
pendant probable que dans cette région fepten-
trionale on retrouve les mêmes roches que dans
celles dont nous allons donner une idée. Au fud
des montagnes noires , qui doivent peut-être leur
nom à des roches que Ton pourroit confondre
avec quelques-uns des produits pyrogènes. s’étend
vers r orient & le midi un immenfe défert
dont le diamètre moyen eft de plus de 2co lieues,
& qui fe prolonge julque fur les bords de la rivière
canadienne, affluant du Rio-Negracka qui fe
jette dans le Miflïflipi. Toute fa furface eft couverte
d'un fable granitique qui paroît être dû au
granité que l’atmofphère & la pluie décompofent
& dont les parcelles font continuellement entraînées
par les eaux jufqu’à l’extrémité de cette vafte
plaine. Sur le revers oppofé de la chaîne on tra-
verfe un défert prefqu’aufti confîdérarble jufqu’au
pied des montagnes de la nouvelle Californie. Près
de l’ embouchure delà rivière Platte, qui porte fes
eaux au Miflburi, on remarque des roches calcaires
en couches horizontales qui vont fe rattacher
à la chaîne des monts Ozark. Au fud de la
rivière de l’Arkanfas, le défert n’ offre plus que
des fables fins qui forment de petites buttes ondulées,
comme fi ce terrain avoit .été occupé jadis
par les eaux d ’un lac immenfe.
Rien ne s’oppol'eroit en effet à ce que ce lac eût
exifté, fi l'on confîdère que la petite chaîne des
côtes-noires va fe rattacher à un plateau qui s’étendant
de l’eft à l’oueft, au nord des lacs Supérieur ,
Michigan & Huron, va fe terminer fur la vive gauche
du fleuve Saint-Laurent, d’où part un autre plateau
qui dominant les lacs Ontario & E rié, defcend
vers le fud'-oueft jufqu’aux monts O za rk , qui ne
fon t, comme nous l ’avons d it, que le prolongement
d’une partie des montagnes rocheufes ,- on verra
que ces chaînes & les plateaux forment un grand
baflin qui a pu être occupé par une vafte nappe
d’eau, comme quelques parties le font encore
par les lacs que nous avons nommés, On pourroit
même fou tenir avec avantage l’hypothèfe que ce
baflin a été le lit d’ un mer Cafpienne, & l’ on en
trouveroit la preuve dans les obfervations du
major Long pendant l ’expédition qu’il fit en 1820
dans ces contrées, & qui confident eu ce que for
plufieurs points de ce défert on trouve des lits
degrés & de poudingue«, &r que le fol y eft généralement
falin. Ce fait une fois,prouvé, on pourroit
en déduire la conféquence de ce que nous
avons déjà dit ailleurs, que beaucoup de Cafpien-
nes qui ont couvert plufieurs parties de la furface
du Globe, ont dû fe déverfèr dans d’autres mers
& donner enfuite naiflance à des lacs d’eau douce,
alimentés par les pluies Sr les rivières, ce qui explique
dans beaucoup de localités la fucceffion ou
e mélange des dépouilles d'animaux marins &
d’eau douce. Si l’on demande par quelle iflùe les.
eaux de cette Cafpienne fe font écoulées dans
l'Océan, nous dirons.qu’on pourroit encore en
voir 1a trace dans la vajlée qu’occupe le fleuve
Saint-Laurent, qui defcend du lac Ontario (voyrf
ce m o t ) . En effet , les pentes du plateau du
Haut-Canada fur la rive gauche du fleuve Saint-
Laurent & celles du plateau de New-Yorck fur fa
rive droite, ont probablement été réunies & n’ont
pu être rompues que par une grande cataftrophe
qui en laiffant écouler les eaux de la mer intérieure
dont nous parlons , ont préparé le lit du fleuve
Saint-Laurent
Les collines de grès micacé & de poudingue
qui s’elevent au bas des montagnes rocheufes, font
féparées des malles granitiques par une zone de
roche micacée dont les couches font fort inclinées
. Les grès de ces collines renferment des plantes
&• -r des animaux marins , ce qui confirme
bien l’idée de i’exifience d’ une mer Cafpienne.
C'eft à la décompofition de ces grès qu’eft due
une partie du fable de ce défert jufqu’à une allez
grande diftance. Plus on s’approche des montagnes
rocheufes , plus ces grès font ferrugineux,
ils font recouverts de dépôts argileux & fchilfeux
dans lefquels on trouve fouvent de la houille.
Près des fources de la rivière Canadienne , on
voit des roches trapéennes , dont quelques-unes
offrent la plus grande reffemblance avec quelques
produits ignés 3 d’autres même font rout-à-fait
fcoriacées & poreufes : elles forment des buttes
& des collines au milieu des grès & des pfam-
mites. Les grès argileux qui environnent ces collines
, renferment fouvent des filons & des lits de
gypfe ; le fel gemme y eft quelquefois tellement
abondant, qu’il y forme des malles confidérables
& qu’ il recouvre la roche de nombreufts effiorei-
cences- Le plateau qui unit l’extrémité méridionale
des montagnes rocheufes avec la chaîne des
monts Ozark, eft compofé aufli de roches primordiales.
Le major Long , qui a fourni des renfeigne-
mens précieux fur la conftitution des montagnes
rocheufes, eftirne que le défert qui s’étend au
bas de leur pente orientale eft élevé de 8oeô
pieds au-defius du niveau de la mer» ce qui
s'accorde avec l’élévation moyenne de ces montagnes
& celle de plufieurs de leurs fommités.
(J. H .)
RODRIGUES ou D iego Rodrigues. Petite île
de la mer des Indes , longue de dix lieues & large
de cinq , fituée par 19 deg. 40min- de latitude,
méridionale & par 60 deg. 51 min. de longitude
orientale. Environnée de récifs de madrépores,
qui augmentent continuellement & en rendent
chaque jour l'abord plus difficile, elle n’étoit,
lors de fa découverte, habitée que par un nombre
prodigieux de crabes 3 mais depuis plufieurs
nées elle renferme quelques habitans.
Son fol montueux eft probablement compofé:,
en grande partie, d’ancien« terrains volcaniques 3
certaines vallées paroiflent être fufceptihles d'une
grande fertilité. L’abondance des tortue? que l'on
trouve dans ces parages y attire fouvent des navires
pour y pêcher ces reptiles, dont les dépouilles
font recherchées par le luxe & l’ induftrie.
(J* H.)
RffEGNITZ ou Regnitz. Petite rivière formée
de la réunion de la Pegnit? & du Re^at, qui prennent
leurs fources en Bavière dans les montagnes
qui dépendent de la chaîne appelée Steiger-Wald.
La Regnitf coule du fud au nord, & va fe jeter
dans le Mein après un cours d’ environ douze j
lieues. C ’eft dans le baflSn de cette rivière que fè
trouvent les cavernes de la Bavière les plus
riches en oflemens. (J. H. )
ROGOSN1ZA . Voyet Mont-Mossor. au Supplément.
ROMANCHE. Cette rivière, qui prend fa
fource dans les montagnes qui réparent la Savoie
de la France, va fe jeter dans l’ Ifère à une petite
lieue au-defious de Grenoble. Elle eft alimentée ■
par l’Olle (voyeç ce m ot), le Venfon, le Drac &
quelques autres rivières moins importantes. Son
cours eft d’un peu plus de vingt lieues. Tout le
terrain qu'elle parcourt appartient à là formation
granitique 3 il eÜ riche en métaux & en minéraux
de differentes efpèces. (J. H.)
RONCAL ( Vallée d e ) . Cette vallée commence
au bas du port de Saint-Engrace dans les
Pyrénées. Elle eft traverfée dans fa longueur,
que l ’on peut évaluer à cinq lieues, par la petite
rivière de l'E fca, qui va le jeter dans celle de
l’Aragon. Les rameaux de la chaîne qui conftitue
cette vallée projettent plufieurs contreforts, qui
s’ en vont, en s’ab.iiflant, jufque vers le lit de
l’Efca j ils forment des petites vallées d’où def-
çendent plufieurs ruiiïçaux qui vont alimenter cette
rivière. Ces montagnes font toutes calcaires &
appartiennent à la roche que la plupart des géo-
gnoftes connoiflent fo,us le nom de calcaire alpin.
Quelques échantillons prouvent qu'il eft rempli
de numifmales, comme certaines variétés qui appartiennent
à la même formation. 11 eft probable
que ce calcaire repofe fur le grès rouge, ainfi
qu’ on l’ a. déjà remarqué dans plufieurs localités
des Pyrénées. Voye1 ce mot. (J. H )
ROQUE D ’ANGOUMER. La montagne que
l’ on défigne fous ce nom s'élève dans la vallée
de C.aftiLon, fituée fur le verfant feptentrional
de la chaîne des Pyrénées. Les roches qui
la confticuent appartiennent à plufieurs anciens
terrains mha\oïques> o u , pour nous fervir de
l’expreflion ordinaire , aux terrains de tranfition 3
ce font des roches talqueufes, que M. de
Charpentier appelle fckifte argilo • talqueux ,* ce
font des fchiftes finalement argileux, & enfin
■ des calcaires. Nous ne parlons de cette montagne
que pour rappeler que c’eft dans les diverfes
roches dont elle eft formée , que MM Gilet de
Laumont & Lelièvre ont découvert, en 1786, la
fubftance encore aujourd’hui fort rare , nommée
dipyre. Ses criflaux fe trouvent indiftin&ement
implantés dans le calcaire ou dans le fchiftes
d’autres fois ils forment des nuis dans le talc,
& font fouvent accompagnés d’amphibole verte
rayonnante asbeftiforme. Le calcaire de la Roque
d’Angoumer eft fubordonné au fchille. (J. H .)
ROQUE DE BALAM. Le pic connu fous ce
nom dans les Pyrénées s'élève fur l’un des côtés
de la vallée de Caftiilon, au fond du vallon de
Betmale. Il eft prefqu’entièrement compofé d’un
calcaire fchifteux appartenant à l’un des plus anciens
dépôts des terrains méta^oïques ou à celui de
tranfition. C e calcaire fe divife facilement en
dalles plus ou moins épaiffes. M. de Charpentier a
remarqué qu’ il affeéte fouvent une ftruéture fort
fingulière, qui donne à fes feuillets une forme
onduleufe te lle , que les courbures & les finuo-
fités qu’ ils décrivent, au lieu d être parallèles
entr’e lle s , s’éloignent & s’approchent alternativement
de manière à fe confondre? en forme de
réfeaux & à préfenter fur la tranche de la roche
de petites maffes ovoïdes & aplaties. Cette dif-
polîtion a reçu de quelques minéralogiftes , &
particulièrement de M. Brongniart, le nom de
jlrufture entrelacée amygdaline. Plufieurs marbres
rouges & verts appartiennent à ce calcaire amyg-
daiin} celui de la Roque deBalam eft plus ordinairement
d’un gris ou d’ un blanc-verdâtre, ou
d’un rouge fale> Il contient fouvent, d'après
l’oblervation de M. de Charpentier, des couches
verdâtres de fchifte à aiguifer, que les Allemands
appellent wet\fchiiffer. (J. H.)
ROSEES. Voy. Phénomènes atmosphériques.
ROTH A AR ( Monts ). Cette chaîne s’élève
fur la rive droite du Rhin , au point d'interfe&ion
du 5 1e. degré de latitude & du 6e. de longitude
du méridien de Paris. Les monts Ebbe, au pied
de (quels le Wippey prend fa fource , viennent fe
rattacher aux dernières pentes méridionales des
monts Rothaar , l'extrémité feptentrionale de
c e u x - c i va s’ unir aux monts Eggé , qui n'en
forment en quelque forte que le prolongement,
ce qui conftitue un enfe-mble compofé des monts
E bbe, Rothaar & Eggé. Les premiers s’étendent
du nord oueft au fud eft , fur une longueur de 1 y
ljeues, tandis que les deux autres chaînes qui peuvent
être çonfidérées comme n’en formant qu’une,
occupent du fud-queft au nord-eft environ 3©
lieues , dont chacune des deux dernières chaînes
occupe à peu près la moitié.
Les pentes occidentales des monts Ebbe four