
ggf o L I
tout ce qui peilt intéreffer les deux comtés, 8c
ïepréfente la perfonnè même du roi dans les cas
généraux 8c urgens. Elle prononce de plus fur
l'honneur, Tétât & la vie de tous les jufticiables,
tant de fcn diltriôt particulier que des tribunaux
inférieurs* dont aucun n’a droit de glaive, finon
les magiftrats municipaux d'Oldenbourg 8c la fei-
gneurie de Varel. Enfin les appels de toutes les
juftices fubalternes des deux comtés, comme des
magiftrats de leurs capitales, desprëfidiaux à!Oldenbourg,
Ovelgoenn, Nevembourg & Delmen-
horft j'd’es juftices baillivales de Schwey , du pays
de.Woehrden & de la terre de Varel vont à cette
régence, dont on ne peut appeîler aux tribunaux
de T Empire, que lorfque Tobjet paffe 1000 flor.
du Rhin. Les officiers fubalternes font chargés
de la levée dès1 deniers royaux, doutais rendent
compte, ainfi que du réglement & de la police
des communautés . de la- conftruétion & réparation
des digues, chauffées| &c. Ils prononcent
quand il ne s’agit que de douze écus d’Em-
pîrejmais, dans les caufespîus importantes ou non
liquidées, iis laiffent laconnoiffance d el’ affaire aux
préndiaux. Le confiffoire établi pour les deux
comtés, & duquel celui de Varel dépend eft
compofé de tous lés-membres & fecretaires de
la régence, auxquels fe réunifient comme afief-
feurs le furintendant général , Tadminiftrateur des
biens eccléfiaftiques , le minifire principal ü O ldenbourg,^
& depuis peu le reéteur du collège de
la même ville. Les deux premiers doivent faire
tous les trois ans la vifite générale des églifes
comme âuffî vaquer a Taudition &?ppurement des
comptes des fabriques 8c autres révenus eccléfiaftiques._
Contributions.
La contribution ordinaire de ces comtés, dont
le rôle fert de bafe ,à la répartition des impôts,
monte annuellement à 60,000 écus d'empire 5
mais la totalité des revenus qu’en tire lé roi, eft.
beaucoup plus confidérable j car ils ont monté
dans ces derniers temps, dit Bufching,.à 227
mille écus d’empire,, année commune, tandis que
Tentrerien de tous les officiers militaires & ciyils
n’en a coûté que j 2,090.
On créa pour ces comtés , en 1704, un régiment
national d’ infanterie- ; dont Tentretien fut
réglé fur le cadaftre de chaque prévôté. Il étoit
d’abord de 12000 hommes g non compris les officiers,
mais il a e'té réduit à la moitié en 17 ƒ f.
Ÿoyc-^ Tarticle Danemarck.
• O L IG A R CH IE : c’eft ainfi qu’on nomme la
puiffancé ufurpée d’un petit nombre de citoyens
qui fe font emparés du pouvoir, lequel félon
la conftitution de-Tétât, devroit réfider dans lé
peuple, ou dans un confeil ou fénat. Il eft difficile
qu’un peuple foit bien gouverné, lorfque
fon fort eft entrç lçs mains tl’un petit nombre
o P 1
d ’hommes dont les intérêts diffèrent, 8c dont la
puifiance ‘ èft fondée fur Tufurpation. Chez , les
romains , le gouvernement a piufieurs fois dégénéré
en oligarchie $ iT étoit tél ‘ fous les décemvirs,
lorfqu’ils parvinrent à fe rendre les feuls
maîtrés de la république.. C e t odieux gouvernement
fe fit fentir d’une manière plus cruelle fous
les triumvirs, q ui, après-avoir tyranriifé leurs
concitoyens , 'abattu leur courage 8c éteint
l’amour pour la liberté, préparèrent la voie au
defpotifme & à Tadminiftration arbitraire des em-
; pereurs,
O L L B R U C K , feigneurie d’Allemagne au cer*
cle du haut-Rhin.
Cette feigneurie eft fituée dans la partie fupé-
rieure de l’archevêché de Cologne, entre les bailliages
d’Andernach & de Kcenigsfeld. Elle appartient
aux barons de Waldbott-Bafiènheim, quiréfident
à 0//^rücfe-'Bornheim, & font de la religion tatho*
lique. Comme ils ne font pas états dé TEmpire *
les-àutres membres du cercle du haut-Rhin leur dif-
putenr le droit dé voix à-leurs diètes. Mais la
terre eft taxée dans la matricule à un cavalier 8ç
un fantaffin ou 16 florins par mois , outre . 17 rixd,
4y kr. pour l ’entretkn dç la chambre, impç-î
riale.
OOST-FRISE. Vçye[ O s t -Fr isr .
O P IN IO N : mot qui lignifie une créance fondée
fur un motif: probable , ou un jugement de
Tefprit douteux & incertain. Le dictionnaire de
Logique contiendra vraifemblablement un article
fur {’opinion en général : nous n’envifagerons ici
Xopinion que dans fes. rapports avec la politique.
Les Véfolutions politiques de chaque état font
précédées d’une efpèce de ealcnl.fur l’oppofition
ouïe concours de ce qui l’environne, 8c il faut
même que cela foit ainfi ; car aucune force particulière
ne fe peut calculer & définir que par les?
degrés dé proportion & de comparai fon.
Un ^gouvernement modéré , pourtant fort
dans fes principes , fe fait craindre , mais il inf-
pjre- cetre efpèce de crainte qui n’exclut ni l’amitié,
ni la confiance , qui même établit l’une 8c
l’autre.
Une adminiftration foible, même dans un gouvernement
dont la conftitution eft forte par elle?
même , met Yopinion contre lui.
Une adminiftration entreprenante 8c ambideufe
fe fait redouter proportionnellement au -degré de
pouvoir 8c de forces qu’elle développe : mais ,
comme il ne peut .naître de là que des rapports
forcés Y opinion, ils ne peuvent ç'tre ni fol ides,
ni durables , ni heureux ; & le genre de crainte
qui en eft. la faite, dçvient un germe de divifion
prefque éternelle.
1 V a état appauvri & épuifé perd fa confédération.
v «
O P I
Un état riche avec des reffources bien ménagées,
diébe des lo ix , s’il m v e u t , & n’en reçoit jamais
: mais c ’ eft pour lui qu’eft faite cette maxime
d’un des plus grands poètes dramatiques :
Qui veut tout pouvoir , ne doit pas tout ojer.
Maxime précieufe , dont l’obfervation feroit
le bonheur des fociétés publiques.
Un état tranquille intérieurement par la ba-
1 ince maintenue entre fes divers corps publics,
infpire la circonfpeétion aux uns 8c la confiance
aux autres.
L ’état quia Xopinion en fa faveur, eft toujours,
même avec de l’infériorité & forces réelles, le
plus fort dans l ’ordre des rapports politiques ,
non peut-être pour entreprendre , car il faut que
le calcul des forces foit mathématique, mais pour
ne pas craindre d’être attaqué.
Le poids de Xopinion 8c de la réputation des
états eft t e l , que les chofes qui la peuvent le
moins du monde blefier ou compromettre , font
partie des intérêts les plus effentiels, & fuffifent
pour autorifer les plus fortes réfolutions. II eft
entre les gouvernemens, des offenfes ou des procédés
qui ne leur ôtent pas un pouce de terrein ,
& pour la réparation defquelles on ne ménage
ni les hommes ni l’argent. C ’eft une tache qui
laifferoit des impreflions de mépris, capables d’influer
fur les intérêts mê|me de la confervation,
parce qu’on attaque avec hardiefle celui qu’on a
pu offenfer impunément. Rien n’a mieux établi
la grandeur de Rome & ne Ta portée à un plus
haut degré, que fon attention à venger les in-
fultes. Elle a entrepris autant de guerres pour de
pareils fujets, que pour aucun autre motif ou
intérêt dientiel. Combien la gloire du fénat &
du peuple romain, & l’honneur des aigles romaines
, n’ont-ils pas formé ou occupé de héros dont
les noms vivent encore parmi nous ?
I l eft , relativement aux avantages dtXopinion,
une première maxime politique nécefîaire dans
chaque état; c’eft celle de pouvoir être utile à
fes amis , & redoutable à fes ennemis naturels.
D e là la néceflîté d’une bonne adminiftration intérieure
, comme le feul moyen de préparer des
reffources actives. Une bonne adminiftration eft
la profpérité de tous les états.
Ainfi, qu’ un état commerçant par fa fîtuation
rende fon commerce floriffant ; qu’un état militaire
entretienne , par Tinftru&ion 8c la difcipline,
Tefprit militaire des fujets ; qu’une puiffance maritime
tienne fa marine fur un pied refpeélable ,
chacune aura faifi le vrai moyen d'avoir en fa faveur
la balance de Xopinion, ou du mojns d’être
admis à fon partage ; car tous les pays du monde
ont leurs avantages, 8c même dés avantages
forcés.
Qu’ en fuivant le même efprit, un prince ait
des miniftres dénués de tout autre intérêt que
(Eicon, polit, 6’ diplomatiqueI Tom. Hï%
O P I 4J7 1 l’intérêt national, qui ne comptent pour rien leur
confidération perfonnelle, qui foient uniquement
occupés de la gloire du fouverain, la balance
penchera toujours en faveur de cet é ta t , s’il <L
d’ailleurs des forces fuffifantes ; les uns le craindront
, les autres le refpeéleront & le rechercheront.
Par l’effet de Xopinion, un pareil état devra
être l’arbitre de tous les autres. Combien de fois
les romains n’ont-ils pas été appellés à cette glo-
rieufe fonétion, qu’ils perdirent à mefure que ,
dans les vices de leur adminiftration, on apperçut
les principes de leur décadence.
Que le prince , par des faveurs & des diftinc-
tions répandues avec^difcernement, excite l’émulation;
qu’il récompenfe l’amour de la patrie ;
qu’ il paye les efforts qu’infpire ce fentiment fi
précieux & fi noble, il formera de grands hommes,
dont le nom feul & la réputation lui afîu-
reront 1a balance de Xopinion. On a vu des états
attaqués, parce qu’on ne leur connoifîoit pas des
citoyens diftingués pour leur défenfe. L ’Allemagne
auroit été plus timide, fi elle n’avoit pas eu
un Montecuculli à oppofer à Turenne. Charles-
Quint auroit été moins entreprenant, s’il n’avoit
pas eu plus d’illuftres capitaines que le fiècle de
François premier n’en avoit donné à la France.
Quel fuccès auroit eu l'a politique de l’Europe
contre la France, fi Louis XIII n’eût pas con-
fervé la balance de Xopinion par fa confiance en
Richelieu , qu’ au fond il n’aimoit point , mais
dont il connoiffoit ces talens qui ont préparé
l'Europe aux grandes chofes qui, fous le règne
de Louis X IV , nous procurèrent la fupériorité
totale de Xopinion !
Elle ne s’acquiert pas cette fupériorité YopU
nion, fi les plans politiques de chaque état ne
font point analogues aux intérêts qui réfultent de
la religion , du cara&ère national , des différences
de fituation , de la conftitution intérieure ,
de l’état des forces, des produits & des befoins,
ou de ceux de ces intérêts qui font les plus effen-
tielst; car tous ne le font pas dans tous les pays ,
& ils ne fe trouvent pas tous à la fois Tobjet de$
refforts principaux, mais aucun ne doit être négligé
ou facrifié.
-T o u t ce qui s’éloigne de cette règle, ne produit
jamais que des fyftêmes forcés, & mène à
des fautes graves que fouvent un fiècle de travail
ne répare pas , & dès-lors on perd la balance de
T opinion.
Les ennemis naturels en profitent : les amis
naturels en deviennent plus circonfpeâs & plus
dedans ; & au lieu de chercher fi loin pourquoi
on eft fans amis & fans alliés 5 on peut ,
en revenant fur foi-même & fur fes propres fautes
, en trouver chez foi la véritable caufe. Il
eft néceflaire alors de fe mettre à portée de remédier
affez tôt aux égaremens politiques, pour
né les pas laiffer venir au point d'être fans remède.
M m m