
en abondance l’ olivier, la vigne , le caroubier & |
Je lentifque., « Le vrai fpart, dit-il dans fon Guidç |
» du voyageur en Efpagne, y couvre les terrains !
» ‘.fées & incultes ; les agaves y circpnfcrivent :
» ; déjà les propriétés j les caftes n’y gèlent jamais ,
« non plus que le mûrier, le figuier ou le gre- ;
« nadier. Dès' le royaume de Valence on; cqm-,
« mence à trouver le eham&rops , petit palmier , ;
« le nain d’ une.famille que compofènt la plupart
»» des géans élancés de" la végétatiop. Les louches
»» de ce végétal rampent dans les terrains.incultes^
» gagnent de proene en proche les champs dé-
>» friches par l’homme , s’en emparent, & n’y
« permettent quelquefois plus de culture. » Enfin?
félon lu i, les plantes de la Sicile & du Levant
fe retrouvent fur ce verfant ; le coton ppuj;roitty
reulfir, & tout fembl.e y annoncer à chaque pas
les indices d’ un climat qui rappelle celui de l’Àfîe.
(J. H.)
OCÉAN. L’article Me r , auquel nous renvoyons
lé leéteur, comprend une divifion générale
des mers. Nous ne parlerons don c , dans cet
article, que des mers lés plus importantes, connues
fpus. lë nom A'Océans.
Cette Immeme nappé d’eau qui entoure nos
continens , peut être confidérée comme formée
de cinq principales portions, que les géographes
délignent fous les noms fuivans : Océan glacial,
Océan boréal, Océan pacifique, Océan aufiral 3 Océan
atlantique.
U Océan glacial ou arftique comprend tout l’efpace
qui s ’étend depuis le pôle jufqu’au détroit
de Béring, c’eft-à-dire, jufqu’au cercle polaire
ar étique.
VOcéan boréal eft formé de l’efpace compris
entre l’Alie & l’Amérique feptentrionale.} il s’é tend
du nord au fud depuis le Kamtchatka jufqu’ à
l’extrémité méridionale du Japon, c’ eft-à-dire,
qu’il fe termine près du tropique du Cancer.
L’ Océan pacifique 3 autrement appelé gmnà Océan
ou mer du Sûd3 fàifant fuite au précédent , fe com-
pofe de l’efpace compris entre les îles Philippines,,
les Moluques, la Nouvelle-Hollande d’un côté ,
& l’Amérique méridionale de l’autre } il fe termine
vers la pointe méridionale de la Nouvelle-
Zélande. . A
VOcéan àuftral, formant une véritable z o n e ,
s’ étend depuis l’extrémité de l’ Afrique , de la
Nouvelle-Hollande & de l ’Amérique, jufqu’aux
glaces du cercle polaire antarétique.
L’ Océan atlantique, qui fe divife' en feptentrional,
équinoxial Sc méridional, occupe 1 efpaçe compris
entre l’ancien & le nouveau continent, depuis
Terre-Neuve & les îles britanniques, jufqu’ aux
extrémités de l’Amérique & de l’Afrique.
Dans les dénominations que nous adoptons
avec quelques géographes pour divifer l’immenfîté
des eaux marines qui couvrent notre planète,
trois ont pour origine leur polîtion géographique
fur notre fpbère-rdes deux autres font dues à des
fouvenirs hiftoriques.
Le nom pacifique a été donné par Magellan au
grand Océan.,, parce que ce voyageur célèbre n’ y
éprouva aucune tempête.} cependant l’expérience
a. prouvé, qp’il ne mérite pas plus ce nom que les
autre s- Océans...,. ..
La dénomination d’atlantique donnée à celui qui
baigné les côtés orientales du nouveau ÏVÎonde,
eft d u e , comme.on fait, à une; tradition qui le
perd dans la nuit, des temps;., & qui, paffée de
l ’Egypte en G rè ce , & conferyée par Platon , at-
teftoit l’antique exiftençe d’une île appelée Atlantide
, qui s’élevoit au fein de l’Océamaéluel, H
dont Véxendü^ furpaffoit celle de l’ Âfie & de la?Lybie
enfèmble. ■ £
Le témoignage de Platon a é t é , dans le fiècle
dernier , un vafte fujet de differtations & de recherches
pour quelques favans. Mais s’il eft im-
poflible de déterminer la place qu’ pcçupoit l ’Atlantide
avant tous iestcmpshiftpriques j on n’en,
doit pas moins regarder. comn)è . très-probable-
l’opinion que, cette île a <du exifter. .Quel intérêt
les’ anciens Egyptiens aypient-iîs à imaginer une
fable qui ne fe rapportoit à'aucun événement de
leur hiftoirê, à aucune de-leurs,croyances reli-
gieufes? Quelle raifon les .Grecs avoient-ils pour
l’adopter ?: Platon dit» il eft vrai, que Neptune
régnoit dans l’Atlantide} mais rîeft-ce pas moins,
pour exprimèr que les peuples de cette île ado-,
roiént les ..mêmes dieux que les Grecs , que pour
faire entendre par une élégante allégorie} que ces
iipfulai.res, habiles navigateurs, ét oient devenus
les peuplés; les plus puiuaus de l’ancien Monde ? ,
« I ls fu b q gu è ren ta jo u te Platon, la L ÿ b ie ,
'« l’Egypte, & l’ Europe, jufqu’à l’Afie mineure}
■ 33, enfin 1‘Atlantide fut engloutie fous les eaux 3 &
■ « Long-temps apres, la mer é'-oit encore pleine dé bas-
« fonds. & de-bancs de fable a l’endroit qu elle avoit
93 occupé. «
C e dernier paffage1 prouve qu’ unq tradition plus
ou moins exagérée annonçoit le fouvënir d’üne
terrible irruption, des eaux de l’Océan atlantique
qui avoit englouti l'Atlantide} & i ï faut l’avouer,
Tinfpeélion d’une mappemonde donne un haut
degré de yfaifemblan.ee à cette tradition. En effet,
,les parties feptentrionalès de l’ancien & du nouveau
continent font morcelées par les eaux de
:l’Océan. Il fembleroit qu’à une époque dont ori ne
peut aftigner la. date ,.üne barrière qui retenoit çes
eaux a été rompue, qu’elles fe font répandues
avec violence du nord au lud, en réparant le
:Groenland cle l’Iflande,.l’ lüande de l’Angleterre,
& celle-ci de la France.. Pas-de-Calais.
Le Groenland, l’iflabd'.el’Aiigleterre & le nord
de l’Allemagne formoient donc probablement une
digue qui retenoit les eaux de. l’Océan, que nous
appelons glacial : laN or\vège , la Suède &_la Laponie
étoient alors fous les eaux. Lorfqu’elles
s ’ouvrirent un'paflagè entre les différées points
otie nous venons de nommer, elles purent engloutir
fiîlef ou'pour mieux dire, le continent de
l’Atlantide, q u i, fuivant encore le récit de Platon,
était peu éloigné d‘Vuitesules qui.for,noient une
communication entre celui-ci & un autre continent
plus vafle que Il Europe fé L’ Afie.
Cés îles .ont dû .d«fparqip-eje continent, dont
il s’ agit, 8c-peut-être ejEce l’Amérique,...Is’e ll
trouvé.entamé dans Ta partie orientale '..les Antilles
font quelques telles d’une chaîne de montagnes
de çe continent, & fans doute que l ifthme de
Panama ( voyeç c ë ’mot) eût, été coupe par cette
irruption', 'fi les QordilUètes n'euffent prélènté un
obftacle infurmonta.ble à fes efforts.
Mais où étoit .'dira-t-on f -cette île de.. l'Atlantide
que le récit de. Platon place vis-à-vis le détnoii
de Godes, aujourd'hui Çibtaltar;? La brillante éfq't
quence de Bailly, qui a voulu placer,l’Atlantide
dans le No rd, réduira difficilement les perfonnes
qui s'occupent de géographie p h o q u e on lui
préférera l’ opinion de Mençelle (vb^^.au mot
Âtlantica inful'a de la Géographie ancienne,: tom. I
de l 'Encyclopédie) , qui peiÿe que Madère, les
Canaries, les Açores & les îles du Cap/rVert peuvent
être des débris, de l’Atlantide ; on lui préfé-
rera furtout . les faits que notre fa vant collaborateur
Bory de Saint-Vincent a choifis pour prouver,
que les Açores font les feuls relies du valle pays
enfevc-li fous les eaux de l’Océan , qui lui doit
fon nom.
■ Dans fon. E p i fur les tles fortunées , Bory-Samt-
Vincent a examiné de.tte qüeftjpn. Selon lui, l’ AtlantideTe
compèfoit des des Açores à fon extrémité
la plus fep'tentrionalé; de Madère i la partie
orientale, & des îles qui l’ entourent i des Canar
ie s , au fud de M ad è re en fin des îles. du Cap-
V e r t , qui formoient l’extrémité méridionale de
ce continent. Toutes cès' îles n’étoiènt alors que
les peints les plus élevés' de l’Atlantide, & le vali.é
Atlas qui fe.mblë lui avoir d'onné fon nom, ferait
le pic de 'Tériétiffë. Elle comptoit plus de 74Q
lierres du hbrd au fud, peut-être yoo de-1 eft a
l'ouefi : cependant, minée peu à peu par les feux
fouterrains dont toutés cés îles portent encore
l’ëmpteirite ; fôumife à l’aitioh violente des rapides
courans qui filldnnent encore l'Océan dans
ces parages ; l’Atlantide fe ferait peu à peu affaif-
fée fous les éaiix, & la rupture de la chaîne de
montagnes .qui traverfe de l’Afrfiquë jufqu’en Ef-
pagn'e ; rupture qui dut fe faire par fuite des efforts
des eaux de la mer Méditerranée, léuniffiiu f s
eaux à celles de l’Océan atlantique , autoif fervi
à faire.perdre toute trace du continent atlantique.
"" L’ effet de la rupture qui forma le détroit de
Gibraltar fut d’abaiffer confidéràblemer.t le baffin
occupé aujourd’hui par la Méditerranée, ainfi
qu'on en voit dncore les rtaces >■ 8c de mettre à
ec la partie, méridionale du fol de notre France &
une vafte portion du continent africain. Dès cette
époque nos.volcans d'Auvergne réunis à l’Europe
s’éteignirent j le Languedoc & la Provence forti-
rent du fein des. eaux , & toutes ces terres abandonnées
par la mer portèrent dans plufieurs localités,.
comme dans certaines contrées africaines,
l’empreinte irrécufable des eaux marines, atteftée
par leurs immenfes dépôts de fables & de cailloux
roulés. . 1 ■ ; .
Ainfi donc l’Océan, que les Anciens appeloient
le f i s du ciel et de la terre ,- le pire des dieux & de
tous les êtres , s’accrut dans la partie que nous appelons
atlantique., des maffes d'eaux qui dans le
Nord avoient pefé long-temps fur une langue de
terre:'qu’ il finit par rompre en plufieurs endroits,
8c de celles qui au Midi Coupèrent la
feule chaîne qui unilloic l ’Europe & l’Afrique.
; ( j . h .)
OGËANIE Nouvelle divifion de la terre qui
comprend les îles éparfes dans la mer du Sud, ou
grande mer, entre l’Afie & l’Amérique. Le nom
que porte cotte cinquième partie du monde a prévalu
fur celui de Polynéfe qu’on lui avoit donné d a-
•bord, Cesdivifionsfyftématiquesne font pastout-
à-fainétrangères à la géographie phyfique : mais le
choix des noms qui les caradlérifent le mieux eft
peu important, pour la fcie'nee. En adoptantcélui
d’Océanie pour défigner un amas d’ iles qui s é-
tendent dans les deux hémifphères jufqu'au-delà
dès zones tempérées, nous ne prétendons pas leur
affigher un caraétère commun correfpondant à
cette dénomination commune : ce ferait tout au
plus dans un archipel, entre des îles afi'ez rapprochées
l une de l’autre, que l’on pourroit ob-
ferver des analogies de nature 8c de formation
qu’ il ferait permis d’attribuer à une caufe unique,
Sc. qui conflitueroient un caraétère particulier.
L’Océanie eft fotmée d’ un très-grand nombre de
ces archipels, dont quelques uns ont déjà été décrits
dans ce Diétronnaire : mais on y trouve auffi
des îles tantôt réunies1 en petits groupes 8c tantôt
folitaires, dont la ftruéture diffère de tout ce qae
nous préfentent les :continens. 8c les autres îles.
Toutes font très-baffes, & quelques-unes renferment
des lacs d'eau Talée; une mer profonde les
environne à une très-petite ciiflance des côtes,
en forte qu'à la diftance de deux ou trois cents
mètres au plus, on ne trouve plus de fond :
toutes font compofées de madrépores 8c de coraux
, 3c l a . terre végétale dont quelques-unes
font couvertes n'eft compofée que de détritus de
cette forte de roche. On ne peut douter qu’elles
aient été formées fous les flots : mais il telle encore
à faire de nombreufes & difficiles recherches
fur . les caulës qui ont fait briffer les eaux de la
mer, 8c laide à découvert le foiqmet des montagnes
fous-marines. Ces caufes paroiflent encore
agiffantes, en forte que le nombre de ces îles
peut croître avec le temps. Quelques-unes de
celles qui exiftent aéluellement ont reçu des habi-
tans., Sc fe prêtent à quelques cultures; d’autres