
emploie de l’huile ou de la chandelle. Nous allons '
rapportetici textuellement ce que M. Cordier dit |
à ce fiijet dans fon intéreffant travail.
« J’aflimile l'huile des lampes de mineurs à ■
i* l’huile de lin , quant à la manière de brûler. !
» O r , d’après M. de Rumfort, la combuftion de
« i gramme d’huile de lin élève la température !
m de i gramme d’eau, à 9,044 deg. En faifant ;
» ufage des mêmes données que ci-deffus, on
» trouve qu’en une heure la préfence d’une lampe
» brûlant iy grammes d’huile (comme à Cor-
3» meaux, par exemple, où l’on emploie l’huile
» de noix de fécondé cuite) augmente de 1 degré
33 la tempurature d’une maffe d’eau de 409 mètres
*3 cub es , prife à 1 1 deg. de chaleur initiale.
»3 Ainfi, quatre de ces lampes fournirent, à peu
>3 de choie p rè s , autant de chaleur que trois
»3 ouvriers.
33 M. Rumfort a reconnu que la chaleur fournie
33 par la combuftion d’un gramme de fu if, élevoit
33 un gramme d’eau à 8,069 deg. 5 d’où il fuit
33 qu’en une heure, l’éclairage obtenu (comme à
33 Litry, où les chandelles font de vingt-huit à
»3 trente-deux à la livre) par la confommation de
33 7 7 grammes de chandelles, élève de 1 degré
33 189 mètres cube d’air, pris à la température
»3 initiale de 11 deg.
33 D’après ces données, la préfence de deux
33 cents mineurs & de deux cents lampes conve-
33 nablement répartis, fuffiroic pour élever de
33 1 deg. en une heure, la température d ’une maffe
33 d’air égale à celle que contiendrait une galerie
33 ayant 1 mètre fur 2 , & portant 95,000 mètres
3» (environ 24 lieues de 2000 toifes) de lon-
33 gueur. 3?
Au furplus, M. Cordier eftime q u e , Iorfque la
température extérieure eft de 20 à 21 degrés, l’air
introduit pendant une heure dans plus d’une mine
importante, n’ équivaut pas à la centième partie
de l’ air intérieur.
Malgré les incertitudes que peuvent produire
fur la température des cavités fouterraines tant de
caufes plus ou moins importantes, nous conviendrons
avec M. Cordier que les expériences faites
avec foin, confidérées même comme approximatives
, prouvent qu’il exifte un certain accroiffe-
ment de chaleur en proportion avec les profondeurs.
Déjà l’ on a été porté à admettre ce réfultat
par les expériences réitérées faites dans les carrières
abandonnées qu’on nomme les caves de
VObfervatoir ’e de Paris , & dont l’exaétitude com-
penfe la petite profondeur qu’elles embraffent.
Elles y indiquent même un accroiffement affez rapide
de la chaleur fouterraine : ainfi, au niveau
de 28 mètres, la température moyenne d’un thermomètre
centigrade enfoncé dans un récipient
rempli de fable & porté fur un pilier, fe foutient
à un degré au-deffous de la moyenne température
extérieure. L’étendue des variations n’ excède
-d’ailleurs pas un trente-troifïème de degré,
Il faut ajouter à ces obfervations que celles qui
ont été faites fur l’eau contenue dans les mines
s’accordent avec les précédentes pour prouver l ’accroiffement
de température. Les raisonnemens &
les faits rapportés a l’appui de cette conclufion
par M. Cordier font trop importans pour que
nous nous difpenfions de citer un nouveau paffage
de fon Mémoire. « Les eaux, dit-il, qui fartent
33 de la plupart des nombreuses mines d’étain &:
>3 de cuivre de Cornouailles fe rendent, au moyen
»? de divers embranchemens, dans un grand canal
»3 qui les conduit au-deffus de la vallée de Carnon,
»3 & q u i, à fon débouché, verfe 1,400 pieds
»3 cubes d’eau par minute, environ 60,000 tonnes
33 par jour. Dans un des embranchemens amenant
33 au grand canal les eaux de fîx mines profondes
33 de 27y à 293 mètres, M. Fox , à une demi-lieue
»3 des mines, a trouvé l’eau à 23 deg. Dans un
33 fécond embranchement écoulant les eaux de dix
>3 mines , ayant une profondeur moyenne de 201
33 à 220 mètres, la température à un tiers de lieue
33 des mines a été de 19 deg. 2 m. Dans un troi-
33 fîème embranchement afféchant'fept mines dont
33 la profondeur moyenne étoit de 183 à 201
33 mètres, l ’eau a marqué 18 deg. \ m. Enfin, la
»3 température des eaux réunies, prife au débou-
>3 ché du grand canal, s’eft trouvée de 20 deg.
33 7 m. Si on examine ce réfultat on trouve d'a-
33 bord qu’il eft de 10 deg. 7 m. au-deflus de la
33 température moyenne du pays. En fécond lieu ,
33 on peutaifément prouver, au moyen des don-
33 nées que nous avons expofées précédemment,
33 qu’iL eft indépendant de l'influence que l’on
33 pourroit, dans d’autres cas , attribuer à l’éclai-
>3 rage & à la préfence des ouvriers. En effet, fi
33 l'on veut admettre que les befoins des exploit
33 tâtions afféchées correfpondent à l’emploi con-
33 finuel de deux mille ouvriers & de deux mille
33 lampes, brûlant chacune 1 y grammes d’huile
33 par heure , on trouve qu’en une heure la cha*
33 leur produite par l’éclairage & par les ouvriers
33 auroit à peine fuffi pour élever d’ un quart de
33 degré la température d’une maffe d’ eau égale
33 à celle qui s’eft écoulée dans le même temps.
»3 Enfin, quelle qu’ait été la température de l’air,
33 qui pendant une heure auroit été en contad
33 avec les eaux écoulées, il n'eft pas.poffible
p>3 qu’il ait communiqué à ces eaux, une quan^
33 tité de chaleur auiii fupérieure à celle dont
33 elles auroient été pourvues, par fuite de
33 leur filtration à travers les terrains recouvrant
33 les mines, s’il y avoit abfencç de chaleur cen*
33 traie. »3
M. Cordier fait obferver qu’il eft probable que
l’eau des infiltrations & des fources ne maniftfte
pas toujours une température égale à celle du 10-r
cher d’où elle fort : elle peut varier fuivant \i
chaleur des eaux de pluie, qui le traverfent s
ainfi elle fera tantôt fuperieure & tantôt inférieure
à }a température moyenne du pays. Il faudrok un
grand nombre d’obfervations pour précifer les variations
que cette température peut fubir : celles
qu’on a recueillies iufqu’ à ce jour font précieufes
fans doute, mais aoivent être confidérées feulement
comme très-approximatives. Toutefois nous
rapporterons ici le tableau qu’il donne de treize
obfervations faites fur la température des fources
dans différentes mines.
Obfervations faites fur Us eaux de fources dans les mines.
LIEU X , AUTEURS ET DATES
DES OBSERVATIONS.
PROPO N D EUR I TEMPERATURE
des
correfpondant
des
stations.
à i°de chaleur.
fources.
moyenne
du pays.
Saxe. D’Aubuiffon, fin de l’hiver Mines de plomb et d’argent de
mètres. mètres. degrés. degrés. |
en 1802. lunghohe - Birke.................. 78 5 5 ,7 9*4 8
—— -.... de Befchcrrglück.......... 217 48,2 12,5 8
—■ — — — idem........................... 2 56 44,a -
__— i3 ,8 8 —— de Himmelfahrt.......... 224 35
»4*4 8
1 Bretagne. D’Aub. 5 sept. 1806. — de Poullaouen............. 3 9 97>5 n *9 11,5
——. —— idem........................... 75 l8 7 ,5 »1,9 11,5 —— ■>■■■■ idem. . . . . . . . . . . . 14.0 - 4 5 ,2 14,6 11,5 R —— ■ — de Huelgoëc................ 60 5 o 12,2 11
—— —— idem.......... ................ 80 20 i5 11
. .. «—r— idem.................. .. . . 120 24 i5 11
— -----idem................... . . . . . 2 3 o 26,4 »9*7 11
Cornouailles. W. Fox , publié
en 1821.
Mines de cuivre de Dolcoath. . - 439 24,6 27,8 .10
! Mexique. De Humboldc. Mines d'argent de Guanaxuato. 522 25,1 3 6 ,8 16
D’après ce tableau, on voit que la profondeur
correfpondante à l’accroiffement d’un degré de
température , feroit, en négligeant les ifad ions :
i° . Dans les quatre premières obfervations ,
d’ une moyenne de 46 mètres;
2°. Pour trois obfervations faites à Poullaouen,
d’une moyenne de n o mètres j
30. Pour quatre oblervations à Huelgoèt, d’une
moyenne de 38 mètres;
4°. Pour une obfeivation à Dolcoath, d’environ
2 y mètres j
y°. Pour une obfervation àGuanaxuatOjdeiy11* 1*
La température des eaux ftagnantes, dans les
mines, eft fufceptible d’être modifiée par une foule
de circonftances qui jettent beaucoup d’incertitude
fur les conféquences qu’on pourroit en tirer ; cependant
M. Cordier a fenti qn’ il étoit effentiel de
ne point négliger les obfervations auxquelles elles
ont donné lieu , parce qu’elles pouvoient contribuer
à augmenter la fomme des données utiles à
connoître, ou des probabilités à admettre dans la
queftion de la température propre de la terre.
Obfervations faites fur les eaux des puifards dans les mines.
1 PROFONDEUR t em p e r ATURE
DES OBSERVATIONS. MINÉS. des
{tarions.
correfpondante
à i° de chaleur.
des
puifards.
moyenne
du pays.
Cornouailles. W. Fox, ea
1822.
Mine de cuivre de South-Huel-
Tovran................................
mètres.
82,3
mettes
>4.7
degrés. |
i5 ,6
degrés.
10
— — Mine de cuivre et étain de Huel-
Unity-Woodi . . . . SB . . i i5 7 ,4 20,2 17,8 10
— —— de Poldice................... 2 6 3,5 16,9 2 5 ,6 10
— —■— idem. . . .................... . 2 6 3,5 i5,8 26,7 IQ
— Mine de cuivre de Gwennap. . . 3 7 4,5 »9 .» 24,4 10
— —— idem. .......................... 274,5 16,4 26,7 10
Devonshire.W.Fox, en 1822. Mine de cuivre de East-Liifcomb. i5o,j3 *9 >2 17,8 io ——' Mine de plomb de Buralfton. . 219,6 23,9 »0,2 10 —— Mine de Huel-Friendship.. . . 3 i 1,1 3 8 ,9 i8 ,3> 10
Suisse. De Sauffure, printemps
de 1785. Mine de de fei de Bex. . . . . 220,» 26,2
Bretagne. D'Aubuiffon, 5 fep-
cembre 1806. Mine de plomb et d’argent de
Poullaouen.. . ................... 142,33 5 2 ,6 14,2 H, 5
” -----idem..................... , . i 5o ,3> 75. » i3,5 n ,5
Géographie -P kyßque. Tome If. O o o