
nuances de couleur & par le degré de fineffe.
Elles font f e ld fp a th iq u e s & paffent au g ru n fte in c om -
p a c t e .
« Il y a des roches qui font prefque blanches ,
»s dit-il ( V o y a g e m in é r a lo g iq u e & g é o lo g iq u e en
3» H o n g r i e , tome I , p. 27 y ), & qui nepréfentent
»» qu'une légère teinte verdâtre ; elles paroilfent
»> être uniquement compofées de criftaux de feld-
*» fpath lamelleux , accumulés les uns fur les
3» autres, & qui donnent à la mafle une caflure
3» groffièrement faccaroïde, ou plutôt à petites
3» facettes très-irrégulièrement entremêlées. Mais
»> en partant de ces roches feldfpathiques à peine
3» colorées , on voit la matière verte s’introduire
35 en quantité de plus en plus grande, & on ar-
33 rive dans la même coucne aufli bien que dans
33 des couches différentes, à des parties a un vert
s» très-foncé, qui ont fouvent Tafpeâ de certaines
»» f i é n i te s à grains très-fins 5 mais on n’y diftingue
5» aucune trace d’amphibole criftallifé s ^ on voit
3» feulement çà & là quelques petits criftaux de
35 fer oxidulé, qui rendent la mafle très-attirable
*> à l’aimant, & de petits criftaux de pyrites plus
»3 ou moins nombreux. Cependant ces fortes de
3» roches paroiffent faire corps avec des f ié n i te s
33 noires à grains fins, qu’on trouve à peu de
35 diftance dans les montagnes, qui forment la
33 gauche de la vallée. »5
Un fait affez curieux, ainfi que l’a fort bien fait
bbferver M. Beudant, • c’eft que l’on trouve in
tercalée au milieu de ce g ru n jie in une couche de
m i c a f c h i f t e parfaitement prononcé7 qui plonge,
dit-il, au nord-eft comme toutes les précédentes,
fous un angle de 6 6 degrés : ce qui fembleroit
devoir éloigner toute idée d’origine ignée dans
la formation de ce grunftein.
Cependant , en admettant qu’une roche de
m ic a jc h ift e nepuiffe être due à l'aétion du feu, ne
pourroit-on pas fuppofer qu’un lit de cette .roche
ait été dépofé fur le g r u n j i e in , & que le g r u n jie in
enfuite ait formé une efpèce de coulée fur le m ic
a f c h if te ? Je penfe que dans les phénomènes
géologiques de ce genre, on peut adopter cette
hypothèfe.
Au-deffous de ce m i c a f c h i f t e , le grunftein paffe
par differentes nuances de couleur & de grain, à
une roche d’un vert clair, dans laquelle on trouve
des criftaux fibreux d’amphibole. Enfin, on arrive
à une roche blanche, formée de petits criftaux
de feldfpath lamelleux , mêlés confufément
les uns dans les autres avec beaucoup de criftaux
de quartz : ce qui donne à ce mélange l’apparence
de certains granités à grains fins dépourvus de
mica, comme on^en rencontre quelquefois en
nids au milieu de dépôts granitiques. Cette roche
forme une maffe importante qui s’avance en faillie
dans la vallée & qui fe divife en couches dif-
pofées, dit le lavant obfervateur, en éventail
renverfé. Une partie plonge au nord-eft comme
les roches précédentes > d’autres font verticales >
enfin s on en trouve qui s’enfoncent au fud-oueft ,
c’eft-à-dire en fens inverfe des autres.
A cette roche granitoïde fuccède une nouvelle
férié de g r u n j ie in , mais dont les couches plongent
au fud-oueft. Quelques variétés font femblables
à celles que l’on trouve au commencement de la
vallée ; d’autres paflent à une véritable liénite à
grains très-fins j d’autres enfin deviennent compactes.
Plus loin on y trouve encore intercalés,
tantôt du m i c a f c h i f t e , tantôt du quart^ f c h i f t o ïd e y
ainfi appelé par M. Beudant, parce qu’il fe divife
en feuillets féparés par des paillettes de mica.
En approchant du village d’Eifenbach, la montagne
s’élève fortement à la droite de la vallée >
elle offre encore du m i c a f c h i f t e , mais qui pafte au
g n e i f s , dit M. Beudant, parle mélange d es c r if ta u x
d e f e ld f p a t h , a u to u r d e fq u e ls l e s f e u i l l e s de m ic a f o n t
co n to u rn é e s .
La montagne de S m a la s , qui appartient au
groupe au milieu duquel s’élève le P a r a d e is b e r g ,
& qui eft à l’eft de la vallée Ü E i f e n b a c h , eft aufti
compofée de m ic a f c k i j le qui pafte au g n e i f s , & que
recouvre aufli très-fouvent le g ru n f te in . Son Commet
atteint au-delà de 800 mètres de hauteur au-
defïiis du niveau de la mer.
En defcendant la vallée d’Eifenbach , la roche
feldfpathique prend tout-à-fait l’afpeél d’un porp
h y r e tr a c h y tiq u e . En defcendant encore, on trouve
une brèche formé'e de débris de ce porphyre. Elle
paroît repofer fur les roches précédentes , & ne
s'élève qu’à mi-côte fur les pentes qui forment la
vallée. En quelques endroits elle conftitue des
collines qui s’étendent en largeur. On la retrouve
encore fur le côté gauche de la vallée, où les
pentes font en général moins efcarpées > elle fe
prolonge en formant les collines qui la terminent.
Entre le P a r a d e is b e rg & la montagne de S c h o -
b o b n e r b e r g , s’ouvre la vallée de H o d r i t ç . A fon
entrée elle préfente fur fes flancs un g ru n f te in
p o rp h y r iq u e tendre, auquel M. Beudant donne Té-
pithète de te r r eu x . Dans quelques variétés de cette
roche on trouve de petits nids de la um o n it e .
Ce grunftein conftitue toute la mafle des montagnes
qui forment la droite de la vallée. Il paroît
repofer fur celui de la vallée d’ E i fe n b a c h . Lorsqu'on
adépaflé le village de Elodritz, on aperçoit
des couches tantôt inclinées dans différens fens,
tantôt bouleverfées, d’une roche arophibolique,
que l’on pourroit appeler g ra n it é f i é n i t e , & dont
les divers dépôts, qui varient plus ou moins,
s’enfoncent fous des maftes de t r a c h y te s , roches
intéreffantes , qui font évidemment le produit du
feu.
Si de Schemnitz on-fe dirige de ■ l’eft à l’ouéft,
on pafte au pied de là montagne de R o th e n b r u n ,
qui domine la ville. Toute fa partie fupérieure eft
çompofée de g ru n fte in noir, ou vert, ou porphyrique
, qui renferme une couche de roche quart-
zeufe. Vers le haut de la vallée de Glafshiitte,
cette roche offre, fur quelques points, la fingulière
particularité de fe divifer en prifmes à fix
pans d’un petit diamètre, mais parfaitement nets.
Vers l'extrémité de la vallée, cette roche eft recouverte
d'un conglomérat formé de cailloux de
la même roche. En quelques endroits M. Beudant
a trouvé des bancs de micafchifte & de calcaire
de tranfition, qu'il préfums être intercales
dans \e g ru n f te in . Ce calcaire renferme des dépôts
métallifères’, & principalement du plomb argentifère.
. . ,, ,
Au milieu du groupe de montagnes qui s etendent
autour de Schemnitz, s’élève en une mafle ifolée
celle que l’on défigne fous le nom à ’ A l t e s - S c h l o r s ,
où l’ on trouve encore des p o r p h y r e s tr a c h y t iq u e s ,
nuancés dans leur couleur, dans leur pâte , dans
leurs grains. Son fommet forme un monticule qui
s’élève affez rapidement au-deftus du refte de la
mafle. Ses flancs font inclinés, efcarpés en quelques
endroits : ce qui permet d’y reconnoitre des
aflifes horizontales qui paroiffent plonger vers le
nord-oueft. Le plateau qui la terminé eft peu con-
fidérable7 fa hauteur eft d’environ 620 mètres au-
deflus du niveau de la mer. Cette montagne eft,
comme toutes celles qui l’environnent, couverte
de magnifiques forêts entrecoupées de petits ruif-
feaux.
Au-deflus des p o r p h y r e s tra ch y tiq u e s fe placent
des maftes vitreufes appelées p e r lit e s , qui fe rattachent
aux précédentes par toutes fortes de
nuances-, enfin, au-deflus de ceux-ci fe voit le p o r*
p h y r e m o la ir e , ainfi appelé par M. Beudant, parce
que. fa texture poreufe le rend propre à etre
exploité pour en faire des meules de moulins.
Les montagnes qui s’élèvent aufud & au fud-eft
de Schemnitz fe lient par le P a r a d e is b e rg avec
celles que nous avons défignees, 8c fe terminent
à l’eft près de la montagne de Szitna, qui paroît
avoir plus de 1000 mètres de hauteur , & qui diffère
des autres par la nature de fes roches. ;
Mais fi l’on defcend dans le baflin de Schemnitz,
le point le plus remarquable de la plaine eft le
C a lv a r ie n b e r g ( montagne du Calvaire). C’eft un
vafte côrié bafaltique qui repofe fur 1 e g ru n fte in p o r phyrique
te r r eu x , f e v n b h b \ e à éélui des monts e n v
*3 obferve cependant quelques indices affez vagues
» de pièces féparées, grenues, qui rappellent
33 celles qu'on trouve fi diftinéfces dans le bafalte
» altéré. Cette obfervation peut faire fodpçonner
as que cette ftruéture granulaire tient immédiate-
3» ment, au moins dans ce cas & dans plufieurs
» autres dè ce genre, à un arrangement parti-
33 culier de la matière lors de la folidification , 8c
» qu’elle eft feulement rendue plus diftinéte,
33 comme cela arrive fouvent pour d'autres fubf-
*9 tances , par la décompofition. » •
i r o n n o n s . Sa hauteur a environ 140 mètres, fa
bafe à peu près circulaire, n’en a pas moins de
ico de diamètre i ellefe termine par un plateau
très-peu étendu.
« Partout au pied de cette montagne on trouve,
53 dit M. Beudant, des blocs plus ou moins voiu-
>3 mineux de bafalte un peu altéré, dont la maffe
»3 paroît compofée de pièces féparées, groffière-
»3 ment fphéroïdes & comme déformées parleur
>3 compreflion mutuelle. Ces blocs font entafles
33 pêle-mêle ^ couverts en partie de terre vegé-
»3 taie. Il faut monter jufque vers le fommet de .a
33 butte par de petits fentiers affez agréables, qui
s» conduifent aux diverfes ftations , pour trouver
33 la roche en place. C’eft alors un bafalte noir
» très-pefant, à caflure vive, dans laquelle on
Le bafalte duCalvarienberg contient beaucoup
d’olivineen petits grains j il n’eft point dépofé par
couches, mais la mafle eft divifée par des fentes
verticales, qui, fuivant M. Beudant, forment par
leur difpoiîtion des prifmes irréguliers plus ou
moins gros.
Cette roche d’origine ignée fe montre fur
d’autres points du baflin de Schemnitz, peu
éloignés du Calvarienberg ; on en trouve, par
exemple, fur les flancs & au pied des montagnes
de tr a c h y t e s , qui forment la limite orientale de
ce baflin } mais celui-ci diffère un peu de celui du
Calvarienberg. Sa caflure eft compacte ; il paroît
renfermer de l’amphibole} Tolivine y eft peu
abondante. Quelquefois ce bafalte eft rempli de
cellules qui renferment du carbonate de fer en
concrétions globuleufes teftacées. Il contient aufli
de l’arragonite divergente, de la calcédoine & de
la chabafie. Il eft divifé tantôt en aflifes, en tables
minces & horizontales ; tantôt les nombreufes fif-
fures qui le divifent forment des prifmes irréguliers
mais petits , à trois, quatre & cinq pans couchés
horizontalement.
Afin de compléter ce qui concerne le baflin de
l Schemnitz, il faudroit donner une defeription du
groupe de montagnes au milieu defquelles s’élève
le Szitna} mais comme elles font tout-à-fait féparées
du groupe du P a r a d e is b e r g , nous en traiterons
fpécialement à l’article S z it n a .
Le g r u n f te in p o r p h y r iq u e qui domine dans, les
montagnes qui appartiennent au groupe du P a r a -
d e is b e r g y eft la roche qui renferme les filons métalliques
qui font la richefle du territoire de
Schemnitz. Les principaux métaux que Ton y
exploite font le fer, le plomb, l’argent & l’or.
Us font difpofés en filons fouvent d’une épaifleur
confidérable. Le plomb lulfuré conftitue le principal
minerai. C’eft dans cè minerai que l’on
trouve en quantité plus ou moins importante de
l’argent fulfuré & de l’or.
Au milieu de ces montagnes on remarque des
maftes calcaires, morcelées & recouvertes en
partie par des dépôts plus modernes i elles pa-
roiflent, félon M. Beudant, appartenir à la formation
in te rm é d ia ir e . « Ces calcaires, dit-il, font
33 tantôt gris , tantôt compa&es, quelquefois ver-
33 dâtres, mélangés de particules ae mica & fehif-
5» toïdes} d’autres font accompagnés de g ra uw a c k e
3» fehifteufe, & dans quelques points ils paroiffent