
glacial, jufqu’ au cap Romania, à l'extrémité de la
prefqu’ïle de Ma laça:, eft de 1,825 lieues. Sa
superficie, peut être évaluée, en" y comprenant
celle des îles qui en dépendent, à 2,100,ooo1 lieues
carrées.
Quatre grands verfans, l ’un a.u nord , incliné
vers POcéan glacial v le fecond, à i'eft, vers le,
grand Océan ; le troifième,; au fud» vers l'Océan
indien ; le quatrième, à l'oueft, vers la mer Noire
Hz la mer Gafpienne , s’appuyant cous fur; un
immenfe plateau qui s’élève entre le 310e. Hz
le 5O;0. parallèle, forment les cinq- grandes régions
phyfiques de l’Aiîe;
Le plateau central, improprement appelé- plateau
de la Tartarie, eft un alfemblage de montagnes,
nuesi de rochers énormes Hz de plaines que 1Ton
a fuppofé fort élevées, mais qui le font généralement
fi peu que la moyenne des obfervacions &
des mefures-barométriques, faites en differentes j
faifons par MM. Ledebourg, Bunge, Hanftéen,
Rofe &fHumboldt, ne donnent, fous le parallèle
de 49 deg> & par une longitude de 16 deg. &
demie plus orientale que Tobolsk,. ainfi qu’ à une
grande partie de la Steppe deKirghiz,. qu’une
hauteur de 200 à ajo-toifés an-deflus du niveau de
l ’Océan. Plaçons-nous, au milieu de ces vaftes dé-
ferts pour fuivre dans toutes les diréélions lesmontagnes
Hz les verfans qui l’entourent. Le défert de
Co.bi ou Schamo apaffé jufqu’à ce jour pour là plus
haute région de tout le globe. Des lacs falés, de petites
rivières qui fe perdent dans un amas de fable
& de gravier, quelques pâturages, ou quelques
buiffons chétifs, ça & là difperfés, font,les feuls
objets qui en interrompent la trifte monotonie;
Il s’étend depuis les fourees de l’ Indus & du
Gange jufqu'au-delà du fleuve Amour, ou Sa-
ghalîen, fur une longueur de 23 à 24 degrés,
Hz depuis les monts Siolki jufqu’aux monts Altaï, \
fur une largeur de j ,à to degrés. C e n'eft que
vers fon extrémité orientale que l ’oeil peut fe '
repofer fur quelques; fertiles- oalîs arrofées par
des fourees.
A l'extrémité feptentrionaie du plateau s’é- I
tendent, entre les grands Altaï & les Altaï
proprement dits, .des: pLines divifées par des
rameaux de ces montagnes, Hz couvertes de ;
lacs lanmâtres dont les plus confidérables font
le Zaifain ou Dzûffang , long de 25 lieues Hz large j
de 9 , Hz lé Palkoti, plus étendu encore. Le ;
plateau fe termine au nord par les. monts Altaï
qui forme fon arête longitudinale, & dont l’extrémité
orientale s’unit aux monts Yablonoï Hz
Stanovoï, ou,, comme on les appelle encore, î
aux montagnes,' de la Daourie, de Khinaggan
& des Lamoutes, qui .vont fe terminer au dé- 1
troic de Behring- L’extrémité oppofée des Altaï
s'unit par les monts Befzki & Algydin aux monts
Ourals,. Ces différentes chaînes limitent le verfant
Septentrional de l’A fie , où plufieurs rameaux indiquent
la naiffance de trois grands baffins 1 celui 1
de l’ Obi, â l’ouëft;; celui du Jenijfêi, au centre,
Hz celui de la L e n a à l’eft. Tout ce verfant
; eft occupé par la vafte Sibérie , quûstétend vers
le pôle Hz s’ iriclüne vers la mec Glaciale, Hz qui ne
! reçoit de celle-ci que des particules chargées-du
i froid polaire.
La Sibérie eft limitée au nord:1 par l’Océan glacial;
à l’oueft par, les< monts Ourals,. qui la: fepa-
rent de l’Europe; au. (ud-oueft par les monts Al-
gyd'rn, qui la détachent de. la Tartarîe indépendante;
au fud par les pititsi A lta ï, les monts
Sayansk , de Daourie Hz: S-ùanosooïÿ qui marquent
les frontières de l’empire chinois^ enfin à l’ eft par
l’Océan Hz par le détroit de Behring, qui la réparent
de l’Amérique feptentrionaie. Elle eft com-
prife entre le 4.9e. &.le 78e. deg. de latitude fep-
tentrionale, & entre Le 55*. & le 188e. deg. de
longitude orientale,. Sa longueur d’orient en occident
eft d’environ 1,900 lieues, Hz fa plus grande
largeur du nord au midi d’environ éoo^ooolieues,
c’eft-à-dire fupérieure de près d’un quart à celle
de l ’Europe entière, puifque celle- ci-n’a que
484,910 lieues de fuperficie.
Le plateau de l’Afie centrale fe confond in-
fenfiblement avec la région du verfant oriental.
Une large chaîne de montagnes en partie couvertes
de neiges éternelles s’étend depuis fon extrémité
jufque danà la Corée. Une antre n’eft féparée de
celle delà Daourie que par le fleuve Amour. Cette
contrée, à l’eft du défert de G o b i, e f t , par
fon élévation, la plus froide poflïble de la zone
tempérée boréale:. Quoiqu’elle foit fituée fous les
latitudes de la France, ia température reffemble
à celle de l’ Afie feptentrionaie. Elle comprend
une partie de laTatariechinoife. Les ramifications
des chaînes de montagnes de ce verlant entourent
cinq baflins maritimes. : la mer de Behring,
celle à?Okhotsk y celle .du Japon, la mer Jaune
& celle de la Chine. Les deux premiers ne reçoivent
aucun cours d’eau remarquable ; dans
le troifième, fe jette le fleuve Amour; le
Hoang-Ho Hz le Yang tfe-Kiang fe déverfenr
dans le quatrième; enfin, fe Tci-en-Kiang a (on
embouchure dans le dernier. Une prodigieufe
quantité d’îles s?elèvent à peu de diitancê du
continent, Hz préfentenc comme une immenfe
haie contre laquelle viennent fe brifer les flots
de l’Océan. Voifine des glaces polaires d’un côté,
Hz des régions tropicales de l’autre, cette petite
région maritime offre d innombrables variations^e
température.
Les montagnes du, Thibet & la chaîne de l’Hi-
malaya, q uis ’étendent au fud du plateau central,
g a,ramifient des vents glacés du nord Y Afie - méridionale
, magnifique parterre de fleurs, où les
peuples font appelés par la nature à ia vie agricole
& paftorale, comme, fur le verfant oppofé,
le Sibérien au milieu de fes.déferts eft entraîné à
là vie aftive. Six baffins reçoivent les eaux de
cette région le MayrKang. Hz le Meinam ont leur
embouchure dans la mer de h Chine ; Ylravahty I
Hz le Burampouter, fortis de la montagne de
Dimtchouk-Kabab ; le Gange, qui defeend de
T Himalaya, Hz le Godavery, qui prend fa fource
dans les Gattes occidentales ,v fè jettent dans le
golfe du Bengale ; le Nerbiiddah Hz le Sind-, dans
le golfe du Sind ou d’Oman.
La cinquième région fe détache plus qu’ aucune
autre de la maffe du continent. La mer Cafpienne
la mer Noire, ia Méditerranée, les golfes Arabique
& Pevfique, donnent à l ’Afie occidentale
quelque reffemblance avec une grande péninfule.
Elle préfentô avec la région orientale prefqu’autant
de contrafte que le verfant méridional en offre
avec le verfant oppofé. L’ Afie orientale eft, en
général, humide ; l’occidentale eft sèche & même
aride dans quelques-unes de fes parties : la. première
eft fous un ciel orageux Hz .nébuleux ; la
fécondé jouit de vents conftans Hz d’une grande
férénité a atmofphère; !a première a des chaînes
de montagnes efearpées ,.la fécondé eft compofée
de plateaux en grande partie fablonneux.
La nature géologique des montagnes Hz des
plaines de l’Afie eft analogue à celle de l’Europe
Hz des autres parties du monde : des roches
granitiques, des produits ignés, des dépôts at-
tefta"t les diverfes époques du féjour des mers
Hz des eaux douces dans les baflins & dans les'
plaines. Des montagnes dont les couches in clinées
annoncent, comme en Europe, l’effet
dufoulèvement du fol. Enfin, des volcans éteints;
mais les volcans brûlans y font plus nombreux
qu’en Europe et qu’en Afrique. Les principaux
occupent la prefqu’ îîe du Kamtchatka. MM. Abel
Rémufat & Klaproth en ont fait connoître deux
dans les monts Altaï : ce font les plus éloignés des
côtes maritimes; ce qui annonceroit que le voilK
nage des grands lacs peut, dans les phénomènes
volcaniques, produire le même effet que la proximité
des mers, fi d’autres exemples n’ atteftoient
que les volcans peuvent brûler loin des grandes
maffes d’eau. On en a , depuis p eu, fignalé un
aux environs de Tavay, dans la chaîne qui fé-
pare l’ empire Birman du royaume dé Siam.
Les flammes qui brillent fur quelques collines,
à la droite de l’ Iravah-ry, dans l’empire Birman
; celles qui fë font élevées des flancs orientaux
même de l’Himalaya, Hz dans la prefqu’île
d’ Apcheron, à l’extrémité du Caucafe, dans la
mer Cafpienne, paroiffent être plutôt le réfultat
de l ’inflammation du gaz hydrogène & des phénomènes
analogues à ceux dés falfes , qu’ à ceux
des feux volcaniques.
C ’eft principalement dans les îles qui bordent,
le continent de l’Afie que les volcans fe montrent
dans toute leur aâlivité. L’ archipel des Kouriles,
les îles du Japon, Formofe, près des côtes de la
Chine, Barren, dans le golfe du Bengale, & plufieurs
autres, font tourmentés par de fréquentes
éruptions*
Nous 'avons nommé les principaux fleuves de
l’Afie; tâchons d’évaluer la fuperficie relative des
eaux courantes fur le fol de cette partie du mondé.
Si nous prenons pour unité leur furface totale, les
eaux des diverfes contrées de ce continent pré-
fenteront les fractions fuivantes de l’unité :
-r-i, j , c-i ' - fcoulantverslenordc,; 1 ] _
Fleuv.delaSibéne|__------versI.e ft. . 0” 2j ».>5
— - -delTnde en tiè re . ....................... 0,27
— - — - de la Chine Hz de la Tatarie chinoife o , 1 5
—'— — de la Turquie d’A f ie ......................... 0,1.0
— :— — dé l’ Afie centrale................................ 0,08
---------de la Perfe & de l’Arménie............. 0,06
^-------- de l ’A rabie........................ .................... 0,03
Pour juger de la féchereffe relative de ces pays,
il faut avoir égard à leur furface refpedtive.
L’ Arabie, par exemple, eft beaucoup plus sèche
que la Perfe ou la Turquie; mais l’ Inde Hz la
Chine font tout autant arrofées que la Sibérie.
Afin de faire apprécier l’importance de la fuperficie
relative Hz abfolue des principaux lacs afii-
tiques, nous allons réunir les plus confidérables
dans un feul tableau.
lieues carrées-
Lac d’Aral ou mer d’Aral (Ta tarie ) 1,280
— • Baikal (Sibérie ) .......................... 980
— Tchani ( Sibérie ) ........................ 960
— Zaifain ( Kalmoukie ) .................. 800
— PalkatiouBalkhachie(Kalmoukie) 480
|— Tekiri (T h ib e t ) .......................... 300
j i-r-«« Lob-Noor ( Kalmoukie ) . . . . . . 280
j r de Van ( T urquie ) .................... 2 5 y *
— Khoukhou-Noor ( Chine ) . . . . 240
104fdeZ ereh (P e r fe ) ....................... 140
— Namour (C hine occidentale) 130
— Ourmiah ( Perfe ) . ...... ic o
— Alphaltite (P a le f t in ^ ) ........... 65
Il réfulte de cet aperçu de l’hydrographie de
l’ A fie , que ce continent, entièrement différent
de l’Amérique, ne renferme pas , toute proportion
gardée, ces plaines baffes que l'Océan cou-
vriroit de fes eaux pour peu qué fon niveau
s’élevât. Les plaines afîatiques font en quelque
forte dé vaftes plateformes pofées fur le dos
des montagnes. Taritôt, s'élevant de diftance
en diftance , par terraffes, elles s’étendent au
lo in, en confervant le même niveau, quoique
légèrement interrompues par des pentes loca'es.
De là , ces lacs fans écoulement, ces fleuves qui
naiflent Hz meurent dans le même défert; de là ,
ces paffages fubits d’ un froid rigoureux à une
chaleur infüpportable lorfque l’on defeend du
Thibet dans ITnde, ou de l’ intérieur de la Perfe
aux côtes maritimes. C ’eft aufli à cette configuration
du pays qu’il faut attribuer ces vents périodiques
de l’ interieur, bien différens de ces vents
maritimes, de ces mouflons de l’Inde. Les vents
glacés de la Sibérie remontent jufqu au centre de
J ï’Afie:, Hz s’ i’s font aflez élevés pour dépaffer la