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membres , dont quatre catholiques. La cour de
juftice & le grand confeil ont de même deux àffef-
ieurs catholiques , & les autres font de la con'fef-
fion d’Augsbourg. C ’eft dans la ville ou dans Ton
voifinage, qu'il y avoit autrefois un château de
même nom, qui, félon quelques auteurs, a donné
le furnom à Frédéric de.Buren, père de Frédéric
de Stauffen , premier duc de Suabe ; mais Sa trier,
dans fon hiftoire du duché de* Wurtemberg ,
.prouve que Wafchaubeuren eft Fendroit d'où Frédéric
de Buren ou Benren prit fon nom. A ƒ extinction
des ducs de Suabe de la maifon d'Ho-
henftauffen , la ville fut dévolue à l'Empire, &
les empereurs Charles IV & Wenceflas lui ont
promis la confervation de fon immédiateté. Son
ran0- à la diète eft le vingt-deuxième parmi les villes
impériales de Suabe, & elle remplit le dix-feptième
dans les affemblées du cercle. Sa taxe matriculaire,
autrefois de 160 florins, a été réduite en 1683 à
53 & demi florins, outre 44 rixdales m kr. qu'elle
paye pour l'entretien de la chambre impériale.
Voye1 l'article Su a b e .
K A Y SE R SH E IM , abbaye princière d'Allemagne
, dans ]e__cerde de Suabe.
Cette abbaye eft de l'ordre de Cîteaux ; elle
porte indifféremment le, nom de Kayfersheim ou
Keyfsheimy elle eft limée près de la ville de Do-
nav/erth , dans le comté de.Graifpach , incor-
oré au duché de Neubourg. Le comte Henri de
.echsgemund, fondateur de ce couvent en 1135 ,
déclara qu'il n'auroit d’autre vidame & protecteur
que le fils de la fainte Vierge. Néanmoins
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l'abbaie rechercha & obtint en 1274 la protection
du roi Rodolphe? en 1346, celle de l'empereur
Louis de Bavière , & en 1349 celle cFEtienne ,
comte palatin du Rhin & duc de Bavière ? mais
les ducs ayant ufurpé la fupériorité territoriale fur
l'abbaye , l’empereur Charles l'en affranchit en
1370 , & lui permit de fe choifir , indépendamment
du chef de l'Empire, le gouverneur qu'elle
vOudroic. Cette exemption ayant été confirmée
par l'empereur Wenceflas &Sigifmond, l'abbaye,
dès-lors cenfée membre immédiat du.corps germanique
, fut mife fur je tableau en 144S, 145 9 ,
3460 & 147) ; appeliée à la diète de Worms en
j j 2 i , & inférée dans la matricule aufli-bien que
dans le recès de l'Empire , pour un contingent
de 4 cavaliers & 67 fantaffins. C e raonaftère conclut
avec. Frédéric , comte palatin du Rhin &
duc de Bavière , alors tuteur des princes mineurs
de cette maifon, un traité d'accommodement,
par lequel l'abbaÿe s'engagea à payer yyo florins
en place de la contribution exigée par le duc ,
qui de fon coté promit, tant pour lui que pour fes
defeendans , pupilles & leurs héritiers, de ne jamais
impofer aucune taxe fur l’abbaye ni fur les
fujets, de de n'attenter en rien à fes anciens privilèges
, droits, jurifdiétions, coutumes, & c .
Elle accorda en 1 £27 cent autres, florins payables
annuellement aux çonftes palatins, qui dérechef
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s'engagèrent â la protéger, fans toutefois s’arroger
aucune jurifdiétion, ni la charger d'aucune
taxe 5 fauf aux deux parties de renoncer à la protection
quand bon leur fembleroit. Urt nouveau
traité, conclu en 1534 & confirmé par l’empereur
Charles-Quint en 1541, ftipula que l ’abbaye, en
qualité de feigneur du comté de Grayspach, re-
connoîtroit les comtes palatins pour fes protecteurs
perpétuels, & qu'en reconnoiffance de cette
protection elle leur paieroit annuellement 600 florins
j qu’en outre les comtés palatins exerceroient
la juftice criminelle dans les terres de l'abbaye' ;
mais qu'au relte ils n'établiroient aucune taxe, &
qu'ils ne s'attribueroient aucune jurifdiÇtion, ni
fur elle , ni fur fes fujets. Tous ces traités n'ont
pas empêché les comtes palatins d'attaquer dans
la fuite , & à plufieurs reprifes, l'immédiateté
de cette abbaye ? & d'ailleurs les cercles de
Suabe & de Bavière vouloient fe l'attacher, l’abbaye
s'étant jointe tantôt à l’un, tantôt à l'autre
de ces cercles, & n'ayant fouvent fuivi aucun
d'eux. Enfin le cercle de Suabe la reçut 'en 1557
dans le collège de fes prélats, malgré les protef-
tâtions de celui de Bavière,. & lui affigna fon
rang entre les abbés d'Urfperg & deRoggenbourg,
place qu'elle occupe de même à la diète de l'Empire.
Sa taxe matriculaire étoit autrefois de 282
florins. En 1701 , elle promit volontairement une
contribution annuelle de 3Q0 florins, payables à
la caiffe : elle promit de la porter jufqu'à 400,
fi l'état des impbfitions étoit augmenté. Dans la
guerre de 1 7 5 7 , le cercle de Bavière lui ayant
demandé un contingent de 216 hommes, elle jugea
à propos de fe déclarer membre du cercle de
Suabe. Sa contribution pour l'entretien dé la chambre
impériale eft de 338 rixdales 23 kr. L'abbé
prend le titre de très-révérend prélat du faint Empire
romain , feigneur-abbé régnant de la fondai
tion immédiate & libre de Kayfersheim & Piilen-
hofën , confeiller-né & chapelain héréditaire de
fa majefté impériale, vicaire & vifiteur du faint
ordre de Cîteaux dans le Tyrol 8c la Suabe. L'abbaye
de Pillenhofen , incorporée à celle de Kay-
fers keim eft fituée dans la principauté de Neu-
boùrg.
K EM P T E N , ville impériale d'Allemagne, aa
cercle de Suabe, en latin Campidona 3 elle eft fituée
dans l'Algau-fur-l’Iler, qui fépare la ville de
fon fauxbourg : on la croit bâtie fur l’emplacement
de l'ancien Campadurtum ou Campidunum. La
v ille, ainfi que le magiftrat, profeffent la religion
luthérienne. Elle prétend être plus anèienne
que l'abbaye impériale qui en eft voifine. Celle-ci
foutient au contraire que ce font les abbés qui ont
fermé la ville de murailles, & lui ont donné fa
çonftitution municipale ; que la ville, leur avoit été
fourni fe dans fon origine, & elle la défie de
donner des preuves de fon immédiateté avant le
treizième fiècle. La ville, de fon c ô té , avoue que
les anciens abbés y ont acquis peu-à-peu différens
droits
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•Croîts régaliens & diverfes prérogatives ? maïs elle
nie qu'ils aient jamais acquis fur elle la fupériorité
territoriale, attendu qu'elle avoit toujours été une
ville impériale de l'Empire. Quoi qu'il en fo it,
il eft inconteftable que l'empereur Rodolphe I ,
•dans une charte de 1289^ fe qualifia ddegitimus
advocatus de la ville j il ordonna (jue les bourgeois
ne feroient ni troublés s ni moleftés en
aucune façon de la part de l’abbaye. Cette
charte fut renouvellée & confirmée par l'empereur
Albert I en 130*1, & par Charles IV en 1354*
C e dernier confirma de houveau fon immédiateté
en 1348, 13yy & 1301 ? ce que fit auffi Wenceflas
en 1370 & 13 77; enfin l ’empereur Frédér
ic III la reçut encore fous fa protection & celle
de l’Empire, déclarant qu'elle en avoit toujours dépendu
, & il confirma fes anciens droits & privilèges.
Au refte, la ville acheta pour 30,000 florins
d'or tous les droits, prérogatives, rentes & revenus
, nommément tous les péages que l'abbaye
avoit poffédés, tant au-dehors qu'au - dedans de
fes murs j & ce contrat de vente fut ratifié par
l'empereur Charles-Quint & tous fes fucceffeurs,
& par la cour de Rome. En vertu du même contrat
, l’abbaye ne pourra faire élever fur fon propre
territoire qu'autant d’édifices qu’il lui en faudra
pour fon ufage néceffaire , fans fortifier fon
couvent de manière quelconque : elle s'abftiendra
de même de tenir ou faire tenir des marchés publics
ou clandeftins, un mille à la ronde de la
ville de Kemptert. En 1633 , la ville fut prife d'af-
faut par les impériaux, qui maffacrèrent les deux
tiers de la bourgeoifie. Elle a la vingtième place
parmi les villes impériales de Suabe affemblées à
la diète générale , & la feizième dans celle du
cercle. Sa taxe matriculaire qui étoit autrefois
de iy 6 florins , fut réduite en 1683 à ƒ2. Sa
contribution pour l'entretien de la chambre impériale
, eft de 40 rixdales 34 kr. Elle ne pof-
fède point de villages ; mais en revanche beaucoup
de biens - fonds, rentes , cens, dixmes &
autres revenus.
K empten , abbaye princièred'Allemagne, au
cercle de Suabe. Le territoire de cette abbaye eft
fituefur les deux rives de l’ Iler, à l'endroit où cette
rivière ceffe de borner l'évêché d’Augsbourg &
le comté de Koenigfeck-Rothenfels, pour traverfer
enfuite le comté de Waldbouvg. Ses domaines
confiftent principalement dans le comté princier ,
d e Kempten | auquel ont été ajoutés quelques
diftri&s. Il fait partie de l'A lg au , de l'ÎIergau ,
& de quelques autres arrondiffemens connus fous
le nom de Gau.
C e fut vers l'an 773 qu'Hildegard, époufe de
1 empereur Charlemagne , fonda ou du moins re
nouvella lé monaftère de Kempten , ordre de faint
Benoît. Elle lui fit donation de fon hé ritage maternel
; ce qui engagea le couvent à prendre le
portrait de cette princeffe pour fes armes. L'ab *
baye prétend auffi que cette donation de Hilde-
CScon, polit-. & diplomatique. Tom. [II.
K E M p 7
gatd comprenoît fon territoire aétuel, dont elle
prouve qu'elle étoit en poffeffion dès le neuvième
ou dixième fiècle. Quoiqu'elle ait acquis dans la
fuite plufieurs terres & feigneuries, elle foutient
que ces acquifitions n'ont regardé que le domaine
& la baffe jurifdi&ion , attendu qu'à l'exception
de la feigneurie de Teiffelberg, ces terres aVoient
déjafait partie des domaines de l'abbaye, & étoient
foumifes à fa haute jurifdiélion & fupériorité territoriale.
On ne fauroit déterminer l'époque où cette
abbaye fut déclarée princière. Quelques auteurs
prétendent que Charlemagne lui-même revêtit de
la dignité de prince le premier ab b é , nommé
Andegaire ; d"autres foutiennent que l'empereur
Charles IV la conféra , en 1360,. à l'abbé Henri
de Mittelberg. Mais on trouve, dans les annales
de Schaten, un aéte de l'empereur Conrad III
de l’année 11 fô , dans lequel l'abbé de Kempten
eft compté parmi les princes eccléfiaftiques.
Le prince-abbé de Kempten eft archi-maré-
chal de l'impératrice romaine ; & , dans cette
qualité, il aftifte à fon couronnement pour recevoir
de fes mains le feeptre qu’ on préfente à
cette princeffe, & pour le lui rendre félon l'étiquete
de cette cérémonie. Il occupe dans le confeil
des princes de l'Empire , & nommément fur
le banc eccléfîaftique, une place entre l'évêque
de Fulde & le prévôt d'Elwangen : mais, dans
les diètes du cercle de Suabe , il obferve avec ce
dernier une alternative journalière pour le rang.
Sa taxe matriculaire eft de fix cavaliers & vingt
fantaffins ou 152 florins, & fâcontribution pour
l'entretien de la chambre impériale eft fixée à 182
rixdales \G kr. ; quant au fpiritüél , elle eft immédiatement
foumife au faint-fiège.
Cette abbaye princière a fes grands officiers
héréditaires ; l’ éle&eur de Bavière s'en reconnoît
le grand - maître ; l'éleéteur de Saxe le grand-
échanfon ; le comte de Montfort le grand-maréchal
, & le landgrave de Nellenbourg le grand-
chambellan : mais ces grands officiers ont leurs
vicaires chargés de leurs fonctions : ainfi les nobles
de Roth ont l'emploi de vice-grand-maîtres 5
ceux de Bodmann font vice-échanfons ; ceux de
Prafpergvice-maréchaux, & ceux de Werdenftein
vice-chambellans. Au refte, ces grands offices
font plutôt une alliance de protection que des
engagemens de fervice.
Les dicaftères du prince-abbé font la régence,
le confiftoire & la chambre des finances. Il y a
une efpèce de corps des états, compofé d’une
députation du pays, en préfence de laquelle les
àdminifttateurs des deniers publics rendent compte
de leur geftion.
Le préfidial libre & impérial du comté de Kempten
, cédé à l'abbaye, a fubfifté depuis nombre
de fiècîes, fans que fa jurifdiClion fe foit étendue
au-delà des bornes du comté. D ’après une convention
faite en 1522 , entre ce tribunal & celui
•de la Leutkircher-heyde 8c de la Purfe , les fujets