
La côte méridionale fe fubdivife en quatre
parties : la te rre d e N u y t s , fur laquelle eft fituée
la petite colonie du Por-t-du-Roi-Georges > la
terre de Flinders, qui s’ouvre pour former les
golfes de Saint-Vincent & de Spencer , à l'entrée
defquels fe trouvent le port Lincoln & l’île des
Kangourous, couvertes de collines peu élevées $
la terre de Baudin, & enfin, la te rr e d e G r e n t ,
une des parties les moins défertes de ce continent.
On y trouve le petit établiflement de Port-Wef-
tern, fondé depuis peu d’années par les Anglais j
car les colons de la Nouvelle-Hollande appartiennent
tous à cette nation. Le continent aultral
eft, par le fait, une des pofleflions du gouvernement
britannique.
A n im a u x f o j f i l e s d e la N o u v e l le -H o l la n d e . On a
trouvé fur les bords du Hunter, dans une brèche
calcaire & dans des cavernes, des oflemens
de kangourous, d’éléphans ou de maftodontes, &
d'un mammifère plus grand que l'hippopotame.
Ralativement à ces débris organiques, nous rapporterons
les conféquences curieufes auxquelles
jeur^examen a portés MM. Cliflft & Jamefon.
i°. Les cavernes de la Nouvelle-Hollande ont
les mêmes caraâères que celles de l’Europe.
2°. La brèche à oflemens préfente aufti les
mêmes caractères & variétés.
5°. La Nouvelle-Hollande, dans les temps anciens,
fe diftinguoit des autres parties du monde
par les mêmes particularités dans l’organifation
de fes animaux, qui caradérifent d'une manière
fi nette ceux qui vivent aujourd’hui fur fon fol.
4°. Un os énorme, reflemblant au radius d'un
hippopotame, prouve que l'Auftralie pofledoit
autrefois des animaux beaucoup plus grands que
les efpèces actuelles, & qui égaloient & même
furpafloient en grandeur rhippopotame moderne :
fait important quand on fe rappelle que les plus
gros animaux qui la peuplent aujourd'hui font les
kangourous.
5°. Ses cavernes & fes brèches à oflemens,
comme celles d’Europe, contiennent, avec des
animaux connus, aujourd’hui, d’autres efpèces
éteintes.
6°. La même caufe a réuni les oflemens dans
les cavernes des deux pays.
7°. Enfin, les animaux des cavernes & des
brèches de l’Auftralie ont été détruits & font
devenus fofliles-, fi ce n’eft à la même époque pré-
cife qu'en Europe, au moins pendant une férié
identique de qbangemens géologiques.
HONDURAS (Baie de). On donne ce nom
à un golfe formé par la mer des Antilles, borné
au nord par la pointe de Brava > à l’extrémité de
la prefquîle de Yucatan, & au fud par le cap
Çamaron4 fur la côte de Honduras. La diftance
entre ces deux points donne 130 lieues à la plus
grande largeur ae c e golfe & 110 de profondeur.
Le principal cap que l’on y remarque eft celui des
Trois-Pointes, qui s'avance au nord-eft de la
baie Amatique. Les principales rivières qu’il reçoit
font la Xagua, l’Ulua, la Motagua, le Rio-
Golfo qui fert d'écoulement au lac Dulce, le
Gardo , le Zacatan & la Balife. On y voit les îles
Guanaja, Roatan,^ Utila, Cofumel, qui eft la
plus grande de^ces îles, le groupe d’îlots appelés
C o c k in o s & les îles Terranof.
Les bancs de fable & les rochers répandus dans
le golfe de Honduras le rendent fort dangereux :
ils régnent furtout vers la côte occidentale. Les
courans y font très-violens, principalement lorfque
le vent fouffle du nord.
HOODE. Fleuve de la Nouvelle-Bretagne, dans
l'Amérique feptentrionale. On ignore encore où
il prend fa fource , mais on connoît bien fon embouchure,
qui eft dans la partie du golfe du
Couronnement de George IV, qu’on a appelé
A r t i c - S o u n d ; il forme en coulant fur un terrain
fort inégal plufieurs cataradtes. Depuis fon env
bouchure jufqu'à la première de cel!es-ci , fa largeur
varie de yo à 100 toifes } plus on le remonte,
plus fes catara&es deviennent nombreufes, juf-
qu’à ce qu’on entre dans une vallée formée par
des rochers à pic.dejplus.de 2oo.pieds d'élévation,
qui fe rapprochent tellement que le fleuve 11'a
plus que auelques toifes de largeur. Enfin, il fe
précipite au haut d'un rocher en formant la magnifique
cafcade de Wilberforce, qui fe divife-en
deux chutes : l'une de 6,0 pjeds de largeur Ac
l’autre de plus de 100 pieds. Cette dernière eft
partagée en deux par un rocher qui s'élève ea
forme de colonne.
HOREB. Montagne qui s'élève près du mont
Sinaï, en Arabie. Sa hauteur eft de 8,000 pieds
au-deflus de la mer} fa bafe eft compofée de roches
granitiques *
HOUGLY. Fleuve de l’Hindouftany formé de'
la réunion du Coftimbazar ou Baghirati & du
Djellinghey, les deux branches les plus occidentales
du Gange. Ses principaux affluens font la
Dommoudah,. le Roupnaran-, le Tingorilly &
l’Hidjely. Il le jette dans le golfe du Bengale
après un cours de yo lieues. La marée fe fait
fenrir avec violence jufqu’à 2 y lieues de fon embouchure
: efpace qu’elle parcourt en quatre heur
res feulement, en produifant quelquefois une crue
momentanée de y pieds.
HUDSON ou NORTH-RIVER. Ce fleuve de
l’Amérique feptentrionale fe forme de plufieurs
ruifleaux qui defcendent des montagnes fituées
au fud-oueft du. lac Champlain, & fe jette dans
l'Océan atlantique entre l'ile de Staten & celle de
Lông-Ifland, après un cours de plus de 100 lieues.
Ses principaux affluens font le Sacondago &le Mo-
hawk. Il eft très-profond & fa largeur eft en certains
endroits de plus d'un quart de lieue. On dit
qu’il ne nourrit pas une gra'n.de variété de poif-
fons, mais il y remonte au printétnps beaucoup
d’efturgeons, d'alofes & de harengs.
HURON. On donne ce nom à l'un dés cinq
grands lacs de l’Amérique feptentrionale. Il eft
compris entre 43 deg. 18 min. & 46 deg. 27 min.
de latitude nord, & entre 8r deg. 46 min. & 87-
deg. de longitude oueft. Sa longueur eft évaluée
à 86 lieues, fa largeur moyenne à yô & fa fiiper-
ficie à 2,000 lieues. Il communique à l'oueft au
lac Michigan, au nord-oueft au lac Supérieur
par l’intermédiaire du lac ou de. la baie Saint-
George, au nord au lac Nipifling par la r iv iè r e
du F r a n ç a i s 3 a l’eft au lac Simcoe par la Severn,
Se enfin au fud-eft au lac Saint-Clair par la rivière
de ce nom. Il eft découpé par un grand
nombre de baies & de golfes dont les plus remarquables
font la baie i de Saganan, celle de
Gloucefter & celle de George. La côte du fud-eft
projette une longue prefqu’iile qui fe termine par
le cap Cabot. Au nombre des principales îles qu’il 1
renferme fe trouvent les M a n a t o ü l in , celle de la
C ro jfe ou D rum m o n < £ s - l j l a n d & celle de W .h it e -
W o o d . La hauteur du lac Huron eft de 48y pieds
au-deflus du niveau de l’Océan, & de 27 au-deflus
du lac Erié.
Ses rives feptentrîonales, qui offrent une contrée
ftérile & rocailleufe, dont les points les
plus élevés font à 4fo pieds au-deflus de fes
eaux, font formées, ainfî que les îles Manatoülin,
de g n e i f s & de g r u n f ie in , qui offrent des indices
de ftratification. Les rivages méridionaux font
compofés de roches de fédiment inférieur ou de
te r r a in s in te rm é d ia ir e s .
HYÈRES (Iles d’ ). Ces îles font fituées fur la
côte méridionale de la France dans la Méditerranée.
Les principales font P o r q u e r o llè s , P o r t -
C r o s , B a g n e a ù & l’île T i t a n ou du L e v a n t .
Elles'occupent une étendue de 7 lieues de l'eft
à l'oueft. Leur fol, autrefois riche en orangers ,
en fraifiers r en plantes aromatiques., valut a
deux d’entre elles, la dénomination A ’ l i e à !O r
mais aujourd’hui elles, renferment peu- de terres
cultivées..
1
ICONONZO. On donne ce nom à d'eux ponts
naturels de l’Amérique méridionale, fitués liir le
territoire de la Colombie. Ils traverfent le Rio-de
ja Summa-Paz. Le plus élevé a 102 mètres au-
deflus de cette rivière & eft à 893 mètres au-
deflus de l’Océan.}: fa largeur eft de 40 pieds fiôn;
épaifleur de 7 à 8, & il eft compofé d’un rocher
folide en forme d’arche. Le fécond eft à yo pieds
au-deflous de l’autre. Il paroit être le réfultat de
la chute d’une partie du rocher qui a formé le
premier.
IDRQ. Lac de l’Italie feptentrionale dans le
baflin du Pô. Sa longueur du nord au fud eft de
i lieues & demie, fa plus grande largeur de 1 tiers
de lieue & fa profondeur de 130 mètres. Il eft
traverfé par la Chiefe, tributaire du Pô. A l’époque
des crues fes eaux s'élèvent de 3 ou 4 mètres.
Les vents du nord & du fud y régnent périodiquement
chaque jour : le premier le matin & le
fécond le foir.
IELTON. Lac falé fi tué à l’extrémité méridio*-
nale, du diftridt de Kamichin, à 2y lieues à l’eft
de la rive gauche du Volga. Sa fprme eft à peu
près circulaire & fon diamètre d’environ 3 lieues*
Il reçoit plufieurs petites rivières, dont la plus
confidérable eft la Khirikhaza-Selenaia. Ses eaux,
produisent par l'évaporation 100,000 tonneaux
(200,090,000 de livres) de fel chaque année.
IENISEÎ. Ce fleuve de l’ Afie feptentrionale ,
que Defmareft a décrit, a environ 700 lieues de
langueur.
INDO CHINE. Cette région oui, fous la figure
d’une'double péninfule , s’étend entre le
golfe du Bengale & la mer de la Chine, n’eft encore
qù’imparfaitement connue. Quatre principales
chaînes qui fe dirigent du nord au fud s’y
font d’abord remarquer. La plus occidentale comprend
les monts A n o u p e f to u -m io u , qui bordent
le golfe du Bengalé y lfa fécondé s’étend depuis
la fiontiëré du royaume de Siam jufqu'à l’extré^
mité de là prefqu'île de Malacea ; c'eft la plus
confidérable: elle a environ 720 lieues de longueur.
La troifième chaîne court fur les’ limites
du royaume de Siam & de l'empire d’An-Nam.
Enfin, la plus orientale s'étend fur toute là longueur
de ce dernier empire. On lui donne-le nom
de m o n t s d e s K em o y s y de celui du peuple qui l’habite.
Ces chaïnts circonfcrivent trois vaftes baf-
fins, dont l'cceidemal eft arrofé par l’Iraouadv.’y
& le Thalouayn, qui coulent parallèlement après
avoir pris naifl’ance, le premier dans les montagnes
du Thibet & le fécond dans celles de la
Chine. Le fécond baflin. ou le central voit le
Meinam: couler au milieu de fertiles terrains., jufqu’à
fan embouchure dansle golfe de Siam. Dans
le baflin occidental, le May-Kaog, appelé auflV
Camboge, a plus de 600 lieues de cours. Il pa-
roît qu'à la moitié de fa courfe il communique
avec le Meinam par un canal naturel de 75 lieues
de longueur, nommé A n a n -m y i t , ce qui prouve
que vers le 18e parallèle il exifte de grandes plaines
inclinées de l’eft à l’oueft.