
hzutt-Luface , font les importions accordées par
les états, parmi lefquelles il faut compter aujourd'hui
la capitation & la taille , & les gabelles
fur la bierre , l'accife , les péages , 8cc.
Les états perçoivent eux mêmes les contributions,
fuivant le cadaftre arrêté entre l'ordre des fei-
gneurs 8c celui des villes, par la convention de
1 5 8 1 , à l'occafion des fubfides pour la guerre
contre les turcs. Parmi les villes, celle dé Goer*
litz fournit la plus forte contribution} car fi les
iîx villes font taxées à quatre cents écus, elle en
paye 149. Les villes & leurs bourgeois ont des
terres comprifes dans les tarifs municipaux, &
d'autres qui appartenoiènt jadis à la nobleffe,
de qui elles les ont acheté : celles-ci entrent dans
le tarif de la province , c’eft - à - d i r e , qu'elles
payent leur quote-part dans les charges publiques,
non à la ville , mais à; la recette des cerclés de
Budiffm ou de Goerlitz. Le prince peut ordonner
la révilion des rôles, & il reçoit fou vent des
plaintes fur l'excédant que les feigneurs refpec-
tifs veulent s'arroger.
Détails fur le marquifat de la baJfe-Luface.
États. Lés états de la batte-Luface fe divifent
aufli en deux claffes, qui font les feigneurs &
les villés.
La claffe des feigneurs eft compofée :
i ° . De l’ordre des prélats , qui comprend
l ’abbé de Neu-Z elle, ordre de Cîteaux, & les
commanderies de Sonnenbourg, Friedland , &
Schenkendorf, ordre de Malthe. Le grand-prieur
de Sonnenbourg nomme un baillif d’épée du
corps des nobles , qui remplit en fon nom les
devoirs vaffallitiques, & qui eft membre du grand
comité.
2°. De Fordre des barons ou des poffeffeurs
des baronies de Dobrilugk , Torfta , Pfoerten ,
Sorau , Leuthel , Drehna, Straupitz , Liebe^
rofe, Lubbenau & Amtitz.
j 9. P e l’ordre équeftre , qui comprend les
comtes , barons , gentilshommes , & autres pof- ,
feffeurs des biens nobles & féodaux. Les fiefs :
de la battt-Luface peuvent être aliénés, échangés
8c engagés félon le bon plaifir des propriétaires
; 8c au défaut d’hoirs naturels ils paffent,
fans nouvelle inveftiture , aux frères , neveux,
pièces & proches. La coutume exigéeit autrefois
que celui qui vouloit obtenir l’indigénat,
ou qui vouloit participer aux privilèges j payât
certains frais d'immatricule , & qu'il achetât,
pour ainfi dire, l’entrée dans çette claffe} mais
depuis plufieurs années çèt ufage eft aboli , de
forte que la çonceflion de l'indigçnat ne dépend
aujourd'hui que du prince. L'ordre des yilles eft formé des députés des
quatre villes de Lukau, Guben, Lubben &
Kalau.
Le marquifat de la baffe - Luface eft divifé
en cinq cercles } favoir, celui de Lukau , de
Guben, de Lubben , de Kalau & de Spremberg.
Chaque cercle tient dans fa capitale, des diètes
ou des états fous la préfîdcnce de l'ancien.
L'ordre des . feigneurs forme le grand & petit
comité , qui s'affemblent pour des affaires imri
portantes & preffées, 8c le dernier rend compter
des réfolutions à la cour électorale. Pour les
affemblées ordinaires ou volontaires, on demande
l’agrément de la régence, qui en fixe le jour 8c
commet fon préfident. Elle convoque les baronies
par des lettres particulières, 8c le refte des
états par des patentes. Ces dietes fe tiennent
communément à Lubben vers l'Epiphanie 8c la
-S. Jean. On donne le nom de grande diète à celle
que le prince convoque à fon gré , 8e ou il leur'
fait des propofitions par l'organe de fes com-
miffaires.
Offices du marquifat de la baJfe-Luface. Les dignitaires
8e officiers du marquifat font , partie
à la nomination du prince, partie à celle des états.
Le premier préfident de la régence fait les fonctions
du préfet. Le prince conftitue de même un
fénéchal pour l'adminiftration de fes revenus, 8e
fon adjoint, appellégegenhoendler^ avec le procureur
dè la chambre : ces deux derniers font pris
dans la claffe des roturiers. Le juge provincial
eft auffi nommé par le prince , qui le choifîe
parmi les fuyets que les états lui propofent alternativement
de la claffe des barons & de l'ordre
équeftre. Chaque cercle a un noble pour ancien.
Quand cette place eft vacante, les états réunis
propofent plufteurs lu je ts , 8e on en choifît un à
la pluralité des voix. Il faut y ajouter deux anciens
de la ro te , honneur que les états àffem-
blés en diète confèrent à deux bourgue-maîtres;
l'un de Lukau, l ’autre de Guben. Les anciens
nobles des cercles de Lukau , Guben & Kalau
font, en -cas de befoin, repréfentés par trois députés
de l'ordre équeftre. Le receveur en chef
eft choifi par- les états dans le même ordre, &
on lui adjoint un caiflier d'extradion bourgeoife.
L ’officier , appelle lànderbefiallter, dont nous avons
parlé plus haut, eft toujours roturier ; mais le
fyndic provincial eft pris dans la nobleffe.
Jurifdictions , tribunaux. L’abbaye 3 les comman-
deries de Malthe, les baronies, feigneuries 8c
villes ont leurs jurifdiélions particulières, dont
on peut appeller à la juftice provinciale , qui fe
tient deux fois par an à Lubben, 8c q u i, outre
le grand juge , eft compofé de deux affefféurs nobles
& de fix roturiers. Les premiers, font élus
par le corps des états 5 deux des autres font
nommés par le prince j deux par l’ordre des
barons, un par la ville de Luckau, gf un au*.
tre par celle dé Guben : ils font tous confirmés
par réleéïeur. Il eft des caufes q u i, fans
être portées à la juftice provinciale , paffeqt di-
reflement à la régence , qui reçoit _ auffi les
appels: de ce'tre mêtae juftice. Elle a été fubfti-
tuée , en 1666 au tribunal de la préfeéture ,
& elle tient fon fiège à Lubben. Elle connoît, foit
direétîment , foit par voie d’appel , de toutes
les affaires de juftice , féodales & de police ,
qui Curviennent dans les cercles. Elle eft compofée
d’un préfident , d’un -vice-préfident , de
quatre confetllers a âu e ls , dont deux font tirés
du corps des barons ou de l’ordre équeftre, deux
de la roture, & de plufieurs autres officiers.
On peut appeller de ce tribunal, fuivant l’exigence.
des cas , au confeil d'état du prince. La régence
ell: auffi la cour féodale ordinaire de la
baffe - Luface.
Contributions. Chaque cercle a fa calife particulière
qui reçoit les contributions, & les verfe
dans la càiffe générale, régie par le receveur en
ch e f, & dont les comptes font examinés"' tons
les ans, & quittancés par une commiffion des
états. Voyeç l’ article S a x e .
LU X EM BOU RG , ( duché de ) petit pays ,
qui appartient, partie à la France, & partie .à
l’Autriche. Le duché de Luxembourg eft borné
au levant par l’ éleflorat de T rê v e s , au midi
par le duché de Lorraine, au couchant par la
Champagne, & vers le nord çar les duchés de
Limbourg, de Juliers & Févêché de Liège. Il
a dans fa plus grande étendue vingt milles d’A llemagne
du feptentrion au midi, & à-peu-près
autant du levant au couchant.
ProduSlions. Il eft fitué vers le centre de la
forêt des Ardennes, fi fameufe dès les tems les
plus reculés : la partie de cette fo rê t, qui ap-.
partient au duché de Lu xembou rg, eft partagée
en quatre cantons, favoir : celui d’Eiffel aux
environs de Luxembourg ; celui de Farrtenne , vers
le nord-près de la Marche ; celui de la Meufe
& celui de la Mofelle. Le terrein, ; particuliérement
dans la partie méridionale, eftmontueux,
rempli de fable & peu fertile ; mais il produit
un peu de bled : le pays eft d’ailleurs dédommagé
par le produit de l’entretien du bétail. On
cultive auffi des vignes, fur-tout vers la Mofelle
i les mines.de fer font la plus grande ri-
cheffe du pays.
Population. Dans 'tout le duché il y a outre
la capitale, vingt-trois petites villes, quelques
bourgs, onze cents foixante & dix villages.
Etats. 'Les états provinciaux font compofés
du clergé , de la nobleffe & des députés des
viljes de Luxembourg, Arlon , Baftogne, Ried-
bourg , Chiny , Diekrich , Durbuy , Epternach,
Grevenmachern , Houffalize, Marcfie , Neuchâteau,
Remich, la Roche & Virton. L ’abbé
de Saint-Maximin, qui poffède de grands biens
dans le duché de Luxembourg,,. eft primat des
états, quoique Ton abbaye foit fituée dans l’évêché
de Trêves. La nobleffe a à fa tete un
maréchal , dignité qui _ appartient depuis 1674
aux barons dè Metternich , qui jouiffent à ce
titre de la feigneurie de Deusborn ou Deuf-
bourg.
Religion. Tous les habitans fuivent la religion
catholique romaine. La plus grande partie du
duché' eft fous la jurifdicrion de l’archevêque
de Trêves 5 l’autre reconnoît celle des^ évêques
de Rheims, Liège , T o u l , Verdun, Metz
& Namur.
Précis de Vhifioire politique de ce duché. Il fe-
roit inutile ici de remonter au - delà du comte
Sigefroi, qui po fie doit des biens héréditaires
confidérables dans l’ancien comté d’Ardenne ,
(lequel comprenoit tout 1 e Luxembourg moderne)
8c acquit, à titre d’échange, Je château de Lu-
zelinburhut ( Luxembourg ). Le dernier de fa
race,: Conrad I I , comte de Luxembourg, mourut
en 1136 ; & le c.omté paffa à Henri I ,
comte de Namur, comme au plus proche héritier
: la fille de Henri, Harmefinde , le tranf-
mit 3 fon premier mari, Théobald, comte de
Bar} & , après la mort de c e lu i- c i, à fon fécond
mari, Walerân , duc de Limbourg , dont
le fils aîné, Henri , fonda la fécondé branche
des comtes de Luxembourg , laquelle a donné des
empereurs, des rois & des ducs. Son petit-fils ,
Henri IV , fut élu empereur d’Allemagne , 8c eft
connu fous le nom de Henri VU . Jean, fils de
ce dernier, fut élu roi de Bohême} & Wen-
ceflas I , fils de Jean., fut le premier duc de
Luxembourg , en vertu d'un diplôme de 1354 de
fon frère l'empereur Charles IV . Wenceflas étant
mort fans enfans, il tranfmit fon duché , par
teftament, à fon neveu Wenceflas, roi de Bohême
8c élu roi des romains, lequel abandonna
le duché de Luxembourg à la princeffe Elifabeth ,
fille de Jean de Luxembourg , duc de Goerlitz
fon frère, ( mariée d'abord à Antoine , duc de
Bourgogne, & enfuite à Jean de B a v iè re ), à
titre d'hypothèque , pour la dot de 1203000 flor.
qu'il avoit promis de lui payer. Cette princeffe
céd a , en 1444» tous fes droits fur le duché de
Luxembourg au duc de Bourgogne, Philippe le
Bon avec réferve néanmoins du droit de retrait
appartenant au roi de Hongrie, Uladislas,
& à fes defeendans. Dans la fuite, 1 e Luxembourg
fubit le même fort que les autres provinces unies.
La France en obtint une portion par le traité des
Pyrénées de 1659.
Tribunaux. C e duché eft adminiftré par un
gouverneur. Il y a à Luxembourg un tribunal ,
appelle le fiège] des nobles , compofé de perfon-
nes d’ancienne extraction noble. Le préfuient eft;