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P A D E R B O R N p ié v ê c h é ou état fouverain
cT Allemagne au cercle de Weftphalie : il confine
vers le levant à là He fle , 8c à l'abbaye de Cor-
vey ; il eft féparé par .le. Vefer de la -principauté
de Calenberg ; vers le couchant , il touche au
comté de Rietberg 8c de la Lippe , 8c au duché
de Weftphalie 3 vers le'ftrd, atTTn emë duche^Sé
au comté, de Waldeç^. î §c vers'4e feptentrion ,
àa' comté 'de la Lippe.- Sa ^plus;'%-gr^d|V‘^ n 4pe
du levant au couchant èft’ d’environ onze milles,,
& du feptentrion au midi d’à-peu près neuf, û
Sol. J
La plus grande partie de fon fol eft très fertile ;
on y entretient fur-tout beaucoup de bétail.
Population actuelle
Dans tout Isévêché on trouve vingt-trois villes;
& trois bourgs. Les états provinciaux font com-
pofés des chanoines de la cathédrale', de la no-
blefie 8c des villes. Les trois âbbés'mitres d’Ab-
dinghof, Marienmünfter 8c Haudelhaufen-, appar-
tenoiept autrefois avec celui de Holmershauferi
à la première claffe, mais ils i>nt perdu depuis
long-tems leur droit de féance & de fuffrage. \
Religion.
La religion dominante eft la catholique ; -mais
on y trouve des terres nobles dont les hab&ans pro
feflent le luthéranifme particulièrement vëfs les
frontières des comtés de Waldeck 8c de la Lippe.
Il y a en tout quatrevingt-quinze paroilfes.
Précis de fon h ijtoire.
L ’évêché 3e Paderbom fut fondé par Charlemagne
vers. la, fin du huitième liècle, & l’églife
cathédrale fut confacrée par le pape Léon III
en 799. Le premier évêque s’appelloit Hatumar,
& fon fucceffeur Badurad. Tous les deux ont été
canonifés.
Prérogatives & contributions.
L'évêque eft prince de l’Empire & il liège à la
diète entre les évêques de Hildesheim 8c de Frey-.
lingue. Sa taxe matriculaire eft de 18 cavaliers
-de fantalfins , ou de 3 f i florins par mois. II
.paye pour l’entretien de la chambre impériale 162
xixdalers 29 kr. par chaque tenue. Il eft fuffragant
de T 'archevêque de Mayence. I l eft le premier
parmi lés états du cercle de Weftphalie. Le cha-
pitre cathédral eft covnpofé de 24 chanoines ca-
pitulaires-dc domiciliaires. Il contient d’ailleurs 24
bénéficiers-8c 4 chantres.
Offices.
Les offices héréditaires de l’évêché font exercés
par lesfamille.s fu.iyantes: celui de maréchal, par
les Spiegel 8c Peckelsheim , celui de fénéchâl ou
maître d’hôtel, par les Stap.el 3 celui d’échanfon ,
par les Spiegel de Defenberg 3 celui de chambel-
- lan , par les Schilder 3 celui de grand-maître, par
un comte de Haxthaufen ," 8c celui de maître de
cuifine , par les Weftphalen.
Collège d*adminijîrati'on.
Les collèges fupérieurs font le vicariat général,
le confêil privé , la chancellerie de régence, la
chambre-des finances, l’officialité & le confeil
iaulique. La juftice de la v ille, ainfi que le goge-
Iricht dépendent également de révêquè- Les bail-
•liag'és1, font- àdpniniftrés par des baillifs appelles
drofi } 8c lé-bailliage de Dringinberg a cette prérogative
.»-que fon baillif eft appelle baillif provincial
» ' •
Impôts•
La taille (impie rapporte $436 écüs. d’empire;
on lahaüffe 8c onia baiffe : quelquefois on en exige
-.jûfqu’à douze.
Troupes.
En tems de paix on entretient neuf compagnies
de troupes réglées, qui font en garni fon à Pader-
born9 fous les ordres communs de l’évêque 8c du
chapitre.
Dlvifon.
L’ évêché eft divifé en deux parties , par de
hautes montagnes qu’ on appelle Egge : l’une de
de ces parties eft nommée le dijtrici de Voiyald,
& le fécond Obervald.
L ’évêché 8c les comtes de la Lippe pofsedent
par indivis quelques bailliages.. Ils font adrrçi-
niftrés par une régence que nomment en commun
les deux poffeffeurs 3 elle tient fes féances au châ-
tau de Schwalenberge. Voye^ l’ article W e s t ph a -,
l i e .
PA IR DE F R A N C E , Voyt[ le Dictionnaire
de Jurifprudence.
p a 1
P A IR D * A N G L E T E R R E ', C h a m b r e des
pairs d’A ngleterre, l’article A ngleterre.
,
P A IX , c’ eft la tranquillité" dont une fociétë
politique jou it, foit au dedans, par le bon .ordre
qui règne entre fes membres , foit au dehors, par |
la bonne intelligence dans laquelle elle vit avec
les autres „peuples.
Durant la paix chacun jouît tranquillement de fes
droits ; on lès: difeute par la rai fon , s’ils font
çonteftés. Hobbes a ofé dire que la guerre eft l’état
naturel de l ’homme 3 mais l’état naturel de l’homme
, étant celui auquel il ëft deftiné & appelle par
fa.natiîre , il faut dire plutôt que la paix eft Ion-
état naturel 5 car il eft d’un être raisonnable de
terminer fes différends par la voie de la raifon: c’eft
le propre des bêtes de les vuider par la force :
nam içiim fint duo généra decertandi unum per d if
çeptationem, alterum per vzm j cumque illud proprium
f i t fiominis ; hoc belluarum 3 eonfugiendum efi adpof
tenus-, f i uti nonlicet fuperiore. Cicero de offic. lib. I.
Cap. II.
C e que nous avons dit des effets de la guerre ,
voyez guerre9 montré affez combien elle eft funëfte.
Il eft trille pour l’humanité j, que la dépravation
des hommes .la rende fi fouvent inévitable. ' '
L’obligation de cultiver la paix., eft facréepour
le fouverain : il doit ce foin à fon peuple , fur qui
la..guerre attire une foule de maux 5 & i l le doit
de la manière la - plus étroite & la plus, indif-
penfableI puifque l’empire ne lui eft confié que
pour le falut & l’avantage de la nation.
Le fouverain ne doit pas feulement s’abftenir de
la troubler lui:même ; il doit la procurer autant-que
cela dépend, de lui il doit engager les .autres à ne
pasTarompre fans néceflité ,. il doit leur infpirer
Famour. de la juftice-, de l’ équité , „de la tranquib
litépublique • c’ eft l’ un; des pl us fa! utaires offices
qu’il puiffe rendre aux .nations & à l’univers en-r
tier. Quel beau rôle que celui de pacificateur !
Si un grand prince en connoiffoit bien les avantages
ijt-s’il fe repiéfentoit la gloire fi. pure & fi
éclatante dont .ce précieux' caiaélère peut le-faire
jouir , la reconnoifTance;, l ’amoUr 3 la vénération ,
la. confiance dès peiipl-es -j. s’ il, favoit combien il
eft doux, de régner fur îles .coeurs , il voudroit être
'•ainfi le bienfaiteur :, l’ami & le pere du genre
humain : il y trou.veroit mille fois plus de charmes
que dans lès conquêtes les.plus brillantes. Augufte
fermant le ternple^de Janus., donnant la paix à
l ’univers -s terminant les fdifférends des rois ôr.des
peuples, paraît le plus grand';des mortels 8c fi
l ’humanité; .& non la;politique.-liii. eut infpiré ceis
oeuvres , il ferait préfqu’tin‘?Dieu; fur la terre.,e n
Maisv ces .perfurbatëurs déela paix- publique;,-
ces fléaux d e la terre , qui- dévorés dambition,
ou excités par un caractère orgueilleux & féroce
prennent les-.armes fans juftice 8c fans raifon, fe
P A I 4P j
jouent du repos des hommes 8c du fang de leurs
fujets ; ces héros, prefque déifiés par la forte adJ
miration .du vulgaire , font les cruels ennemis du
genre humain , 8c il devroient être traités comme
tels. L ’ expérience apprend affez combien la guerre
caufe de maux, meme aux peuples qui n’y font
point impliqués : elle trouble le commerce ; elle
détruit la fubfiftance des hommes; elle fait h au fier
le prix des chofes les plus nécefiaires^*, elle répand
de juftes allarmes, Sc oblige toutes les nations à fé
mettre fur leurs gardes> à fe tenir armées. Quiconque
rompt la paix fansfujet, nuit donc aux nations*
qui ne font pas l’objet de fes armes , 8c il attaque
efientiellement le bonheur 8c la fureté d^ tous les
peuples de la terre ,- par l’exemple pernicieux
qu’il donne : il les'autorife à fe réunir pour le réprimer,
pour le châtier 8c pour lui ôter une puif-
fance dont il abufe. Quels maux ne fait-il pas à fa
propre nation, dont il prodigue indignement le
fang, pour afloüvir fes pafiions déréglées , 8c qu’ il
expofe fans néceflité au reflentiment d ’une foule
d’ennemis ? Un miniftre fameux du dernier fiècle
n’a mérité que l ’indignation de fa nation qu’ il
éntraînoit dans des guerres continuelles , fans juf-
ticé ou fans nécefiitc. Si par fes talens , par fon
travail infatigable, il lui procura des fuccès bril-
lans, il lui attira, au moins poui* un tems, la haine de
l ’Europe entière. Durant là guerre on né formé
point d’étabiifiemens'utiles, dans une nation ,, cri
ne réforme rien s 8c- on fe’ met, p’av le défordrè
dès finances dans l’impofiibilité d’avoir une bonne
adminiftratiôn. Un miniftre célèbre a développé
cette cbnfidéràticin 3 8c comme elle eft tirée de
l’intérêt perfcnnel , elle produit toujours plus
d’ effets que .les remontrances tirées du droit nà--
turel , ou du droit politique.
L ’amour, de la paix doit empêcher également 84
de commencer la guerre fans, néceflité-, 8z de
la continuer lorfque cette néceflité ne. fubfifte
plus., i
Quand un fouverain a e'té réduit à prendre
les armes pour un fujét jufte 8c .important , il
peut; pouffer les opérations de la guerre L jitf^u’à
ce qu’il èn ait attémt le'but légitime, qui eft
d’obtenir- jüftice-8c fureté.
Si la caufe eft.douteufe , le jufte but de la
guerre ne peut être que d’amener l’ennemi à une
tmnfaélipn équitable ; & par co.nféq.uent elle ne
peut être continuée que jufques-ià. Des que l’en-
netni offre ou accepte cette tranfaélion , il faut
pofer les armés.
Mais'fi l’on a un ennemi, perfide , il ferbit imprudent
dë fe fier à fa parôIe'8c-à fesTérmens. On
péùt- frès-juftement, 8c la prudence le demande ,
profiter d’une; guérrè - hèureufë , ■ 8c pouffer Tes
avantages , ;jufqu’à ce rqu’on ait domptéune puii-
fanêe exceflive 8c dangereufe , ou réduit cet ennemi
à donner des furetés pour l’avenir.