
Rome & coûtent $00 écus la paire 8c au-delà ) j
des bêtes à cornes, du beurre, des fromages,
de l'orge d'hiver, de l'avoine, des fèves 8c de
la toile fine, qu'on fabrique particuliérement à
Leer 8c à Goëdens : on blanchit cette toile à
Harlem , & on la vend enfuite comme toile
d'Hollande. L ’importatiôn procure à ce pays toutes
les chofes qui lui manquent. Le roi de Prude
établit à Embden, en 1769 , une compagnie pour
la pêche des harengs à l'inftar de celle de Hollande
; cette compagnie commença heureufement
fa pêche l'année d'après avec fix navires, 8c fournit
des harengs qui ne le cédèrent point à ceux
des hollandois.
Aàminiflration.
La régence provinciale fiège à Aurich : elle eft
compofée de deux fénats , & elle forme en même-
temps àvec le furintendant général & le prédicateur
de la ville le confiftoire eccléfiaftique : on
trouve, dans la même ville , la.chambre de guerre
8c des domaines ; le collège provincial des ad-
miniftrateurs , lequel perçoit > adminiftre les impôts
& en rend compte : on y trouve de plus un
Collège provincial de médecine.
L ’ OJl-Frife comprend aujourd’hui trois villes 8c
neuf bailliages , qui étoient autrefois des feigneu-
rîes , mais qui, ainfiqueles villes, appartiennent
aujourd'hui au feigneur territorial, 8c fix feigneu-
ries nobles, dont les poffeffeurs font ce qu'on appelle
lanàfajfes, c'eft-à-dire , fujets du feigneur
territorial. Les bailliages font adminiftrérpar des
ja ges , des officiers de juftice & des receveurs :
on les divife en prévôtés, 8c les prévôtés en
paroiffes. Voye^ les articles Br a n d e b o u r g 8c
P r u s s e ,
O S T R A C ISM E , efpèce d*exil en ufage au*
trefois che* les athéniens. L 'ojlracifme doit être
examiné par les règles de la loi politique , 8c
non par les règles de la loi civile 5 8c bien loin
que cet ufage puiffe flétrir le gouvernement populaire
, il eft au contraire très-propre à en prouver
la douceur; 8c nous aurions fenti cela, fl
l ’exil parmi nous étant toujours une peine , nous
avions pu féparer l'idée de Yoftracifme d'avec celle
de la punition.
Ariftote (1 ) nous dit qu'il convenu de tout
Je monde que cette pratique a quelque chofe-
d'humain 8c de populaire. Si dans les temps &
les lieux où l'on exerçoit ce jugement, on ne le
trouvoit point odieux , eft ce à nous qui voyons
les chofes de fl loin, de penfer autrement que
les ac'cufateürs, les juges 6c l’accufé même ?
Et fl Ton fait attention que ce jugement dit
peuple combloit de gloire celui contre qui il étoit
rendu ; que lorfqu'on en eut abufé à Athènes
contre un homme fans mérite (2) , on ceffa dans
ce moment (5) de l'employer; l'on verra bien
qu'on en a pris une fauffe idée, 8c que c'étoit une
loi admirable que celle: qui prévenoit les mauvais
effets que pouvoit produire la gloire d'un citoyen ,
en le comblant d'une nouvelle gloire.
-, O T TO B E U R E N , abbaye d'Allemagne , qui
eft fous la dépendance immédiate de l'Empire.
L'abbaye d‘Ottobeuren ou Ottenbeuren, ordre de
S. Benoît, jadis appellée Uttenbeuren ou lttabeu-
ren, eft fitue'e à deux lieues de Memmingen.
C'eft le plus beau couvent que cet ordre poffède
en Suabe. On prétend qu’ elle fut fondée en 764
par Sylach , comte d’Illergew, 8c par fon époufe
8c fes fils. Charlemagne en confirma, dit o n , la
fondation en 769 : mais la charte de fa fondation
, auffi - bien que celle de fa confirmation
inférée en 1766 dans une hiftoire de cette abbaye,
n’étant point originales , font peu authentiques.
En 1350 le droit de prote&ion fur cette
abbaye, qui avoit été jufqu’ alors dans des mains
feculières, fut confervé par l’empereur Chartes IV
à l’évêque d’Augsbqurg, dont les fucceffeurs le
confervèrent jufqu’à Rupert IL Les empereurs
Rupert 8c Sigifmond, en confirmant les anciens
privilèges de cette abbaye , lui en accordèrent
plufieurs nouveaux. En 16 1 6 , elle paya à l’évêché
d’Augsbourg 100,000 florins, 8c elle fut affranchie
de toute fupériorité territoriale 8c du
droit de colleéte, auquel il prétendoit la fou-
mettre : cette convention fut confirmée par l’em-
; pereur. Le titre de l’abbé eft : prélat 8c- abbé
régnant de l’abbave immédiate 8c impériale d 'Ct-
tobeuren, confeiller a&uel 8c chapelain héréditaire
de fa majefté impériale. On , v o it , par ce
qu’on vient de dire , que ce coùvent eft fous la
dépendance immédiate de l’Empire, qui l'avoit
même autrefois invité à fes diètes ; mais on ne
l’y invite plus depuis long-temps. Il contribue
toutefois aux impofitions du cercle de Suabe.
■ O T T O M A N EMPIRE. On donne ce nom
aux pays que le grand-feigneur poffède en Europe
. 8c en Afle : on les divife en Turquie européenne
8c Turquie afiatique.
La Turquie européenne fait partie de l’ancien
royaume d’Orient conquis par les chrétiens. Ses
bornes a&uelles font à l'orient la mer d 'A z o f ,
la mer Noire 8c l ’Archipel : au midi, la Médi-
terranée : au couchant, la mer Adriatique 8c la
Dalmatie ragufienne , vénitienne 8c hongroife.
Elle touche au nord, à la Croatie hongroife ,
( t ) République, liv t I I I , chap. 13.
(z) Hyperbolus. Voye\ Plutarque, vie d’Ariftide.
fâ) U le trouva oppofé à l’efprit du légiflateur.
à TEfclayome,, la Hongrie , la Tranfilvante , h
Pologne 3c la Ruffie* En y Comprenant „la Cri*-
meè qui en a fait partie jtifqu’au moment où 1 impératrice
de Rufïie s'en eft emparé , ces pays
forment une étendue d'environ 10,^44 milles geo- |
graphiques quarrés.
La Turquie d’Europe ne renferme que cinq gau- j
yernemens g é n é r a u x le grand-feigneur, en poffède
dix huit autres en Afie 8c un en'Afrique > .
mais celui-ci eft-bjen précaire, Ses domajné.Sj
d.’Afie s’étendent jufqu'à la Perte» l'Arabie 8c
l’Egypte : l’empire ottoman paroît donc avoir
8op lieues du levant au couchant, 8c 700 du nord
au midi. r
Nous donnerons, i ° . , un précis de l ’hiftoire 4
politique ; de l'empire ottoman. i ° . Nous ferons
la defcrjption des, diverfes: provinces européennes
de l'empire: ottomçm. & , des remarques .fur ces
provinces. Il eftr impoffible de fe procurer des
détails exaéls 8c précis furies provinces que pof-
sède le grand-feigneur en Afie ; un voyageur qui
fait admirer la fagacité de ion efprit 8c la juf-
teffe de fes obfervations , M. Volney nous a
fourni des détails précieux fur la Syrie; nous-tes
renvoyons à l'article S y r i e . On poiura juger,d’après
cet exemple quel eft l'état 8c l’adminiffra-
tion des autres provinces de cet/e partie des do-
maines de . l’empire ottoman, 30. Nous parlerons
du fol , des produ&ions , de la population, des
grecs, de la nobleffe , ‘ de la religion de la T u r quie
d’Europe,.8c de quelques plages eu Ioixi
qui opt rapport au commence , à fia population
8c à 1 indufttie. 40. Nous traiterons dev l’armée,
dé la marine;, 8c des revenus de l’empire ottoman.y
56. Nous traiterons du gouvernement , 8c iipus-
ferons ’ des remarques fur; l'jadminiftratiqn , les
tribunaux 8c les. loix., 6°. Nous traiterons enfin
des rapports politiques , 8c-nous ferons quelques
-remarques fur les prétention? 8 c ,les vues de la.
côur de Rùiffie 8c de pelle de Vieim©* ; . f .
$ Ê ' c T l o .N P: R E M I EfR Bi
Précis de Thifioire politique de l'empire ■ ottoman.
Nous pourrions commencer ce précis au moment •
où, tes turcs, ont,,conquis; les domaines qui forment
l ’empire ottoman ; njais nous croyons de- *
voir remonter plus haut. ; :
Conftantin divifa 1’empke en- deux départe-
mens : celui d’Orient 8ç celui d'Occident. i
L ’Orient comprenoit la Hongrie, la Tranfyl-;
vaoie ■> la Valachie,, la Mojdavie, la Thrace ,
la Macédoine , la Grèce,, te Pont , l'Àfie 8c
l'Égypte. ^ -
L'Occident, eontenoit f Allemagne , une par.^ :
tiè de la fi)almarie. & de l'Efclayonie , l'Italie ,
les Gaples, l'Angleterre, l'Efpagnô & l'Afrique,
Les trois- fils de Cpnfta-ntin partagèrent cet em-
pirç j mais ..perte divifiou pe dura pas ,;8c. Julien
($cQblfi$it? Çy diplçmqtïqùe.' Tçirh, III,
') r.affefhbte:; toiftes i!es ;parties ,de 1 l ’empire * 8c fut
le dernier.de.cette famille.,L'un >8c l'ajitre département
étoient encore entre les mains de Théo-
dofe-Ie-grand ; qui les partagea entre fes deux fils
Arcadius 8c Honorius. L e premier forma l'em*
pire d’Orient, dont le fiège étoit à Conftanti-
nople , 8c le fécond, fut empereur d'Occident, &
eut £à rçfldenpe à Rome. Nous parlerons de J'em-
pire d'Oqcident à l ’article Rome.
L'empire d’Orient commença donc fous Arca-
dius>, q^i-régna après Théodçfe-le-grand, fon
père;, mort l’an 39^. Il a duré 1:058 ans, fous
foixante-feize.empereurs , 8c-il a fini, l'an 145-3 >
avec le règne de. Conftantin Paléologue, qui pér
i t , lors de la p^rife de Çonftantïnople, par Mahomet
I I , & , depuis cette époque, cette ville, en
iceffant d’être la capitale;de l 'ancien empire grec,
.eft devenue l a .capitale, du nouvel empire des
I t u r c s . :. é'Ej •
' La divifion de l ’empire fut la principale caufe
Ide fa ruine. Les goths,,les vandales, 8c d’au-,
très peuples, venus, du N o rd , inondèrent l ’empire
d’Occident, o,ù. ils /établirent diverfes mo-
,narchies, 8c entamèrent l ’empire d’Orient. Dès
le règne d’Arçadius ,:les goths, aidés par Rufin,
fon premier miniftre,,.s'avancèrent -jufqües dans
le Péloponnèfe ƒ & 1 A friquef\it envahie par divers
tyrans. Sous Théodofe II fon fils , les vandales
prirent- Carthage |j 8c commencèrent ua
nouveau royaume dans l’Afrique, qu’ils défolè-
renc, §£ où ils portèrent l'arianifme. Bélifaire ,
général de Juftinien , détruifit ce royaume ,
conquit la Sicile , afliégea 8c. prit Naples ', fe
rendit maître de Rome , 8c b attit, près de R a - ,
vennes, Witigès , Roi des gpths, qu’il fit prï-
fonnier,, & ' mena à Conftantinople. L'Italie ,
qui avoit autrefois été le principal pays de l'em- >
pire d’Occident 5 devint alors une province de ,
l’empire d’Oriept ; mais les empereurs n'en joui- ,
rent pas, fqrt paifiblement, à peine purent-ils con- ,
ferver);lexarchat de Ilavennes. Sous Héraclius ,
les farrajfins. s'emparèrent de la terre-faintç, qu'ils ,
tayagèrenti Les forces de ces barbares s'acrurent ;
tellement, que y, fous; Conftantin Ppgonate , ils ,
ïeftrouvère,nt.en état d'attaquer la S icile, 8c même .
d'aller mettre le. fiège devant Conftantinople* Sousp
Philippe Bardanès , ils enlevèrent à ces empe- ,
reurs les pjus belles villes de la Cilicie , tandis -,
que les, bulgares mécontens pilloient la Thrace,, ;
8c\ faifoient des prifonniers jufqu’aux. portes de,
Conftantinopte. Durant un long intervalle il n’y i
eut! fur le trône d'Orient que des fcélérats q u i, '
fe .{upplantdient les uns les autres, 8c qui, n’ayant •
ni probité , ni religiqn, ni aucune efpèce de mé* ,
rite,, donnèrent lieu, par leur propre exemple* !
; aux'révoltas qui leur enlevoient te fceptre. Des >
, hQnîmés-rqiii. jayoient, ^out à. craindre de ceux .
; même,.qui,.lès, enyironnoient [ n’étoient guères >
’ enVétatèdêo cqnferyerj tes frontières de leur em- >
■ pire çQnrfè teè ÿhêmi? du .dehors. ;^ous AJex's ,,
K n n