
v.'fé en trëîs étages ^ le pîefnifet, èompofé d’ar-’
pile p'iaftrqiiè &: de Vign-ites, l&qtfd a pu être dé-
pofé foit fur la craie, fo k fur l'a glâucôniê grôf-
fièrë » foit fur le calcaire groffîer-.
Lè fécond ou le fnôÿen, compofé de calcaire
d’eau doucë & d e g yp fe , a recouvert le c Vlcakè
greffier , tandis que le troifième, plus elïentielle- ;
ment calcaire , s’eft élevé même an-deflus de Yê- '
tage fupérifeur du dépôt marin ou des terràin's
marins lupérifeuts.
Ainfî, un même dépôt fluviatile a pu donner
lieu à divers fyltèmes de couches., de la même
manière que le dépôt marin, féparé parce dépôt
fluviatile, a pu préfenter également l'apparence
de plufîeurs Formations differentes. C ’eft proba-
blement aux irrégularités produites par cés cou-
rans fluviatiles, qu'il faut attribuer les anomalies
qu'offrent les divers baflins tertiaires d’un contrée
à une autre.
Cette fuppofition, qui n’ eft du refte que l’ ex-
pteffion des faits* peut faire concevoir comment
il n’ exifte , fur tout le littoral de la Méditerranée ,
depuis l'extrémité de l’Elpagne iufqu’ à: celle ,de
l'Italie, qu’un feul dépôt marin (deuxième terrain
matin). Mais fi, comme les faits l'annoncent*;les
mers intérieures étoient rentrées plus tard que
l'Océan dans leurs limites a&uelles, les dépôts
tertiaires des baflins méditerranéens feroiènt plus
récens que ceux qui dépendent de l’Océan. Àinfi,
ces dépôts feroient plus (impies & d'uné formation
moins ancienne dans les contrées méridionales
que dans les régions fèptentrionales> car le calcaire
gtoffier parifien , & les argiles plaftiques en
bancs puiflans & étendus, manquent totalement
dans les Apennins* ainfî que fur le littoral des côtes
de Gênes, de N ic e , de tout le midi delà France
& de l’Efpagne*
En fàifant remarquer que lès terrains lacuflfés
ont été dépofés dans les lieux où on les ©bféïve
aujourd’hui * après la retraite des mer’s de cés
mêmes l ieux* nous n’énfertdons pas dirfe, pour
cela , que ces terrains fèierit toujours d’une date
poftérieure aux différentes Couches du dépôt marin
tertiaire. Un exëthple rendra lé eôdtràirè fen-
fible.
La mer occupoit primitivement les lieux où
exiftent nos touchés tertiaires, mais elle h’a pas
abandonné ces lieux d’une manière inflantanée ;
les lits réguliers qifette a laffles annoncent allez
Je contraire ; ainfî, tandis qu'elle quittoit telle ou
telle contrée, elle baignoit encore de fes eaux
d'autres portions qu’elle a quittées plus tard. Dès-
lors , il eft fenfible q u e , tandis que des dépôts
lacuflrés s'opéroient dans les lieux laides par elle,
des couches marines Ont pu fé précipiter pofté-
rieurement dans le baflin de la mer, de la même
manière qu’il s’en produifoit auparavant. Les premiers
feront donc plus anciens que les féconds,
quoique, d'après la nature de leurs dépôts, l’on
put suppofer le contraire 5 c’eft peut-être cette
caufè toute simple & toute naturelle qui fait que
les terrains lacustres fe montrent superpofés aux
roches d'âges les plus différens-.
Par fuite de la même caufe , les terrains lâcuf-
tres * e’ëft-à-dirë ceux que l'oii ne voit jamais alterner
avec dés dépôts marins, ni fe mélanger
avec eux , font Couvent les dépôts les plus récehs
des formations tertiaires. On ne peut en douter,
lorsque , comme dans les 'baflins de Paris & de
Montpellier,1 & dé tant d’autres que nbus pourrions
citer, certains terrains lacuftrës recouvrent
les dépôts marins lês plüs récens, e t qu’on né les
voit furnvonrés que par le diluvium dès plaines.
Quoiqu’il paraiffe héceflairé de réferyer ünî-
üement le nom de dépôts lacuflrés aux terrains
'eau douce produits lur nos Continens après la
retraite des mers, il ne faut pas ërt inférer qu’il
ne fe foit pas produit de pareils dépôts d’eau
douce dans lë baflin de l’anciennë mer. Ge's dépôts
préientent cependant entr’eux ce tte grande
différence, que les féconds ne fe font formés
qu'avec le concours des eaux courantes ou p at
l’intermédiaire des fleuves qui naiflbiëht des lacs'
d’où provenoient ces limonS, soit que ces fleuves
les aient dépofés dans la nier même, foit qu’ils
aiéfit également pioduit des dépôts dans les lieux
déjà hors des mers qu’ils ttaverfoient. Mais* pour
mieux nous faire comprendre, prenons pour
exemple ce qui pafle dans nos lacs. Evidemment
des limons laeuflreS S-y àccumulëht fans cesse >
leur puiflànce dépénd deS affluens qui s’y rendent
& de là nulle d'eau qui les forme. Gés limons
font enfiiite entraînés par les fleuves qui proviennent
de ces lacs dans là mets là ils s’y accumulent
succeflivement, et font alternativement
recouverts par des limons marins* mais ce's dépôts
* quèiqué lacuflrés par léür origine, h ’en b u t
pas rhfcin> été modifiés par les fleuVes qui les ont
entraînés dans la mer : c’èft aufli à caufe dès mo-
dificâtioiiS que les limons d’eâu doücè, foit anciens,
foit irodernés, ont éprouvées, lorfqu’ils.
ont été dépofés dans le'baïfin de la mer* qu’il nous
paroît effentiel de çonfacrer lé nom de dépôts
fluviatiles aux formations d’eau douce remaniées
par les eàux des fleuves ou par celles des mers.
Or comme lès formations connues jüfqii’à pré-
feni sous les noms de deuxième & dë premier
terrain d’eau douce patoifleiit, en grande patrie,
avoir été dépofées dans lè baflin de l’ancienne
mer, oü remaniées par les eaux des fleuves ét dépotées
par ces eaux, nous réferverons etfclufive-
m'ént à Ces formations le nom de dépôts fluviatiles ,
tandis qué nous confacrerons celui de dépôt là-
cuftrè aux formations nommées indifféremment
troifième terrain d’eaü doucë ou terrain d’eau
douce fUpériëuf.
D'aptès cette màhièfe de concévbir les tetrâiiVs
tertiaires» la feule qui embtaflè là généralité des
phénomènes, l’on fent que l’ on né petit pas tburiorité
d'un des dépôts fluviatiles ou marins, de
tel baflin tertiaire relativement à tel autre. Aufli
les diftinélions admifes jufqu’à préfent pour
daller les divers syftèmes de couches tertiaires,
ne font bonnes que pour indiquer les alternances
les pins habituelles de ces couches lorfqu’elles
(ont réunies dans un même baflin i mais elles ne
peuvent fervir à indiquer- l’antériorité ou la poftén
riorité des diver-s dépôts tertiaires d un baflin a
un antre.
Celles que nous propofons n'ont également de
valeur qùe pour diftinguèr ;les divers depots tertiaires
d’après leur nature, mais non d après leur
position gé.ognoftique, cette pofition n étant jamais
que relative, et ne devenant abfolue que
lorfqu’il s’agit de fixer l’ordre de fuperpofition
H es divers étages'éptr^eiix ; car le calcaire moellop
formé partout l ’étage le plus fupérieur des banc£ ,
marins pierreux terfiairqs, (aufli elt-il intimément
lié; à des fables marins pulvérulens, fouvent fem-
blables à ceux qu,e Jes mers a a iiê lle s , rejettent
fur leurs rivages),•comme"!» glanconie' groflière,
l ’étàge lë plus inférieur de ces mêmes bancs pierreux.
Mais il n’est pas également certain qué les
rerrains d’eau douce'lès plus inférieurs, et qui
se montrent dans certaines localités au-.deCfoUs de
eètte glauconie groffière, aient été dépofés partout
poftérieu'rement à,cette rqche mr.iine.
En un mot, les .dépôts, tertiaires des: différens
baflins font probablement d’autant plus anciens,
tes uns relativement.aux autres, qu’ils o,nt été.
abandonnés plus, tôt par 1 ancienne mer,] retraite
que l ’ on peut, en quelque sorte, apprécier .pat
la distance qui fépare.p.és^divers ba.fliqs.des,mers,
adlùeiles. Du moins paroît-il pio)?aJ>le que l’an-.,
cienneté des dépôts tertiaires eft aifez en rapport,
avec l'éloignement des baflin^ où fe trouvent ces;
dépôts* des mers aéluelles. Ainfi plus les baflins
tertiaires font éloignés des «qçrç et plus les dépôts
que l’on y obterve' paroiffent anciens, et réciproquement.
Ce qu’ j! y a d.e certain, c'eft que, daqs
lés dépôts de foflijes voifins. des, mers aéluelles,
l'on découvre un certain nombrç d’efpèces qui!
vivent encore dans ces mers, lorfque c"es; dép?P.
appartieunenc à l’étage appétieur du terrain marin.,
et qu’erifin les mers aéluelles, en fe retirant, peu
à peq, ont lai (lé fort loin, dq leurs rivages un
grand nombre d'efpèçes plus eq moins altérées,
et que l’ on à dèfigné.es.sôus je noirt de demi-fofr
files, faute d'exp.réflion convenable pour défigner
l’époque de leurs dépôts.
jours être certain de l’antériorité ou de la poste-
u’ils exiftent dans des baflins peu éloignés du ht
es mers aéluelles, & d’une date d autant plus
ancienne, qu’ils fe montrent dans, ceux qui en font
éloignés. C ’eft à ces dépôts que nous donnerons
le;, nom de dépôts lacuflrés ; ce font ceux qui
ont été délignés fous les noms de. troifième terrain
En réfultat , les terrains 'çertiaites, en faifant
ablîraction dés' terrains d’ alluvion qui lés furmon-
tent, & de ceux de tranfport qui alternent avec
e u x , ou fe m ntrent recouverts par des couches
régulières quelconques, font composés :
i ° . De dépôts produits , après la retraite des
mers, non de nos continens, mais des lieux où
ils ont été formés, dépôts d'autant plus récens
d’eau douce, ou de rerrains d’eau douce
fupérieurs >
■ 1°. De dépôts produits dans le baflin de 1 ancienne
met, qui fe cômpofent d une feule formation
marine & d’ un feul dépôt fluviatile, que 1 ori
peut, fi l’on veut, fépatpr en deux ordres principaux.
Le premier dépôt, ouïe dépôtmarin^ eft formé
par plufieurs fytlèmes, de couches quelquefois liés
les uns aux autres fans intermédiaire, et quelquefois
féparés par le dépôt fluviatile fupérieur.
C ’eft à cette;formation marine que nous donnerons
le nom de dépôt marin tertiaire, dépôt qui comprend
lè premier et h deuxième terrain marin décrits
comme dillinéls par les célèbres auteurs de la
deferi-ption géologique des environs de Paris.
Les. formations fluvutil.es , .qtant dans la plupart
des b?ff ns tertiaires çompoféps de deux d.ér
pots .djilméts . .qupaqu'ils q’en forment réellemenp
qu'ph.seul., pa.ro.tlfent; devoir ètrp défignées, en
dépôts fiàviatifçs fupérieurs ; l° en dépôts JluviaUles
à inférieurs. Véls font les feuls h^p.ôts teinait;es qus
les faits que nous alloua rapporter permettent de
■ fêpater les uns des autres,
DU DÉPÔT MARIN TER TM R .Ç -
a t c T i o n r .
De l’étage fupérieur ou troifième étage du dépôt
marin. '
A . De la compofition la plus générale rie l’étage
(upsrieur du dépôt marin.
L’étige fupérieur du dépôt marin tertiaire,
affez. compliqué dans les baflins océaniques, l’eft
bien plus encore dans les baflins qui dépendent
de la Méditerranée , peut-être parce que cet
étage, eft le feul qui- exifte. Aufli comme cet
i étage éprouve d’aflez grandes variations dans les
baflins océaniques & méditerranéens, & pour
nous refireindcè, ne dPstÉquj-oous c j t étage-
que tel qu’ern l’ pbfetve dans les baflins tertiaires
du midi de la France, renvoyant pour
les autres baflins aux deferiptions qui.eU; ont été
données.
Nous en ferons de même pour les dépôts U-
euftres, d’autant que nous avons déjà décrit avec
détail ceux de c-es dépôts qui, dans le midi de
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