
nairement en paillettes ï cependant on y recueille
quelquefois des morceaux du poids de quatre , de
fix onces, d’une livre, & même, pendant le dernier
voyage que l’ empereur Alexandre fit dans ces
contrées , on lui préfenta un de ces morceaux qui
pefoit douze de nos livres. Plusieurs propriétaires
récoltent par le lavage quatorze à quinze cents
livres d’or par an. M. Demidoff, l ’un des plus
riches de ces propriétaires, en a recueiîli-environ
deux mille dans l’année 1:825. On eftime que le difi
trié! d’Ecatherinbourg peut fournir annuellement
à la Ruffie dix mille livres d’or , qui donnent un
bénéfice net de foix ante-quinze p o u r c e n t, déduction
.faite du droit de quinze pour cent que
chaque propriétaire paie à la Couronne fur la ré colte
de fon or. Aufiî le gouvernement rufife,
perfuadé que l’exploitation des mines d’or des
monts Ourals ne peur pas préfenter des avantages
analogues à ceux du lavage des fables , a-t il fait
inonder ces mines exploitées depuis long temps à
grands frais. Nous ne dirons rien de cette mefure :
nous ferons feulement obferver que ces terrains
aurifères, malgré leur exceffive richeffe, s’épui-
feront comme ceux de nos contrées, & peut-être
même moins lentement, puifqu’ un bien plus grand
nombre de bras font employés à les exploiter.
. Les orpailleurs rufiés opèrent le lavag? de la
manière luivante : ils difpofent le fable aurifère
fur des gradins échelonnés , puis ils y font tomber
de l’eau qui , descendant en calcade de gradin
e,n gradin, emporte les parties fablonneufes & '
ne laiffe que l’or. Cette méthode n’ eft pas ufi ée
fartout. Dans quelques contrées on place dans
eau des peaux de moutons, dont la laine retient
les paillettes d’or ; au bout d’ un certain temps on
les retire, & elles en font toutes couvertes. Eft- j
c e , comme le dit M. Daubuiffon de Voifins dans !
fon Traité de géognéfie , à ce procédé , peut-être '
fort antique, qu’ il faut rapporter l’origine de la
fable de la Totfon d'or? (J. H .)
OS FOSSILES. Voye$ Ossemens.
OSAGE. Rivière de l’ Amérique du nord, qui
prend fa fource lur le verfant feptentrional d’ un
des embranchemens des montagnes rocheufes. Cette
rivière très-finueufe occupe, en ligne directe,
une étendue de plus de cent vingt cinq lieues
jufqu’à fon embouchure. Elle fe jette dans le
Miffouri, à quarante-cinq lieues plus haut que le
point où cette rivière fe réunit au Mifflfiipi ; la
totalité de fon cours peut être évaluée à deux
cent dix lieues environ. Son principal affluent eft
le Vungar qui parcourt plus de foixante-lieues de
terrrain. Le badin de l’Ofage appartient à la formation
fecondaire à lits horizontaux ; on y trouve
du gypfe , & ie fol y eft généralement falin.
(J . H )
OSCFL Rivière de Sibérie, dont la fource eft
o s e
dans des marais entre l’O b & l ’ Irtiche, & qui tombe
dans cette dernière. Les habitans de les bords
dil'ent que fes eaux éprouvent pendant l’ hiver une
putréfaction qui fait fuir les poiffons & les oblige
à fe réfugier dans les ruiffeaux qui fe déchargent
dans eette rivière. Pallas, qui rapporte ce fait
d’ après le témoignage des habitans , n’ a pu ni le
conftater ni reconnoître en quoi confifte cette
prétendue putréfaction des eaux fous la glace.
Comme cette rivière eft un peu faumâtre, ainfi
que plufisurs autres de la même contrée ,• il eft
probable que fes eaux font plus falées en hiver,
époque où les fources diminuent confidérable-'
ment, & les rivières encore davantage, à mefure
que la glace devient plus épaiffe. Ces eaux
ceffent donc de convenir aux poiffons d’eau douce,
fans que l’on puifie dire qu’elles, font corrompues.
Quand même lés ruifièaux feroient auffl un peu
faumâtres à leur fource , comme elles font moins
long-temps expofees à T a ir , & que par confé-
quent le fe! qu’elles contiennent eft moins concentré
par la formation de la glace , ces mêmes poiffons
peuvent y vivre , & telle eft, fans doute, la
caufe unique de la préférence qu’ ils donnent alors
au ruifteau. De plus, comme la rivière eft peu,
profonde & fes eaux peu abondantes en hiver , le
courant fuflît à peine pour fouiever les glaces
dont ii-eft chargé , en forte que les poiffon-s y feroient
expofés à être écrafës , ou emprifonnés
dans l ’eau qui fe congèleroit autour d’eux. Il y a
tout lieu de penfer que lès changemens remarqués
dans cette rivière ne font qu'un fait mal obfervé,
& par conféquent mal expliqué. Voyt\ Sibérie.
OSCILLATIONS DES RIVIÈRES. A l'embouchure
des rivières importantes, comme à celle
des fleuves , le courant eft (ouvent interrompu
ou refoulé en fens contraire par les flots de la mer
que le flux a gonflés , ou bien par la force des
vents. 11 en refaite une vague ou Ume très-groffe,.
que l’élan des eaux de la mer , qui fe précipitent
dans l’embouchure du fleuve ou de la rivière,
pouffe devant elle avec une grande rapidité. C ’ait
ce que l’ on peut voir à l’entrée dé la Seine, lors
-de la marée montante > c’eft ce que l’ on voit aulli
à l’embouchure de la Dordogne.
Le mouvement de recul que produit la mer
furies eaux du fleuve, eft fouvent aflez confidé-
rabîe pour fe faire fentir à une grande diftance.
Dans la Seine , on le refîènt d’une manière très-
forte jufqu'à Quillebeuf
Dans le Gange, l'effet eft plus effrayant que
dans aucun autre fleuve. Le rivage eft fi.peu. élevé,
que c’eft avec une violence à laquelle rien ne
peut réfifter que.la mer fe précipite dans le lit du
fleuve. M. Ohier de Grandpré , capitaine de la
marine royale, qui a été à portée d’obferver le-
: Gange dans ces mornens terribles, affure que la
courant du fleuve eft fi rapide , qu'au moment de
la matée fes eaux tendent d'abord à s’élever,
mais que le flux, pouffé pat une force fuoérieure,
le domine bientôt & paffe par-deflus avec une fi
grande violence , que les bateaux rifqùent d ette
brifés fi les condufteurs n'ont pas l'adreffe d'éviter
la lame en fe dirigeant fut le coté oppofé i fa
maffe; car la barre ne fe développe jamais, d it- il,
fur toute la largeur du fleuve.
Le même effet fe produit à l'embouchure du
Buranpotter au Bengale, & à celle de la Hoogly
à Calcuta.
C ’eft à ces fortes d’ofcillations, produites par
les courans des fleuves & par le flux de la mer,
que font dûs ces nombreux bancs de fable que l’ on
remarque à leur embouchure, & qui forment ces
attériflemens qui ont donné naiftance au delta dû
Gange & à ceux qui s’élèvent graduellement à
l’entrée de plufieurs grands fleuves. Voye7k les
mots A t t é r is s em en s , Bu r a n p o t t e r , G an g e .
(J. H .)
OSCILLATIONS DU PENDULE. W m
T erre.
O-SIMA. Nom que l ’on donne à fept ou huit
petites îles qui font partie de l’archipel des îles
Lieukieu, dans l’Empire chinois. Elles font fiçuées
à l’extrémité nord de cçt archipel, par le 127e.
degré de longitude orientale & le 29e. degré de
latitude. Çés îlo ts , dont il exifte un nombre infini
fur les côtes de la Chine, du Japon, de l’archipel
des îles Lieukieu, de Formofe, & c . , les bancs
de fables fi fréquens dans ces mers , la multitude
innombrable de bas-fonds qui y rendent la navigation
fi pénible , la forte de continuité des chaînes
de montagnes dans les îles & fur le continent,
particulièrement aux deux côtés du détroit de
C o r é e , tout femble indiquer que les eaux de
l ’Océan fe frayant autrefois un paffage violent fur
des terrains b as , ont fépare i’île Sëgalien, le Japon
, les Lieukieu & Formofe, du continent auquel
ils appartenaient, & que le canal de Forr
mofe, la mer Bl.eue, la mer Jaune, la mer.du
Japon & la Manche de Tartarie font des conquêtes
récentes de l’Océan.
On donne encore le nom d’O-fîma à un groupe
d’îlots, fitués prelqu’en face du détroit de Mat-
fuvnaï, dans la mer du Japon, à onze lieues à
l’oueft de la côte'Me l’île Ieffo. (D . )
OSSA. Rivière dont le cours forme la limite
feptentrionale de la Perfe. Les Anciens lui don-
noient le nom A’ Ockus. Les Modernes le nomment
Ojfa ou Tedjen.
Cette rivière prend fa fource fur le verfant feptentrional
de la grande chaîne primitive des monts
Péropamafan, qui forment, en ferpentant d’occident
en orient ,1a continuation des monts Elbours,
& vont fe joindre à la chaîne de l’Hindou Kouch
au Caucafe indien. La plus occidentale de ces
Géographie-P hyfique. Tome V .
trois chaînes, celle des monts Elbours, faifant
fuite à celle du Caucafe, entoure l’extrémité méridionale
de la mer Calpienne $ celle de Péropamafan
& fes contre-forts bornent au midi le vafte
défert de Karafm } enfin, la chaîne orientale de
ITndou-Kouch va fe rattacher à celle de Soley-
man, qui forme un des côtés du baffin du Scind
ou de l’Indus. Voye% Scind.
L’ Offa a donc fa fource partagée en deux branches
entre deux des contre-forts feptentrionaux
du Péropamafan, par le 37e. degré de latitude &
le 57e. de longitude du méridien de Paris. A la
réunion de ces deux branches, c ’eft-à-dire, à partir
du 38e. degré de latitude, l’Offa fe dirige d’orient
en occident vers la mer Cafpienne, dans laquelle
il fe jette par le golfe de Balkan, après
un cours de plus de cent cinquante lieues.
Bornant dans les trois quarts de fa longueur le
défert de Karafm, l’Offa ne reçoit du côté de ce
dernier aucun affluent', mais fur fa rive gauche,
plufieurs cours d’eau qui defeendent de la même
chaîne que cette rivière, viennent affluer dans fon
fein. Le plus confidérable eft le Mefched, qui
prend fa fource auprès de la ville de ce nom ,
fituée dans un des défilés de la chaîne ; il en fuit
d’abord les contours fur le verfant méridional, &.
fortant à envirpn vingt-cinq lieues à l’ occident de
! fes fources, par un autre défilé, paffe au milieu
de la chaîne, puis fe dirigeant au nord-oueft, va,
à une foixantaine de lieues de l à , fe jeter dans
l’Offa.
La contrée occupée par çette rivière & fes
affluens préfente un afpëéf femblable à celui qu’offrent
les vaftes contrées comprifes entre l’Océan
indien & le golfe Perfîque d’un côté , & la grande
chaîne qui defeend du Caucafe, de l’autre. Partout
de grands efpac.es arides &fablonneux, a bon-
dans en fe l , femblerit annoncer des terrains occupés
antérieurement par des cafpiennes ou des lacs
aujourd’hui defféchés. (J . H .)
OSSATURE DU GLOBE. L’ idée de confidé-
rer les montagnes comme le fquelette de notre
planète, nous femble tellement inexadte, que
dans l'état aétuelde la géographie phyfîque, nous
croyons fuperflu de traiter ce ftije t, qui ne pour-
roit être confidéré fous ce rapport qu’à l’aide de
raifonnemens tout-à-fait fyftématiques. Queferoit-
ce en effet qu’ une charpente offeufe dont les points
les plus fai 11 a ns ne font pas la fept centième partie
du demi diamètre du corps qu’elle feroit cenfée
fou tenir ?
L’homme eft condamné à neconnoître , & fans
doute bien imparfaitement, que la croûte la plus
fuperficielle de la terre -, & fi l’on confidère le peu
d'importance des profondeurs auxquelles il eft
defeendtf, on reconnoîtra que la croûte livrée à
fes fayantes explorations peut à peine être comparée
à l’ épiderme d’ un corps organifé.
D’après ces cpnfidératioiis, quoique l’article