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Ajoutons que l’Européen & l’Afiatiqu« établis
dans la Sibérie occidentale y confervent leur fanté
& toute leur vigueur native. Le longhiver de ces
contrées s’oppofe aux effets nuifibles des marais ,
en forte que pendant huit mois au moins, il n’y a
point de différence entre toutes ces régions du
N o rd , quelle que foit leur conflitutionphyfique.
Quelques autres obfervations fur.4e baflin de
r o b trouveront leur place aux articles O ural &
S ibérie.' (F .)
OBER. On trouve dans les Di&îonnaires de
géographie plufieurs noms de villes , de cantons
& même de rivières qui commencent par ce mot
allemand ober, qui lignifie haut. Ainfi, par exemp
le , dans le canton de Berne en Suiffe* la ré gion
des plus hautes Alpes de ce canton fe nomme
VOberland. Comme les lieux auxquels cette dénomination
eft appliquée fe trouvent compris dans
des articles plus généraux, on ne les trouvera point
dans ce Dictionnaire. ( F. )
O C A. Petite rivière d’Efpagne. Voyc[ l’article
ci-après.
O ca. Montagne de fécond ordre, très-élevée,
lituée en Efpàgne, à environ vingt lieues en ligne
direéte, du nord au fu d , du plateau de ja
chaîne des Pyrénées. Elle eft en grande partie
compofée du calcaire , auquel on a donné le nom
de jurajjique.
Les monts Oca & Moncayo forment, félon
M. Bory de Saint-Vincent, la partie feptentrio-
nale de la chaîne Ibérique , qui s’étend, au nord-
©ueft au fud-eft, jufqu’auprès de Valence. Leurs
fommets S’élèvent à une telle hauteur, qu'on les
aperçoit de Saragofle & de Burgos, ç ’eft-à-dire,
à plus de vingt lieues de diftance.
La chaîne dont ils font partie n’eft p o in t,
comme quelques géographes l'ont penfé, une ramification
des Pyrénées ; c e qui le prouve , c ’eft le
cours du rio O c a , qui prend fa fource fur le
verfant occidental de la montagne du même nom,
d'où il fe dirige en ferpentant le long de fa pointe
feptentrionale, qui forme une vallée avec les dernières
ramifications de la chaîne Pyrénaïque ; il
çpule alors vers cette chaîne, fur une étendue
de près de douze lieues.
La vallée qu’il traverfe eft celle de Briviefca,
©ù paffe la route de Bayonne.
Les rivières qui defcendent du mont Oca font,
for le verfant méridional, outre le rio O c a , le rio
Negrillo & le rio Orlanza. Le premier fe jette
dans le rioQrlanza, & le fécond dans la Pifuerga.
Sur le verfant feptentrional, les autres rivières
qui y prennent leur fource, font : le Tiron, 1*0-
jaoulgo & le Cardenas, qui vont groffir le cours
de l’ tb re .
Comme nous l'avons fait entendre plus haut,
te Moncayo s’élève au bas de la pente orientale
du mont Oca. Ces monrs, ainfi que la chaîne de
Lucilla Cabras & de Madero, s’uniffanc à la
Sierra de Molina & aux monts Albaracin & T e -
rue l, forment, avec les montagnes de Gudar &
de Jabalambre, l'embranchement de celles de
Efpina, Efpadan & de Baylas, toute la chaîne
Ibérique, «font les contours parcourent plus de
cent lieues, & dont quelques points s’élèvent de
i foo à 3,coo mètres au-defius du niveau de la
Méditerranée.
Depuis le mont Oca jufqu’ au Molina, cette
chaîne eft généralement granitique , ou formée
de roches primordiales > mais les monts Albaracin
& Teruel , qui en font comme les contre-
forts, font > ainfi que 1 a obfervé M. Bory de Saint-
Vincent , entièrement calcaires. On exploite
dans leurs environs de riches mines de fer. Ces
mines ont fait donner le nom de Ojos-Negros à
un des lieux où l'exploitation en elt la plus con-
fidérable. Le rio Alhambra qui traverfe ces montagnes,
laide v o ir , le long de leurs efearpemens*
des roches analogues à celles de Gibraltar, &
q u i, comme ces aérnières, renferment un nombre
prodigieux d’offemens fofïiles qu’on a crtt
pendant long-temps appartenir à la race humaine,
& qui appartiennent à des linges ou à
d’autres animaux de l'ordre des quadrumanes.
En fuivant l’embranchement méridional de la
chaîne Ibérique, c ’eft-à^dire, en defeendant des
monts Albaracin vers le Guadalaviar, la chaîne
de Jabalambre offres dans fes bancs calcaires,
des mines fécondés : dans l’un des points de cettè
chaîne, appelé Collado de lu P lata (cote au de
l’argent), qui s’élève à environ 1600 mètres au-
deffus de la Méditerranée, on a découvert, dans
ces dernières années, une riche mine de mercure.
Enfin, les extrémités de la chaîne Ibérique,
près des rives du Guadalaviar, offrent deuxmonr
tagnes volcaniques femblables à celles de l’ Amérique.
On y remarque fept cratères bien recon-
noiffables. Ainfi donc cette chaîne préfente, dans
toute fa longueur, la fuccelfion des terrains granitiques
, des calcairesde tranfiwonôc fecondaire ,
ou des terrains volcaniques.
Comme cette chaîne forme avec une partie des
Pyrénées, le baflin traverfé par l’E bre , & que
ce fleuve n’ a point été décrit dans cet ouvrage,
nous croyons devoir entrer ici dans quelques details
à ce lujet..
V E b ré prend fa fource fur le verfant méridional
des Pyrénées, aux environs de la montagne
de la Cabrera, qui occupe le milieu de la ligne’'
que parcourt cette chaîne d’orient en occident.
Son cours finueux, quoiqtïe rapide , fuit la direction
du fud-oueft, lur une longueur d’environ
cent vipgtlieues. Près de fa fource , fes e a u x ,
groflies par celles d’ un grand nombre d’ affluens 9
le rendent propre à être utilife pour des etabliffe-
mens manufacturiers. Enfermé d’ abord dans un
baflin pfefque circulaire de plus de dix lieues de
diamètre.
diamètre*, fotmé^par lès contre^forts-dès Pyrénées auxquels fe réunit la ' chaîne calcaire appelée
Rocw.de Ponbàirvo'j & qui (emblënt avoir cir-
conferit les ea-ux d-’tin-lac*','iPerrfbrren' fe*frayant
unpâflkge;à! travers cette-chaîne', 8: parcourt en
ferpentant- Une longue vallée formée'dé divers
plateaux qui defcendent . dçs Pyréhéet' ôç'; dfeHh]
chainélhërique, jtrfqurà la rùpritttgnë de MaïiCu ,
qui dépend aëj laiSîerra Llàna , à' environ douze
lieue? de la Médî*ifèrranéë.J il coule au 'pied de
cetterrrontagheypaffè auprès du mont de Pfadas,
& fe1 dirigeant brufqu'ement vërs le futf, il traverfe
entre lés montsMola & Cm a , pour fé^jeter
à l’oriénc daivs la mer.
Les1 terrains.qu’ il- parcourt depuis Ton* origine
■ jufqu’à fon, embouchure,,t n,e préfentent qué
Pex-emplô'que nous vénonS; de d-qjfnër, deTéxiÇ-
teuçe' d anciens lacs. M'. Léon Dufôur a'obfiirvé
aux- environs de Sara gode-, dan&Jcës' plaines afï*
dès défèrtes., appelées- par les; Efpagnols, Lla-
nos- dè Violada, d?!Alfenden: & vde;Sainte-Lucie,
plufieurs; étangs1 Ù'oot Jes.-eaux fatimâtïes ràppelr
lent celles dè la met > & même iP y a;'remarqué
quelques plantes aquatiques- qui vivént ..dans
l'Océan.
Les- autres; parties- du bafliii de' l’Ebrè' offrent,
fu r1 une. multitude'de. points i des'traoes'de' lacs
formés par l ’antique féjour de la mèn Te /'és font'
ces petites. rivières d’èau - filée , appelées fada-
dos, par les Erpagnols | 81 qui font en grand nombre
dans ce ba^fir» >. tolfe è i r ia-provin.ee entière dè 1
1*Aragon > dont Ie.fol eft partout‘imprégné de. fel'. !
M. Dàudebvird de 'Féruflac a même .obfervé près :dè,Saragofle-,,fur; là rive droite .de l’E b re , une’ •!
colline entièrement formée dé fel .gènrme; g
Les principaux afflneDÉ'dè l ’Ebre , fo n t, fur; fà
rtve- gauche-, les rivières ci-^après, qui defcendent
des contre-forts, des Pyrénées': •
' L e rio Ne la, qui defcend4 é la'rnontagne de çe ,
nom ; -.. - , . . . .
.Le •rîoJ Bâyfis i ,qui defeend du pic dè la chaîne ;
des Pyrénées,, appelé;le grand Pena dèGorbea-i *
Le.rio Zodàra,, qui defeend, de là chaîne de Sa-
li-n3sq- ' j . ■' ,
Le rio Agilda j v !.. |
Le rio dé les Àfcos & le yio Ega , qui defcèn-
dêjnt dè-la montagne d’Andîa î ^ ,
' Le rioé^agqnÀ iqui dêfcend dulyal dë.Canfrancs
dans les' Pyrénées i & qui , recevant l’A rg a , le
Riga -, le.Lobera & plufieurs autres cours d'eaux ,
devient u n e ;rivière', aitfez. confidérablë , dont le
cours*finueux'sètend a:plus de: ttente<cinq lieue^'
avânVdé le jet^.d-ans- lEibre-s
, li’ Arva , qui .reçoit, les ëaux1 djè* trois aun^ps '
pemeS riyièfès; du même nom i ainfi’ que : celles.,
de î'Ôrèzrj
Lé*rio G ille g o s , qui prend f i fource dans les
Pyrsiiee^, ifer lés pences du;Mbnt-Pèrdu, a plus '
dë trente* lieues' de l’Ebreé & qui fe groflit du
cours dû ri-o.'Séîon-î
Géograpkic-PhyJiquet Tome V .
?
Enfin, I'Ebre reçoit les eaux de deux groupe*
de rivières qui fe réunifient en un feul cours d’ eau
au fond du baflin fécondai ce, formé par la Sierra
d;,A'lcabe'ara;& \i montagne de Mancu. Ces deux
groupés comprennent des rivières afler confidé-
rables. Dans le plus occidental on remarqué le
rio Cihca qtii , gtofli des eaux de quatre autres rivières
qui’ defcendent des pentes dés contre
forts du .Mont-Perdu , reçoit celles de deux
antres rivières, & bientôt augmenté du cours du
V e r o , vient fe jeter dans la Sofa, puis fé réunit à
l’Alcan dre, qui reçoit aufli les eaiik de quatre
autres rivières*. L’auttë groupe comprend trois' rivières
cprifidérables, lé Ribagorzana, dont le
cours, qui commence au Val-de-Boy , S’étend
fer tine longueur dé plus' dé, vingt lieues i la Nâ-
gùera.PalhreZa', qui prend fource aux environs
dü: mont'Moiiredon dans les Pyrénées', & après
environ; pente lieues de cours, grofli par plufieurs
petits amuens, paffe au pied du mont .Seco &
vient fè réunir à la Sègrë } enfin cette dernière
qui, formée par des torrens qui defcendent des
Pÿténéés , fié dirige du nord-eft au fud-oueft, &
q u i, gtoffié par piuffeürs autrés petites* rivières ,
parcoure jufqu’à I’Ebre une ééèiidue dev pl'us de
c in q iritn t e l i e u esv
iSur k rive' gduçhe de là Sègre , 1a penté des ter-
r^ins'fè-difige infenfiblementVefs la Méditerranée,
‘ ainfi que le prbuvéne ,' en partant du point lé plus
fépteficrional des côtes d’Êfpagné, le cours de la
i rivière du. T e h , qui dèfcend du mont Capenza,'
:le rio Fluvial,le rio F e r , jle iio N o y a, grofli de
|
pfes; de huit, afHùens r le G g y a ,. & enfin l’ in-
I gu e ra ;q u i tous'/e jettent dans-la mer.
, Les, amuens de ; la rive droite de l’Ebre fon f
moins, nombreux qqë ceux dé la rive, gauche , ce.
qui vieutrde l’importance bien moins grande des.
' Hauteurs de; la chaîne Ibérique. Les plus oCclden-r
‘ taux, font' le-' rio Tiron grofli’par l’Ojavulgo , les1
\riyièreS de'Cardenas , d’Iregugna , de Zadaco,
1 d’ Àlh'atna , de Qûeillés d'Huecha , cours
;! dvëau'dont le plus confidérâblé' coule à peine
ifiir uneiétendue de; dix lieües. Les plus impor-
1 tans font ie Xalon 8: le Xilpca : le premier def-
;icend des,véyfans du. mont Môlina , le'fécond'
forend fa fource dans les monts d’ Albata'cin. Nous
!n,e parlerons .point des petites rivières qui leur
fourniffent leurs eaux ; fe Xalon, comme la plus
iinpprtante, en reçoit plus de d ix , & le Xilora
■ deux ou trois.-
'! JDes quatre affiuens,, rÂlmonacid, le Martin , le
Guadalüpe & léNduafpe 5 le Guadalupe, qui dëf-
cend de la chaîne de Gudar, & qui reçoit un
grgrid nombre d’affîuens , eft un des plus imppr-
tâns : fon cours peut être évalué à plus de vingt
rliéues.
. . M* Bory dè Saint-Vincent a obfétvé pendant fon
■ féjôur én Efpagne , que le baflin de l’Ebr.e, ou ,
comme il l’appelle, lé verfaru hérique , eft le plus
chaud de toute la péniniule; auffi y cultive-t-on
B