
Terrain du bajfin de 1‘ Ombrone. — Le baffin dont ]
cette rivière occupe le fon d , eft intéreffant fous le
rapport géologique. D'abord il eft à remarquer
que comme la plupart des baffins de peu d’importance,
il eft enclavé dans un autre plus grand. Ici,
celui de l’ Arno formé par la chaîne des Apennins,
entoure celui de l’Ombrone. Les montagnes placées
au milieu du baffin de l’ Arno, comme celles
qui conftituent celui de l’Ombrone, appartiennent
à la formation de calcaire fecondaire, 8e elles
font toutes compoféés vers leur partie fupérieure
d’une roche d’origine lacuftre : cette roche mérite
d’autant plus de fixer l'attention, qu'elle règne
depuis l’Arno jufqu’ au-delà du Tib re, c’eft-à-dire
fur une étendue de plus de foixante lieues de long*
fur une largeur moyenne de quinze lieues, 8c
qu’elle conftitué la pierreralcairé appelée travertin
Çvoyei ce mot)j qui a fervi à la conftriî&ion des
plus beaux monumens antiques de Rome.
Nous nous étendrons fur le giffement général
de cette roche à l’article T ibre.
Nous ne parlerons ici que des collines qui forment
le baffin de l’Ombrone : M. Omalius d’Hal-
lo y a le premier reconnu la formation d’eau douce '
de ce terrain, mais c'eft à M. Al. Brongniart que
Ton doit quelques détails à ce fujet.
C'eft vers les fources de l’Ombrone, auprès de
Sienne, que le.calcaire d’eau douce fe montre en
.bancs d'une épaiffeur affez confidérable, placés
fur le Commet des collines, recouvrant quelquefois
une partie de leurs pentes, mais ceflant dans
les vallons. « Il préfente Couvent, dit M. Al. Bron-
» gniart, une texture lâche & enveloppe des tiges
» de plantes aquatiques & des coquilles lacuftres;
« ces lieux font maintenant très-élevés au-deffus
?> des eaux a&uelles, 8c par leur forme & leur
»» pofition, ils ne peuvent recevoir.aucun coursd’
eau, ni en conferver aucun amas. «
Les couches calcaires de ces collines préfentent
depuis leur Commet jufqu’à leur bafe la aifpofition
ci-après.:
i° . Calcaire d’eau douce contpaéle très-épais.
2.°. Sable fin également d'eau douce, ainfi que
le prouvent les coquilles qu'il renferme.
5°. Sur le penchant des collines, calcaire de
même formation, tantôt compacte, mélangé de
parties filiceufes, qui Ce fondent dans Ca malle,
préfëntant les coquilles & les cavités finueufes qui
caraétérifent notre calcaire d’ eau douce de Châ-
teau-landon; tantôt poreux & même tufacé , &
paroiffant compofë de plantes pétrifiées.
4°. Enfin calcaire marin de. Cédiment fupérieur,
d’une épaiffeur confidérable.
Les corps organifés que l’on diftingue dans le
calcaire lacuftre ci-demis, font des lymnées, de
petits planorbes &,des hélices, car ces dernières,'
quoique terreftres, Ce trouvent Couvent mêlées
aux coquilles aquatiques, ce qui fembleroit annoncer
que les localités où on les rencontre, ont
été occupées par des lacs au bord defquels ellçs
vivoient fur des végétaux d’où leurs dépouilles ont
roulé au fond des eaux.
Le Cable qui Cuccède à la première couche de
calcaire compacte, renferme une multitude de
phyfes , de paludines , de lymnées, de. pla-,
norbes, ainfi que quelques hélices & des nérites ,
dont plufieurs ont confervé leurs couleurs.
Le calcaire placé au-deffqus du Cable, contient
une immenCe quantité dè tiges de plantes, appartenant
aux genres Chara & Myriopkyllum.
M. Al. Brongniart, dans Con Mémoire fur quelques
terrains d'eau douce, pofiérieurs au calcaire groj-
Jier, hors du bajfin de Paris, appuie , en parlant de
celui que nous décrivons, Cur cette circonftance
importante, que repoCant Cur le calcaire marin, &
Ce trouvant à une élévation trop confidérable pour
que les eaux douces actuelles puifieot l’atteindre
dans leurs plus grandes crues, on ne doit point
les confidérer comme étant dé formation m.o-N
derne. C e que cefavant géologifte dit en parlant
de l’Elza., qui prend Ca fource dans le baffin de
CArno, Cur le verCant occidental de la chaîne qui
s’ étend fur la rive gauche de l’Ombroné., peut
fervir à expliquer la formation lacuftre de toutes
les collines qui forment le baffin de cette dernière,
« Les eaux qui ont dépofé ce terrain, dit-il,
•m ne Ce montrent plus au niveau de l’Elza ; mais
« comme on voit fortir du pied des. coteaux de
» Ca rive gauche, des ruiffeaux qui font mouvoir
33 un moulin'Bc qui ont la propriété de dépofer
» une grande quantité de calcaire , on peut pré-
» fumer qu’avant l’ouverture du vallon où coule
m l’E lz a , ces mêmes fources Cortoient au niveau
» du Commet des collines qui le bordent. Ce
»3 changement eft antérieur aux temps hffioriques,
33 & a eu lieu, fans aucun doute, à lamême.épo-
>3 que où les valléeà ont été. çreuièes, & où les
»a continens, mis en partie à découvert, ont pris
»3 dans leurs parties bafles les formes qu’ ils o'nt
33 actuellement.»
Ajoutons à ces râifonnemens, que comme c ’ eft
au haut des collines que Ce trouve la maffe de
calcaire d’eau douce, elle a du Ce dépofer au milieu
de quelque lac qu’alimentoient les fources
dont parle M. Al. Brongniart, comme cela Ce
paffe encore à Tivoli 8c au lac de la Solfatarre.
Voÿef T iv o l i , S o lfat a rre.
La chaîne de collines qui s’étend le long de la
rive gauche de l’Ombrone jufqu’au cap de Piom-
bino, préfente dans Ces fommités le même calcaire
lacuftre com p a re , que celui dont nous venons de
parler. La maffe en eft élevée 8c fort efcarpée > on
voit diftinCtement en certains endroits qu’elle re-
pofe fur un terrain de formation marine , dont la
première couche eft un dépôt d’attériflement corn-
pofé de fable rougeâtre mêlé de cailloux roulés,
8c contenant des huîtres, des peignes & d’autres
coquilles marines, 8c dont la fécondé couche eft
une marne argileufe bleuâtre, mêlée auffi de coquilles
marines.
Malgré l’importance des dépôts d’eau douce
dont nous venons de parler, il exifte-dans les col-
Imes du baffin de l’Ombrone des calcaires intermédiaires
exploités avec avantage pour les arts :
tel eft le marbre de Montarenti près de Sienne >
il eft jaune, veiné de noir, 8c paffe quelquefois au
pourpre : celui de Roffa près de la même ville ; il
Cemble avoir des veines cendrées : celui que l’on
connoît en Italie Cous le,nom de brocatelle de Sienne;
il eft d’une couleur jaunâtre difpofée par taches
irrégulières entourées de veines d’un rouge-vineux.
C e marbre, fort eftimé, pourroit être confidéré
çomme une efpèce de brèche ; enfin celui de
Tonni, qui préfente une réunion de taches jaunes,
violettes 8c blanches.
La chaîne de Monte-Pulcfano renferme auffi un
marbre d’un noir-grifâtre, veiné de blanc.
(J . H.) :
OMTCHU. Rivière de la province de Boutan.
Elle fort, du verfant méridional de la longue
chaîne des .monts Himalaya, vers le 89e. degré
de longitude orientale Scie 28e. de latitude, coulé
vers le fud-eft dans la grande vallée de Tfuffifu-
don , s’y réunit à la Sirote au Lopruch-Àtchu
qui défeendent des mêmes montagnes ,,■ & fe jette
probablement dans le Bramapouter,j grand 8c large
fieuve qui a Con embouchure à l’ extrémité nord
du golfe du Bengale. Le cours connu de la Omt-
chu eft d’environ cinquante lieues. ( D .}
ONACUSE. Ile nouvellement découverte par
le,capitaine anglais Hunter, qui lui donna Con
nom lorfqu’il y ,aborda dans le courant de l’année
1.81$: Eue eft’fituée dans l’Océan pacifique, par
le 15^..degré 31 min. de latitude méridionale, &
parle 176e. de g. de longitude orientale dû méridien
.de Greenwich.
Le;peu de renfeignemens que nous^avons fur
cette île.ne permettent point d’en déterminer l’é tendue
ni d’en décrire l’afpeÊî; 8c le fol. On fait
feulement que le terrain 8c la roche en Cont volcaniques.
Les înfulaires ont le teint des Malais , fans en
avoir les autres caractères phyfiques. Les hommes
8c les femmes Ce tatouent le vifage 8c le
corps, 8c Ce teignènt avec du fan g. Les individus
des deux Cexes ont tous le petit doigt de la main
gauche coupé à la première phalange. Ils Ce montrent
pleins de probité dans les relations commerciales
que l’on établit avec eux. Ils font robuftes.,
adroits 8c grands nageurs. (J. H .)
ONÉGA (lac). Grand 1 aç du nord de la Ruffie
qui reçoit l’écoulement du lac S ego, au nord-
oueft, 8c décharge Ces eaux dans je lac Ladoga,
par la riviere de Sv/ir. Sa furface eft à peu près
la moitié, de celle du Ladoga. On ne peut guère
admettre que ces deux grands réfervoirs aient été
reunis à une epoque reculée, ainfi que le lac de
Sego 8c celui de Vi.go qui verfe Ces eaux dans celui
ci, 8c par conféquent dans l'Onéga. Les rivières
qui établiffent ces communications (ont affez rapides
, 8c les différences de niveau entre ces lacs Cont
trop grandes pour que le Ladoga ait jamais atteint
la hauteur du Vigo. On lie peut pas dire non plus
que l’Onéga ait porte autrefois Ces eaux jüfqu’ à
cette hauteur, car on,ne remarque ni fur Ces bords,
ni en fuivant le cours de la rivière de Swir, les reftes
de la digue qui anroit foutenu les eaux, & dont la
rupture auroit fait prendre aux eaux le niveau, &
par confequent l’étendue du lac aCtuel. Une étude
détaillée de cette région feroit très-inftruétive,
8c fourniroit fans doute à la'géologie beaucoup
de faits nouveaux. L’ afpeCt général de cette c o n trée
eft celui de la Finlande : la multitude de
pecitslacs, un Colboirlevérfé, des vallées finueufes,
les courans d’eau très-.multipliés, les pentes distribuées
très-inégalement. Les roches, les plantes
8e les animaux font les mêmes que dans la Finlande
; mais l’abondance des mines de fer établit
une différence dont l’ induftrie a profité. Il eft affez
remarquable que l’on ait trouvé au nord de la
Ruffie 8c dans les Pyrénées, les mêmes procédés
d’exploitation pour ce métal, excepté les trompes
catalanes, qui, vers le lac Onega, étoient remplacées
par 'des foufflets.
Prefque toute la mine de fer employée dans les
forgejî de ce pays eft tirée des, marais , & cependant
le métal eft excellent 8c nullement phofphaté :
on ÿ trouve allez fouvent des criftaux de roche
qui renferment de belles aiguilles d ’oxide de
titane; Les granités, les grès & les cos y feroient
des,objets d’ exploitation, fi d’autres pays egalement
bien pourvus n’étoient pas plus à portée pour
en fournir au commercé.
Maigre les différences très-fenfibles que l’on
remarque'entre les niveaux des la c s , toute la
contrée qui s’ étend du golfe de Bothnie à la
Dvina n’ à que peu de relief, 8c ne préfente nulle
part des élévations que l’ on puiffe regarder comme
des montagnes. La plus grande partie des eaux courantes
qui l’ arrofent, le rendent au golfe de Finlande
par la Néva. Là rivière Onéga en recueille
une partie, pour les verfer dans la mer Blanche :
des courans moins confidérables fe rendent directement,
foit dans le golfe de Finlande, foit dans
celui de Bothnie.
Le fol prefque partout filiceux, mais fertilifé
par des végétaux décompofés, n’eft pas rebelle à
la culture. Le froment même peut être cultivé dans
quelques parties. La pomme de terre y réuffit
très-bien, 8c changera quelque jour l’afped du
pays , lorfque fa culture 8c fes préparations
auront fait les progrès auxquels on doit s’attendre.
Pour de plus grands détails fur le fol du nord de
l’Europe, voye^ l’article Scandinavie. (F .)
O néga. Rivière du nord de la Ruffie, dont le
baffin eft compris entre la Dvina à i'eff 8: laNéva