
” extrêmement fragiles font reftées inta&es.
»» L'état de confervation parfaite dans lequel nous
" les voyons, témoigne que l'époque où cette
** île apparut au-deffus des flots n’ eft pas d'une
*» antiquité très-reculée.
» Sur toutes les hauteurs de cette île , ajoute
>* 1 obfervateur, des maffes madréporique? repo-
** fent immédiatement fur des roches d'une autre
** nature, & démontrent qu’elles y ont été for-
aJ niées & non tranfportées. En général, elles ont
** éprouvé fi peu d’altération, que le naturalifte y
30 diftingue aifément les différentes efpèces de co-
» raux 8c de madrépores dont elles font com-
»» pofées. »
Toutes ces efpèces appartiennent aux mers dont
les flots baignent Pulo-Nias ; & pour diftinguer
les coraux 8c les madrépores fofliles de ceux qui
entourent l’î l e , il fuffit de quitter le rivage 8c de
s'avancer dans l’intérieur des terres. Le Chama
gigas (L inn.) eft très-commun ’dans la mer des
Indes, 8c cependant la même efpèce fe trouve
foflile dans l’île de Pulo-Nias» où les indigènes
s en fervent en la découpant en forme d’anneaux,
dont ils ornent l&urs bras 8c leurs poignets.
(J. H .)
PU L O P IN A N G , ou île du ■ prince de Galles.
Elle eft fituee dans le détroit de Malaca, par ç
degrés 2y minutes de latitude feptentrionale & 98
degrés de longitude orientale.
On lui donne cinq lieues de long fur trois de
large. La fertilité de fon fo l, fur lequel croiffent
en abondar.cè des arbres propres à donner d'ex
cellens bois de conftruélion, des cocotiers, le
cafie r, le gingembre, des ignames, des patates,
ie t e k , la canne à fucre, le riz , le poivre & l'indigo
j enfin la pofîtion de fon port en fait un lieu
d e relâche important pour les Anglais, qui y ont
forme un bel établiffement. (J. H .)
PULO-SAPATA. Groupe de petites î!«s de la
mer de la C hine, fitué par 10 degrés 4 minutes
30 fécondés de latitude, & par ic ô degrés 40 minutes
4 f fécondés de longitude du méridien de
Paris, à environ^quarante-deux lieues de la pointe
fud-eft de Cambodja. La plus grande de ces îles
eft de peu d’importance : elle eft alongée en forme
ae foulier, ce qui lui a fait donner le nom qu’elle
p o r te , car \npato & cepato lignifient foulier en ef-
pagnol & en portugais.
L’île Sapatu, dit le capitaine Marchand, qui la
v ’t en 17 9 1 , eft élevée 8c ftérile ; on peut l’apercevoir
de uix à .douze lieues de deflusle pont d'un
navire marchand. Suivant G. Robertfon, « lorf-.
» que cette île vous refte au, nord, fon afpeCt eft
*» extrêmement curieux ; elle fe préfente comme fi
a» elle vouloir tomber fur la droite : de ce point
» de v u e ,T e s deux cotés paroiffent très-dittans
»? du.centre de l’île. » (J . EL)
PUY . On donne ce nom , en Auvergne, aux
anciens cratères qui rendent ce pays fi intéreffant
pour l’hiftoire des anciens volcans qui ont laiffé
tant de traces fur la terre. Ces puys ou montagnes
volcaniques o n t, par leur hauteur, divers
degrés d’importance j l'un des plus intéreffans eft
le Puy-de-Dôme, qui a donné fon nom à un département
formé de l’une, des parties les plus fertiles
de l’ Auvergne.
Le Puy-de-Dôme eft placé fur un plateau granitique
au-deffus duquel il s’élève à la hauteur
d’environ yoo mètres. En y comprenant fa bafe
granitique, On lui donne près de 1 foo mètres d’é lévation.
Au fu.î-oueft fa maffe fe prolonge pour
aller fe rattacher à une chaîne de petites montagnes
connues fous le nom de Moregno > au nord-
eft il va fe joindre à la chaîne de Manfon ; au fud ,
il fe joint à quelques montagnes peu importantes.
On a penfé que ce grand volcan avoit précédé
tous ceux de cette partie de la France. La roche
dont il eft formé a un caractère particulier qui lui
a fait donner par Dolomieu le nom de Domîte.
Elle eft blanchâtre ou grifatre , tantôt lamellaire
& tantôt terreufe; elle renferme des fragmens de
feld-fpath & de mica , ainfi que des lames de
fer fpéculaire. On a fait beaucoup de conjectures
fur la nature de cette roche-qui, au premier afpeCt,
ne paraît point volcanique. Quelques auteurs ont
attribués fa ftru&ure à une forte de décompofition
due à l'aCtion des émanations d’hydrogène fulfuré,
gaz qui agit encore journellement fur les.produits
volcaniques delà Solfatare. Dolomieu penfoitaufli
que le Puy-de-Dôme étoit forti de terre foulevé
par la violence des agens volcaniques. ïl faut
avouer que nous ne connoiffons aucun volcan
capable de produire un tel phénomène. M. de.
Buch a prétendu que cette montagne étoit un
granité décompofé y .foulevé aufli par la violence
des feux volcaniques. Ces diverfes difpofitions'
font difficiles à admettre. Quelle force r/auroit-il
pas fallu aux agens des feux fouterrains pour faire
fortir des entrailles de la terre une maffe bien
autrement impofante que celle du Puy-de-Dôme ?
nous voulons parler de celle du Chimborazo, qui
après l’Himalaya eft la plus haute montagne du
G lo be, & qui, comme le Puy-de-Dôme, eft entièrement
volcanique.
Quelques obfervateurs, comme M. de Buch ,
ont prétendu que Le Puy-de-Dôme n’étoit point
dû à des éruptions volcaniques > ils en ont donné
pour preuve qu’il femble être formé d’un feul je t ,
d'une feule maffe, 8c enfin d’une même roche.
Breflakau contraire le regarde comme entièrement
dû aux feux fouterrains. <« En confi iérant le Puy-
» de-Dôme , dit-il dans fes Infticutions géologi-
»> ques y comme la partie élevée d’un cratère qui
» eft refté fur pied, parce qu’elle eft formée de
« laves qui depuis 1e font altéréès & en partie
» décompofées, tout merveilleux difparoît, &
cette montagne rentre dans la claflè des au-
» très montagnes volcaniques qui nous préîèn-
33 tent le même phénomène. »»
On doit donc confidérer la roche dont eft formé
le Puy-de-Dôme, comme étant analogue à
ces trachytes que tous les auteurs confidèrent
comme dus à l'aètion de* feux volcaniques; ces
roches , par une modification toute particulière,
paftent infenfiblementà celle dont nous venons de
parler 8c qui porté le nom de Domite.
(J. H.).
PYPvENÉES. On donne ce nom à.cettç chaîne
de hautes montagnes qui réparent la France de
l'Efpagne. Quelques étyrnologiftes ont voulu
qu’elles aient été appelées ainfi du mot grec w ç
(feu),foit que les Anciens aient comparé leurs cimes
à des flammes, ou bieh qu’elles duflent leur origine
à l'aCtion du feu j mais ici l’ on fent combien eft
vaine quelquefois la fcience des étyrnologiftes,
car les Alpes & d’autres montagnes élevées pour-
roient avoir un nom analogue à celui des , Pyrénées
, fi des fommets plus ou moins aigus fuffi-
foient pour donner à des montagnes des dénominations
qui rappellent les flammes aiguës qui s’ échappent
d’ un foyer. Quant à ce qui, dans cette
étymologie, annonceroit la tradition que le feu a
contribué à la formation des Pyrénées, cette idée
fe trouve complètement fauffe depuis que l’ on
fait qu’il n’exifte dans cette chaîne aucune roche
volcanique, aucun produit igné.
Les montagnes que l’on defîgne fous le nom de
Pyrénées, s’étendent de l’eft à l’oueft, depuis le
cap de Creus, fur les bords de la Méditerranée ,
jufqu’au cap Ortegal que baignent les eaux de
l’Océan. Elles occupent dans cette direction Pef-
pace compris depuis le premier degré fituë à l'eft
du méridien de Paris, jufqu'au 10L degré 30 minutes
à l’ oueft de ce méridien.
Le fyftème pyrénaïque a été divifé par Bory de
Saint-Vincent ( Guide au Voyageur en Efpagne') en
cinq maffes diüin&es :
i®. La Méditerranéenne ou orientale, dont le
point culminant eft le C anigou, d’où fortent,
par deux pentes oppofées, le T e t 8c la Sègre.
2°, T/Aquitanique, au pied de laquelle Coule la
Garonne 8c l'Adour.
3°. La Cantabrique ou centrale, fur le verfant
méridional de laquelle l’Ebre prend naiflance.
40. L’ Afturienne, dont les pentes coupées à pic
delcendent vers le royaume de Léon.
50. Enfin la Portugaife ou occidentale, celle
dont les embranchemens s’étendent vers l'embouchure
du Duero.
La longueur de toute la chaîne des Pyrénées
eft d ’environ 120 lieues : leur largeur varie;
elle eft plus confidérable au centre que dans les
deux extrémités ; on peut l’évaluer, terme moyen,
à vingt lieues 3 c eft auih vers le centre que fe trouvent
les points les plus élevés. A partir du cap
Creus où commence cette chaîne, on voit s’élever
d’abord des montagnes peu importantes auxquelles
fuccèdent bientôt, iuivant la defcription
qu’en donne M. de Charpentier, des élévation?
qui atteignent environ 600 mètres. Au col de
Pertus elles s’abaiflent un peu pour fe relever en-
fuite, en augmentant fucceflivement de hauteur
jufqu’au mont Canigou, dont l’élévation eft évaluée
à environ 2882 mètres. Le faîte de la chaîne
centrale ne tarde point à atteindre cette hauteur
au mont Cambredafe.
« Les Pyrénées, dit-il, depuis leur naiflance
>* jufqu’à ce point, ne préfentent aucun fommet
*• bien aigu ou Caillant ; elles forment plutôt des
>» montagnes d’ une forme allez arrondie, termi-
» nees par un plateau plus ou moins vafte , 8c
« recouvertes par des pâturages 8c des forêts. Là
» même chofe a également lieu par rapport aux
» cols,ou ports q u i, au lieu d’une profonde &
étroite échancrure, préfentent ordinairement
» une efpèce de plaine ou bien un vallon très-évafé.
» 11 y a fur cette étendue un nombre confidérable
» de cols q ui, étant peu élevés & d'un accès
»»facile, fervent prefque tous â la communica-
>* tion entre le RouJJillon 8c la Catalpgne. Les plus
»> fréquentés , outre le col de Pertus, font le
»» col de Cufioja 8c celui à ’Arie. >» 1
A partir de la montagne de Cambredafe, le
faîte de la chaîne fe hériffe de rocs efearpés 8c
de pics aigus; à l’oueft de ce mont, la chaîne
s’abaiffe jufqu’ à n’avoir que î6oo mètres d’élévation,
& forme au nord le col de la Perche. Depuis
ce col jufqu’a la vallée de Vicd effos, la hauteur
moyenne des monts eft d'un peu plus de
2090 mètres, au-deffus defquels on remarque dës
pics qui s’élancent dans les airs .-tels font, près
des fources de la Teta , celui de la Prigue & celui
d’Efperifis, qui dominé la valiée où la Teta
prend naiflance. Au pic d’Efperifis fuccède à
l’oueft celui de Pedrous. En fuivant la même direction,
s’élève le pic de Framiquel, au pied duquel
l’Arriège prend fes fources. Nous ne parlons
point de plufîeurs pics qui s’élèvent ç i 8c là à
quelque diftance de ces derniers. En fuivant toujours
le faîte de la chaîne dans la direction de
l’ oueft, on trouve le pic d’ Efta, dont la hauteur
eft de 33 20 mètres.'Un peu vers le nord s’élève le
Montcalm, élevé de 3240 mètres; depuis ce point
jusqu’aux fources de la Garonne, le faîte d e là
chaîne conferve une hauteur moyenne de 24c©
mètres. Dans cet intervalle on voir s’élever une
grande quantité de p ics , parmi lefquels nous n®
citerons que le mont Vallier, élevé de 2890 mètres,
8c celui appelé Tue de Mauberme, dont
l’ élévation eft de 2740 mètres ; depuis le pic
d’Efta jufqu’à cette dernière montagne, on remarque
une grande quantité de dépreiiîons & d’échancrures
auxquelles on donne le nom de ports.
C ’ eft à -partir du pic de Monberme que , fui-
vant M. de Charpentier, finit la portion de la
chaîne à laquelle on doit donner le nom d'orientale,