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.des fcots ou des écoffois , des fîciliens, des viïï-
goths , la lo i Gombette.
L a '0/ Gombette étoit dans l’ancien royaume de
Bourgogne ce qu’étoit la lo i Salique parmi les
francs : elle fut ainfi appeliée de Gombaut 3 mot
abrégé de Gondebaut, roi de Bourgogne. C ’eft
en effet Gondebaut qui la porta au commencement
du fixième fîècle ; elle fut exécutée dans la
Bourgogne , devenue province de France, & maintenue
par les rois françois qui y commandèrent,
comme les lo ix romaines fubfiftèrent dans le pays
où les rois vifîgots avoient régné , & dont ils fu
rent chaffês.
Les loix Ripuaires dùrent leur origine; comme
plufieurs le penfent, à Théodoric, fils de Clovis j
le nom de Ripuaires a été donné à ces peuples
qui habitoient entre le R h in , la Mofelle & la
Meufe , & fur les bords de ces fleuves. Quelques
auteurs croient que les ripuaires font les anciens
francs, ainfi nommés, parce qu’ils habitoient les
rivages du Sol & de Main. D ’autres difent enfin
qu’on appelloit ainfi les peuples qui habitoient
en-deçà du Rhin , de l’Efcaut & de la Meufe.
Aucun peuple n’a été aufli renommé par fes lo ix
que les lombards, qui fondèrent en Italie une
uiflante monarchie que Charlemagne détruifît.
es lo ix lombardes étoient équitables, claires &
précifes, & elles furent fidèlement exécutées par
les rois & par les fujets. C ’ eft Rotherîc, roi des
lombards, Arien, prince jufte , d’une prudence
confommée & d’une valeur extraordinaire, qui le
premier donna des lo i x écrites aux lombards. Ses
fucceffeurs l’ imitèrent, & de leurs édits fe forma
infenfîblement pn volume qu’on appella les lo ix
lombardes. Les droits des fiefs en Italie prirent
naiffance dans pes Ip ix que quelques villes de cette
belle région, & principalement le royaume de
Nap le s , fui vent encore aujourd’hui préférablement
aux lo ix romaines : op en a même inféré
quelques-unes dans le droit canonique. C ’eft vers
la fin du quinzième fîècle que le droit féodal des
lombards s’introduifït en Allemagne} & depuis
ce temps-là il a jété regardé, dans îe porps germanique,
comme un droit coutumier pour les
fiefs.
A proprement parler, il n’y avoit plus de lo ix
en France : on ne fuivoit que des ufagês établis
par Fanarchie , fur la fin de la fécondé race dé
nos • rois & au commencement de la troifième ,
lorsqu’on recommença à étudier le droit romain?
mais ce ne fut pas le droit contenu dans le code
Théodofièn , q u i, avant le temps des défordres ,
étoit appelle U droit romain dans les Gaules &
dans les Efpagnes. Il n’étoit déjà plus connu que
de quelques favans, & il demeura dans l’oubli
jufqu’au commencement du feizième fîècle. On
•l’imprima fur trois manufcrits trouvés en Allemagne.
Cette édition eft celle de Charlemagne,
©u, pour mieux dire, celle d’Alaric. On a riouvé
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depuis une partie de ce code, tel queThéodofe
l ’avoit fut.
Le droit romain qu’ on commença à étudier au
temps dont je parle, que l’on étudie encore aujourd’hui
en France, & fur lequel on prend des
degrés dans les univerfités pour entrer au barreau,
ou pour être reçu dans les offices de judicature , eft
le droit de Juftinien, qui jufaucs-là avoit été peu
connu en occident : c a r , dans le temps que cet
empereur le fit publier, il n’étoit obfervé , que
dans les deux provinces de l ’Europe qui lui obéif-
foient paifîblement, la Grèce & la plus grande
partie de l’Illyrie , & dans la partie de l’ Italie où
les romains fe maintenoient encore par les armes.
Cette partie eft ce qu’on appelle aujourd'hui la
Romagne , avec le relie des terres de l’églife , le
royaume de Naples & la Sicile.
Voye^ les articles A r i s t o c r a t i e , D é m o c
r a t i e 3 M o n a r c h ie , L èse - m a j e s t é , &
tous les articles qui ont rapport aux défenfes 84
au*|prohibitions ufitées dans les états.
LOMBARDIE. V o y e 1 les articles P ié m o n t^
M i l a n e z & V e n is e .
LOM M ERSUM , état d’Allemagne. Voye%
l’ article K e r p e n .
LORE. V o y e [ l’ article H o h n s t e in .
L O R R A IN E , province de France. Voye%
dans le di&ionnaire de Géographie, l’époque de
fa réunion à la couronne.
LOTERIE . Voye^ le dictionnaire de Finances*
LO U IS IAN E , contrée de l’Amérique Septentrionale
, entre la Floride & le nouveau fjEçsS.
que ; fa pofition n’a jamais été déterminée d’une
manière bien fixe : ©n verra dans le cours de çet
article, que d’après l’étendue qu’on lui aflignoit>
il y a cinquante ans, une partie de ce pays Te
trouve compris aujourd’hui dans l’efpace afligné
aux Etats-Unis, par le tnité de paix avec l'Angleterre
: cette remarque géne'rale fuffit i c i , & le
leéteur peut faire les rapprochemens en comparant
l’ancienne carte de la Louijiane , & la carte
aCtuelle des républiques américaines.
Nous donnerons quelque étendue à cet article^
il a un rapport immédiat avec ce déplorable
Jyftême qui a produit en France des effets fi extraordinaires
& fi fâcheux.
La Louifiane , que les efpagnols comprenoient
autrefois dans la Floride, relia long-temps incon-*
nue aux habitans du Canada. C e ne fut qu’en-
i6é>o qu’ils en foupçonnèrent l’exiflence. Avertis
à cetçe époque, par les fauvages, qu’ il y avait i
l’occident de la colonie un grand fleuve qui ne
Çouloit ni â f eft , ni au nord , ils en conclurent
qu’il devoit fe rendre au golfe du Mexique , s’il
couloit au fuel ? ou dans l’océan pacifique , s’il fe
déçhargeoit à l’oueft. Le foin d’édaircir ces faits
importàns fut confié, en 1.673', à Joliet, habitant
de Québec, homme très-intelligent, 8c au
jéfuite. Marquette , dont les moeurs douces ÔC
compatiffant.es étoient généralement chéries^
Aufli-tôt
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Aiiffi-tôt c'és deux h'omtnes, également dé fin-
térèfîes, également aCtifs, également paflionnés
pour leur patrie, partent enfémble du lac Michigan,
entrent dans la rivière des Renards qui s’y
décharge, la remontent jùfques vers fa fource,
malgré les côurans qui en rendent la navigation
difficile. Après quelques jours de marche, ils fe
rembarquent fur le Ouifconfing, & navigant toujours
à l ’oueft, il fe trouvent fur le Mifllflipi,
qu’ils deefendent jufqu’aüx Akanfàs > vers les trois
degrés de latitude. Leur zèle les pouffoit plus
loin; mais ils mànquoiênt de fübfiftances; mais
ils fe trouvoient dans des régions inconnues ; mais
ils n’âvoient que trois ou quatre hommes avec eux ;
mais l’objet de lèiir voyage étoit rempli, puif-
qu’ils avoiènt découvert le fleuve qu’on cher-
ch o it, & qu’ils étoient affurés de fa direction.
Ces confïdératioris les déterminèrent à reprendre
la route du Canada à travers le pays des illinois,
peuplade affez nombreufe & très-difpoféè â s’ allier
avec leur nation. Sans rien cacher, fans rien exagérer
p ils communiquèrent au chef de la colonie
les lumières acquîtes,
La Nouvelle-France comptoit alors au nombre
de fes habitans , un normand nommé Lafale,
poffédé de la double paflîon de faire une grande
Fortune, & de parvenir à une réputation brillante.
C e perfonriàge avoit acquis dans la fociété
des jéfuites, où il avoit pâffé fà jeuneffe, l’aéli-
y ité , l’enthoufiafme,. le courage d’efprit & de
coe ur, que ce corps célèbre favoit fi bien infpîrer
aux âmes ardentes dont il aimoit à fe recruter.
Lafale , prêt à faifir toutes les occafions de fe
fignaler , impatient de lès faire naître, audacieux
& entreprenant , voit enfin dans la découverte qui
vient d’être fa ite , une vàlle carrière ouverte à
fon ambition & à fon génie. De concert avec
Frontenac/gouverneur du Canada , il s’embarque
pour l’Europe, fe prefente.à là cour de Ver failles,
s ’y fait écouter, prêfqùe admirer dans un temps
où la paffion dès grandes choies échauffoit à la
fois le monarque & la nation. II en revient comblé
de faveurs, & avec l’ordre d’achever ce qu’on
avoit fi heurèufement commencé.
* C ’étoit un beau projet. Pour en rendre l’exécution
utile & folide, il falloit, par des fbrts placés
de diffince en diftance , s’àflurer dès contrées
qui féparoient le MifTiflipi dés établiffemeris François
; il falloit gagner l’affeélion des peuplades
errantes ou fédehtairès dans ce vafte éfpace. Ces
opérations, lentes de léur nature, furent encore
retardées par des accidëhs inattendus , par là malveillance
des iroqüois, par lès émeutes répétées-
des foldats , que le dêfpo'tîfme & l’inqUiétudè de
leur chef aigriffoient contînüëllèmcht. Aufli Lafale
, qui avoir cornnfehcé fes préparatifs au mois
de feptémbre 1678, ne putril naviguer que ie’z
février 16 11 fur le ’grand fleuvè qui fixoitTes voeux
& Tes efpérances. Le 9 avril, il :en reconriut l’em -
bouchute Jqui-, comme on l’avoir prévu 3 fe trouva
CEcon* polit. & diplomatique. Tome i l J.
L CPU
dans le golfe du Méxique ; & il étoit de retour à
Québec au printemps de l’année fuivante.
Il part auffi-tôt pour aller pr'opofer en France la
découverte du Mifliffipi par mer, & l’établiffe-
ment d’une grande colonie fur les fertiles rivées
qu’arrofe ce fleuve. La cour fe rend à fon éloquence
ou à fes raifons. On lui donne quatre petits
bâtimens , avec lefquels il vogue vers le golfe du
Méxique. Pour avoir trop pris à l’oueft , la petite
flotte manque fon terme , &■ fe trouve au
mois de février i68y dans la baie Saint-Bernard,
à cent lieues de l’embouchure où l’on s’étoit prb-
pofé d’entrer. La haine irréconciliable qui s’ éft
formée entre le chef de l’entreprife & Beaujeu ,
commandant des vaiffeaux , rend cette erreur
infiniment plus funefte qu’elle ne devoit l’être.
Impatiens de fe fépàrer, ces deux hommes altiérs
fe décident à tout débarquer fur la côte même
où le hafard les a conduits. Après cette opération
défefpérée, les navires s’éloignent ; & il ne refle
fur ces plages inconnues que cent foixante-dîx
hommes , la plupart très - corrompus, & tous
mécontens avec raifon de leur fituation. Ils n’bnt
que peu d’outils , peu de vivres, peu de munitions.
Le refte de ce qui devroit fervir à la fondation
du nouvel é ta t, a été englouti dans les flots
par la perfidie ou la maladreffe des officiers de
mer, chargés de le mettre à terre.
Cependant l’ame fière & inébranlable de Lafale
n’eft pas abattue par ces revers. Soupçonnant que
les rivières qui fe déchargent dans la baie où l’on
eft entré, peuvent être des branches du Miffiflîpî,
il emploie plufieurs mois à éclaircir fes doutes.
Défabufé de ces efpérances, il perd fa miflîdn
de vue. Au lieu de chercher parmi les fauvages
des guides qui le conduisent à fa deflinatioh ,
il veut pénétrer dans l’intérieur des terres &
prendre connoiflance dés fabuléufes mines de
Sainte-Barbe. Cette idée folié Toccupoit unique *
ment, lorfqu’au commencement de 1687 il eft
maffacré par quelques-uns de fes compagnons
irrités de fes hauteurs & de fes violences.
La mort du ch e f difperfe la troupe. Les fcélé-
rats qui l’ont affaffiné périffent par les mains lès
uns des autres. Plufieurs s’ incorporent aux tribus
indiennes. La faim & les fatigues en cbh-
fumènt un üffez grand nombre. Les efpagnols
voifîns chargent'de fers quëlqUés-uris de ces aventuriers
, qui finiflent leurs jours dans lès minés.
Lès fàùvagês furprèrin'ent le fort qu’on âvoit
conftruit, & immolent à leur ragé ce qui s’y
trouvé. Il n’échappe à tarit de défaftre que febc
hommes qui , ayant erré jufqu’ au Miffjflîpi, Te
rendent-au Canada par le pays dés illinois Ces
malheurs font oublier en France une région encore
peu Connue.
D ’Iberville, gentilhomme canadien, qui avèit
fait à la baie d’Hudfon, ; en Acadie & à Terie-
Neuve dès coups de main très-:hardis -&■ ribn
moins hetikuxj réveille À en 16^7, l’attentiomllu