
noir 8c blanc, le châtaignier, l’orme, deux
noye rs, le blanc 8c le noir, dont les noix
donnent une huile excellente. Les tulip'ers &
le falîafras font rabougris & rampans dans le
nord , deviennent arbres au centre, & prennent
la plus grande vigueur vers le iud. L’érable à
fucre, le bois de fe r , l’ orme d’ Amérique, le
micocoulier, le peuplier noir, le liquidambar
qui donne une gomme odorante, & le tacca-
mahaca font au nombre des efpèces dominantes
La famille des conifères occupe les terrai '.s fablon-
neux & légers j les principales efpèces font le
fapin de Penfyivanie, le commun, le fapin-hem-
lo k , les pins noir, blanc de Weymouth. &c le
mélèfe- On peut aufli ajout-r à cette famille le
genévrier de Virginie, l’ arbre de vie 8c le cèdre
rouge. Pami les nombreux arbrifleaux & arbuftes,
on diftingue l’arbre à frange, le mûrier rouge,
le pommier épineux, le fumac, le chêne vénéneux
, le lilas de Penfyivanie, l’acacia à triple
épine, le faux acacia & le prunier-perfiman. Les
herbes qui couvrent le fol font groffières en général,
mais on y remarque diverles tfpèces d'af-
t e r , de monarda 8c de rudbeckia, de phlox,
Y oenother a biennal, le martagon doré & le col lin-
fonia qui eft un remède contre la morfure du fer-
pent à fonnettes.
Dans la Virginie 8c les états du fud & du fud-
ou=ft, les favanes étalent leur verdure éternelle,
les forêts primitives leur beauté impofante, &
les marécages leurs fauvages produétions : là des
bofquets femblent flotter lur l’eau; le palétuvier,
le feul arbufte qui fleurilTe dans les eaux falées,
s’ élève près des piniéres , ainfî que le lobelia cardi-
nalis & l’odorant pancratium de la Caroline. Les
lieux que la marée peut atteindre offrent à l’oe il le
nijfa aquation, le taccamahaca 3 d’innombrables
cannes & le cèdre blanc dont le tronc eft formé
jufqu’ à la hauteur de 7 pieds par quatre ou cinq
arcs-boutans arrondis en efpèce de voûte d’où
s'élance une colonne droite de 18 à 20 pieds
fans aucune branche, mais dont la cime a la
forme d’un parafol compofé de feuilles d’un vert
tendre agréablement découpées; les fmilax 8c
la vigne fauvage enlacent les arbres de ces forêts
marécageufes, tandis que les lianes rampantes
& les faréoles étalent leurs fleurs à leur
pied.
Les arbres qui croiflent dans les favanes 8c le
long des rivières font de l’efpèce aquatique, ce
font : l'olivier d’Amérique, l’arbre au carton,
le gordonia argenté ; ils viennent en groupes ou
ifoies, tandis que les herbes font entremêlée?
d’arbuftes 8c d’ arbrifleaux. Le myrte à cire fe
diltingue parmi plufieurs efoèces d’azalia, de rhododendron,
de kalmia & d'andromeda entrelacés
par la grenadille pourprée ou la clitoria. Uixia
aux fleurs azurées, les touffes rofes de Yhydrangia
& la canna lutea dorée bordent les étangs & les
terrains bourbeux; Y amaryllis-atamafio y la dionée,
la fenfitive & plufieurs efpèces de phlox forment
une ceinture aux forêts.
Les plateaux calcaires qui bordent les lits des
fleuves font couverts de forêts délîcieufes. L’Ohio
coule fous un berceau de tulipiers 8c de platanes;
plus au iud l’oranger fauvage, les lauriers
odorant 8c commun s'unifient au figuier-papayer,
dont la colonne droite 8c argentée, haute de 20
pieds, fe couronne d'un dais de feuilles larges
8c découpées; mais le géant de ces contrées eft
le grand magnolia, dont la tige parfaitement
droite s’élève à la hauteur de too pieds, 8c fe
termine par une tête é paille & volumineufe, de
forme conique & d’un vert fombre » fes fleurs
font du blanc le plus pur & font remplacées par
un efpèce de cône cramoifi qui laifle voir fuf-
pendues, à des fils déliés de la longueur de fix
pouces, des graines arrondies qui reiïembient au
*p lus beau corail. •• v
Dans le Kentuckey les terres fertiles produifent
le cerifier de Virginie, le noyer blanc, les f.ênes
blanc, noir & bleu, le coltis à feuille ve lu e ,
le gui la n dîna dicica nommé caféier, le gleditfia tna-
canthos, 8c Yannona triloba j les terrains montagneux
& frais produifent des tulipiers & des
platanes, des magnolias dont les troncs font
énormes, oc des que'cas macrocarpa dont les glands
ont la grofteur d'un oe uf de poule.
Les FLorides réunifient les produirions des latitudes
méridionales & feptentrionafes, qu’on y
voit fleurir les unes près des autres On y trouve
des forêts entières de mûriers rouges & blancs.
Les pins rouges & blancs, les fapins, les chênes
toujours verts, l’ érable, le noyer, le cerifier,
l’acajou, le châtaignier, le fafiafras & le bra\i-
Utto y occupent les diftérens terrains.
Sur les bords du Mijfouri on voit que’ques bois,
mais point de -grandes forêts ; la vigne lauvage y
donne d’afiez bons raifins. Le poirier épineux
orne les campagnes, qui produifent le tremble,
le pin & le cotonnier à feuilles étroites.
Au Mexique, la végétation varie comme la température.
Dans la région chaude les palmiers à
éventails, miraguana fie pumos, Yoreodoxa blanc,
la tournefortie veloutée, le féb.ftier gérafehante,
la céphalanthes à feuilles de faille, Yhyptis bourrelé
, le falpiantkus arenarius, l’amaranthine glo-
buleufe, le calebaflier pinné, le podopterus mexicain,
la bignomie à feuilles d’ofier, la fauge
occidentale, \z-perdition , le gyrocarpus, le leuco-
phyllum ambiguum, la gomphia, le pnnic élargi,
la bauhine roide, le campêche rayé, le courbaril
émouffé, la fw/iécénie, la malpigkia à feuilles de
fumac, s’élèvent jufqu’à 200 toi fes. Le bananier
s ’étend depuis le bord de la mer jufqu’au niveau
de 72 y toi le s.
La région tempérée, depuis 200 jufqu’ à 1,100
toiles, produit le liquidambar ftyrax, Yerytro-
xylon mexicain, le poivrier à longues cofles,
la quenouille de Pazcuar, Yaralia digitata, la
quùrdiola, le tagetes, la pfyckotria pauciflora , le
îiferon arborefeent, le quamoclit de Cholula,
la globulaire mexicaine, la véronique de Xalapa,
le fiachys, le gatilier mou, l’arboufier à fleurs
épailfes, le panicaut à fleurs de protea , le laurier
de Cervantes, Yyucca épineux, le cobéa grimpant,
le daphné à feuilles de faule, la fritillaire
à barbe, la fauge jaune, quatre varités de chênes
commançant à 470 toifes 8c finiffant à 1,620, la
banifterie ridée & l’if des montagnes.
La région froide, depuis 1,100 toifes jufqn’ à 1, 3 yo, [
produit des chênes à troncs épais (quercus crajfipes),
la rofe mexicaine, l’aune qui s’arrête à ï,8yo toifes
, le cheiroftemon piatanoides, la krameria, la
valériane à feuilles cornues, le datura fuperba , la
fauge cardinale, le fraifier mexicain, l’arboufier
à feuilles de myrte, la potentille naine 8c l’alifier
denté. Les fapins ne fini fient dans cette région
qu’à 2,050 toiles. On voit fur la limite des neiges
le cnicus nival i s , Y arenaria bryoides & le chelone
gentianoide.
Le Mexique produit diverfes efpèces de ce-
rifîers, de fraifiers, cfe mûriers, de pommiers
& de noyers; le magney, variété de l’ agave,
donne la boiffon nommée pulque ; fes fibres fournirent
du fil 8c du papier, fes épines fervent de
clous 8c d’épingles. Le canton de Xalapa produit
le cpnvolvulus jalapa ou vrai jalap, 8c Y epidendron
vanilla; le baume de capivi 8c de tolu proviennent
de deux arbres nommés la copaifera ojfiti-
nalis 8C la toluifera balfamum.
La flore mexicaine a déjà fourni aux jardins
d’Europe la délicate ment^elia , les dahlia, le
fifyrinchium ftrié, le falvita fulgens 8c Yhelianthus
gigantefque.
Amérique méridionale. Depuis les bords de
l’Océan jufqu’à 1,00c mètres d’élévation, on voit
de magnifiques palmiers, les mufa , les heliconia ,
les tkeophrafla3 les liliacées odorantes, le baume
de T o lu , le quinquina de Carony. Les jafmins 8c
le datura en arbre embaument l’air. Les cocotiers
croiflent fur les bords de la mer, 8c couvrent
de leur ombre les caètus, les mangliers 8c plufieurs
plantes falines, entr’autres 1 e fefuvium por-
tulacafirum. Le palmier nommé ceroxilon andicola
habite les hauteurs de la cordillère depuis 90G
jufqu’ à 1,450 toifes. Au-delfus de la région des
palmiers commence celle du chinchona ou quinquina
8c des fougères arborefeentes : celles-ci
s'arrêtent à 8co toifes, les premiers à 1,450.
Près du chinchona croiffent quelques liliacées,
telles que le cypuray le fifyrinchium, les melofi
tomay les pajfiflores en arbres hauts comme nos
chênes du No rd , le thibaudia, le fuchfia 8c les
alfirimeria ; on y voit aufli les macrocnemum, les
lyfiamkus 8c les diverfes cucullaires. Les moufles
du plus beau vert forment de belles peloufes;
les ravins cachent une multitude d‘arum y des
oxalis, le gunnera & le dorftenia. Le f orlieria,
qui marque l’état hygrométrique de l ’air, croît
à 872 toifes, ainfî que les eurofmu 8c de nom-
breufes fimplofcos. A 1,129 t0^es des mimofes
ne fe ferment plus au toucher ; les dichondra,
la nerteria, les hydrocotyles, les acena & Yalche-
milla forment un véritable gazon à 1,3 39mètres,
& les mutifia grimpent aux arbres les plus élevés.
Les chênes ne commencent qu’à la hauteur de
1,700 mètres. Au-defius de cette région, à 3,500
mètres, on ne voit plus que des arbuftes : ce
font des berberis3 des b ara a défia & des duranta ;
le fol eft couvert de calcéolaires de diverfes efpèces.
A 1,700, toifes fe trouvent les efcallonia
8c les wintera. Dans les Paramos on voit quelques
arbres de quinquina orange, des melafioma & des
embothriumYalflonia dont la feuille féchée eft un
thé falutaire, Y efcallonia tubary font en groupes
épars. Depuis 1,030 toifes jufqu’ à 2,100, les gentianes,
Yefpeletia fraylejon ÔC les ftechelina croiflent
fur une peloufe ornée de lobelia nains, de fida, de
pichincha, de gentiane, de q u ito , de renoncules,
de gufman 8c de plufieurs autres efpèces
nouvelles. A 400 toifes au deflus, beaucoup de
panicum , à*agrofiis 3 de daftylis, d‘ avenay les ja -
reva 8c les fiipa couvrent le fol. Les plantes
phanérogames difparoiflTent à 2,360 toifes , &c
les lichens les remplacent jufqu’aux neiges éternelles.
Les forêts de Caracas font immenfes & produifent
des bois de teinture & de conftruttion ;
on y recueil.e des plantes médicinales, le quinquina
8c la falfepareille.
A la Nouvelle - Grenade, dans les Andes du
Quindiu & dans les forêts de l’Oxa , on voit
des cyprès , des genévriers & des fapins, des
paffiflores en arbres, des palmiers à cire, des
bambufas. Le fuc du fruit de l’ uvilla ( ceftrum
tinftorium) donne une encre meilleure que toutes
celles connues.
Sur Je plateau Chipa on voit l’azalia, le quinquina
jaune, Y alflonia lheiformis, les bégonia,
des chênes, des aunes & d’autres plantes qui
rappellent la végétation de l ’Europe, tandis qu’au
bas des rochers croiflent les palmiers , les bananiers
8c la canne à fucre : il n’y a cependant
que 87 toifes de hauteur entre ces deux végétations.
Le terrain élevé de Turbaco donne naiffance à
Yanacardium caracoü, arbre coloflal, au baumier
de Tolu 3 au guftavia à fleur de nymphréa, & au
cavaniLlefia mocundo dont les fruits tranfparens
femblent des lenternes fufpendues aux branches.
Les bromelia karatas bordent la plaine.
Les forêts du Pérou donnent des bois précieux,
des gommes odoriférantes 8c des réfines médicinales.
La noix mufeade 8c la cannelle croiflent,
dit-on, dans la Montanna-Réal; les plaines font
couvertes de taillis de cacaoyers, de p Imiets