
yanciers, & de fixer par des merures exactes des
points de comparaison propres à conftater le fait.
Des roches qui fortent du fein des eaux & qui
po-tent l’empreinte de la main de l’homme, ont
i'eivi fur plufieurs plages de points de comparai-
fon. Les recherches que nous rappelons ont fervi
à d;montrer un abaiflement du niveau qui ne fuit
pas la même loi^dans toutes les parties de la Baltique.
C ’est dans le golfe de Bothnie qu’ il eft le
plus confidérable : il paroît être de 4 pieds par
fiècle &: diminue dans la direction du sud ; il n’ eft
plus que de 1 pieds par fiècle fur la côte de Kal-
mar. Ces rech rches ont conduit à la connoifiance
d’ un fait qui, pour n’ayoir pas été conftaté par
des favans ,.n’en eft pas moins digne de toute leur
attention : c ’eft que les eaux de la Baltique ne
s-’abaiflent pas, mais que c ’eft le terrain de la
côte de Bothnie qui. s’élève. Cette opinion
eft répandue depuis long-temps parmi les-fiabi-
tans des îlots granitiques qui bordent la côte.
C e qui femble l’appuyer plutôt que la contredire,
c’eft que les îles d’ Aland & de Gottland,
qui font calcaires & arénacées, paffent pour ne
point éprouver ce. changement de niveau. Et en
effet, fi l’abaiflement apparent des eaux eft dû au
Soulèvement des terrains, ce foulèvement doit
être beaucoup p’us fenfible. fur les roches de
gneifs & de granité que fur le calcaire, puifque les
premières font beaucoup plus rapprochées que
les autres du centre d’aétion qui produit le Soulèvement.
L’exhauffement de la côte de Valparaifo, en
1822, donne beaucoup de vraifemblance à ce qui
paroît fe palier fur les côtes de la Bothnie.
BANDA. Groupe d’une dixaine d'îles volcani- ;
ques peu confidérables, fitué dans la mer des Mo-
Juques entre 3 degrés 30 minutes & 4 degrés 40
minutes de latitude méridionale, & entre 126 degrés
20-minutes 5e 127 degrés 30 minutes de longitude
orientale. Ces îles iont fujettes à de fré-
quens tremblemens de terre, furtout depuis le
mois d’oétobre jufqu’ à celui d’avril. Les principales
font: Banda-Neira., Banda-Lantoir, Ay ou
Way & Gounong-Apy, célèbre par la funefté
activité de fon petit volcan. Elles font intérefiantes
par leur culture : les Hollandais les ont exclufive-
ment réfervées à celle du mufcadier.
BARABA. On donne indiftin&ement ce nom
ou celui de Barama ou de Barabin à une fteppe
qui fe prolonge entre l’Irtyche & l’Obi. C ’ eft la
plus confidérable de la Sibérie; elle a 144 lieues
du nord au fud & 93 de l’eft à l'oueft. Elle eft
arrofée par plufieurs rivières & couverte d’une infinité
de grands & de petits lacs, la plupart falés.
Dans plufieurs endroits elle eft boilée : la plus
importante de fes forêts eft celle que l’on appelle
YOurman. Sur les points les plus élevés croiflent
des bouquets dé bouleaux , & dans les lieux bas
un grand nombre de roftaux ; mais ce qu’il y a de
remarquable, c ’eft que fur cette fteppe les marais
diminuent tous,les ans & qu’ il eft probable qu’ils
font les relies d’ une petite mer : l’infpeétion des
lieux a confirmé plufieurs naturaliftes d.ms cette
opinion, qui fe trouve d’ ailleurs en rapport avec
h tradition, confervée par d’anciens auteurs chinois
& turcs qui ont défigné cette mer fous le
nom de Adji-Tenghi[ ou de mer Amée.
BASSINS HYDROGRAPHIQUES. On défigne
fous ce nom Penfemble de plufieurs vallées tranf-
verfalesqui aboutiflant à une plus grande, y portent
leurs eaux ,1e(quelles fe réunifient pour former une
rivière plus ou moins confidérable ou un fleuve. La
fuperficie des baflins n’eft pas toujours en rapport
direét avec l’étendue des fleuves, ce qui eft une
conféquence naturelle de la forme de ces baflins
& des détours que le fleuve emploie pour le
parcourir.
« La vafte étendue des baflins hydrographiques,
dit Lamouroux, dans fon Réfumé d'un cours
élémentaire de Géographie ~Phyfique3 devoir être
remplie en entier par des eaux courantes, à cette
antique époque, voifine des dernières révolutions
du globe, ou les terrains élevés commençoient
à fortir de l'océan univerfel qui avoit couvert la
terre. La forme des vallées, les a'luvions & les
atterriflemens qu’elles préfenrent le prouvent de la
manière la plus évidente, *>
On. ne çonnoît qu’imparfaitement la fuperficie
des baflins hydrographiques: les plus importans
de l’ Europe ont été mèfurés, ainfi que quelques-
uns de l’A fie & de i’ Amérique. Nous allons en
donner l’étendue éyaJuée en milles & en lieues
carrées.
Europe,
Milles Lieues
carrées. carrées.
Baffln du V o lg a .. . . . . . . . ? V Î 4 83,828
------du Danube.................. 14.413 40,073
6,088 . 16,914
------de la Dvina.. . . . . . . J .890 i 76,374
5.J98 10,002
------de la Viftule................ 3.J7.S 9.946
------de l ’Elbe.................. .... 2,800 7.784
------de la L o ir e ..... /. , . i.S ? 8 6,640
------de l’O der................ .... V .7 2 3.760
----- - du Douro.............. ‘ . 1 / 3 8 4.J33
E -----de la Garonne............ '.445 4,0H
— — du P ô . . . . . . ............ 1,410 3.919
------du Tage^.............. ‘.3 57 3.772
------de là Seire.................. ' .M 6 3.436
Afie.
Baflîn de l’O b i..................... 63.776 177.197
------du Saghàlièn.. . . . . 43. 5J9 . 148^894
Amérique.
Baflin du Saint-Laurent.. . 62,330 l 7 h 1 7 7
—■— de l’ Amizone. . . . . . . 88,303 243,487
— — d elaPlata.................... 71,663 199,228
B E CH -TAU ou Bech-T av. Nom que l’ on
donne à des montagnes qui forment la partie la
plus feptentrionale du Caucafe & qui fe rattachent
par une chaîne de collines calcaires aux montagnes
fchifteufes fituées à la bafe de l’Elbrouz. La cime
du milieu eft compofëe de calcaire primitif; la
roch:-principale du fômmeteft lefyénité.Lesfour-
ces thermales du Bech-ta-.i font les plus célèbres
de la Ruflie.
BELO OZERO ou L aç-Blanc. C e lac, fitué
dans le gouvernement de Novgorod en Ruflie,
doit fon nom à fon fond formé de marne blanche
qui communique (a couleur à fes eaux limpides,
lorfque li tempête lés agite. Sa circonférence eft
de 28‘ lieues} il reçoit 26 petites rivières ; mais il
n’en fort qu’une feule appelée la Chekfna.
BEN-NEVIS. Montagne d’Écofife, dont la hauteur
eft de 737 toifes.C’eft la plus haute de la Grande-
Bretagne; à 350toifes la végétation y celle; au tiers
de .fa hauteur on trouve un précipice au fond duquel
la neige fe conferve toute l’année; son sommet
en eit entièrement couvert. Les roches qui
conftituent cette montagne font un granité rouge
& un porphyre de diverfes nuances. Elle renferme
une Veine de plomb argentifère.
BERNARD (Petit Saint-). Montagne des Alpes
grecques à un peu plus de 3 lieues du Mont-
Blanc. Il eft compofé de calcaire faccharoïde , de
fchiftes & de gneifs, qui alternent enfemble ;
on y remarque aufli du gîÿpfe à découvert.
BERNARDINO ou Bernardin. Montagne des
Alpes lépontines, élevée de 9,310 pieds, qui forme
la ligne de démarcation entre le climat de l’Allemagne
& .celui de l’ Italie. Le Bernardino eft compofé
de gneifs entremêlé de couches quartzeufes.
BERNINA. Cette montagne appartient à la
chaîne des Alpes rhétiennes. On y diftingue un
grand nombre d’aiguilles & de pics, dont le plus
êlévé eft le mont dell Oro. Le glacier de Bernina
eft un des plus confidérables de la SuilTe. Des grà-
nices, des !chiftes> des ferpentines & des calcaires
qui fourniflent de beaux marbres, conftituent le
mont Bernina.
BIALOWISE (Forêt d e ) . C ’eft en Lithuanie
que fe trouve cêttevafte forêt, dont la longueur
ëft de 3 1 milles., la largeur de 29, la circonférence
de 11-2 & Ta.fuperficie de 302 milles carrés.
Elle eft du petit nombre de celles que l’on peut
appeler forêts vierges de l’Europe, & offre beaucoup
d’analogie avec celles de l’ Amérique. Elle
eft peuplée de bêtes féroces & fert dè refuge au
boeuf aurochs, qui a difparu depuis long-temps
de nos contrées tempérées. On y trouve des
chênes de é co ans d’exiftence, des troncs de tilleuls
avec des anneaux qui remontent à 313 années,
des pins de 300 ans, des érables de 230,
des hêtres de 220, des fapins de 200 & des bouleaux
de 120 ans;1 un pin de 190 ans à 130 pieds
de hauteur & un bouleau de 120 ans à 300 pieds.
B IE S -BO S C H . Lac que traverfent plufieurs
bras de la Meufe qui en fortent réunis en un feul
fous lé nom de Hollands-Diep. Il fépare la Hollande
du Brabant feptentrional. Son étendue eft
dé 12 lieues carrées. Il a été formé par une rupture
de digues qui eut lieu le 19 novembre 1421 , &
qui fuhmêrgea 72 villages, dont la population
s’élevoit à ioo,coo individus. On y remarque
plufieurs îles.
BIWANO-OUMI. C ’ eft le nom d’un lac que
les Chinois appellent Phi-pha-hou & qui eft fitué
dans r i'e de Nifon. Son nom chinois, qui lignifie
guitare, lui vient de ce qu’il reflemble par la forme
à cet infiniment. Sa longueur eft de 3 à 6 lieues.
Il s’eft formé en une nuit par un tremblement de
terre qui affaifla l’efpaçe qu’il occupe & qui aug-
' menta -l’ élévation du mont Fasï yama fitué à quelque
diftance de fes bords.
BLEGNO ou Bregno (Val de). Cette vallée
d e la Suiffe , appelée en allemand Pallen^erthal,
eft arrofée par le Blegno., affluent du Teffln. Large
d’une demi-lieue, elle s’étend fur une longueur
de 8 lieues. Les montagnes qui l’ entou ent renferment
des filons de plomb & de cuivre. En 1312
deux montagnes s’écroulèrent à l ’entrée de cette
vallée, & leurs débris arrêtant les eaux du Blegno
converrirent én un lac immenfe une parrie de la
vallée. L e 13 mai 13 1 3 les eaux firent éruption 6c
allèrent ravager la vallée du Teffln. C et événement
fit périr plus de 600 perfonnes.
BQEHMER-WALD ou F oret de Bohème. La
chaîne du Boehmer-Wald (e rattache au Fichtel-
Gebirge; elle commence aux fources de l’ Eger &
fe termine aux monts Moraves. Elle a 83 lieues
de longueur; fa largeur au nord-oueft eft de 6
lieues , aü centre de 8 & au fud de 13. Depuis fon
extrémité (eptentrionale elle s’élève graduellement
jufqu'auprès de Waldmunchen ; près de
Swiefel, elle atteint fa plus grande élévation, puis
elle diminue graduellement jufqu’à fon point de
jonétion avec les monts Moraves. Ses plus hautes
fommités font l’Arber, le Rachel & le Dreyfel.
Cette chaîne, très -efcarpée du côté de la Bavière,
offre des pentes beaucoup moins rapides du côté