
roches dominent, ainlî que le fchifle argileux , le
quartzice & la fyénitë., Dans le même diftriCt, on
voit paraître des grès fecondaires qui dénotent
ht formation houi'lère. Les roches primitives ap-
paroiflent aux enviions du lac G ower; elles continuent
d.epuis. ce point jufqu’ à celui d i Ri-
chardfon. M. Cormack a remarqué dès agates
près du lac Gôvver, du bafalte près de ceux
d’Emma & du Jenette, de la nouille & du
fer près de celui de Stewart. Depuis le lac Ja-
mefon jufqu’ au port Saint-G eo rge, les principales
roches font le granité, le grès & le quartz.
La ferpentine occupe le centre de l’ile &c y
forme plufieurs crêt: s } la montagne de Jamefon
en eft prefqu entièrement formée, & renferme
plufieurs beaux minéraux. La côte occidentale
eft la plus riche en fubftances minérales : dans
la baie de Saint-George on exploite de la
houille j fur. le bord de la rivière South-Bar-
rafway, il y a des fources falees, & à peu de
diftance au- nord de cette rivière > une fource
fulfureufe : von trouve du gypfe & de l’ocre rouge
entre fes rives & celles de Segond- River s dans
la baie des lies il exifte un allez beau marbre
gris.
Végétation de Pile. Dans l’inférieur de Terre-
Neuve , le fol eft humide & conlequemment mauvais}
h s tourbières y abondent. Les meilleurs
terrains s ’étendent près des rivages. M. de La
Pilaye a fourni fur la flore de l’île de Terre-Neuve
des détails qui nous ferviront à en donner une
idée plus jufte que ce qu’ on en avoir- dit ayant
lui. 11 eftime que la forêt qui s’élève dans l’intérieur
du pays occupe à peu près les quatre
cinquièmes de fa fuperficie. Elle fe compofe,
dit-il, d’un petit nombre de végétaux dont les
principales efpèces font : les abies alla , nigru &
o ah ami fer a ^ le betula papy ri fera & le làrix mi-
ctocarpa. Ce n’eft que dans la partie méridionale
de 1lie que croiflent le betula Lent a &. le pinus
firobus. C e f t à la bafe des coteaux, immédiatement
au-deflus du fol marécageux, que croît
Y abies nigra : il n’.y atteint qu’une petite élévation
& s’ y difpofe par groupes} ceux que l’ on
voit dans les plaines matécageufes y font cou
jours ifolés. Sur les flancs des coteaux, 1 eforbus
aucuparia & Yacer montanum paroiflent fe complaire.
Dans les vallons les faules font abondans :
on en compte une vingtaine d’efpèces} ils fe
groupent avec le populus cordifotia & deux e fpèces
éfalmus y Vincana & le fèrrulata. Le premier
eft plus abondant fur la côte^ occidentale
que dans aucune autre partie de t'îte- Au fond
des golfes de la côte méridionale, on trouve le
uoifetier & une -.efpëce de çerifîër. Dans les
parties les plus ombragées des bois pii aperçoit
deux efpèces de molotropa : Yhypopitys &
Ÿuniflora, végétal fingulier par/l’éclatante blancheur
de fes feuilles & de fes fleurs. Dans les
lieux humides, on yoit croître deux efpèces de
(Ireptopus, le miiella reniformis , cinq a fix pyrola ,
ainfi que les lycopodium toxifolium 8ç lucidulum.
Dans les clairières fe preffent des grofeillers,
plufieurs vaccinium , le fanicula marilandica, le
mefpilus canadenjîs Sc Je coptis trifolia , Y a radia
nïdicaulis , l’ hieratium canadenfe , Y ajîer, le tujfilago
palmata, 8c quelques viburnum croiflent au milieu
des moufles.
Dans les lieux défrichés abondent Yepilqÿiuoe
fpicatum 8c le pubus cana'denfis (le framboifier du
Canada );. Les endroits peuplés d’arbuftes plutôt
que d’arbres élevés produifentune grande quantité
de hfiriAa boreaiis, de cornus fuecica 8c canadenfis.
Les. fraifes y abondent aufli, mais elles ont moins
de faveur qu’ en Europe. Uheruleum lanatum,
la plus grande ombellifére du climat arCtique,
croît dans les parties inférieures 8c humides.
Les collines .rocailleufes fe couvrent çà &
la de lediLm lati folium, qui répand une forte
odeur de réfine lorfqu'il eft échauffé paroles
rayons du foleil. Près de cette plante s’élève
Yalnus fèrrulata. Les parties plijs élevées abondent
en vaccinium penfylvariicum 8c uliginofum, qui
fe retrouvent encore jufque dans les régions où
croiflent les moufles & les lichens, le lycopodium
alpinum & le mayanthemum bifolium•
Sur les points les plus élevés de l’île régnent
les végétaux fuivans : hudfonia ericoides3 diapen^ia
laponica , ho le us alpinus , j un eus trifidus, faxifraga
oppojitifolia , arbutus alpinus 8c uva-urji, empetrum
; nigrum , betula nana, vaccinium uliginofum , lyco-
i podium complanatum y dertdidero, clavaturn 8c anno'-
tinum.
Le fond des vallées & les bords des ruifleaux
offrent une grande variété de plantes, telles que
le rkodiola rofea , le prenanthes albida, le primula
farinofa y Y anémone cuneifolia & le potentilla fru-
ticofa.3 qui fe retrouvent aufli fur les rochers*,
mais dans les lieux humides feuls on voit le
càjiileja albida, Y iris virginica, les myrica gale
8c certfera y les fpirantkes eflivalis 5 les platan-
thera lacera & hyperborea, & un autre plat an-
thera remarquable par fon éclat 8c fon odeur.
Les plaines tourbeufes font couvertes de joncs
8c de divers car ex. $ on *y remarque aufli le di-
cranum, le fehonus albus, Yoxycçccus vulgaris,
le farracenia purpurea, dont la belle couleur rouga
des tiges & des fleurs contraire avec la nuance
jaunâtre du loi. En é té , ces localités fe parent
des épis foyeux de diverfes efpèces d' eriophoruni
& de quelques orchidées appartenant au genre
Areihcfi } enfin, du piatanthera fmbriata, du,
calopogon pulchtllus, & du petit fehigea filifolia.
Dans les eaux ftagnantes, le typha latifolia,
le Jparganium natans & ramofum, le lobelia dort-
manna.y Yeriotolon fexangulare & -quelques efpèces
de nymphsa y dont l ’une, appelée odorat a , eft
analogue à celle de la Sibérie, étalent, leurs
feuilles, & leurs fleurs.
Le littoral de l’île eft le théâtre d’une végé-*
tation particulière, dont quelques plantes fe retrouvent
en Europe : ainfi, fur les dunes on
voit Ya/undo arenaria , /’elyanus a r en a fu s ; fur les
rochers on rencontre une efpèce de fifiuca,
deux iris y quelques trideum, un horde à m , un
convolvulus y un ftratice. Quelques atnplex, la
pulmonaria maritima , le filicornia herbacea & le
chenopodium maritinum habitent les galets au fond
des golfes.
En réfumé , M. de La Pilaye a remarqué une
grande reflemblance entre la végétation de l’Europe
& celle de Terre-Neuve , malgré un intervalle
de8oc)lieués & l’infl.ience d’un climat froid ;
d’un autre côté | elle offre aufli de l’analogie avec
celle de la Laponie. Suivant Linné & Wahlen-
berg, ce pays produit 497 phanérogames cotopo
faut 212 genres, dont loi efpèces appartiennent
à la feètion des Glumacées,• Terre-Neuve
poflède 44y. efpèces diftribuées en'210 genres,
dont 100 efpèces appartiennent aux Glumacées.
En terminant l’énumération de ce que l’ on
fait relativement à la végétation de.cette contré
e , nous devons ajother que loin de pofléder
ces majeftueufes forêts d ’arbres verts qui couvrent
une partie de l’ Amérique^, feptentrionale,
on ne voit à Terre-Neuve qug des arbres chétifs,
de 10 à i f mètres d’élévation, qui ne font propres
qu’ à la..petite mâture & aux navires de peu
d’importançe. Le pin y eft rare, mais les conifères
& les bouleaux y abondent, les arbres fruitiers,
ainfi que la vigne, y réunifient fort mal.
Animaux. Le règïie animal à Terre-Neuve efi
loin d êire aufli intérefiant que le règne .végétal ;
une efpèce de daim, appelé le carnbou, vit en
troupes nombreufes dans la partie occidentale;
en hiver il fe cache dans les forêts, mais les naturels
l’y pourfuivent & / s sen nourriflent : fa
chair pafie pour être afîez bonne. Dans le voi-
finage de la baie du Défefpoir & de celle de la
Fortune, il exifte un grand nombre de caftorS.
L’île ne nourrit point de renards, mais nos d ivers
animaux domeftiques y font parfaitement
acclimatés} les canards & les oies fauvages, ainfi
que beaucoup d’autres oifeaux de notre continent,
s’y montrent en grand nombre. Les parages
de l’île , les rivières et les la c s , dont le
plus grand, celui de la baie des île s , a 18 lieues
de long, abondent en poiflons de diverfes efpèces.
L’humidité du fol & la chaleur font naître
à Terre Neuve une foule de petits infeétes nui-
fibles ; on y eft fouvent attaqué par d’innombrables
légions de moultiques, dont la piqûre eft
plus défagréable que dangereufe : elle fait cependant
quelquefois enfler la tê te , gonfler les yeux &
les paupières, & produit même quelques accès
de fièvre.
Naturels. Les indigènes de Terre-Neuve forment
deux ou trois tribus de 100 à 500 individus
chacune} les Indiens rouges s’étendent au fud
dans l’intérieur jufqu au grand lac y les Micmacs
habitent les environs de la baie de Saint -G e o rg e ,
de* celle du Défefpoir & les bords de la riviere
Great-Cod-Bay,. Ces peuples, qui font loin de
vivre en bonne intelligence, fe livrent a la chaffe,
8c font .avec les Anglais le commerce de fourrures.
Climat. Ainfi que le fait obferver M. de La
Pilaye; quoique la fituation de Terre-Neuve cor-
refponde à la partie moyenne de la zone tempérée
en Europe, c ’eft-à-dire à la région qui
s’étend depuis l ’embouchure du Rhin jufqu’à
celle de la L o ire , fon voifinage du haut du C a nada
& des terres du Labrador y déterminent
| un climat analogue à celui de la Sibérie. En
hiver, le thermomètre cependant y defeend rarement
à plus de 8 dtgrés au-deffous de glace,.de
monte en été à 2y & 16 degrés. Dès le milieu
de "novembre le fol fe couvre de neige jufque
vers la. fin du mois de mai} de forte que la
végétation, comme au fommet du mont Saint-
Bernard, ne reprend une nouvelle activité que
vers l’époque au folftice d’été. (J . H .)
TEX E L . ( I le .) Cette île , fituée à l ’entrée
du Zuy*fler-Zée & féparée de la Nord-Hollande
par un canal étroit appelé Mars-Diep, a environ
5 lieues de long fur 2 de large. Elle eft garantie
par de fortes digues contre les envahiflemens
de la mer. Son fol fertile produit beaucoup de
tabac} fes prairies font couvertes de beltiaux
6 principalement de brebis, dont le lait fert
à faire un excellent fromage vert qui d o it, dit-
o n , fa couleur à la fiente de brebis que dans ce
but on recueille avec foin. La population de
l’île eft d’environ 4,5'co habitans. Sa côte méridionale
offre une rade commode où fe raf-
femblent les vaiflëaux pour y attendre les vents
d'n rford-eft qui doivent leur faire traverfer le
dangereux courant du Mars-Diep & les poufllr
vers Amfterdam. (J. H. )
TE-YDE. Nom que l’on donne au pic volcanique
de File de Ténériffe: on l’a appelé plus
exactement Echeyde 3 c’eft-à-dire Y Enfer. Voyez
T énériki-e & V olcans* ( J. H. )
TH AU (Etang d e ) . C e t étang; fitué dans
le departement de l’Hérault, n’eft féparé de la
Méditerranée que par une étroite langue de terre.
Il a environ 4 lieues de longueur. Au nord-eft
il communique par un canal naturel avec les étangs
de Maguelone, de Pérols & de Mauguio, &
forme avec ceux-ci une étendue de plus de y y,000
mètres. 11 offre un double phénomène allez
remarquable : il eft fa lé , quoiqu’ alimenté par
des fources d’ eau douce, & vers fon extrémité
feptentrionale une efpèce de trombe fouterraine
élève au-deflfus de fa fuperficie une colonne d’eau
qui retombe fur elle^même en nappe circulaire.
(J. H .)