
A^ote. Il forme les quatre cinquièmes du volume
de. J atmofphère > il entre dans .la.compofition
de toutes les matières animales & de quelques
matières végétales, de l'acide nitrique, &c.
Carbonate de chauà. Les marbres,la craie, le calcaire
çompa&e , les albâtres, & c . , font pref-
qu entièrement formés de carbonates de chaux.
Carbonate de fer. On le trouve dans beaucoup
-de terrains primitifs en affez grande quantité pour
qu'il foit avantageux de l'exploiter comme minerai
, furtout en Saxe , en Bohême , dans les
Pyrénées, dans l’I fère, dans les terrains houil-
le r s , & c .
Carbonate de magnèfie. Très-fouvent combiné
avec la chaux Jt il forme un fel double de chaux
.& de magnèfie. On le trouve en filons, en couches
& en malfe dans les terrains.de diverfes formations.
- Carbonate de potajfe. Se trouve dans la plupart
des végétaux.
Carbonate de fonde. On le trouve dans un grand
nombre de plantes marines ,,& 'à l'état de natron
en dilfolution dans les eaux de certains lacs. Voy.
Soude.
Carbonate de firontiane. Se trouve tout formé
dans quelques roches.
Chaux, On ne la trouve pas pure dans la
nature, ou elle.exrfle cependant en quantité
énorme, mais combinée avec quelques acides,
& notamment avec l’acide carbonique, avec
lequel elle forme tous les terrains calcahes, 1a
craie, le marbre, &c.
Fer, Un grand nombre de terrains contiennent
du fe r , ordinairement en combinaifon avec l'oxygène
, avec le foufre, avec les acides, &c.
Gai acide carbonique. .C’eft un des acides les plus
abondans & les plus répandus dans la nature. Il
y exifte, i° , à l'état de gaz ; i° . diffout dans
l’eau ; 3°. combiné avec divers oxydes. La plupart
de? eaux gaze.ufes en lontlur-fi turée s ,c e qui fem-
bleroit indiquer une preftion confîdérable dans le
lieu où s'opère le mélange.
Gai hydrogène fu/furé. Voyez plus bas Soufre.
Hydro-chlorate de chaux. On le trouve préfque
toujours mêlé au fel marin. Il peut être dans beaucoup
de cas le réfultat d’une double.décompo-
fition.
Hydro-chlorate de magnèfie. Se trouve mêlé au
fel marin*
Hydro-chlorate de potajfe. Se trouve, comme le
carbonate, dans la plupart des matières végétales.
On l'a rencontré aufli dans quelques dépôts de fel
gemme.
Hydro-chlorate de fonde. C'eft le fel marin : il *
entre pour beaucoup dans la compofition de l'eau
de la mer. A l'état folid e, il prend le nom de fe l
gemme ou de fe l marin rupefire , & forme des dépôts
peu confidéj-ables dans les terrains intermédiaires,
mais des maffes énormes dans lç$ terrains fecon-
daires.
Magnèfie. On ne la rencontre jamais pUre j elle
eft toujours combinée avec un acide ou un oxyde
métallique.
Manganèfe.\\ fetrouve rarement pur ; cependant
on dit l’avoir trouvé à cet état dans la vallée de
Vic-Deffos, dans les Pyrénées. Le plus fouvent il
eft combiné avec l’oxygène, l 'acidephofphorique,
le loufre, & c .
Matière animale. Cette matière, que l'on retrouve
dans tant de fources, & qui contribue fi
puiffamment à leurs propriétés, affe&e différentes
formes & fournit à l’analyfe chimique tous les
principes qui conftituent les matières animales &
végétales. M. Longchamp, qui a le mieux étudié
.cette matière, lui a donné le nom de barégine ,
& a prouvé qu'elle n’avoit aucune analogie avec
la gélatine dont on fe fert pour la remplacer dans
,lêr eaux minérales artificielles. Quant à fqn origine,
on peut admettre qu'elle eft le réfultat ou
de la décompofîtion de quelques matières végé-
taies, ou mieux encore de la naiffatice fpontanée
d ex e s corpufcules microfcopiques dont Bory de
Saint-Vincent a tracé une hiftoire fi complète & fi
animée ( i ) .
Silice. Nous avons dit qu'avec l’alumine elle
conftitüôit toutes les argiles pures j elle çonftitue
le criftal de roche, les fables, les grès , le filex,
la pierre meulière & beaucoup d’autres roçhes.
Elle fe trouve par conféquent dans les terrains
de formations très-diverfes.
Soude. C eft la bafe du fel marin qui fe trouve
en fi grande proportion dans les eaux de la mer,
& qui forme, fousle nom de fe l gemme, des amas
fi confidérables.dans le fein de la terre. On rencontre
en outre la foude da. s la plupart des plantes
marines dont on a retrouvé des empreintes
.dans les houilles, les fchiftes & quelques argiles
plaftiques.
Soufre II eft très-répandu dans la nature. Pur,
ou a l'état natif, on l'a trouvé dans quelques roches
quartzeufes de terrains primitifs ou intermédiaires,
en couches dans les terrains fecondaires ;
il accompgne fréquemment le fel marin ; il paroît
fe former conftamment dans le fulfate de chaux
(pierre à plâtre). On le retrouve dans tous les
volcans actifs, & il forme des malles affez confi-
dérables dans le voifinage de prefques tous les
volcans éteints. En combinaifon avec d'autres
corps, à l’état de fulfure, de fulfate, le foufre
forme des amas bien plus confidérables encore,
La forme fous laquelle on le retrouve le plus fréquemment,
eft à l'état d’açide hydro fulfurique ou
hydrogène fulfuré. C ’eft ainfi qu’on le rencontre
dans la plupart des eaux fulfureufes, & rien n’eft
plus facile que d’ indiquer l’origine de l’hydrogène
qui a fervi à acidifier le foufre, puifque l’eau (i)
(i) V o y c i , dans l’Encyclopédie méthodique, Histoire naturelle
des Z(oopfvyiès.
renferme deux volumes, de ce g a z , & un feul
d ’oxygène-
Sulfate et alumine. On le trouve dans.quelques
produits; volcaniques , & dans quelques fchiftes
de tranfition. Combiné avec la potaffe , il çonftitue
l ’alun que l’on rencontre dans quelques roches,
ou il fe. forme par l’effet d'une combuftion naturelle*.
Sulfate de chaux. Forme des-couches puiffantes
dans les terrains intermédiaires : c ’eft la pierre à
plâtre. I l accompagne prefque toujours le fel marin
; il eft auiïi très-abondant au milieu des; terrains
de fëdiment fupérieur.
Sulfate de fer. Se forme dans la décompofition
& la combuftion des pyritës':.
Sulfate de magnèfie. .On. le trouve dans l’eau de
mer, à laquelle il communique une partie de fon
amertume. Il s’ effleurit à la furface des fehilies
de tranfition. On le trouve àuffi dans les roches
qui avoifinent les dépôts houillers de la Vézère.
Sulfate de foude. Se trouve dans les plantes marines,
ou uni au fel matin.
L’ un des phénomènes qui frappent le plus dans
l’étude des eaux minéralesell: fans contredit la
température élevée de quelques-unes d’entr'elles
au moment où elles apparoiffent à la furface du
fol. Où ont-elles puifé lu calorique qu’elles recèlent
? Telle eft la queftion que fe font faite depuis
long-temps les ehimiftes & les phyficieps, & à
laquelle ils ont répondu de bien des manières différentes.
Nous nepënfons pas que l’ qrigine'dece
calorique foit la même dans tous lès cas , comme*
quelques auteurs ont voulu .l’établir ; nous ne
penfons pas non plus qu’il doive naiflance dans
chaque, c a s , fuivant l’opinion de quelques autres,
à une feule & même caufe. Nous fommes au contraire
portés à croire, que chaque fois plufieurs
caufes concourent à fa formation. Il peut être: le
réfultat d’une doublé décompofîtion > il peut être
produit par cette électricité; .chimique dont les
effets font encore fi peu connus} il peut naître de la
viteffe & de la preifion’des eaux dans leurs canaux
fou terrains} il peut être communiqué par ces vaftes:
foyers que.recèlent les volcans,, par ces longs incendies
des terrains houillers ; il peut enfin venir
de cette chaleur immenfe qui appartient , fuivant
toute vraifemblance, aux profondeurs de notre i
globe.
Quelle que foit au refte l'origine de ce caloriq
u e , il eft certain du moins qu’il diffère beaucoup
de celui que nous comifiuniquons au^ moyen de
nos foyers. Combiné plus intimement:, ce calorique
des eaux minérales ne s’échappe qu'avec lenteur,
& l’expérience a prouvé, que de deux va-
fe s , dont l’un renferme de l'eau thermale naturelle
& l’autre de l’eau chauffée artificiellement , toutes
les deux au même degré du thermomètre, le vafe
qui renferme l’eau thermale conferve encore une
chaleur très-marquée,-lérlque depuis long-temps
l ‘autre s-eft mife en équilibre avec la température
i d:e latmofphère. Il eft certain ehcore que l’homme,
! que les animaux eux mêmes, peuvent boire impunément
une eau thermale naturelle à un degré de
chaleur qui rendroit brûlante une eau chauffée
artificiellement.
C e n'eft donc pas fans raifon que quelques auteurs
ont penfé que les eaux minérales, les thermales
furtout, étoient douées d’ une forte de vitalité;
que to u t , dans-leur compofition, dans leur
: efience, annonce des lois particulières qui, comme
celles de la-vie, échappent encore à nos moyens
d’analyfe > ce n’ eft pas fans raifon non plus que
ces;mêmes hommes ont dit que les eaux minérales
artificielles ne pouvoient, dans aucun c a s , remplacer
les eaux naturelles, et que celles-ci elles-
mêrfies., lorfqu’on les buvoir loin de >a fource &
alors qu’ elles s'étoient refroidies, n’étoient plus
■ que des cadavres privés de prefque; toutes leurs
propriétés.;
Ici fe préfente une queftion dont- la folution ,
bien éloignée fans d ou te , pourroit conduire à
d'utiles induélions : dans l'endroit où elles- fe
: forment dans leur premier réfervoir, toutes les
, eaux minérales font-elles chaudes ? toutes acquiè-
rentrelles un égal degré de température au mo-
im.nt où elles reçoivent leurs principes minérali-
, fateurs ? Si la réponfe écoic affirmative, par le de-
gré de chaleur qu'elles confervent au moment où
elles-apparoiffent, pourroit-on pas eftiiner la
longueur du traj-t qu'elles auroient parcouru , &
j ne pourroit-on pas alors auffi fe rendre compte
■ de ces exceptions apparentes qui nous montrent
des fources jailliffantes de:roches qui-ne contiennent
aucuns de leurs principes minéralifateurS., en
admettant qu'elles viennent de; loin & qu'elles
n’oiit fait que traver'er lë terrain que l’on regarde
aujourd’hui comme leur giffement ?
Les faits que nous venons de pofer font loin
fans doute d’être des axiomes. La plupart dé nos
hypothèfes font encore bien nouvelles : eftâyons
par quelques exemples“ de-montrer'jufqu'à quel
point on .peut en'tirer parti dans l’étude géô^gi-
que des eaux minérales.
Les eaux de Paffy font ferrugineufes froides ;
j leur giffement eft i’ argi e plafiiqué fous le calcaire
goffier. L’analyfe de ces eaux nous prélente :
i°'. Du fulfate et du carbonate de1- chaux qui
proviennent évidemment du calcaire groffiér ét
du gypfe contenu dans l'argile plallique }
2°. De. l’oxyde de f e r , de la matière animale
que l’on retrouve dans toures les argiles plafli-
qués qui renferment, comme on fait, un grand
; nombre de débris organiques & du fer fous d:f- ’
férens, états j
3°. Quant aux fulfate , hydro-chlorate & carbonate
de magnèfie & à l’hydro-chlorate de foude,
.qui tous fe retrouvent dans les eaux de la mer ,
leur préfence indiqueroit que la colline de Paffy
eft de formation marine ,.fi. les débris de coquil