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Dépôt crijlallin accidentel.
§. 2y. G ranité. 11 pourra paroître fingulier
que nous placions après \e\echftein un dépôt granitique}
mais fans rappeler certains exemples qui
prouvent que des roches allez nouvelles font immédiatement
placées fur le granité, il nous fuffira
de renvoyer le le dieu r au Mémoire que M. Bron-
gniart a publié fur la roche qu'il appelle arkoje.
( Annules des fciences naturelles , tome V I I , p. 11 3 . )
Dans ce travail fi important pour la feience, le
lavant académicien prouve la probabilité d’une
formation granitique, à une époque voifine de
celle où fe forma le grès bigarré. C e fait remarquable
par fes conféquences, & qu’attellent les
exemples obfervés dans plufieurs localités, telles
que les environs d’Aubenas, du Puy-en-Velay,
d’Avalon , de Remilly , de la montagne des Ecou*
chets , de Waldshut, & c . 3 n’a peut-être pas
befoin d’être appuyé d’un plus grand nombre
d'exemples, pour expliquer les motifs qui nous
ont fait placer ici la dernière apparition du granité.
Cet eftai fur la fuperpofition des roches ne
peut offrir tous les exemples de fuperpofition,
mais nous nous ferions reproché une’faute d’exactitude,
fi nous avions omis de prendre en noté
l'exifience d’ un granité au milieu des terrains de
fédiment.
Premier dépôt filiceux:
§. 26. A. Arrose. Cette ro ch e , dénommée
& décrite par M Al. Brongniart, tient une place
importante dans-les dépôts d’agrégation. Suivant
les caractères qu’ il lui affigne, fa texture eft grenue,
& z fes compofans elfentiels font le quartz
hyalin 5e le feldfpath. U la divife en trois efpèces,
dont l’ une a été mentionnée plus haut en pariant
des plammites, dont elles fe rapprochent beaucoup.
1°. Arkofe commune. (P fa m mite quartzeux de
M. Al. Brongniart.) Compofée de grains de feldfpath,
& principalement de grains de quartz
hyalin.
2°. Arkofe granitoïde. (Pfammite granitoïde de
Brongniart. ) Formée de grains de quartz , de
mica, & principalement de grains de feldfpath.
L’arkofe renferme les fubftances fuivantes :
l ’argile collyrite, la ftéatite, des criftaux de chaux
fiuatée , de chaux carbonatée, d’arragonite & de
baryte fulfatée.
Les métaux s’ y rencontrent fréquemment,
mais ils n’y font jamais en filons ni en lits réguliers
; ces métaux font : le fer fulfuré, le fer oli-
giffe terreux, le fer hydraté, le fer carbonate,
le cuivre pyriteux, le cuivre carboriatë , le zinc
fulfuré, le plomb fulfuré , le plomb phofphaté &
le plomb carbonate 5 enfin, le mercure natif &
fulfuré, & le chrome oxidéj quelquefois auffi on
y trouve de l’anthracite. Les arkofés renferment 1
fréquemment des débris de végétaux foflîles, qui •
rentrent dans la claffe des cryptogames & dans
celle des phanérogames.
Ces roches, dont la ftratification eft plus ou
moins dillinéte, conftituent des terrains allez
étendus, mais plus ordinairement, comme le fait
remarquer M-Brongniart, elles font placées , ou
dans des vallons ou fur les flancs des^ montagnes
granitiques, ou enfin fur le fommet de ces montagnes
(pentes de Châteix près Clermont).
C ’eft probablement à l ‘arkofe granitoïde qu’ il
faut rapporter les grès granitiques que M. A. Boué
a obfervés en Ecoffe.
B. Grès bigarré ( bunter fandfiein des Allemands.
— Newred JandJton&àes Anglais. — Grès de Nebra
de Humboldt). Le nom que Werner adopta pour
I défîgner cette roche, indique un mélange dediver-
fes couleurs. En effet, le jaune, le rouge, le brun^
le gris, qui s’y font remarquer en bandes ou zones
dans plufieurs localités, juitifient cette dénomination.
Cependant quelques pfammites rougeâtres de
M. Brongniart,, plufieurs variétés du rothe-todt-
licgende des Allemands, appartiennent à cette roche.
C e grès, dont les differentes teintes font dues
à la préfence d’un oxide métallique, & probablement
à celui du fe r , eft compofé de quartz & de
mica, dont les grains très-fins font liés par un
ciment argileux.
Il conftitue avec des argiles, des gypfes & du fe l
marin rupefire3 une formation indépendante, placée
ordinairement fur le dépôt de calcaire compaêle
fin (lechjlein'), ou fur celui de gypfe & dé fel
1 qui fait partie du zechftein, ou qui du moins en
eft contemporain.
Les diverfes roches qui forment des couches
fubordonnées à ce dépôt font les fuivantes :
* Gypfe ckloriio-argileux ( thon gyps de Leon-
hard ) , à texture lamelleufe ou fibrcufe, contenant
de l’arragonite, du quartz incolorèou rubigineux
(Baftène-près Dax ) , ou du foufre (environs
de Naundorffen Saxe).
* Calcaire compatit. Mélange d’argile & de fable
, en petites couches minces,.
* Calcaire oolithe (rogenftein). De couleur brun-
rôugeâtre , & formant desdits peu épais (Eifleben.
— Blankenbourg).
* Argile 'tendre ou endurcie, imprégnée de
goudron minéral (environs de Brunfwick).
* Sable {'triebfand) , contenant de grandes
cames & des bois pétrifiés (Burgærner).
* Grès quartzeux. Cette roche caradtérife, dit
M. de Humboldt, le grès bigarré.
* Poudinguefiliceux (montagnes des V ofge s).
* Marne rouge(red/narle des Anglais). Roche qui
forme fouvènt des dépôts confidérables (Cheffer,
Derby, W%wicken Angleterre), & qui contient
du gypfe & du fel gemme.
* Schifie marno-bitumineux ( environs de Manf-
feld ).
Les métaux ^enfermés en fiions dans les dépôts
appartenant au grès bigarré, font le plomb
fulfuré & phofphaté, le cuivre fulfuré & carbo-
naté vert & bleu (Cheffy près Lyon), le fer hydraté.
Ces métaux d’ailleurs peu communs ont généralement
pour gangue la chaux carbonatée ; cepen- j
dant le fer eft quelquefois difpofé en géodes &
difteminé dans l’ argile.
Les débris organifés que l’ on trouve dans la
formation de ce grès font, parmi les végétaux, des
lycopodiacées , des fucoïdes, & ces graines inconnues
comprifes fous le nom de carpolithes;
parmi les animaux, des trilobites, des zoophytes,
dès fluftres, des encrines, des produélus, des té-
rébratules, des gryphées, des moules, des tel-
lines, & c . , des poiffons, des reptiles, enfin quelques
infeétes.
Le g r è s b ig a r r é & la formation dont il eft la roche
principale , ne conftitue que des collines ou
dés montagnes peu élevées, dont les flancs font
arrondis & en pentes douces.
Cette roche forme des montagnes dont les
.contours font remarquables par leur variété : tantôt
ce fon t, dit M. de Leonhard, des collines
ifolées & arrondies fort baffes; tantôt des montagnes
dont les pentes peu elcarpées donnent aux
payfages dont elles font partie, un afpelt agréable
& pittorefque ; d’autres fois des chaînes
étroites 61 peu élevées , mais roides & rapides ,
difpo.fëes prefque parallèlement, & dont les
flancs (ont couverts de rochers. Ces èollines & ces
chaînes font ordinairement entre-coupées de vallées
étroites & rocailleufes. Enfin , on remarque
dans plufieurs contrées des montagnes de grès bigarré
d’une étendue confidérable.
Second dépôt calcaire.
§ . 27. A. C alcaire conchylien de Brongniart
( m u fc h e lk a lk des Allemands. — C a lc a ir e g r i s ç o q u i l-
l i e r ) . Cette roche , que M. d’Omalius d’Halloy
défigne-fous le nom de c a lc a ir e h o r i z o n t a l , & M.
de Humboldt fous celui de c a lc a ir e d e G o e tt in g u e ,
renferme plus de coquilles que le calcaire précédent.
Elle repofe ordinairement au-defliis du grès
bigarré. Sa-couleur eft généralement le blanc-grir
fatre ou jaunâtre & quelquefois le gris de fumée ;
fa pâte eft compacte ; fa caflure eft unie , matte &
fouyent un peu écailieufe. Cependant ces caractères
conviennent plus particulièrement aux premières
aflîfes de ce dépôt, carlesTecondes, qui
en font féparées par un grès argilifere & quartzeux
( quaderfandfiein des Allemands ) , fe diftin-
guent par une caliure inégale , par des nuances qui
varient du blanchâtre au grifâtre, au rofâtre au
jaunâtre, & par la grande quantité de g ry p h é e s
qu’ils renférment, & qui lui ont valu le nom de
c a lc a ir e a g r y p h é e s , quoique ce dernier dépende
de la formation à laquelle M. de Humboldt a
donné celui de c a lc a ir e ju ra jf iq u e .
Bien qu’ il foit inutile & même nuifible de multiplier
les divifions de formation, nous croyons
pouvoir fans inconvénient féparer les. trois dépôts
quejnous venons de defigner, 8t que M. Cor-
dier réunit en une feule formation indépendante. ^
Le c a l c a i r e c o n c h y l ie n eft ordinairement divife
par couches horizontales dont l’épaifleur diminue
graduellement de bas en haut.
11 eft fouvent mélangé de diverfes fubftances,
telles que le f p u t h c a lc a ir e (environs de Roeblin-
gen en Thuringe) ; la c h a u x c a r b o n a té e n a c r é e (Pol-
feben dans le pays de Mansfeld) ; la chaux carbonatée
fpongieufe ; le quartz hyalin (Græfenthal en
Thuringe) ; de la houille (au pied de la montagne
de Froemftædtes en Thuringe), ainfi que
quelques métaux ; le fer fulfuré ( environs de
Goettingue), le fer hydraté & le plomb carbo-
naté ( environs de Pyimont).
Les fubftances qui y-forment des couches fubordonnées
font les filex (environs de Goettingue
8c de Gotha ) , le gypfe laminaire, lamellaire 8c
fibreux (environs de Naumbourg), l’argile cal-
carifère ou marneufe feuilletée, contenant des
filex 8c des criftaux de quartz ( environs de Frei-
bourg), la marne 8c la houille quelquefois pyri-
teufe , dont , les ftrates occupent les lits parallèles
d’une argile feuilletée , remplie d'empreintes végétales
, qui femblent être différentes de celles
des terrains houillers (environs de Weimar).
■ Les relies organifés que l'on trouve dans le c a l c
a ir e c o n c h y lie n foncdes ammonites^ des térebiatu-
leSj des bélemnites, des nautiles, des buccins,
des gryphées 3r des encrines de plufieurs efpèces.
C e calcaire conftitue des montagnes peu élevées,
maisdes plaines affe'z étendues. En France,
il recouvre des efpaces fort importans , particulièrement
autour de la charne des Vofges. Dans
ïAmérique méridionale, M. de Humboldt n’en a
point trouvé de traces.
Les cimes de ces montagnes font ordinairement
’ arrondies 8c préfentent la même ondulation que
les couches qui les compofent. Quelquefois leur
dos eft long 8c étroit, ou bien elles forment des
collines plates ou légèrement bombées. Elles font
fiilonnées par de nombreux ravins, dans lefquels
on rencontre fouvent des groupes de roches dif-
pofés d’une manière bizarre ou grotefque.
Les couches de calcaire conchylien font peu
puifiantes 8c peu nombreufes relativement à leur
grande étendue , ce qui explique pourquoi on les
voir fouvent difparoitre brulquement.
B. C a lc a ir e m é ta l l if è r e . On commît fous^ce nom,
dans.la haute Siléfie, une roche qui paroît appartenir
à la même époque que le calcaire conchylien
; mais lés tenfeignemens nous manquent pour
en parler avec quelque détail.
Dépôt marneux.
§. zS. Marine bigarrée (b eu p er des Allemands.
— R e d m a r ie des Anglais). Dans plufieurs localités
en France, en Allemagne, 8c furtout en Angle