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le roi eft françois * & j’ai l’honneur d’être caf-
illan.
La pitoyable milice du quartier deTranftevère
prétend defcendre des anciens troyens} les autres
quartiers de Rome ne font à fes yeux , qu’un vil
aflemblage de populace , qui cependant fe croit
égal aux anciens romains. Les anglois ne croixoient
pas allez infulter un étranger, à quiilsdonneroient
le nom de chien 3 s’ils n’ajoutoient chien defran-
fozs.. . . Rien de plus commun que d’entendre
dire à Londres, tu es un mendiant Icojfois , tu
es un impudent barboteur d'Irlande.
JLes habitans des" ifles Marîannes , perfuadés
que leur langue eft la-feule de l’univers, regardent
comme muets tous les autres peuples de la
terre. Une petite nation de l’Amérique fepten-
trionale tient pour une marque de diftinétion,
d’avoir les cheveux très - longs, & croit que
toutes celles qui lès portent courts font efclaves.
Les turcs à qui l’on reproche de mettre à la
tete de leurs armées des directeurs de douanes,
répondent, qu’ un turc eft bon atout. G ’étoit
le fentiment du fultan Ofman, lorfqu’il fit un
de fes jardiniers vice - ro i, pour l’avoir vu planter
des choux fort adroitement. Quand on reprocha
au général Apraxin de s’être lailfé furprendre,
il répondit froidement, que les rufles ne fe fervent
point d’efpions. Les anglois avoient fait
faire en Irlande &.dans Tille de Minorque des
chemins unis, larges & droits. Les irlandois &
les minorcains ne voulurent jamais palfer par ces
routes, quoique plus faciles & plus commodes
que les anciennes. On connoit le trait par lequel
les abyflins voulurent faire connoître leur
bravoure au père Labat. Comme il faifoit fon compliment
au r o i, 20 ou 30 bâtons lui tombèrent
fur fon dos 5 il gagna la porter on lui fit mille
politelfes , en Taflurant qu’on traîtoit de même
tous les étrangers, pour leur donner une idée
du courage de la nation.
Dans une prefqu’ ifte de l’Inde , un chef de
quelques bourgades, affis tranquillement fur fa
natte , qu’il appelle fon trône, dit froidement
aux européens qui le vifitent, pourquoi ne viens-
tu pai voir plus Jouvent le roi du ciel 3 & le roi
du c ie l, c ’eft lui. De P orgueil national, traduit
de Pallemand de Zimmerman. I. vol. in 12 1769.
La vanité paroit être un aufli bon reffort pour
un gouvernement que Torgueil en eft un dangereux.
Il n’y a pour cela qu’ à fe repréfenter ,
d’ un côté , les biens fans,nombre qui réfultent de
la vanité 3 de là le luxe, t’induftrie , les arts, les
o R T
i modes , la politefle, le goût ; & d’un autre cote les
maux infinis qui naiflent de Torgueil ^de certaines
nations i la parefle , la pauvreté, l’abandon de
tout i la deftrudtion des nations que le hafard
fait tomber entre leurs mains» & de la leur
même. La parefle ( 1 ) eft l’ effet de l’orgueil1 ; le
travail eft une fuite de la vanité : l’orgueil d un
efpagnol le portera à ne pas travailler > la vanité
d’un françois le portera à fayoir mieux travailler
que les autres.
Toute nation parefleufe eft grave 5 car ceux
qui ne travaillent pas fe regardent comme fou-
verains de ceux qui travaillent.
Examinez toutes les nations ; 8^ vous verrez
que, dans la plupart, la gravité , Torgueil & la
parefle marchent du même pas.
Les peuples ( 2 ) d’Achim font fiers & paref-
feux : ceux qui n’ont point d’ efclaves en louent
un , ne fût-ce que pour faire cent pas > & porter
deux pintes de ris ; ils fe croiraient deshonores
s’ils les portoiënt eux-mêmes. |
Il y a plufieurs endroits de la terre ou I on fe
laifle croître les ongles > pour marquer qu on ne
travaille point. . SB „
Les femmes des indes ( 3 ) croient H A s
honteux pour elles d’apprendre à lire > ç’eft 1 affaire
, difent-elles, des efclaves qui chantent des
cantiques dans les pagodes. Dans une cafte, elles
ne filent point i dans une autre* elles ne font
que des paniers & des nattes , elles ne doivent
pas même piler le ris 5 dans d’autres, i\ ne faut
pas qu’elles aillent quérir de l’eau. L ’orgueil y
a établi fes règles, & il les fait fuivre. Il n elt
pas néceflaire de dire que les qualités morales
ont des effets différens , félon qu’ elles font unies
à d’autres : ainfi Torgueil, joint à une vafte ambition,
à la grandeur des idées, & c . ’produisit
chez les romains les effets que Ton fait.
O R IX A . Voyei Ben g ale.
O R L É A N O IS , province de France : voyeç
dans le diélionnaire ae Géographie l’époque de
fa réunion à la couronne.
O R T EN BO U R G gj petit comté d’Allemagne *
au cercle de Bavière.
C e petit comté, fitue en baffe-Bavière, eft
borné par la feigneurie de Neubourg & par les
bailliages de Vilshoven & de Griesbach, qui
relèvent de la généralité de Landshut.
Le feigneur & les-fu jets profeflent la religion
luthérienne.
(1) Les peuples qui fuivent le kan de Malacamber, ceux de Carnataca & de Coromandel, font des peuples
orgueilleux & pareflèux ; ils confomment peu , parce qu’ils font miférables : au lieu que les mogols
& les peuples de fïndoftan s’occupent & jouiflent des commodités de lia vie comme les européens. Recueil
des voyages qui ont fervï à Vétablfjfiment de la compagnie des Indes, tpm. 1 , pag. 54.
(1) Voye[ Dampierre, tom. 3.
(3) Lettres édifiantes, douzième recueil > pag. 80.
O S N
L a Touche des comtes à3 Ortenbourg ( Ortenberg,
'Artenberg ) dérive du comte Rapot , premier
fils d’Engelberg I I I duc de Carinthie* né comte
de Sponheina & à3Ortenbourg ( enCarinthie ). La
maifon éle&orale de Bavière a contefté longtemps
auprès de la chambre impériale leur im-
médiatetédans l’Empire î elle les vouloir fourpettre
à fa fupériorité territoriale, qu’ils reconnoiffent
effeélivement pour la feigneurie de Mattigkofen ,
dépendante d elà généralité de Bourgbaufen- A
l’égard du comté à3Ortenbourg, la chambre impériale
leur adjugea en 1573 le droit de relever
immédiatement de l’Empire î & Maximilien, duc
de Bavière fit à ce fujet une tranfaction avec les
comtes Henri & George à3OrtenbourgT an 1602.
C e comté exerce aujourd’hui tranquillement le
droit de fiéger parmi, les états de l’Empire &
du cercle ; & fes privilèges ne fe trouvent
limités que par Tinvèftiture de fes fiefs, qui font
fous la mouvance de l’Empire. Albert duc de
Bavière s’en fit accorder la furvivance , par l’empereur
Maximilieh.
Le titre des comtes eft : comtes du faint-
Empire romain de la race ainée d'Ortenbourg, de
Créange & de Putelangen- Ils fiègent à la diète
fur le banc des comtés de la Wetteravie , &
aux aflemblées du cercle de Bavière , fur le banc
féculier , entre Haag & Ehrenfels. Leur taxe
matriculaire eft de 2 cavaliers ou 24 florins, &
leur contingent pour la chambre impériale de 16
rixdalers 23 kr. Les revenus annuels du comté
font d’ environ 13,000 florins.
O S N A B R Ü C K , évêché fouverain d’Allemagne.
L ’évêché Osnabrück à pour limites, vers
le nord, l’évêché de Munfter i vers le couchant >
le même évêché & les comtés de Lingen & de
Tecklenbplirg \ vêts le midi, une partie de l’évêché
de Munfter & le comté de Ravensberg ;
vers le levant, le même comté, la principauté
de Mmden & le comté de Diepholz. Le bailliage
de Rechenberg eft ifolé 5 & cet évêché , non compris
le bailliage, a 10 milles du midi au nord ,
& ,d e 4 à 6 du levant au couchant.
Sol.
La moitié du territoire de cet évêché offre
des landes, dont on tire plus de dix fortes de
tourbes, & d’autres terres, dont on fe fert pour
l’engrais des diftriéts labourables. Le meilleur
diftriél eft aux environs de Quackenbriick j on
l’appelle TArtland. Le pays' produit aflez de feigle
pour fournir aux befoins des habitans & à la
confommation de 500 chaudières d’eau-d e -v ie .
On tire de la principauté de Minden & du comté
de Schauenbourg une aflez grande quantité de
bled farrazin , peu de froment, mais prefque
toute l’avoine & l’orge néceflaire aux habitans de
l’évêché. L’entretien du bétail eft médiocre. On
O S N 461
amène beaucoup de beftiaux de TOft-Frife durant
l ’automne. L’évêque Ernefte , Augufte I I ,
établit des falines à Biflen ; mais elles appartiennent
aujourd’hui à la maifon électorale d Hanovre.
Population.
On compte dans tout l’évêché quatre villes,
trois bourgs , appellés Weickbildes ou Wiegbolde,
& en général environ 20,000 feux, lefquels font
inferits dans les regiftres des impofitions ; un feu
comprend fouvent deux familles. Les nobles &
les exempts ne font point compris dans ce dénombrement.
Etats.
C e pays a des états qui font compofés du chapitre
catnédral, lequel a une grande prépondérance
, de la nobleile & des quatre villes.
L ’évêque convoque lés états, & ils fe tiennent
dans la ville à3Osnabrück. On compte 80 terres
; & châtellenies qui donnent entrée aux états 3
mais il y a aufli des terres nobles qui ne font
point châtellenies, & qui par conféquent ne donnent
point le droit de fiéger aux états. Pour
avoir voix & féance au collège de la nobleffe,
il faut non-feulement pofféder une terre qui donne
l’eptrée aux états, mais prouver en outre feize
quartiers. Le juge héréditaire du pays prétend
être exempt de cette preuve î mais il eft en
procès à cet égard avec le corps de la nobleffe.
Les meilleures terres nobles donnant entrée aux
états rapportent annuellement de 8 à 9 mille écus
d’Empire.
Les habitans de l’évêché à3Osnabrück font aflidus
& laborieux. Il pafîe annuellement en, Hollande
près de 6000 hommes de la campagne j on les ap-
pjelle Hauerling j ils vont y faucher, y labourer la
terre, y préparer de la tourbe, & faire d’ autres ouvrages
: ils habitent les petites maifons attenantes
aux demeures des payfans; Le moindre d’entre eux
rapporte chez lui *20 florins j mais il en eft qui en
rapportent jufqu’ à 70: de manière qu’on fait monter
à 200,000 florins par an la fomme qu’ils importent.
Un auteur anonyme écrivoit en 1767 +
que ces gens nuifent à leur fanté & à leur ménage
, & même à tout le pays i & que le prix de
leurs travaux en Hollande, ne récompenfe pas ces
avantages. Il y a dans Tévêché, comme dans la
plupart des autres pays du cercle de Weftphalie ,
beaucoup de ferfs qui appartiennent au chapitre
cathédral, à la nobleffe, au clergé, à des bourgeois.
L ’éyêque Ernefte Augufte a publié une
ordonnance particulière concernant les propriétés.
Religion.
Le pays eft partie catholique & partie luthérien.
N i les évêques catholiques, ni les protef-
tans n’ont le droit de réformer s toutes chofes