
très-minées dans fa partie fupérieurè, & p a r cou- .
ches ou dalles plus ou moins epaiffes, a mefure que
l’on defcend vers les dépôts inférieurs. Entre les
feuillets fupérieurs , qui font généralement marneux,
on trouve fouvent des émpreïntes] de poif-
fons d’une belle cqnfervation.. C es . fclviftes calcaires
repofent, fuivant M. Léopold de Buch,
fur le caltaire màgnéfién appelé dolomie. Cette
roche eft placée fur le calcaire fecondaire défigne
fous le nom de jurajfîque. Enfin, lé tout eft A p porté
par un pfammite ou grès grifâtre à grain
fin. Les poiffons de Pappenheîm ont quelquefois
une portion de leur enveloppe ec’aillèufe. M .de
Blainville les rapporte aux genres C lupæa (Hareng),
Esox ( Brochet), Stromâthæùs (Stro-
matée ) , & Poecilia (Poe c ilie ) , qui comprennent
les efpèces fuivantes: le C. fprattijormis, le C. du-
lia 3 le C. Kriorii, Ië C. falmoneà & le C. Davilei,
VE fox acutirofiris, le Stromath&us hexagùrius,
enfin , le Poeciliadubià. ^
Le calcaire fecondaire ancien, analogue a ce.üi
du Jura, en contient aufii. Faujas a décrit, dans
îe tome Ier. de fon Bffai de géologie , un poiffon
foffile dont l'enveloppe eft un bloc de pierre tiré
d’ une carrière de Graumont près de Beaune : ce
morceau, bien confervé, eft au Muféum d'hiftoire
naturelle. M. de Blainville le confidère comme
voifin des Saumons, & lui donne le nom de Elops
macropterus.
La même efpèce a été trouvée par M. Confiant
Prévôt dans les roches des Vaches-Noires en
Normandie.
Un bloc de calcaire dont la localité n’ eft pas
connue, mais qui femble appartenir a la formation
fecondaire, & qui fait l’ un des ornemens du
Muféum d’hiftoire naturelle, renferme l’empreinte
d’un poiffon abdominal, que M. de Blainville regarde
comme un Brochet, & auquel il a propofe
de donner le nom de Efox incognitus.
Je range dans la formation fecondaire le calcaire
fchifteux du mont Pilate dans le canton de
Lucernê, & qui contient aufii des poiffons fofiiles.
C ’eft fans doute à la même formation qu’ il
faut rapporter le calcaire de la montagne de Pietra-
Roya , qui n’eft qu’une portion du mont Matés
dans le royaume de Naples, & qui renferme des
poiffons fofiiles q u i, fuivant Breiflack ( lnftitu-
lions géologiques, tom. I I ) , ont les écailles & les
arêtes pétrifiées, quelquefois même filiceufes, &
faifant feu au briquet.
ces poiffons le nom de Sparus quatracinus ,* maïs
M. de Blainville penfe qu’ ils fe rapprochent beaucoup
D'après le témoignage de Breiflack, qui regarde
le calcaire fiflile des environs deStabia, dans la
Campanie, comme femblable par le grain & la
dureté à celui de l’Apennin, on eft fondé à le
rapporter à la formation fecondaire. 11 renferme
beaucoup de poiffons fofiiles; mais c e qu il y a
de particulier , & ce qui a été confirmé par les
obfervations de M. Ménard de la G ro y e , c’ eft
qu’ ils appartiennent tous au même genre & à la
même efpèce. Les naturaliftes italiens donnent à
du Coryph&naapoda de l’Ichthyologie véro-
naife.
C^eft peut-être dans la même formation qu’on
doit ranger le calcaire grifâtre de la montagne
des Sept- Communes, aux environs d e là petite
ville d’Afiago dans le Vicentin. Suivant Faujas,
cette roche alterne avec des lits d’argile & de
fable quartzeux ; elle contient des outfins & des
coquilles marines , dont il ne défigne point les ef-
pèces. Quelques poiffons y font renfermés dans de
gros noyaux calcaires de forme fphéroïdale. L’ un
d’ eux , de neuf pouces de long fur fept de large,
j a été jufqu’ à préfent confidère comme apparte-
| nant au genre Ch&todon.
Dans le calcaire fchifteux deStonesfield en Angleterre,
on trouve , fuivant MM. Conybeare &
Philipps, plufieurs efpèces de poiffons appartenant
aux genres Sparus & Ch&todon ; on y a meme
recueilli le radius d'une efpèce de Balifte. |
Le calcaire jaunâtre, dur & criftallin du comte
de Durham, & fpécialement celui de la carrière
de Low Pallion , montre aufii des imprefiions de
poiffons du genre Ch&todon. On en a remarque une
longue d’environ huit pouces & large d’ un peu
plus de quatre, dans laquelle la nageoire dorfale
s’étend depuis le milieu du dos jufqu’à la queue.
L z calcaire carbonifère qui, félon MM. Conybeare
& Philipps, appartient en Angleterre à la
formation fecondaire ancienne, recèle dans le
Derbyshire des Vertèbres de poiffons, des dents
de Squale & des os de Balifte. (Voyez- Outlines
o f the geology England and Wales.')
La craie recèle peu de poiffons fofiiles entiers ,
cependant quelques fragmens, tels que des offe-
lets , des opercules, trouvés dans ce calcaire aux
environs de Maeftricht, de Paris & de Périgueux,
femblent attefter qu’il en a exifté dans les eaux
où ces grands dépôts fe font précipités.
C ’ éft furtout en Angleterre que l’on a découvert
les débris les plus importans ; ils confiftent en
palais, en vertèbres & en arêtes affez complètes.
Parmi les reftes que M. Mantell a recueillis dans
la craie fupérieure de L ew e s , au comté de Suffex,
fe trouve le fquelette d'une petite efpèce particulière
de Murène, inconnue à l’état vivant, &
qu’il défigne fous le nom de Mur&na Lewenfis. La
belle colleétion de M. Brongniart renferme plufieurs
échantillons de cette localité.
Terrains tertiaires. — Ces terrains de formation
d’eau douce ou mariné, renferment .fou-
vent des empreintes & des offemens de poiffons.
Le calcaire grofiier qui s’ exploite en pierres
de taille à Nanterre près Paris, contient fouvent
des empreintes de ces animaux dans les bancs les
plus épais & les plus durs. Faujas en a décrit
une qu‘il confidère comme appartenant aux mers
du Sud. M. de Blainville la regarde comme une
efpèce de Labre,
Le calcaire probablement tertiaire des envi-
rons-de Bruxelles renferme aufii des poiffons fol-
files, que M. de Blainville rapporte au genre fV«-
ronefte & à une efpèce de Squale difficile a deter-
^ L e c a lc a ire d’ F.lve près Villefranche , dans je
département de l'Aveyron, qui par la nature de
fes coquilles, analogues à quelques-unes de celles
des bàffins de Paris, me paroît devoir etre rapportée
à la même formation, recèle aufli des poiffons
foffiles dont on ne conrioît encore que 1 ef-
pèce de Cyprin que M. de Blainville regarde
comme voifine des Carpes, & qu il a appelée
Cyprinus Elvenfis. _ ■ .
Le calcaire d’Oeningen , fur les bords du lac
de Confiance & fur la rive droite du Rhin, eft
célèbre aufii par les offemens fofiiles qu’on y
trouve à mi-côte, fur la pente qui defcend vers le
fleuve. Saufiure en a donné la defeription, mais
nous devons préférer, pour fon exaélitude, celle
qu’en a faite M. Brongniart.
Les roches qui compofent ce terrain, dit-il
( Mémoire fur, quelques terrains dleau douce poftérieurs
au calcaire größter) , font principalement de deux
fortes ; elles appartiennent à la même époque de
formation que le terrain de Paris. En les exami*
marque :
i° . Un poudingue polygénique ( nagelflue des
Allemands), compofé de cailloux roulés & de
fable. 11 forme le fommet de la colline au pied
de laquelle repofe la roche à pétrifications, & qui
en recouvre en partie les pentes.
2°. Plufieurs lits de marne argileufe & fablon-
neufe jaunâtre.
5°. Un lit de g^ès, ou pfammite mollaffe, ferré
& très-confiftant, d’ un décimètre d’ épaiffeur.
4°. Couche de marne argileufe, jaunâtre,
feuilletée, féparée à peu près également par lits
très-minces de pfammite femblable au précédent.
y°. Marne argileufe rubanée parallèlement de
jaune & de gris-bleuâtre.
6°. Marne argileufe bleuâtre, à grain fin, comp
a r é & folide , exploitée pour la fabrication de
la tuile.
7°. Marne calcaire tendre, d’un blanc fale,
divifée en trois affïfes par des lits de marne plus
argileufe, qui répand par le choc une odeur bitu-
mineufe*
C ’eft dans cette couche que l’on commence à
trouver des poiffons fofiiles , mais ils y font
rares; leur nombre augmente à mefure que l’ on
defcend dans les lits inférieurs, qui ont été ob-
fervés par M. Karg, médecin de Confiance, dans
une carrière plus baffe que celle qu’a vifitée
M. Brongniart, & qui forme la continuation des
lits que nous venons d’énumérer.
Si l’on veut avoir la fucceflion. complète de ces
couches, il faut y ajouter les fuivantes.
8°. Marne bleuâtre, friable, de deux pieds
d’épaiffeur.
9°. Schifte gris-jaunâtre feuilleté, rempli de
végétaux.
io ° . Marne bleuâtre femblable à la précédente.
i i ° . Calcaire formant un feul banc de 2 à 6
pieds d’épaiffeur.
12°. Calcaire argileux feuilleté, épais de 4
pouces, rempli de plantes, d’infeéles & de poiffons.
130. Calcaire fchifteux, divifible en feuillets
minces; il eft épais de deux pieds; il contient
des végétaux & des coquilles bivalves.
3 4°. Calcaire feuilleté , contenant à peine quelques
végétaux ; il eft épais de 2 pieds.
150. Calcaire noirâtre divifé en deux lits de
chacun environ 2 pouces.
160. Calcaire blanc fiflile de 3 pouces d’épaiffeur.
17°. Calcaire feuilleté tendre, rempli de poiffons
& de coquilles de Lymnées.
180. Calcaire fiflile divifé en plufieurs lits,
dont le dernier eft rempli de végétaux & de
poiffons. 11 eft épais de 6 à 8 pouces.
190. Calcaire micacé noirâtre , formant deux
lits qui ont enfemble près de 3 pieds d’épaiffeur ,
& dont le fupérieur contient des végétaux & des
débris de coquilles.
20°. Schifte calcaire tendre, divifé en cinq lits ,
contenant des plantes & des coquilles d’eau
douce.
Toutes les couches, depuis le n°. 8, répandent,
quand on les ra y e , une odeur plus ou moins forte
ae pétrole.
Elles repofent fur un grès grofiier bleuâtre, ou
pfammite, dans lequel on voit quelques veines
de houille.
C ’ eft principalement dans cette dernière couche
que l’ on trouve, avec des empreintes de végétaux,
ae coquilles d’eau douce & d’ in fe die s , des poiffons
fofiiles, parmi lefquels M. de Blainville a
reconnu le Brochet ( Efox Lucius) 3 le Meunier
{Cyprinusjefes) 3 une C arp e, dont l’efpèce dou-
teufe a été décrite par Scheuchzer fous le nom
de Capito, & le Cyprinus bipunélatus, efpèce non
moins douteufe, qui a quelqu’analogie avec la
Dorade de la Chine.
Suivant le dodteur Lavater, il faudroit ajouter à
ces efpèces la petite Lamproie ( Petromy^on fluvia-
tilts ) , l’ Anguille {Mur&na anguilla) , la Loche de
rivière ( Cobitis ténia), la Loche franche ( Cobitis
barbatu/a) , la Truite {Salmofario) 3 dix-fept efpèces
de Carpes, l ’Alofe ( Clup&a alofa) , le Hareng
( Clup&a karengus ) , la Barbue ( Pleuronecles
rhombus) , le Maquereau bâtard {Scomber tra-
churus) ; enfin , deux Trigles ( Trigla cataphracla)
( Trigla lucerna).
La plus riche , la plus importante des localité«
des terrains tertiaires eft celle du mont Bolca près
de Vérone.