
le ftathouder: ils demandèrent, au nom des bourgeois
armés, les articles fuivans.
A r t i c l e p r e m i e r »
Que le peuple eût une influence convenable
dans l’adminiftration.
I ■
Que la milice bourgeoife confervât fes armes,
comme elle les a toujours eues.
I I |
Que la régence actuelle & tous les employés,
confervaflent leurs poftes refpeétifs.
I V .
Que la ville reftât exempte de toute garnifon
& de tous quartiers.
y
Que Ton n’exigeât point la publication du pla- '
card concernant le port des cocardes oranges, &.c.
dans la ville d’Amfterdam * qu’afin de prévenir les
excès qui en réfulteroient certainement, on ne fût
pas obligé d’en porter.
v H
Que toutes perfonnes du département civil ou
militaire, qui s’étoient retirées en cette ville ,
ou dans les autres places qui fervent à couvrir
Amfterdam , ou qui avoient été prifes en la pro
teftion de la ville , ne fuflent point inquiétées
ou moleftées dans leurs perfonnes ni leurs biens ,
dans lequel nombre on devoit comprendre tous
les membres.
Voici la réponfe des commiflaires à ces articles.
R é p o n s e a l ’a r t i c l e I.
Qu’attendu qu’une commiffion d’état s’occupe
du premier article, il faut en attendre le rapport.
A U I I.
Que toutes les milices-b ourgeoifes autorifées
par les loix pourroient conferver leurs armes au
cas qu’on le trouvât municipalement utiles.
AU I I ï.
Qu’ on ne pouvoir l’accorder comme étant contraire
à la réfolimon de leurs nobles & grandes
puiflaoces qui, le 22 feptembre, ont défapprouvé. |
ces difpofîtionscomme illégales & violentes, &qui
ont enjoint de rétablir à cet égard tout daiis fon
premier état.
A u I V.
Qu on pourroit l’accorder, conformément à la
fatisfaétion ( convention par laquelle la ville d’Amfterdam
s’ eft jointe à la république contre les ef-
pagno ls ), accordée à Amfterdam en 1578.
A u V.
Qu’on pourroit être facile à cet égard, pourvu
que perfonne ne fût molefté , parce qu’il auroit
porté la couleur orange.
AU V I.
Relativement a cet article, les commiflaires
de leurs nobles 8c grandes puiflances ne iauroient
rien d ire, attendu que cela appartient à la fatif-
faélion que fa majefté prulfienne exigeroit pour
fon altefle .royale.
Les prufliens entrèrént enfin dans Amfterdam^
au mois de feptembre 178 7 , & alors d u e f u t
plus queftion des ufurpations du f t a t h o u d e r , des
moyens de réduire à leurs miles bornes des pouvoirs
de cet officier, de réformer les vices dé
l’adminiftration, de rendre aux étars
gens, aux villes & au peuple, les droits qu’ils
avoient perdu chaque jour. Les trois o u q u a t r e
mois qui ^ont fuivi , ont été marqués par des
opérations favorables au ftathoudérat , 8c par
1 abolition de tout ce qui avoit été fait durant
les troubles en faveur de la caufe publique.
Les états de Hollande , aufli fournis alors qu’ils
avoient été impétueux & ardens , publièrent le
22 du meme mois des proclamations, Dans la
première, ils annoncèrent à.la nation la révolution
qui venoir de s’efle&uer, & leur defir de
prévenir toutes démarches qui lui feroient contraires.
Leur ton étoit bien différent de celui des
réfolutions précédentes.
« C eft a ces caufes , difoient-ils, queno.us voulons
exhorter férieufement par les préfentes tous
& chacun , de^ quelque é ta t , rang 8c condition
qU ils puiflent être en cette province, particuliérement
ceux qui pourroient encore s y trouver
revêtus de la qualité, de commiflaires pour la direction
ou la defenfe de quelque ville ou place,
ou qui pourroient fe l’arroger, à.titre de quelques
focietés d’exercice qui y àuroient ex iflé, & de
toutes lefqueües nous avons ordonné la difîolu-
tion par notre réfolution du 20' de ce mois, en
leur retirant notre protection , ou à.quelque autre
titre qüé ce fo it, & q u i, en vertu de cette prétendue
qualité ou influence, tâcherôient d’empêcher
les régences de quelques villes de fe joindre
aux réfolutions que nous avons prifes actuellement
pour fauver la patrie , ou les forceroient a
s’oppofer à l’entrée des troupes prufliennes , comme
fi elles étoient ennemies, ou qui tâcheroient,
foit en perçant des digues ou en employant d autres
moyens de défenfe, non feulement de ruiner
d’une manière irréparable les bons habitans du
pays dans leurs pofleflions, mais auffi de provoquer
inévitablement par là à des hoftilités ces
troupes5 quoique vernies à toute autre fin dans
cette province, 8c certainement point dans des
vues hoftiles, & d’expofer ainfî ces habitans,
dans leurs perfonnes & leurs familles , à la fureur
de quelques milliers de gens de guerre, aigris par
une réfiftanceinfruCtueufe, 8c par conféquent aux
fuites les plus terribles j & nous avertiflons férieufement
lefditesperfonnesdefe défifterde leurs'
machinations'fi pernicieufes pour le pays, attendu
que nous déclarons que tous & chacun , quels
qu’ ils foient, qui coopéreroient de confeil ou de
fa it , ou aideroient à porter ultérieurement quelque
atteinte à la conftitution légale & anciennement
établie , ou qui voudroient traverfer le
rétablifîement de ladite ■ tranquillité , union 8c
harmonie dans cette province, nous les tiendrons
pour ennemis de la vraie profpérité du pays 8c
pour perturbateurs du repos public, contre lef-
queis nous voulons qu’il foit procédé comme tels
de la manière la plus rigoureufe , 8c qu’ils foient
punis comme tels , fuivant l’exigence des cas ».
La féconde proclamation étoit de la teneur
fuivante.
« Les états de Hollande 8c de Weft-Frife, à
tous ceux qui ces préfentes verront ou entendront
lire , falut : favoir faifons, que pour de bonnes
raifons, à ce nous mouvantes, nous avons jugé
à propos d’ordonner a fous les commandans des
villes & places refpeélives en cette province, à
l’apparition des troupes prufliennes & en cas d’attaque
, de ne prdnt faire de réfiftance , & de né
refpeéfcer aucuns ordres de la commiffion de défenfe
que nous avons démife, ou de qui que ce
fo it , à peine de caflation. E t , afin que chacun
puifle en avoir connoiflance , nous ordonnons &
nous enjoignons que la préfente foit publiée dans
les villes refpeétives de la province , ainfi que
dans les endroits où il y a des troupes, & affichée
par - tout où il convient 8c ce faire eft
d’ufage ».
Fait à la Haye fous le petît-fceau du pays, le
22 feptembre 1787.
Le prince ftathouder affiftale 2 $■ à l’ aflemblée,
des Etats-Généraux, où il fut complimenté. Leurs
alteffes le furent également par la plupart des mi-
niftres étrangers, par les divers collèges d’éta t,
les députés des v ille s , 8cc.
Les états de Hollande rétablirent tous les o fficiers
qui avoient été démis précédemment, &
caflerent à jamais ceux qui avoient défobéi a leurs
ordres dans le temps.
Une commiffion des états de Hollande s’étoit
rendue auprès de la princefle d’Orange, pour
s’informer de la fatisfaélion qu’elle exigeoit fur
les empêcheméns mis à fon voyage à la Haye 5
& fon altefle royale ayant requis l’éloignement
de M M. Camerling, confeiller de Harlem j Blok,
échevin de Leyde 5 de W i t t, échevin d’Amfterdam
; Van-Toulon, confeiller de Gouda5 Van-
Foreeft , confeiller d’Alckmaar j Cofterus, fe-
crètaire de la commiffion de Woërden 5 de Lange,
confeiller de Gouda > de Gyfelaar, penfîormaire.
de Dordrecht 5 Van Zeeberg & Van de Kafteele,
penfîonnaires de Harlem î Van Berkel 8c W ïf-
ch e r , penfionnaires d’Amfterdam ; de Kempe-
naer, confeiller d’Alckmaar > en outre, de M M .
Van Leyden, Abbema, Hovy le jeune 8c Bicker,
confeillers d’Amfterdam , 8c membres delà com-
miflion de défenfe de cette ville.
Les états de Hollande réfolurent le 11 octobre
de démettre pour toujours, de toutes charges
du gouvernement, les perfonnes défignées par la
princefle d’Orange. On en donna avis aux régences
de Dordrecht, Harlem, Leyde, Amfterdam,
Gouda 8c Alcmaër, où fiégeoientces ma-
. giftrats deftitués, ^de même qu’à la régence de
Voerden, à l’égard de M. Cofterus qui avoit fait
les fonctions de fecrètaire de la commiffion de
défenfe, 8c dont le ftathouder demandoit aufli
la démiflion.
On propofâ d’abord 8c on réfolut enfuite ,
i° . d’autorifer le ftathouder à licencier tous les
corps levés à la folde particulière de la province
de Hollande, & à la délivrer de ce fardeau :
20. de prendre au plutôt à la folde & au fervice
de la république , pour un terme limité, quelques
régimens de troupes du landgrave de Heffe-
C a fle l, ou d’autres princes d’Allemagne. Bientôt
après , tout le monde fe conforma unanimement
& fans aucunes réferves , aux réfolutions des
états de Hollande, qui avoient pour objet l’entier
rctabîiflement du prince ftathouder , dans fes
Charges & dignités , la liberté de prendre la couleur
orange, la caflation des focietés armées, &
la deftitution des régens que les bourgeoisies
avoient mis en place dans le courant de l’année ,
en divers lieux. Les bourg-meftres Beels 8c De-
del , 8c les autres régens d’Amfterdam, dépofés
quelques mois auparavant, furent rétablis & Siégèrent
au confeil.
Au milieu de toutes ces réfolutions des états
de Hollande, confirmées par les Etats-Généraux
lorfqu’ elles avoient befoin de l’être , on en voit
une relative au rhingrave de Salm qui avoit évacué
Utrecht à l’approche des troupes prufliennes,
laquelle n’eft pas trop d’accord avec ce qui avoit
précédé, 8c avec ce qui fuivit ; les états de
D d d d d 2