
& de chinchona. Le cirier des Andes croît à une
grande élévation.
Au Chili3 les Andes nourriflent des forêts im-
menfes dont les arbres font d’ une taille déme-
üirée : deux arbres femblables au myrte ( myrtus
lama & maxima) s’élèvent à 40 pieds ; les oliviers
ont jufqu’à 3 pieds de diamètre.
Le doéteur Bertero a reconnu que l’ étendue
comprife entre Valparaifo, Santiago , Rancogna &
San-Fernando offre dans fa végétation tes plus
grands rapports avec celle du midi de l’Europe ,
principalement avec celle de l’Italie.
Parmi les efpèces nouvelles du C h ili, qu’ il a
décrite en 1829, ce botanifte en cite quelques-
unes d’aflez importantes : telles font la cajfia
fiexuoja, arbrifleau remarquable par la beauté de
fes feuilles & de fes fleurs , & qui croît fponta-
nément dans les bofquets fur le chemin de Val-
paraifo j le centaur&a chiUnfiSy l’une des plus belles
de fon genre & l’ une des plus dignes d erre cultivées
dans les jardins; le cocos ckilenfis de Mo-
lina, le plus majefteux des palmiers du Chili,
qui croît au pied des montagnes & q u i, méritant
de former un genre nouveau, a reçu de M. Bertero
le nom de molinsa micrococos.
Le Paraguay produit l’ arbre du Bréfil, des
cotonniers arbuftes, des cannes à fucre qui viennent
dans les lieux humides, plufîeurs arbres à
gomme, furtout celui qui donne 1 e fan g-de-dragon.
La cannelle fauvage croît dans les bois; le thé
ou l’herbe du Paraguay eft la feuille d’une ef-
pèce d‘ilex de la groffcur d’un pommier moyen.
La rhubarbe, la vanille & la cochenille font au
nombre des productions naturelles.
Dans la Patagonie les plaines font ftériles,
mais les montagnes fe couvrent de forêts ; on y
remarque une efpèce de palmier ou de fougère
arborefcente, & un bouleau (betula antarctica)
qui parvient fouvent à 3 y pieds de circonférence.
La Terre de-Feu ne produit que du céleri, du
creflon & quelques plantes antii'corbutiques.
Les îles Malouines font dépourvues d’arbres ;
on y voit beaucoup de glaïeuls, l’herbe y eft
très-haute: on y voit aulli des a^ederach, des
épipaftis & des tithymalus rélîneux.
On trouve au Bréfil une grande quantité de
plantes amères; des rubiacées, des legumineufes,
des compofées, des eupkorbiacées, les fougères &
les aroïdes font nombreuses, ainfi que les cypé-
racées & les graminées. Les falicornes y font très-
riches en foudes. Les bords de la mer font couverts
de palétuviers rouges; les palmiers, parmi
lefquels on remarque le cocotier, viennent un
peu plus loin; le bignonia leucoxilon , qui fleurit
plufîeurs fois dans l’année, le myrte bréfilien à
l’écorce argentée, les crotons, qui forment les
taillis, abondent; Yicica-heptaphylla, la copaïfera
ojfîcinalis & quelques autres, fourniftent des réfines
préçieufes. Le couroupita3 ou arbre à bpulets
de canon, eft connu au Bréfil ; fon fruit,
très-dur, a la grofleur d’un boulet de trente-fix :
lorfqu’ il eft en fleurs il offre l’a peét le plus magnifique.
Les fruits des arbres indigènes ne font
point agréables. Les forêts du Bréfil font em-
barraflees d’arbrilfeaux, de lianes , de brouflailles.
Aucun pays ne produit d’auflï beaux bois de
conftruétion : un feul arbre fait un canot qui peut
contenir y à 600 tonneaux de fucre & quarante-
huit rameurs. La fopocaja, la fuccupira, l’ipé
& la peroba o:.t des racines qui fe relèvent de
la terre & les entourent en fe courbant jufqu’à la
hauteur de 8 ou 10 palmes. On emploie pour
la teinture le bois du Bréfil & celui de Fernam-
bouc, dont l’écorce eft fortépailfe: il vient à
la hauteur des chênes ; fa feuille reffemble au
buis, & fa fleur , du plus beau rouge , au muguet.
Le manioc croît en abondance, la piftache de
terre produit une excellente huile, les citronniers,
orangers, pamplemoufes & goyaviers font
communs fur la côte ; le figuier de Surinam fe
plaît parmi les ronces. On tire une efpèce de vin
de l’arbre nommé mangaba3 qui vient aux envi-
| rons de Bahia : Yibipitanga donne un fruit qui
reffemble aux cerifes ; les pommes de pin font
abondandes. Plufîeurs forêts de cacaoyers voient
les vanilliers s’ attacher aux arbres. Ce pays fournit
auflî un grand nombre de plantes médicinales,
telles que le gaïac, Yipccacuanha, le caaccica
ou l’herbe à ferpent, Y amyris qui produit la
gomme élémi, le jalap & l ’arapabaca. Le conami
eft utile au pêcheur; il engourdit le poiffon. Parmi
les plantes aromatiques on y trouve le coapi, qui
donne, par incifion, une réfine femblable à la
gomme-gutte, le cannellier fauvage, la caflïe &
plufîeurs efpèces de poivre.
L’humidité du fol de l’île Sainte-Catherine entretient
la belle végétation des palmiers, des myrtes,
des rofiers, des jafmins, des oeillets & d’une
grande quantité de plantes aromatiques, dont le
parfum eft porté par le vent jufqu’ a quatre lieues
en mer.
Les terres baffes de la Guiane, où féjourne
l’eau de la mer, produifent des palétuviers; celles
qu’inondent les eaux douces fournilfént des joncs
& font nommées favanes noyées 3 les'favanes
fèches ont d’excellens pâturages. Les arbres
fruitiers les plus communs de ce pays font les
palmiers, le prunier-mombain & le mari-tambour :
l’indigo, la vanille, la patate, l’igname, le manioc
amer & le camanioc, avec trois efpèces de
café, le coffea guyanenfis ,'le paniculata & Yoccident
ali s 3 font fes principales produ&ions. Outre
le quaffia ou bois de Surinam, la Guiane fournit
à la médecine la violette ytonbou, efpèces d ipé-
cacuanha, le coftus arabique, la gomme copahu ou
capivi, le dolichos prurien, la noix d'huile de
caftor & la potalie amère. La duncane eft un petit
arbrifleau qui contient un poifon fubtil, ainfi que
! le wourara ; les arbres des forêts font les bana^
nier s
niers & Les palétuviers, qui ne fervent qu’au
chauffage; le balata, l’angelin & l’ouatapa font
fi durs que les outils fe brifent contre eux ; le
licaria, nommé aufli bois de rofe, le férol ou bois
fatiné, deux efpèces d ‘icia3 qu’on nomme
noir & blanc, l’acajou, le bagallîer & le couri-
mari, font moins durs. Ces forêts font prefque
impénétrables, tant elles font remplies de lianes,
d’arbriffeaux & d'autres plantes qui enlacent les
plus grands arbres, dont les principaux font le
panax monototoni , le norante , le bignonia copa'ta,
le foramier, l’ourrate, le mayèpe. Le mourou-
coucou, le rouhamon & l’ouroupari, grimpent
aux arbres, qu’ ils couvrent de leurs fleurs. Nous
citerons encoré parmi les arbres le cotonnier
fauvage, qui atteint 11 pieds de circonférence,
le ftmira3 qui donne une belle couleur rouge, le
patavoua & le vouay, dont le feuillage fert à
couvrir les habitations.
Aux Antilles la végétation eft fi riche que le
tronc d’un cotonnier fauvage, creufé en canot,
peut contenir cent hommes ; une feuille de palmier
éventail met huit perfonnes à l’abri du foleil,
& le choux-palmifte fe balance fur une tige de
230 pieds de hauteur. Le caroubier, les arbres
de campêche & du Bréfil, entourent les plantations;
1 e cropia fournit de bons cordages, le
tamarinier fes coffes acides. Le cèdre, le bois ae
fer & Y ormeau d’Efpagne font propres à la charpente;
l’arbre à roue fert à la conftru&ion des
moulins. Le cachou, la goyave, la mangue,
la mammée, la fapotille, la fapote, la poire d’avocat
& quelques efpèces d’amona & de fpondia,
croiflent dans les plaines à l’ ardeur du foleil.
Dans les favanes on remarque Yocymum america-
num, le ferpidium de Virginie, le turnera pumicea
& le cleome à cinq feuilles. La fenfîtive croît
dans les gazons dés «coteaux, près des fida3
des ruelia, des di-anthea, qu’ombrageât le troè’ne
& divers acacias. Des- caètiers hériffés d’épines
s’élèvent fur le penchant des mornes, & de
grands raifiniers ornent les rochers qui bordent
la mer. Parmi les fougères arborefcentes, il faut
citer le polypodium arboreum, haut de vingt pieds
& couronné d’un feuillage dentelé qui lui donne
l'afpett du palmier. Les plantes méridionale^font :
la chinchona caribea, le gaïac ou lignum vit a, àt
la 'w ntera-canella. La vanille fauvage, l’aloës,
le bixa orellana d’où l ’on tire le rocou, le piment,
le myrthus-pimenta, croiflent fans culture ; l’igname
& la patate font aufli indigènes.
Nous terminerons cet aperçu de la végétation
par lacomparaifon dunombre d’ëfpèces qu’offrent,
les principales régions de. la terre, en procédant
du nord au fud. Les réfultats que nous allons
offrir ne peuvent être confidéres que comme approximatifs
, car un grand nombre de pays reftent
à examiner par les botaniftes ; mais ils ferviront
toujours à faire voir quelles font les régions les
plus riches de l’Europe, & pour les autres par-
Géographie-Phyfique. Tome V.
ties du monde, celles qui ont été le
explorées.
Europe.
Laponie............... ...............
Dicotylédones............................... ’ 3 70
Monocoty lêdones................................... 2 1 0
A coty lêdones.................................. 630
S u è d e .. . .*................................ .................
Gouvernement de Saint-Pétersbourg.
Ile d’Helgoland.........................................
Danemark.................................................. ..
Holftein.........................................................
Environs de Berlin....................................
Id, d’Ién a ...............................■...................
Id. de Brunfwick.......................................
Allemagne totale.......................................
Dicotylédones........................... G94°
Monocoty lêdones ............ JC7
Acotylêdones. . . . . . . . . . . . .
Grande-Bretagne.................................... ..
Irlande.. *............ ......................................
Pays B a s .. . . . . . . . . . ___ ..... ...........
Hongrie........................................................
Tranfylvanie............. .................................
Environs de Conftantinople
France— "....................... ...........................
Dicotylédones................. 3,080
Monocoty lêdones. . . . . . . . . . 840
Acotylêdones........................ • . 2,180
Suifle................... ........................................
Italie. — Province de C o rn e .................
Id. — Province de Venife.......................
Id. — Royaume de Naples.....................
Péninfule hifpanique..................................
Asie.
Sibérie............. .............................. ..
Caucafe & bords méridionaux de la
Mer-Noire.......................................................
Côtes d e là Syrie................•.....................
Afrique.
Egypte.........................................................
Dicotylédones............................... 776
Monocoty lêdones.......................... 192
Acoty lêdones................................. 62
Côtes de Barbarie......................................
Guinée..........................................................
Ile Sainte-Hélène.......................................
Iles Canaries..............' . ...............................
Iles Triltan da Cunha
Dicotylédones............. .................... 20
Monocoty lêdones ..................».. . 40
Acoty lêdones ....................... .. 60
N n n n
mieux
1,210
2,éo°
i,y o o
100
i ,y 4o
y 00
900
1,200
1,200
4,881
i,8 co
i,Joo
2,200
2,000
1,600
500
6 , 1 0 0
2,800
M f o
800
2,600
4,300
1,000
2,400
300
1,030
,100
y 20
7 °
540