
ches de fable & de .cailloux alternent enfemble.
Peu épais fur le plateau au-deffbus des bafaltes,
le dépôt augmente de puilTance à mefure qu’on
defcend. Il annonce bien que les couches de fédi-
ment d’eau douce qui ont formé la montagne de
Perrier ont été modifiées dans leur forme par
les eaux qui ont creufé les premières vallées >
que les plateaux les vallées ont été recouverts
par le terrain.de tranfport dont nous venons
de parler, dprhanière qu’ il s’eft accumulé
fur les pentes en*plus grande quantité que fur
les fommets, & que celui-ci a été recouvert en-
fuite par les pépérines & les coulées b'afaltiques.
Nous avons, dans le tableau qui précède ces
confidérations, donné l’énumération des débris
de corps organisés que l’on trouve dans les fables
& cailloux roulés qui alternent dans la montagne
de Perrier avec des pépéiines ponceufes. C ’ eft
peut-être ici le lieu de donner une coupe détaillée
de cette montagne, devenue célèbre depuis que
le hafard fit découvrir dans fon principal ravin,
appelé ravin des Etouaires, l’ un des plus curieux
amas d’offemens fofliles que l ’on connoiflTe. Depuis
quelques années que cette localité a attiré l’attention,
on en a publié une defcription détaillée,
fous le titre d'Ejfai géologique M-minéralogique
fur la montagne de Boutade. Mais le foin que nous
avons mis à l’ examiner nous ayant permis d'en
faire une coupe qui fur quelques points diffère de
de celle qui figure dans l’ Effaî ci-deffus, nous allons
la reproduire dans fes détails, en commençant
l’éumération des couches à partir des bafaltes
de Pardines, placés au fommet du plateau. Ce
plateau n’eft d’ailleurs que la continuation de
l'efcarpement appelé )montagne de Boutade, & plus
exactement montagne de Perrier, du nom d'un
vdlage placé fur la montagne. Notre énumération
eft prife de haut en bas en defcendant le ravin des
Etouaires.
i° . Bafalte compare péridoteux. Les grains de
péridot y dominent.
2°. Pepérineponceufe. Conglomérat ponceux con- j
tenant du mica, des pyroxènes, &c. Cette roche j
eft formée des débris d’autres roches. Son épaif-
feur eft d e . . ........................................... .. ï i $ mètr.
3°. a. Sable ferrugineux mêlé
de cailloux roulés.. o 70 %
b. Sable renfermant des I
os fofliles................o 40 I
c. S . ferrugineux à grains
plus g ro s ................O 50 !
d. S. fin rougeâtre (prin- l «
cipal giffement des f 00
©flemens fofliles.. 1,40
e. Cailloux roulés de granité
, de feldfpath,
de quartz, de trachy-
t e , de bafalte, &c.. y »»
A reporter
Report
40. a. Calcaire marneux compacte.
........... c
b. Marne calcaire jaunâtre
contenant des po-
tamides, des cypris
faba & des nodules
calcaires.......... .. o 20
c. M. bitumineufe noire
contenant des cypris
faba..............................o 20
d. Marne calcaire blanche
, entièrement
remplie des mêmes ,
cruftacés. ................ o 50
e. Marne argileufe brunâtre.
Les couches de
cette marne contiennent
une grande
quantité de cypris faba.
Elle fe délite par
feuillets minces &
élaftiques.................o 40
f. Marne calcairebhinche
à lymnéfes. . . . . . . . o 3 c
5°. a. Calcaire blanc feuilleté
tendre....................... o :o \
b. Calcairejaunâtre. . . . . o 33 J
6®. a. Marne bitumineufe grife
dont les firates font
féparées par des couchés
de cipris faba.. o 2 y
b. Marne grife.. . . . . . . . o yo
C. Marne bleuâtre. . . ... . ,b ,20
d. Marne grife à nodules
de fer fulfurée.. . . o 40
e. Marne feuilletée à cypris
faba..................... o 40
70. a. Argile bleue feuilletée. 6 40 \
b. Argile jaunâtre feuille- ' il
tée à nodules cal- /
caires. . ,. H .Y . . . . o 50 J
8®. Marne blanche à lymnées (lymn&a
ventricofa
90. a. Argile verdâtre un peu
micacée, remplie de
tubulures d’argile
ocreufe............» . . . o 60
b. Argile jaunâtre renfermant
des nodules
calcaires.. . . * . . . . o yo _
10°. Calcaire grenu marneux à lymnées
& planorbes, rempli de cavités
irrégulières, quelquefois d’un
pied de diamètre, contenant de
l’argile b r u n e . .. . .. ................ .. .
21 c©
1 90
° 4y
1 m
o 90
10
I2I OQ A reporter 129 20
Report.... 129 20
11®. a. Argile grife contenant
des nodules calcaires
de forme irrégulière. 1 40 }
b. Argile bleue feuilletée >
à cypris faba............ 1 30 J
12®. a. Marne à lym n é e s .... 0 90
b. Argile grife à lymnées. o 80
C. Marne grifâtre à lymn
é e s ...........................o 20
d. M. grifâtre feuilletée
remplie de cypris... o 80
1 3°. a. Calcaire marneux blanc
à lymnées. ..............o jo
b. Marne feuilletée grife
contenant une gran-
dequantité de cypris. o 60
c. Calcaire marneux à texture
poreufe, renfermant
des lymnées &
des planorbes.......... o jo
i 70
70
1 40
136 60
140. Macigno moltaffe cqmpofé de fragmens de
quartz, de fable, de mica liés par un ciment
calcaire. Il eft vifible fur une épaifleur d’environ
1 mètre, mais il eft difficile d’en déterminer la
puiifance.
Du ravin des Etouaires, dont nous venons de
donner la coupé, nous nous dirigerons fur If-
foire i mous paflerons près de la Croix de Bois,
appelée dans YEJJ'ai fur la montagne de Boutade la
Croix Saint-Antoine y & nous obferverons les couches
ci-après, en procédant de haut en bas :
i° . Pépérine poreufe analogue à celle qui forme
le fommet de la montagne de Perr
i e r . . . . ....... ............. ........................ im jo
2®. a. Cailloux roulés de diveries
roches & fab lè .....' o 40
b. Sable fin renfermant
quelques oflemens
fofliles............. ........ 1 jo
C. Cailloux roulés plus \ g
gros que les précé- '
dens.......................... y > Y
d. Argile rouge mêlée de
Dbh-.......................... 1 jo
3°. Arkofe, la variété commune................ » »,
Protogyne rougeâtre......................... „ „
Ces roches font ftatifiées en iuivant l’ inclinai-
fon du nord au midi.
Les ark >fes le montrent fur les deux rives de
l’Allier : fur la rive gauche près Nonette, comme
fur la rive droite un peu avant Saint-Yvoine &
■ Antezat, au puy Corent. C ’eft fur leurs pentes
que repofentle macigno-& le calcaire d’eau douce.
Dans plufieurs localités où nous avons vu ces
deux dernières roches, elles nous ont toujours
paru repofer fur les arkofes.
La plaine au milieu de laquelle Ifloire eft bâtie
préfente une autre difpofition que celle de la
montagne de Perrier & du plateau de la Croix de
Bois ou Saint-Antoine. Voici les couches que nous
avons obfervées avec M. Bravard & que ce dernier
a mefurées.
a. Dépôt de tranfport compofé de cailloux roulés,
de bafanite & de diverfes roches. 6m »
b . ----- fable fin quartzeux.. . . . . . . o yo
c . ---- cailloux roulés femblables à
la couche fupérieure.................... 1 »
7 fO
MM. Devèze & Bouillet, auteurs de YEJfai fnr
la montagne de Boutade, penfent que les dépôts de
fables & de cailloux rou lé s , formés de roches
ignées & de roches granitiques, prouvent, par
leur fuperpofition aux calcaires d’eau douce, que
les volcans de l’Auvergne étoient contemporains
des lacs dans lefquels le calcaire s’eft dépofé. Nous
penfons, au contraire, que la fuperpofition des
terrains de tranfport au calcaire prouve que celui-
ci étoit déjà creufé en v allées, ainfi que nous
l’avons vu plus haut. Les lacs occupoient, dans
l’origine, des plateaux de différentes hauteurs 5
les eaux des plus élevés font venues plus tard par
fuite de quelque rupture provoquée par des commotions
fouterraines , creufer les vallées actuelles
en enlevant le bafalte, les pépérines & les,cailloux
roulés qui manquent aux fommets qui les fuppor-
tent : c’elt d’ailleurs ce que prouvent les deffins
de coupes que nous donnons.
Quant à l’âge qu’ils affignent aux laves qui couronnent
ces plateaux, on eft étonné de voir des
hommes de mérite chercher dans des citations d’anciens
auteurs, & dans la bourrée que danfent les
montagnards de l’ Auvergne, la preuve que les éruptions
des volcans de cette contrée font reftées
dans le fouvenir des hommes. Le fait d’une planche
façonnée, trouvée, dit-on, dans une coulée
volcanique à une époque où l’on ne favoit point
obferver comme aujourd’h u i, ne peut être d’aucun
poids dans le temps où nous vivons. Depuis
que des^ hommes verfés dans la fcience explorent
avec méthode les différentes contrées du g lo b e ,
de pareilles obfervations n’ont plus été faites. Et
d’ailleurs ce morceau de planche de pin qui, fuie
n t 1 abbe Giraud de Soulavie , fut trouvé par
M. de Simianne au fond d’un ruiffeau coulant au
milieu de cendres volcaniques, ne pouvoit-il pas
y avoir été entraîné & y avoir été recouvert par
la vafe du ruiffeau ? Si ce morceau de bois a été
trouvé au milieu d’une pépérine, le fait eft encore
fort explicable, puifque cette efpèce de roche ,
remaniée par les eaux, peut fe former encore tous
les jours de pépérines plus anciennes, M. Bravard