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deg. 32 min. de latitude fud, & entre 60 & 64
deg. de longitude oueft. C e groupe occupe une
étendue de 60 lieues de l’eft à l’ oueft & de 40
du nord au fud. On y remarque deux îles principales,
Falkland & Soledad, entourées d’ une
multitude d’autres petites, telles que Borbon,
Kemolinos , Swan & la Salvages , dont l’île Beau-
chefne eft là plus méridionale. Les montagnes y
font peu élevées, la végétation y eft pauvre &
chétiv e, & le fo l, en général tourbeux, y eft rebelle
à la culture5 mais le climat en eft tempéré ,
& les côtes préfentent des baies & des ports
commodes.
MALSTROEM. C ’eft entre les îles norvégiennes
de Voe-'oe & Mosk noefoe que fe trouve le dangereux
groupe de Malftroem , fi redouté des navigateurs.
Son nom lignifie courant qui moud; il offrejcela
de particu’ie r , que pendant 6 heures fa direction
eft du nord au îud , & en fens contraire pendant
6 autres heures. Son mouvement eft oppofé à
celui de la marée. On a cru pendant long-temps
que ce goufre avoit dans fon centre un abîme,
tandis que fa plus grande profondeur eft d'une
vingtaine de braffe, & que fon fond eft tapi (Té, de
rochers & de fables. Il n’ eft nullement effrayant,
fi ce n’eft lorfque le vent du nord-oueft fouffle J
en oppofition avec le reflux : alors il attire les na- »
vires & les angloutit. Il entraîne auft» les baleines I
qui fe confient à leur mafie & à leur force, & j
les ours qui fe hafardent à le traverfer à la nage.
Le fracas qu’il produit s’ entend à plufieurs lieues
au large. En é té , comme les vents ont une autre
direction, il eft peu redoutable; les navigateurs
peuvent même le traverfer fans dang-r.
MAN. Ile fituee dans la mer d’Irlande, vis-à-
vis le go fe de Solway. Elle a 10 lieues de longueur
fur j de largeur,, [.es étés y font fans chaleur
, ce qui imprime à fa végétation chétive un
caractère particulier. On y voit plufieurs monra-
gnes granitiqnes, mais la plus grande partie dt,s
terrains appartient à la foimation houillère-
MANCHE (Profondeur de la). Sur les côtes
de l'Angleterre, depuis le 1e1 deg. de longitude
à l'oueft du méridien de Paris, ce bra» de mer
offre un fond qui ne dépafle pas 10 braffes > depuis
le 6e. deg. jufqu’ au cap Lizard, for. fond eft
de 8 braffes. En fuivant la même dire&ion fous
le 50e. deg. 30 min., on trouve 10 à 20 braffes de
profondeur depuis le 2e. deg. de longitude jufqu’au
4e. | on trouve la même profondeur fur les
côtes de France depuis Dieppe jnfqu’ à Cherbourg ;
au nord de Dieppe julqu’à Calais on a conftaté
environ 33 brades; enfin , le milieu de la Manche
devient de plus en plus profond depuis 32 braffes j
julqu’à 70, à partir du 2e. jufqu’au 8e. dég: de J
longitude. *
M A Y
MARACAIBO. On défigne ainfî un grand
lac de l’ Amérique méridionale . qui communique
avec le golfe du même nom dans la mer
des Antilles. C e lac reçoit un grand nombre de
rivières, dont les principales font le Motatan à
l’e ft , la Perija &r le Rio de Palmas à l’oueft, & la
Sulia au fud. C ’eft vers cette partie, de fes bords
que fe manifefte la nuit , fur le lac Maracaibo #
un phénomène utile aux navigateurs : près d'urr
endroit appelé Mena fe trouve un dépôt inépui-
fable de poix minérale ; les vapeurs bitumineufes
qui s’en exhalent planent à la furface du lac &
s’enflamment fréquement pendant les grandes chaleurs.
Ces feux ont reçu dans le pays le nom de
lanterne de Maracaibo.
M AR A V I.On donne ce nom à un lac fitué
dans .l'intérieur de l’Afrique, vers le 12e. & le
13e. degré de latitude, au milieu d’un pays habité
par un peuple appelé Ma ravi. Sa largeur
moyenne, dans fa partie médidiona’e , e ft, dit-
on, de 4 à ? lieues. Ses bords paffent pour être
fertiles. On lui donne 8 à 10 braffes de profondeur,
&” l’on prétend que le poiffon y abonde.
Il eft parferné de nombreufes îles peuplées de
nègres.
MARIANNES. Ces lies, découvertes en 15-21
par Magellan, qui Jes nomma Ladrones ou lies
des Larrons y font au nombre de 15 a i6 , donc la
plus gran.ie eft Guam, à laquelle on donne 4;
lieues de circonférence. Elle étoit très-peuplée
à l’époque de fa découverte; mais les Efp-.gnols
maffacrèrent prefqne tous fes habitans. Elle appartient
encore à l’Efpagne, qui en a Fait un éra-
bliffement important. Les autres îles principales
font : Rota-, autrement Zarpata ou Santa-Anna,
la plus peuplée après Guam;Tinian ou Buena-
vifta, intérefïante par les ruines des monumens
élevés par fes anciens habitans ; Seypan ou Saint-
Jofeph, une clés plus grandes, dont les Efpagnols
chaffèienten 18.15 les Anglo-Américains qui s’y
étoi=nt établis depuis cinq an; enfin, Agrigan ,
Affomption & Pagou, remarquables par , leurs
volcans.
MARMARA ou Marmora. Bras de mer
qui féparè l’Europe d j l’Afie. Il a 60 lieues de
longueur (iir 20 dans fa plus grande largeur, &
communique au fud oueft avec l’ Archipel parle
détroit des Dardanneliès, & au nord-elt avec la
mer Noire par le canal de Conftahtinople. Les
marées y font peu fenfibles & la navigation n’y eft
pas dangereufe. Le canal de Conftantinople à un
courant général qui entraîne les eaux de la mer
Noire dans celle de Marmara, ceile-ci envoie
les fiennes dans l’ Archipel par un courant du détroit
des Dardanelles. Les côtés de là mer de
Marmara & du canal de Constantinople,, .en Afie
& en Europe, font compofées dé.roches d’ origine
igné?. -
M E |
MAY-KANG. Fleuve d’Afie que l’ on nomme
Gamboge & Kiou-long-kiang dans l/empire d Annaro,
Lai.-ihfang-kiang en Chine, & La-tchou au 1 ibet.
Voye\ Indc-C hine.
MEÏNAM ou Me - nam. Fleuve d'Afie qui
prend fa fource dans les montagnes du Tibet
tous le nom de Nctn-ting-ho} entre dans l’empire
Birman (ous celui de May-le-Kiangy. puis dans le
royaume de Siam fous celui de Mtinam} & le jette
dans le golfe de* Siam après un cours d’environ
300 lieues, en fe divifanten trois bras confidéra-
bles. Après la faifoh des pluies, il déborde & cou-
vie ur.e grande étendue de pays, qu’ il fertilife
par le limon qu’il y dépofe.
MELEDA ou M e l it a . Ile de l’ Adriatique réparée
de la prelqu’i’.e de Sibioncello par un canal
de plus d'une lieue de largeur. Elle a 8 lieues
de longueur de l’eft à l’ ouelt, & environ 1 lieue
& demie dans fa plus grande largeur. Ses côtes
font découpées par un grand nombre de baies &
fon intérieur eft hc-riffé de montagnes arides entrecoupées
de 15 vallées auxquelles aboutiflène
environ 70 autres vallées plus petites. Dans la plus
g ande, appelée Babino poglie, qui a près d’une
lieue de: longueur, on remarque deux grottes,
dont l’une, nommée f lg Ë J È f l renferme de belles
ftaladites. L’île manque de fources, mais en hiver
plufieurs vallées voient fe former, des lacs dans
leurs parties les plus baflès. Celle de Blara en offre
un de 5pp toi fes de longueur, qui difparoit au printemps
& dont l’emplacement eft couvert l’été de
champs en culture. Le fol de Meleda eft généralement
fertile & repofe fur des roches calcaires.
MER ( Diminution des eaux dé La plupart
des phyficiens font d’accord fur ce point, que la
mer actuelle efl dans un état fiationnaire, & que fon j
niveau ne s’abaiffe ou ne s’élève que par des
caufes locales & temporaires, fans qu'en général
elle change de volume. D’ autres ont' penfé, au
contraire , que l'Océan devoit tendre à diminuer
fa maffe en élevant fon niveau. En tenant compte
de toutes les caufes qui peuvent contribuer à produire
ce réfuitat, telles que les atterriffemens formas
par les fleuves à leur embouchure, les ébou-
Dmens des côtes efearpées qui bordent Certains
rivages, l’accumulation continuelle des moljuf-
ques, des polypes & de tous les animaux marins,
1 aççroiffement fans ceffe renaiffant de nombreux
végétaux qui croiffent au fond des mets, l’ab-
forption de liquide opérée par les animaux & 'es
végétaux, on comprendroit encore que depuis
2,oco ans feulement que l’on a quelques points
de comparaison fur là diminution ou l’etat ftation-
naire des mers, ces changemens feroient prefque
infenfîbles, ainfi que l’a prouvé M. Hoff par un
calcul très-fimple. Il fuppofe, par exemple, *la
fuperficie qu'occupent les mers égale feulement
M E | I p
aux deux tiers de la furface tota’e du g lo b e , &
pour élever d’ un pouce le niveau des eaux, il
faudroit qu’ il y tombât une maffe égale à 22
milles cubiques allemands, ou aufll grande que
rout le Delta du Nil & haute de 5 000 pieds.
Que l’on juge par là de la quantité de matières
folides qu’il faudroit pour produire une augmentation
de quelques mètres.
MERS. Les eaux marines qui couvrent la fur-
face du globe ont été le fujet de divifions & nomenclatures
plus ou moins arbitraires fur lefque’ les
les géographes ne font point d’accord. Delmareft
a donné une divifion des mers. ( Voye% M e r .)
M. Bory de Saint-Vincent, dans le texte qui accompagne
l’Atlas de ce Di èfcionnaire, en a pro-
pofé une qui pourroit être adoptée avec avantage
: cependant nous penfons qu’on pourroit en
imaginer une plus fivriple.
Nous avons propofé * dans le Précis de Géographie
universelle y la nomenclature Suivante :
. Océans.
I. O céan g la c ial a r c t iq u e . II s’étend depuis
le pôie jufqu’au cercle polaire, Ôc eft fitué entre
l’ A fie , l’Europe & l’Amérique ; mais une de fes
dépendances fe prolonge dans le nord de ce continent,
au lud du cercle polaire.
Mers ou grands golfes qui en dépendent.
a. Mer Blanche.
b. Mer de Kora.
c. Golfe de l’Obi.
d. Golfe d’ éenifféi.
e. Mer polaire.
f Mer de BafEn.
g. Mer d’Hudfon.
II. O céan a t l a n t iq u e . Depuis le cercle polaire
arétique jufqu au cap Horn. Il eft fitué entre
l’Amérique , l’Europe & l’Afrique.
Nous le divifons en trois parties : Y Océan atlantique
boréal, qui s’étend depuis le cercle polaire
jufqu’ au tropique du Cancer; Y Océan atlantique
équinoxial, compris entre le tropique du Cancer &
celui du Capricorne ; Y Océan atlantique auflral,
qui s’étend depuis ce tropique jufqu'à la pointe
la plus méridionale de l’Amérique.
Mers ou grands golfes qui en dépendent
a. Mer Baltique.
b. Mer du Nord.
c. Mer d’ Irlande.
d. Golfe de Gafcogne.
e. Mer Méditerranée.
ƒ. Mer Ionienne.
g. Golfe de Tarente.
h . Mer ou golfe Adriatique.
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