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différenceiui- lë total } & comme cette dlfféren'ce
pouvoit être compenfée par une augmentation fur
îa fomme des retranchemens économiques, portés
feulenjenc à vingt millions,, le. niveau fe re-
trouvoit? également ».
* -AiOjlî' le déficit diifparoiffoit > ,& le peuple
éto'it foulage. Il ne Tétoit pas feulement par lés
remifes & fuppreffions dont je viens de donner
le compte j il l’étoit encore par piufieurs autres
effets dù'plan qui, pourn’ être pas calculables en
argent, n’auroient pas été moins réels ».
« IJ 1’é toit, en eè que l’affujettiffement des
èccléfiaftiq-ues* & des- grands -propriétaires à l’impôt
territorial, dans la proportion du, produit-de
leurs terres , devoit néceffairement alléger le
fardeau des autres contribuables, autant que les
exemptions & les privilèges pécuniaires en ag-
gravent le poids. Tout ce qui augmente le revenu
public , fans furcharger le peuple, eft évidemment
à fa décharge ».
« Il Tétoit ,-en ce que les affembléès parôîf-
fiaîes & provinciales" dévoient aoffi , en rectifiant
la diftributiorv des charges publiques;, les rendre
moins pénibles Sr devenir pour la nation uré
foiirce-d’ndouciffemens TuCoeffifs ‘én divers genres
, en même-temps que le principe d’une con-
fttintion permanente ».
« Il l’é toit, par la fupprelïion des maîtrifes
des'eaux & forêts , qui auroit épargné-aux ha-
bitans des campagnes des frais énormes fur l’exploitation
de leurs bois communaux , & fur-tout
cette funefte multitude d’amendes , de pourfui-
tes judiciaires';, & de fcdntraintès 'qui les accablent
».
« Il l ’é toit, par la liberté du commerce des
grains qui , en facilitant la vente des' denrées "9
augmente la richeffe du colon & celle de tout le
royaume ». -
(( II l’éroit , ' parda- fuppreffiôn de la- corvée
en nature } les malhéureiix qui- *en fôüffroieht dé
plus ne devant être taxés pour la prèffatiOn; péc
cuniaire fubllituée à ce 'terrible j fardeau , qu’a
raiftyr du-fixième de leur-taille f ce qui ne-fait
pour. la_ plupart , que cinq à fix fols par an , au
lieu de dix, à douze jours de travail fans falaires
qu’on exigéoit" d’eux *»,‘
'" « I l l’éfüit enfin, parla fimplification de tous
les tarifs j par l’abolition de toutes Içs gênes inquiétantes
, par la fuppïeflioft de" tout ce qui pouvoir
donner lieu aux vexations de l’arbitraire »:
« C e font ces foulagëmens réunis à des moyens
efficaces de faire ceffer le- déficit & a l’amélioration
du régime de la monarchie-, qui avoient déterminé
fa majefté en faveur de mon plan , &
qui lui en avoir fait prendre à coeur l’exécution;
Les difficultés que fon étendue pouvoit faire naître
, n’ a voient point échappé à fon; attention' }
mais en même-temps elle avoit obfèrvé ■ qu’aur
cnne des vues què cette étendue embraffoiü y
n’avojt-le ' caraélêre de -J’ihnoYaüon} qu’aucune;
n u n
n’entraînoît la moindre décompofition dans h
machine} qu’aucune n’étoit de nature;à caufçr de
violentes fecoufiés} que,chacune d’eilés au con-
traire tendoit.au rétabliffement d e .l’ordre dans
toutes les parties & àTaffermiffement de la conf-
titution, par le redreffement des défeéluofité^
qui s’y étoienf introduites } enfin , que pour fa-
tisfaire à l’ indifpen fable néceffité de remplir un
vuide de cerit quinze millions, il n’étoit pis
poffible d’employer un moyen plus doux , plus
fage, plus conforme aux principes d’une bonne
aiminiftratiôn, que celui qui cônfiftoit uniquement
à faire percevoir avec plus d’exaétitude &
à répartir avec plus de jüftice l’impôfîtion principale
} à. fupprimer itbuces les exemptions illégitimes
; à faire fur les dépenfes tous les retranchemens
dont elle ferbit füfceptible } à tirer un
meilleur parti des domaffies j & à donner à un
droit déjà exiftant une extènfion qui , fans être
trop onéreufe aux gens aife'sTur lefquels feuls elle
tomboit, donnoit moyen d’adoucir ieN fort de la
portion la plus fuffifante ». ,.
N O U V E L LE -AN G L E TER R E : Voyel l’arti^
cle M a s s a c h u s ê t t . .
NO U Y E L L E -HAM P SH IR E . ( E S B l ’article
H am p sh ïr -e.
NOUV E LLE -JERSE Y . Voye^l ’article J er^
s e y .
N O U V E L L E -YO R C K . Voye^ Y orcic.
NUM ER AIRE . G ’e f t îa dénomination générale
dés efpèces monnoyées qui circulent dans
une nation. On a dit que l’or & l’argent font la
partie la plus fbiide & la plus fubftantielle de la
richeffe mobilière 'd’une nation , & qu’ainfi. 3 la
multiplication de xes métaux doit être le grand
objet de l’économie politique.
D’autres écrivains conviennent que, fi une nation
étoit fépârée du refie - du monde, il feioit
indifférent qu’eî-le eût chez elle peu ou beaucoup
d’argent. Les marchandifes de confommaiion qui
circuleroient par le moyen d e cçt argent, s’échan-
geroient feulement Contre un plus grand ou un
plus petit nombre de pièces de monnoie : la richeffe
ou la pauvreté réelle du pays dépendroit
entièrement ( ils Favouent ) de l’abondante ou
delà rareté de ces marchandifes de confomma-
tionl Mais if en eft bien autrement difent-ils,
des' pays qui: ont des rapports avec des nations
étrangères , & qui font obligées de faire la guerre
au loin & d’y entretenir des flottes & des armées.
Pour cela, il faut qu’un peuple envoie beaucoup
d’argent au dehors , & il faut par conféquent qu’il
en ait; beaucoup, i oute nation qui.peut fe trou-*
ver dans ces cirqpn {tances, doit donc tacher,
en temps de paix > d’amaffer de l’or & de l ’ argent
pour i’occ.aftbn.; V
N U M
D ’babiîes auteurs, des hommes d’état d’un mérite
diftingué ont adopté plus ou moins ces deux
principes, & ils ont eu^mêmes jette de l’obfeurité
fur la queftion : nous allons tâcher de l’éclaircir
tk de la réfoudre. D ’après.les notions populaires'
dont nous venons de parler, toutes les nations de;
l ’Europe ont cherché affez mal-à-propos tous les!
moyens poffibles d accumuler 1 or & 1 argent chez*
elles. L’Efpagne de le Portugal, propriétaires des
principales mines qui foiirniffent, l’Europe de ces
«létaux , n’ont pas manqué d’en défendre l’exportation
, , fous des peines rigoureufes, ou de la fou-,
mettre, à pn droit-, confidérabje. I j paroît que- cette
prohi,bitjpn ; entrôit jadis-- dans la politique de la
plupart des autres nations européennes. On la voit
même où l’on devoit le moins s’attendre à la trouver
” dans quelques anciens aétes du. parlement
d’Ecoffe > qui défendent fous de -grandes peine?.,,
de traiifporter l’or ou T argent hors du royaume.
Telle étoit anciennement la politique de la France
gt de-1’Angleterre.
L’orfque, ces ; pays devinrent çommerçans, - les
né^ocians- trouvèrent cette prohibition bien gêr;
nante. Souvent if leur étoit plus avantageux de
donner de }’or & de l’argent que route autre chofe,
pour les marchandifes étrangères qu’ils vouloient
importer déliez.eux ou transporter., ailleurs-.^ & ils
firent des remoutrances contre cette prohibition ,
en. la; représentant -com^e^ nuifible au .commerce.
; ,11s affurèrent que l’exportation ; dé l ’or
de ^argent deftiniés\ à l’ achat des marchandifes,
étrangères , ne diminiaôit pas toujours la quantité,
de ces métaux dans le royaume} qu’ au contraire
elle pouvoit fouvent l’augmenter, parce que fi la
confûmmation ,des; marchandifes étrangères n’en
devenoit pas, plus forte dans le pays , elles pou-
voient ;ê,tre réexportées dans d’autres , où on les
vendroït ,a.v.eç tin gros bénéfice , & qu’ elles pour-
roient rapporter ainfi dans le pays plus d’argent
qu’ il n’en étoit forti d’abord pour les acheter. M.
Mun!compare cette opération du commerce étranger
âù temps -de la fémence & de la récolte dans
]’agriculture. « S i nous jugions , dit-il, un labou-
v reyr . pâr ce que nous le voyons faire lorfqu’il
v "jette & difperfe beaucoup de bon bled dans le
»j fein dë :1a terre , nous Je prendrions pour un
» formais nous en portons un jugement tout con-
» traire j à la moiffon qui eft le but de le fruit de
» fes travaux v. . . . .
.. Ils obfervèrent i° . que cette prohibition n’étoit
pas capable d’empêcher l’exportation de- l’or
& de l’argent', qui à raifon de la petiteffe de leur
volume & de leur valeur , , pouvoient facilement
paffer en fraude chez l’étranger; que le, feul moyen
de la prévenir étoit de donner l’attention qu’il fa b
loit à ce qu’ils appelloient la balance du commerce
} que quand le pays exportoit pour une plus
grande valeur qu’il n’importoit, . il lui étoit dû
par les nations étrangères une balance qu’il.fal-
Ioi t lui payer en or & en argent j ce qui augmçn-
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toit la quantité de ces- métaux dans le royaume j
mais que quand il importoit pour une plus grande
valeur, qu’il , n’ exportoit, c’étoit lui alors qui de-
voit,aux nations étrangères une balance qu’il leur
payoit néceffairement de la même manière , ce qui
climinupit la. quantité d’or d’argent dans le
royaume : que, dans ce cas, la défenfe d’exporter
ces métaux ne pouvoit arrêter cette exportation
} mais qu’ elle - la rendoit plus difpen-
dieufe, parce-qu’ elle la rendoit plus dairgercufe
que par-là le ç'h.ange devenoit-plus défavorable:
qu’ il ne,.i’aùroit; été au pays,-qui deyoit. la balance
y que le négociait qui achetoit une lettre
de change fur lé- pays etranger, étoit obligé de
payer le-banquier qui la vendoit, non-feulement
pour le rifque, la peine & les dépenfes naturelles,
qu’exigeoit le tranfport de l’argent, mais pour
le rifquq ^extraordinaire^, auquel expofoit la prohibition
; que plus le change eft contre un pays,;
plus la balance, d;u commerce lui eft auffi dé fa-,
vorable,}, que fi le change entre l’Angleterre &
la Hollande, par exemple , étoit-de cinq pour
cent contre f Angleterre , i f faudroit cent cinq
onces d ’argent en Angleterre , pour acheter un&
lettre de change de cent onces en Hollande >
que , par conféquent, cent cinq onces d’argent
en Angleterre ne vaudroient que cent onces d’argent
en Hollande & n'acheteroient qu’une
quantité proportionnée de marchandifes hollan-
doifes-} tandis qu’ au contraire cent onces d’argent
en Hollande, en vaudroient cent cinq en
Angleterre , de açheteroient une quantité proportionnée
de marchandifes angloifes } que les marchandifes
angloifes fe vendroient d’autant meilleur
marché en Hollande, & les hoilandoifes
d’autant, plus cher en Angleterre, qu’en proportion
de cette, différence, il viendroit moins d’argent
de Hollande en Angleterre , & qu’ il en
iroit davantage d’Angleterre en Hollande } &
qu’ ainfi la balance du, commerce feroit d’autant
plus contre l’Angleterre , qu’il lui faudroiV
exporter eii Hollande plus d’or & d’argent pour
folder la balance, c;
. Cesargumens étoiept en partie exaéls , & en
partie, fophiftiques. lis .étoiéht exafts, en ce qu’ils
affuroient que l’expp^tation d e ,l’or & de l'ar-T
gent, dans le commercé , pouvoit fouvenr être'
avantageufe,}.,ils étqient exacts, en ce qu’ ils po-:
foient pour principe , qu’aucune prohibition n’é toit
capable d’empêcher leur exportation, toutes
les fois que les particuliers trouvoient leur avantage,
à les exporter. Mais ils étqient fophiftiques,
en; ce . qu’ils fuppofoient que l ’attention du gouvernement
eft plus néceflairé pour conferver ou
augmenter la quantité,de ces métaux, que pour
conferver ou augmenter la quantité de toute autre
marchandife utile , que la liberté du commerce
ne manque jamais de procurer en affez grande
proportion fans aucun foin du gouvernement. Ils
font) peut-être encore fophiftiques e.n ce qu’ ils