
34 trois quarts kr. par quartier pour l’entretien
de la chambre impériale. Ils pofsèdent une partie
du comté de Linange , & la feigneurie de Wefter-
bourg.
La maifon cadette des comtes de Linange-
Hartenbourg defcend, comme nous Lavons dit,
du comte Geoffroi ou Godefroi , dont l’arrière-
petn-fils Emic VII forma des prétentions fur l’héritage
de la branche, aînée à l’extinéfcion de fes
mâles , & s’ en attribua dès-lors , comme tous
les defcendans, le titre de Linange-Dabo ( Dachs-
bôurg). Ses arrières-petits-fils. Jean-Philippe &
Emic X furent les chefs des deux nouvelles branches
> celle de L in a n g e - Dabo -Hartenbourg &
celle de Lôzfln^e-Dabo-Heidesheim ou Falken-
bourg. La première fe divifa par les deux fils du
comte Jean-Frédéric ( Frédéric magnus & Charles
- Louis ) en deux rameaux qui portent les
noms de Durkeim & de Bockenheim, & la fécondé
en trois par les trois fils du comte Emic
X I , ifliis de deux mariages : favoir, George-
Guillaume , qui forma celui de Linange - Dabo-
Heydesheim 3 éteint en 1766 , Emic-Chriftian
celui de Ei/iang^-Dabo-Dabo , qui finit en 1708 ,
dans la perfonne de fon fils Charles-Frédéric 5
& Jean-Louis celui de Linange - Guntersblum ,
qui exifte encore. Le droit de primogéniture introduit
dans cette maifon , fut confirmé en
1728 par l’empereur Gharles V I .
Son titre a&uel eft : comte de Linange 8c de
Dabo , feigneur d’Afpremont 3 d’Oberftein 3 de
Bruch, de Burgel, de Reipoltskirchem , & c.
Cette maifon a une voix au college des comtes
immédiats de la Wétéravie & aux diètes du cercle
du haut-Rhin. Sa taxe matriculaire eft de
trois cavaliers 8c fix fantaflins ou de 71 florins
par mois , félon quelques-uns j félon d’autres de
59 florins 12 kr. feulement, répartis de façon
que Hartenbourg en paye 30, Heydesheim 12,
& Guntersblum 17 & les 12 kr. : fon contingent
pourTentrerien de la chambre impériale eft de
12 rixdales 7 & demi kr.
grand nombre de fes habitans retournèrent fur la
terre ferme, à Efchach, qui par c e tte nouvelle
colonie , prit la face d’une ville : mais, ayant été
dévaluée par le fe u , dans le onzième fiècle, les
émigràns firent une convention avec leur # feigneur
L I N D A U , ville impériale d’Allemagne au
cercle de Suabe : d’ anciennes chartes la nomment
Lintonna , Lindaugia , Lindowe ; d’autres Phy-
lyræa, d’ un nom grec, qui fignifie un tilleul, en
allemand Linde., Elle eft bâtie fur une ifle du
lac de Confiance, qui eft jointe au continent
par un pont. Un bras du lac coupe l’emplacement
de la cité du relie de cette ifle , & en forme ainfi
une autre ifle entourée de murailles 8c chargée
de vignobles & de jardins. Cette lituation a fait
donner à la ville de Lindau le nom de Ven ife de
la Su a be. La magiftrature compofée du confeil
fecret & du grand fénat , profefie la religion
luthérienne, ainfi que la plupart des bourgeois.
Il eft fait mention de cette ville fous le nom de
Cûrtis Lin tow a dans deux chartes datées du temps
des Carlovingiens. En 948 elle fut réduite en I
gendres par Hermann , duc de Suabe , 8c un 1
3 le comte Hugues de Bregenz ; & étant
rentrés dans Lille , ils y rebâtirent la ville de
L in d a u 3 q ui, en 1264 & x347, efîuya de nouveaux
incendies. Il pajroît par .les privilèges que
lui accorda le roi Rodolphe , en 1275 , que cette
ville étoit libre 8c immédiate allez long-temps
avant cette époque. Les empereurs Charles IV 8c
Wenceflas fe font' engagés à la maintenir dans fa
dépendance immédiate de l’empire. Elle fe racheta
pour toujours en 13 9 6 , de l’office de la
prévôté impériale , 8c elle acquit le droit de
l’exercer elle - même. Elle occupe à la diète la
quinzième place parmi les villes impériales de
Suabe , & la douzième dans les affemblées du
cercle. Sa taxe matriculaire, jadis de 196 fl. fut
réduite en 1683 , à 90 fl. qiu en 1728 , furent
portés à 130. Cette ville a été jufqu’à la fin du
quinzième fiècle, un des fieges du préfidial de
Suabe , lequel fut transféré à Altorf , qui lui
paye annuellement une redevance de deux muids
de vin. En 1496 / il fe tint à Lindau une diète ,
qui établit le règlement de la chambre impériale
de juftice.
L i n b a u 3 abbaye princière d’Allemagne ' au
cercle de Suabe 5 elle eft fituée dans la ville de
Lindau , dont nous avons parlé à l’article précédent
: c’eft un chapitre féculier & immédiat de
l’empire j le nombre des chanoineffes, qui toutes
doivent être nobles, eft fixé à douze : elles
ont la permifîion de fe marier. Leur abbeffe a
depuis le règne de Frédéric I I I , le rang de prin-
cefle. Son titre elL: N . par la grâce de Dieu >
abbefle du chapitre princier, immédiat 8c féculier
de Notre-Dame à L indau. L ’abbaye n’entre
pas à la diète de l’empiré 5 mais , depuis l’année
1642 , elle fiege aux affemblées des états du cercle
de Suabe, fur le banc des princes féculiers,
entre Hohenzollern Sigmaringen , & l’abbaye de
Buchau, avec laquelle, depuis la convention de
16 9 7 , elle obferve l’alternative di| rang. L ’abbaye
de Salmanfweiler difpute, en fon propre
nom & en celui des autres prélats, le pas à ces
abbayes , dans les diètes ]8c les autres aflemblées :
toutes trois proteftent contre ces. oppofitions.
La taxe de cette abbaye étoit autrefois de cinq
fantaffins ou 20 florins par mois ; on l’a diminuée
de treize florins depuis 1682 , 8c aujourd’hui elle
ne paye plus que 7 florins d’empire , outre 50
rixdales 64 k. pour l’entretien de la chambre impériale.
L ’origine précife de cette abbaye n’ eft pas
encore bien conftatée. On dit que dés le neuvième
fiècle on bâtit un couvent à la même placé,
& dansda même ifle du lac de Confiance, ou fe
trouvent aujourd’hui la ville 8c l’abbaye de Lindau ;
'mats
mats cette, affertion n’eft: pas prouvée : l ’opinion
qui a prévalu & qui eft la plus vraifemblable,
eft celle de Conring ; il affure que l’abbaye de Lîn-
dau a commencé d’abord par le couvent de Waffer-.
bourg, d’o ù , pour plus de fureté , elle a été
transférée dans l’ifle , au commencement du
dixième fiècle4 8c qu’aiors ce monaftère fut joint
à la ville. Au commencement du dîx-fepttème
fiècle l’abbaye a Voulu produire une charte de
l ’empereur Louis , de l’année 866 , de laquelle il
réfulte que le comte Adelberg de Rohrbach, fon
fondateur, lui avoit fait donation de tous les
environs du diftriét, où la ville de Lindau eft
fituée, & que cet empereur avoït confirmé la
donation à l’abbaye, avec la dignité princière ;
mais la fauffeté de ce titre/ a été prouvée par un
grand nombre de favans , catholiques & proteftans.
Cette abbaye n'a point de territoire propre.
Ses pofleflions font des domaines ifolés , qui fe
trouvent en grande partie fous la jurifdiétion de
la ville impériale de Lindau, & fes fujets étant
contribuables de plufieurs autres feigneurs, elle
ne peut mettre aucun impôt fur eux. Elle tire
des rentes de beaucoup de maifons & biens-
fonds , dont le terrein lui appartient dans la
ville de Lindau & fes -environs j chaque nouvelle
abbeffe peut faire grâce au premier criminel
condamné à- mort par les juges de Lindau y
mais elle n’exerce ce droit qu’une fois en fa vie j
& elle eft obligée de fe faire recevoir bourgeoife
de la ville 8c d’accorder au magiftrat le droit de
toefin ( Sturmfchllag ) fur le clocher de fon
abbaye. La maifon d’Autriche s’attribue le droit
de protection fur cette abbaye, qui annuellement
livre à la préfecture un muid de vin , par forme
de redevance, & on l’appelle le vin de protection.
L I N G E N , comté libre d’Allemagne ,
mais «qui n’eft affujetti à aucune des charges de
l’empire. C e comté eft aflez bien repréfenté fur
les cartes de l’évêché de Munfter , qui lui fert
de limites avec celui d’Ofnabruck 8c une partie
du comté de Tecklenburg. Son fol eft médiocre
prefque par-tout j on y trouve des mines de charbon
de terre.
La religion réformée eft la dominante, mais la
plupart des habitans de la campagne font catholiques
, parce qu’au temps de la réformation le
comte Conrad, qui l ’avoit embraffée , fut obligé
d'abandonner cette partie de fes états à des feigneur
catholiques & même aux Efpagnols. Les
églifes furent rendues aux réformés fous le gouvernement
de la maifon de Naflau - Orange, &
les catholiques obligés d’aller à la meflfe chez leurs
voifins ; le roi de Prufle, Frédéric - Guillaume ,
leur accorda, en 1 7 1 7 , une forte de liberté de
culte dans le pays même, à charge par eux de
payer les droits d’étole aux eccléfiaftiques réfor^
mes. Il n’y a que très-peu de Luthériens.
Le comté de Lingen, tel qu’il eft aujourd’hui,
fpjmpit jadis un bailliage dépendant du comté de
QEcoê. polit, & diplomatique» Totn. III,
Tecklenburg, dont les comtes le féparoient fou-
vent pour le donner à leurs freres cadets à titre
dé feigneurie. C ’ eft ainfi que Nicolas IV , com e
appanagé de Tecklenburg, l’avoit obtenu 8c le
poffédoit en 1541 , lorfqu’ il mourut fans pofté-
rité i il le tranfmit au fils de fon frère aîné, le
comte Conrad. Celui-ci ayant accédé à la ligue
de Smalkâlden , fut mis au bah de l’empire , par'
l’empereur Charles V , 8c l’exécution de la feîi-
tence confiée au comte Maximilien de Buren ,
qui, ayant furpris deux fois le malheureux Con-'
r a d l ’obligea de payer une fomme de 25 mille
rixdales, & d’abandonner quatre paroi nés du'
comté de Tecklenburg, avec fes prétentions fur
l’évêché de Munfter, jointes à la terre de Lingen:
l’empereur inveftit, en 1548 , le comte' de Buren
du comté de Lingen, fous le titre de comté' libre
& dégagé de toute efpèce de charge de l’empire.
Le comte de Buren mourut peu de temps après, 8c
il ne laifla pour héritière qu’une fille nommée
A nne, qui époufa dans la fuite Guillaume I e r ,
prince de Nalfau-Orange , & dont les tuteurs
rendirent le comté de Lingen à Charles V , qui
le tranfmit, en .154 y , avec fes états de Bour-’
gogne à fon fils Philippe I I , roi d’Efpagne. C e ;
prince, malgré les remontrances & les olaintes d e ‘
la maifon de Tecklenburg , le garda jufqu’en
1597 , que Maurice, prince d’Orange , s’en
empara, d’après la donation que le roi Philippe
en avoir faite à fon père Guillaume I er, dès l’ an
1 J78. Les efpagnols y rentrèrent de nouveau 3 ils
le gardèrent depuis ié o j à 1632 , & à cette dernière
époque, ils le rendirent enfin à la maifon d e :
Naflau-Orange , qui le confervajufquà la mort
de Guillaume III. Le roi 'de Prufle èn prit alors
pofleflion & le réincorpora au comté de Tecklenburg.
Les françois s’y établirent en 1757', mais ce
ne fut quepourpeu de temps.
L ’empereur Charles .V l’exempta de toutes les
impofitions de l’empire & de fa jurifdiétion j &
| il jouit encore de cette exemption. C e comté, &
celui de Tecklenburg ont une régence commune f
qui connoît dés affaires' territoriales 8t ècçléfikC-^
tiques de tous deux, & des caufes civiles de celui
de Lingen en particulier 5 celui-ci reflbrtit d’ ailleurs,
en matière de police, de guerre & de finances
, à la chambre des guerres & des domaines de
Minden , dont il y a une fubdélegation à Lingen.
Les revenus royaux provenans des biens domaniaux
, contributions & aflifes du pays, font
évalués à environ 80 mille florins.
L IT T O R A L E . Voye^ Fri oui. A utrichien,
L I T H U A N I E 5 ( grand duché de ) il eft
réuni à la Pologne. La Lithuanie ( nommée Litwa
dans la langue du pays) fut peu cultivée & pleine
de forêts jufqu’au règne de Sïgifmond premier.1
Sous ce prince 8c fes fuccefîeurs, les forêts
s’ éclaircirent infenfiblement, & la terre fut cultivée
avec plus de foin.
Productions. Le pays offre beaucoup de po*
R