
malheureux indigènes, fans habitations %$£v fa$s
nourriture affuré«., .ob igé s , par Cuite ,des rivalités .
de peuplades ou par l’impulfton donnée par le !
besoin de leur çonfervatiou * de difp.uter leur i
■ nourriture à leurs femblabtes , de chercher .d’ au- 1
très fois ,à la leur ravir, ou de s'égorger pour conquérir
le droit de chafler le gibier qui ,e.ft leur |
feule -richeffe & l’objet de leur .première né- 1
cefiité !
Mexicains. Parmi les peuples ,q y i h ab ire n;t ap a in -
tenant les deux yer,fans de la .grande chaîne 'américaine,,
qui fe continue fans interruption jyfqu au |
golfe de Panama,, nous établirons .une ligue de j
démarcation à partit du .40e. degré ,ds latitude |
■ jufqu’à la baie de Campêche dans le .golfe du 1
Mexique* 6c dans.cette,vafte étendue deterr-ain,
nous ne nous occuperons que.des nations incji- {
.gènes, q u i, dans .leur haine pour leurs opprefTej.ns,
fe font fait un devoir de-rcÜer. étrangères à la plupart,
des ufages & des moeurs des Efpagnols.
Le-caractère phy/ique de ces débris.de l'antique
population mexicaine, font une taille ,aflez
rélevée & robufte , une.peau cuivrée, & la pkyiàp- I
nomie noble & régulière. M. de Humboldt .a r,e- l
manqué que jamais ces Américains ne font fu jets
à des difformités, c or-pore i les. > , que dans .les. contrées.
mêmes où le peuple d’origine européenne ;
! elhatteintde,cette aifeélionque L’on nomme goitre, :
jamais l’indigène n’enreft-aftaqué. Çe dernier c,on-
fer-ve toutes fes .forces -jufque dans un.âge fort
avancé, .& fes cheveux ne grifonnent jamais.
Le Mexicain < eft naturellement grave , ,file,n-
cieux,' taciturne, -Cambremélancolique. Il a de
l’ énergie,de.la.fierté & de la dureté même .dans
Je. caraélère. Son . goût pour la peinture, la.mu-
lique. & les arts mécaniques, fe, h it remarquer.&
annonce , une. centaine difpofition pour la, çivili-
fation ; eeq.ui le met .fort,au-deffus de tous.les
.peuples du nord de l’Amérique.
Plufîeurs , tribus „guerrières , telles que les
Apaches , les.Mecos &,les Lipams , n’ont jamais
pu être domptées parles Espagnols,, dentelles font
.des plus implacables, ennemis- Ces peuples, continuellement
en-état-d% guerre 3 font.doués dftn-
•tel}ige-n€e.&< d’induftrie.
Les Kères,; au contraire, qui habitent les environs
de San-Domingo ,. d êd an . Phelipe,& ,de
,v San Diaz, font ^quoique forts. &,rob,uft;es , tellement
doux .& dociles, qu’il s font.deye.nus.eq quel-
! que - forte le s -efclayes.ci.es Espagnols; tandi* que
dans la conttée fuuée, encre 1 e .Npnve.au-M.cxique
, & la Californie, des-Moquis, re fte s ; encore, purs
.de 1-a-nc ienne. population, mexicaine .„ont can.fervé
•des traces d e la çiv-iUfation. de leurs .ancêtres,. Ils
vivent dansdesr villages populeux fe.Jiyreiit à
..la culture dru-maïs, du.cQtor> &.de,s,lca}eballes.
Indigènes du vetjàn^fepientrjçflal .de la .chpjnç de
. la Parime &<des monts Pacaraïmo., Les tribu S a u vages
qui peuplent, cette yafte cq ntré ed iffè ren t
par leurs caractères phyftqaes,au$ant que parleur
langagp; lepts m,opujs & Je.ur.ferqcj,té .Les Gu a ica s
font blancs» très-petits, majs tre.s-bèllijueux;
les Gu jari!>pf font cuivras, féroces, & mêmé,
afiiire .t-on , anthropophages ; les Caraïbesl re nommés
parleur bravoure &c leur intrépidité, dévorent
avec une fo r e de rage la chair de leurs
ennemis * d’autres , qomme les tylakos3 vivant de
la culture de£ terres, font doux , inrelligens &
-fuCceptible^s de .cîvilifa.ri.n. Mais la tribu la plus
abjecte & la plus dégradée eft celle dés Oro-
maquis. Etranger' à l’agriculture leur nourriture,
félon certains voyageurs , fe compofe de poifiTqns ,
de.racines de fougère, & lçrfqu’ ils ne .peuvent
pas s’ en,procurer , fies lézards, des fourmis,’ ■ déjà
ferre glii e même , fervent,à appaifer L ur faim.
Indigènes "delà Guyane. Les rives de.l'Oyapok ,
dipÇqiiton, du Mar.ony , font habitées par plufîeurs
tribis connues fous lé nom de Roucduyènes,
de Pouppurouis y de Gafipis . de K.iricotfos's.àe Pa-
rpbuyanes.Sc (de Paît cours. Toutes mènent pne vie
fauvage pmais p lu fi e u v s, p a r,o i ffe nt avoir de telles
difpolitions pour l’agrjculruv.e , qu’il feroit facile
.de les civilifer, fi le s Européens établis fur le
territoire qiii les.avoifine , dirigeoienc leurs efforts
vers cçtte ,qe,uvr.e régéijératricé, qui les difpén-
feroit de continuer le honteux ,& fangüinaîre
.trafic 4e la, traite des nègres.
Parmi, ces -peuplades, les G a l i b ï s , qui habitent
les forêts de.la Guyane- française fitu.ées entre, le
Couro n le "Maron], fe font remarquer par leurs
moeurs douces & inn.qçenxçs- CHez eux régné la
plus .parfaite union ; plufîeurs familles vivent'en
commun fous le meme ,toit, & les vols y font inconnus
au point que ,leurs.den?euresi né font jamais
fermées.
11 eft difficile .de coupoître ,1a population de
chacune de ces .nations j on fait feulement que
pelle des Galibis s’élève a plus de ip,ooô. Il eft
probable que c ;eft la plus nombreufe, pui qu’elle
n’eft^pqinLdécimée par le^fléau, de la giierre, qui,
rpalgré les.éîpquens paradoxes de J. H. Rouffeau,
paroît.être l'état hdbitdèl .de l.’bp.mmè fauvage.
"Tribus .indigènes de-1[intérieur du Pérou. La plu part
de ces peuplades , aujourd’hui' peu hqm-
breuCes , ne font. intérçjTantes .que par les diffe-
.rences! m o r a le s p h y p q u é s , «qu’elle§ préfentent,
compaiées apx. autres,peuples d ë .c è tte ’contrée.
Ainfi.les Conibos y les Carâpachos, dont la taille eft
plus forte que celle des. Péryv.iéns, ne le cèdent
point en, blancheur aux, Européens. Comme les
Spartiates', ils vouent à la mort.ceux de leursên-
fans qui font attaques de quelqu’infirmifé/ te s
Omagtia4:;p.pil ’habitude ffe’ (errer fortement, entre
...deux.pfahqhes la.,tète ^de Jeurs^enfaris dès l’age le
plus, tendre , de manière à.leur reqdréla falce plus
large*,, pour lui donner, difent il C ^^plu'Tdè rejj^em-
fiance avec, ta. lune. On .attribue à; c.ççte opération
levur défau.,i d’inteljigen.cé . Enfin ^* les Panos fo n t ,
dit-Vnv Circoncire les jeu p es' filles : ufage incohnu
chez lès autres peuplades. Toutes cëâ tribus ont
pour chefs des princes ou caciqtlës, qui feuls ont
le droit d'avoir plufi'elifs epoufès.
Quant à leur croyance religieufe, elle fcbnfifte a
reconnoître un bon & üii mauvais prîricipë. « H’s
« Ce repréfenténtl’ Etre-Suprême, dit Maltebrun ,
« foû s la figure d’un Vieillard, q ui, après avoir
« cohftruit les montagnes & les plaines de notre
« terre, à choifi le ciel pôur fa demeuré confiante.
Ils l’appelléilt nôtre père, notre itieul ; mais ils
» ne lui 'cotifaci'eht ni temples ni autels. Les trem-
»» blemens de terre viennent, fclôn éUX , de fa
« préfènee fur notre Glbbè’* ce font les pas de
» Dieu irrité qui font treffaillir les 'montagnes.
” Pour lui montrer leùr refpeét, âivftîtôt qu’ils
« fentent un fec’ouffe de treihblement de ferre,
>3 ilsïofÉent de leurs cabanes; ils danfènt, faute lit,
» trépignent & s’ écrient : nous vbici} nous voici ! »
’Sèlbn eux , le diable habité les 'entrailles de La
terre. 'D'autres tribus adorent la lune.
Péruviens. La peinture que fait de ce peuple le
favnntgéogr'aphe Maltebrun, fuflît pour en donner
une idee jüfte « l.és Péruviens indigèniés àêluéls,
« dit-il /font loin de reffembîër à ceux dont Mar-
»3 trioritel s’eft plu à nolis tracer le fédulfant’ fa-
»3 bleau. Ils n’oht que dès facultés très^Ornêes,
»3 un càra&ère mélancolique, timide, abattu'pat
» l’opprefiion , pufil anime au mOmëfitdu dangér,
»3 feroce & cruel après la viétoire, hautain, dur,
»’ implacable dans l’exercice du poitvoir. Craigiiant
33 béaucoup les Efpagnols, ils fe montrent dociles
33 & fournis à leurs ordrés; mais ils les déteftènt
, »3 en fecret, évitent leur focieté , & les haïifent
33 feulement un peu moins qùe les nègres & les
33 muldtrès. Ils font d’un naturel méfiant; ils
3> croient qu’on ne.peut leur faire aucune hon-
33 nêteté fans avoir l’intention de les tromper.
33 Trapus, robuftes & capables d’enduaer le
30 travail, ils croupiffent dans l’indolence 6c la
33 malpropreté ; ils vivent fans, aucune pté-
33.voÿàhce. »»
Indigènes du B réfil. Nous n’entrerons point dans
de loiîgs détails fur lés tribus qui conftitüent les
peuples encore faüvages de cette belle contrée.
Les Boutocôudys j les Pourys3 les Tapis, les Ca~
ri gais, & ceux même que plùfieurs voyageurs
defignent fous le nom de Topinamboiis, appartiennent
probablement à la même nation. Leurs
caractères phyfiques font un vifagerond, le nez
large , les cheveux noirs & liftes,'le corps robufte
& trapu, la peau brunâtre ou cuivrée. Les uns,
comine les Boutdcoudys, qui habitent les forêts
fituëes dans les montagnes de Mihas-Garaes, où
ils vivént du produit de letirchafte, font dfun
caràéière doux & d ocile, depuis qu'on a tenté
de les civiliier, car auparavant ils étoient ân-
thropophages. D’autres, comme les Pourys, les
Tupis, & c . , ont confërvé leurs mcèurs féroces
& l ’habitude de manger leurs prifonniers ; mais
leur vie mïférable tend à diminuer leur nombre
Hé jour en jour.
Il 'eft à reifiàrquer que toutes ces peuplades font
châftereîTe's, & que celles qui mènent une vie
agricole ; tomme les Pétivares , font naturellement
douces & h'ofpitiHères.
Un autre peuple, divifé anffi en p’ufi urs tribus,
celles dès Mologagos, des Tapuyes y des Par ex i s ,
deS Ÿofiiahais, des Cüyabas, dès P a u x is , &TC. ,
qui habitent lés bords de l’Orénoque , les plaines
du plateau de la chaîne de Mato-Groffo, fe distingue
du précédeiVt principalement par la couleur
de fa peau, qui eft blanche. Ils portent à un tel
degré la haine de l’efclavage, qu’ils ne fe laiftent
jamais prendre par leurs ennemis, & qu’ils préfèrent
la mort à la honte de s’avouer vaincus.
Peuplades-du Chaco. Ces peuplades, qui diminuent
chaque jour, font généralement fi foibles ,
qu’elles méritent à peine de fixer l’ attention de
l’obferva'teur; cependant, la fingularité '& la
cruauté de leurs moeurs nous obligent à en dire
un mot. L ’ës Leuguas, hommes agiles & bien faits,
fnais rerriarqtnbles par la longueur de de urs oreille
s, qui tombent fur leurs épaules, ontla fingu-
lière coutume de.s’emprelfer de changer chacun
de nom lorfque la mort a frappé l’ un d’eux , afin
qu’elle lès oublie. LesMoyas | adonnés à la guerre,
vivent du produit de leurs terres, qu’ ils font cultiver
par-leurs efehves. lis ont l’habitude de s’arracher
les poils des four cil s & des paupières ; leurs
fehimes: ont celle d e f ë faire avorter. Les Ab i pou s,
iribu prefqu*éteinte, font beaux -bien faits;
ils fe rendent volontairement chauves en s’arrachant
les cheVeiix de ’déftîis le front.« Enfin, les
Guanas, qui n’ont ni culte ni temples, & qui
pàfteht cependant pour 1ès plus civilifés de ces
peuplades, ont fi peu d'idées de morale, que,
fuivant le ’voyageur Àzàra, leurs« femmes, pour
éviter l’inconvénient de - la multiplicité ' de leur
fexe, ont la cruelle habitude d’enterrer vivons
la plilpaVt dès eivfans du fèxe féminin.
• Les tives de la Pfëul fbnt habitées par la tribu
:d es■ Puyagitas. C e peuple, -aétif, Kvaiiftdeux &
rufé, vît du produit d e là pêche. Il eft fans culte
& la ns aucune idée1 religieufe.' Les- femmes de
cette peuplide fabriquent- des ■' couvertures de
’•laine / qui deviennent un moyen- d'échange & de
commerce.
Peuples'indigènes1 du Paraguay. Les Guayana,
les' ' Charmas , •& d'autres « peuplades de cette
contrée, font1 généralement reconnoiftables à La
blànclieur de leur teint. Suivant Azara, ils font
' graves taciturnes. La plupart de ces peuples
font Agriculteurs ou bergers. Les premiers, habitués
à obéir à celui qui les paie , ou entraînés
v’ers l’amour d é idrdre-par 1-habitude de la-vie
fédêhtaire, ont adopté5des Efpagnols l’habitude
de Te vêtir ÿ i! S paroiffent'avoir des difpx>fitions
pour les Lumières -la civilifation- Le i'féconds,
au contraire, que - Maltebrun appelle les Tanares
de T Amérique, font fans vertu, fans morale,
fans bonne f o i , enclins -au v o l, paftioqnéft pour