 j elle fouffrit beaucoup durant
les brouilleries des empereurs avec les papes, &
elle fut toujours fidtlle aux empereurs.. Enfuite
elle Fe vit expofee à la tyrannie des landgraves,
des avoués & des préfets d’Al face. Enfin , craignant
pour Fa liberté , elle s’ allia avec Berne &
Soleure en 1466, & avec Bâle en 1 je 6 . En vertu
de cette -alliance avec le corps helvétique, elle a
toujours joui de l’avantage de la neutralité & de
la paix an milieu des guerres perpétuelles de l’A llemagne.
En 1733 l’empereur 3 mécontent de cette v ille ,
envoya des troupes de Téleâeur & du duc de
Brunfwkk, qui y vécurent à diferétion. C e fut de
l’empereur Louis qu’elle acquit, en 1332 & 47^
la charge de p-révôt impérial, qu’elle fait exercer
dans la ville & dans l’étendue de Fon territoire.
Elle occupe la neuvième place aux diètes Fur le
banc du Rhin parmi les villes d’Empire, & la
troifième aux affemblées du cercle de la. bafïe-
Saxe dans le même collège. Sa taxe matriculaire,
pour un mois romain, eft fixée à 160 florins, &
îon contingent pour l ’entretien de la chambre à
13 j rixdales •& 23 kr. Son territoire eft de vingt
villages,
J M U N S T E R , évêché fouverain d’Allemagne,
j au cercle de W'eflphalte.
Il eli born é au couchant par les Provinces*
Unies, & notamment pat le comté de Zutphen
& les provinces d’Overyffel & Groningue, & pat-
le comté de Benthdm j au feptentrion „ par la
principauté d’Oil- Frife , le comté d’Oldenbourg
& le bailliage de Wiîdeshaufen, qui dépend de
| î’ éleciorat de Hanoyre ; àu levant, par le comté
1 de Di'ephok, F évêché dQîaabxuck ^ &: les corntés
de Teklenboùrg, Lingen & Ravensberg j au
midi, par une-petite partie, du.duché de Weîl-
n h a l i e [ e comté: de la. Marck,. le comté de
Recklioghaufen qui appartient à Cologne, & le
duché de Çlèves. G ’ell le plus grand évêché
compris dans le cercle de Wéllphalie;
Sol.
Le pays, eft généralement- plat & uni», à l’exception
cte quelques hauteurs, que l’oh rencontre
ç-à Ite là. O® dit qu’il, contient' 'loo- milles',.
dont près:des.deux tiôrsj Font des landes-: ces laiv-
des Fervent aux pâturages; IL y> a-des dillriéfcs très-
fertiles.
Population+
Outre, la capitale , cet. év.êché renferme douze-
villes, qui affi.ite.pt aux. aCejnbiéès. provinciales:,,
tlou^e autres, villes.. U. douze bourgs appelles,,
fuivant l’ ancienne., dénommafen., Wieichbilde, &z
dans le langage-, du pays ,. W'ighlde ; ils. n’ohr;
point de jurifdiélion mun cipale : on évalue la po-
• p.ulation. à, 3 jq,oqqrames; Losp états provinciaux
font compofés du clergé*,, de la; noblefFe ,, & des
douze villes dont nous parlions tout- à-J'heure. Les
états Ce tiennent ordinairement à Munller.
Religion.
Le luthéianifme eut dans Fes commencemens
beaucoup de fedateurs en Weftphalie ; mais cette
communion y fut opprimée , & l’exercice public
qui avoit été accordé dans le diftridl d’Embfland,
fut aboli en 1613 & 1614. Plufieurs gentilshommes
néanmoins fuivent,aujourd’hui la religion luthérienne
eu la prétendue réformée,,8c: l’une.8è
l’autre ont des églifes publiques à Wêerdt.- Du-
relie , tous les habitans profeflept-là religiomcai--
tholique romaine.
Précis de l'hifioire politique. \
Charlemagne nomma en 802 Ludgier f ftifonr.,-
premier évêque de Minicgernford : ce nom fut*
dans la Fuite changé en celui de Munfier. L ’évêque
Lôuis I affranchit cet évêché de l’avocatie
des comtes de Tecklenbourg ; Herman II qui régna
dans le douzième fiècle, fut élevé à la dignité
de prince de l’Empire par l'empereur Otton IV.
L ’évêque Otton de la maifon de Bentheim pa-
roît avoir été le premier évêque élu par Fon cha'
p :tr^ , & du eonfenrement de l’empereur Frédéric
II. L’évêque Louis I I , landgrave de Heffe ,
eft le premier qui ait été confirmé par h pape..
Chriftophe-Bernard , baron de Galan , mort en
1678 , fut remuant & guerrier. Clément Augulle ,
duc de Bavière & éleéleur de Cologne , fut le
62e é.v.êque de Munfier j il eut pour FucceîFeur
Maximilien Frédéric, né comte de Koenigfeck.
Rothcnfels, élu en 1763.
Prérogatives de l'évêché.
L ’évêque eft prince dé l’Empire, & z voix &
Féance àdà diète y ilai terne: avec l’ évêque de L iè ge,
dé'manière cependant que celui d’OTnabruck
e-ll toujours placé entre deux-. Son contingent, eft
de 3 a hommes d’infanterie & r iS de cavalerie ,
ou de 832 florins'par mois, & fa taxe ma trie 1*-
lâire pour l’entretien- dé là-c-hamBrerimpérialè eft
de 4.34 écus- d’empire-, 17 & demi kr: par terme.
L’ évêque- eft-prince • convoquant- &--d/reéleur du
cercle. Il eft fùflfagant de l’àrchevêché dé Co-
; lôg-ne: Le* chapitre ell compofé- dé 40. chanoines
; qui doivent faire" preuve d’ancienne-ncrblèfFè 5 âs
■ 1-ôn ptonrène* tous les ans'une fois,, au Fon du tam-
; bour, les- armes du-dernier chanoine-, peintes Fur
| une banière,, afin.qiie. chacun pu jiFe des. ex ami ner.
' Les domaines dé- l’évêché àe.Munfier font plus
: confidérablès, que-ceux d’OFnabrLick:.
A n e i e n e m e n t o n d i v i f o i t l ’ e v ê c h é en m é r id io n a l
; o u é v ê c h é h a u t ' , & F e p t e n t r io n a l o u é v ê c h é b a s .
i A u j o u r d ’ h u i i l e l l 'p a r t a g é - e n q u a t r e q u a r t i e r s .
Revenus 3 dettes-, troupes.
■ On dit que les revenus annuels montent à
360,000 rixdales 5 que les dettes du pays, pour
lefquelles les états ont répondu, forment encore
un objet de ,2 millions. Le prince-évêque entretient
a é h i e l i e m e n t quatre régimens d’ infanterie ,
un de cavalerie, une garde à cheval & quelques
compagnies d’artillerie.
M u n st er - S. C orn elys ou S. C ornelys-
!MuN«TE5i«,vàbbaye princière d’Allemagne.
Le'terrire-ke de l’abbaye de S. Cornelys ou Cor-
neJii'-Màsfièr'eil entouré par les duchés de Berg
'Srd eéEimb énrg, & par le territoire de la ville
Chapelle.
\ Ba-fondation d e c e t t e a b b a y e r em o n t e a u r em s 5d e s em p e r e u r s C a r l o v in g i e n s . A la d i è t e d e l’Em-
■ pire, l a p[ace d e l ’ a b b é efi Fur l e b a n c d u R h in
e n t r e le s a b b é s d e S a in t - G e o r g e & d e Saint-E.m-
m e r a n j & a u x a f f em b l é e s d u c e r c l e d e W e f t p h a l
ie , il fe t r o u v e fu r le b a n c d e s p r i n c e s , & a
v o i x & F é a n c e , e n t r e V V e r d e n & E f f e n . L a t a x e
m a t r i c u la i r e d e l ’ a b b a y e e f t d e 1 2 f a n t a f i în s o u
48 f lo r in s p a r m o i s , & i l p a y e p o u r l ’ e n t r e t i e n d e
la c h a m b r e im p é r i a l e 1 2 6 r ix d a le s 2 1 k r . p a r t e r m
e . L e p a p e a d ju g e a e n 1 7 j 8 à l ’ a r c h e v ê q u e d e
C o l o g n e l a ju r i f d i é t io n f p i r i t u e l l e Fur c e t t e a b b
a y e , l a q u e l l e d ’ a i lle u r s e f t f o u s l a p r o t e é l io n d e s
d u c s d e J u l i e r s .
Munster ( traité d e ) j il Fe trouve à l’article
T r a i t é , & nous avons fait à l’article W est-
phalie des obfervations générales Fur ce traité.